Designer / Décorateur / Architectes
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Inaugurées par l'exposition des arts et techniques en 1937, à paris, les années 40 marquent une période de transition.
La querelle des anciens et des modernes est dépassée, il faut combiner l'art et la fonction, et avant de s'investir dans la reconstruction après-guerre, les ensembliers décorateurs investissent le champ de la création. après les périodes cubiste et art déco, les années 30 et leur engagement moderne, les années 40 offrent un inventif retour au décor empreint de styles néo-classiques, de style louis xvi, retour au rustique, au style rocaille.
Cette époque porte en elle toutes les contradictions d'une société en état de choc qui ne sait si l'avenir est dans le passé ou le futur. de grands noms marquent ainsi une haute tradition d'ébénisterie. en france : adnet, arbus, dominique, kohlmann, jallot, leleu, produisent de somptueux ensembles, richement réalisés. les créateurs américains poursuivent outre-atlantique un travail équivalent, th robsjorn gibbing, george nelson et tant d'autres.
Une abondante iconographie composée d'images d'archives et de photographies contemporaines en couleur apporte un éclairage nouveau sur cette période transitoire, aussi bien en europe qu'aux etats-unis.
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Le renouveau des arts décoratifs dans la France d'après-guerre est d'une extrême diversité, du style 40 qui perdure à travers les commandes officielles au meuble classique ou néoclassique dont le succès est sans précédent. La modernité reste un combat à mener après l'échec de l'Union des Artistes Modernes (UAM) qui n'a pas su convaincre. Ce défi est relevé par la jeune génération des décorateurs présentés dans cet ouvrage. Leur approche répond aux besoins et aux aspirations d'un pays en pleine reconstruction, avec l'extraordinaire vitalité qui caractérise l'époque.
Après une introduction qui met l'accent sur l'alliance d'esthétique, de fantaisie et de rigueur, de cette création française foisonnante, ce livre s'organise en quatre parties, chacune précédée d'une introduction qui en définit le contexte historique.
-les maîtres de l'entre-deux-guerres, tels qu'Adnet, Arbus ou Old.
-les représentants d'un style 50 en liberté, ludiques et affranchis de tout discours en «isme», Matégot, Royère...
-les grandes figures de la Reconstruction - Gascoin, Hitier ou Sognot - qui ont transmis à la génération suivante le sens d'une modernité exigeante et puriste.
-leurs fils spirituels, Gautier-Delaye, Guariche, Motte, Paulin ou Philippon et Lecoq.
Outre ces trente-trois monographies, Patrick Favardin analyse la mise en place de structure d'édition et de diffusion, avec des fabricants comme Airborne, Les Huchers-Minvielle ou Steiner, des galeries comme Steph Simono ou MAI ou encore les Salons.
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Les décorateurs des années 60-70
Patrick Favardin, Guy Bloch-Champfort
- Norma
- 24 Novembre 2015
- 9782915542776
Les années 60 et 70 sont indissociables dans l'histoire de la décoration et du mobilier. Elles marquent un tournant radical dans un monde jusqu'alors confiné à des expressions nationales et élitistes. Tout éclate au début des années 60. La mode est à la fois d'inspiration anglosaxonne, scandinave, italienne et française. Les genres se mélangent dans un désir effréné de vivre en symbiose avec son temps. Les progrès de la technologie accréditent la conviction d'une liberté conquérante de l'individu et suscitent des désirs inédits d'une nouvelle manière d'habiter, fût-ce dans des cellules de science-fiction. Les formes s'arrondissent, les sièges deviennent des tapis-sculptures qui permettent de se lover dans des univers chaleureux, ludiques et anticonformistes. Les couleurs et les motifs décoratifs épousent l'éclat et les délires du Pop' Art et du psychédélisme. L'espace d'habitation se transforme en rêve éveillé où se mêlent un mobilier luxueux dans des matériaux inédits et des objets surprenants de toutes origines, associés, fait nouveau, à des meubles anciens. La fin des années 70 marque l'avènement d'une époque où la beauté et l'élégance classique cèdent le pas à une multitude d'expressions qui échappent à tout classement et à toute hiérarchie. L'heure du post-modernisme a sonné.
Composé d'une longue introduction qui en donne une vision synoptique et de trente-deux monographies qui décrivent ses multiples visages, ce livre rend intelligible une période exceptionnellement créative et révèle à travers une abondante iconographie, souvent inédite, sa formidable richesse esthétique.
Une iconographie mise à jour, une nouvelle jaquette et trois nouveaux décorateurs viennent enrichir cette nouvelle édition.
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Les feux de mai 68 s'estompent, laissant dans les consciences une illusion collective ; rien ne sera jamais plus comme avant. Les années 70 voient le jour et s'affirment dans un climat de liberté que la récession économique, entraînée par les chocs pétroliers, ne parvient pas à déprimer.
Après l'euphorie ambiguë des années 60, portée par le souffle de la consommation, la décennie qui débute va s'affirmer par son goût de la conquête, son désir de création et son anti-conformisme. Consciente de l'importance du message dont elle est le dépositaire, elle s'applique avec vigueur à ne pas dilapider son héritage. Une nouvelle époque s'ouvre sous le signe de la création (Créateurs & Industriels, JC de Castelbajac, Claude Montana, Thierry Mugler, Arte Povera, Land Art, Art Minimal, Art Conceptuel, Figuration Narrative...), des grands rassemblements (Woodstock, manifestations sur le plateau du Larzac, marches de soutien aux grévistes de Lip....), de la libération des moeurs (les hippies, Katmandou, « Faites l'amour pas la guerre », naissance des sex-shops...), des conquêtes sociales (I.V.G, Pacte national pour l'emploi...) ; les intellectuels tendent la main aux ouvriers (Sartre, Simone De Beauvoir, Jean-Luc Godard...). Avec la guerre du Vietnam, le conflit des territoires occupés, « Septembre noir », le procès de Burgos, l'affaire du Watergate, le coup d'Etat militaire du général Pinochet au Chili, la famine en Ethiopie, le début de la guerre civile au Liban..., un fait nouveau apparaît sur la scène internationale, la politique ennoblit le pessimisme quotidien, dénonçant toute agression, toute ségrégation, d'un point du globe à l'autre. En rachetant les faiblesses des nations puissantes, cette nouvelle conscience préfigure la mondialisation des problèmes, telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Les années 70 commencent réellement au lendemain de mai 68, qui trouva son écho dans de nombreux pays et bouleversa le paysage culturel de la France, pour s'achever en 1977 avec le deuxième choc pétrolier. Les différentes expressions artistiques s'interrogent, les actes culturels se succèdent : bande dessinée, théâtre, ballet, musique, cinéma, photographie, littérature, architecture, mobilier, mode et automobile. C'est à travers ces différents domaines, et sur le plan international, que le questionnement en profondeur de cette époque s'impose. La pertinence des textes et l'abondante iconographie sauront restituer le contexte créatif et social d'une décennie qui, aujourd'hui est paradoxalement à redécouvrir. Au cours de cette décennie portée par une création essentiellement européenne, neuve et forte, de nombreux modes d'expression artistiques surgissent, préparant les années 80 qui apparaîtront comme une décennie culturelle d'exception.
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Annees 80 - mode, design, graphisme en france
Karine Lacquemant, Amélie Gastaut
- Les Arts Decoratifs
- 7 Octobre 2022
- 9782383140030
Catalogue de l'exposition présentée au musée des Arts décoratifs à Paris du 12 octobre 2022 au 16 avril 2023.
Dans le domaine de la mode, du design et du design graphique, les années 80 sont en France une décennie à la créativité explosive. L'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 donne le coup d'envoi d'un nouvel engagement de l'État dans le secteur culturel, avec de grands travaux présidentiels et une politique d'aide à la création inédite par son ampleur. Ce catalogue retrace à la fois le contexte de cette politique culturelle portée par Jack Lang et la diversité de la création durant cette décennie. -
D80-Design, les ann?es 80, pr?sente plus de 150 produits de cette d?cennie qui a vu na?tre le magazine Intramuros et ?merger les grands noms du design contemporain. Vendu dans un coffret de luxe, ce beau-livre de 256 pages, en ?dition limit?e, est imprim? et faonn? en France. De Ron Arad ? Philippe Starck, de Marc Newson ? Martin Szekely, de Gaetano Pesce ? Ettore Sottsass, plus de 60 designers sont mis ? lÕhonneur, class?s selon un critre g?ographique permettant de contextualiser leur apport sur la scne internationale. Des photos dÕarchives extraites des premiers num?ros dÕIntramuros rendent hommage ? ces talents en devenir qui allaient penser, cr?er et am?liorer le quotidien, soutenus ds 1985 par la forte vision prospective du magazine. Sont ?galement au rendez-vous tous les fabricants et ?diteurs sans lesquels la diffusion de cette culture D80 nÕaurait pas eu lieu : Alessi, Alias, Cappellini, Cassina, De Padova, Driade, Knoll, Memphis, Molteni, Neotu, Vitra, etc.
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Nous sommes à l'orée des années 80, une décennie qui connait un flamboiement d'excentricité. Les Barbares se hasardent dans l'arène, en 1983. Ils ouvrent la voie à une écriture évocatrice et poétique, marquant le retour d'un nouvel artisanat avec des meubles et des objets décoratifs
Nous sommes à l'orée des années 80, une décennie qui connait un flamboiement d'excentricité. Les Barbares se hasardent dans l'arène, en 1983. Ils ouvrent la voie à une écriture évocatrice et poétique, marquant le retour d'un nouvel artisanat avec des meubles et des objets décoratifs. Le duo Elizabeth Garouste & Mattia Bonetti, intervient dès les premières collections, suivis de Marie-Thérèse et Christian Migeon créateurs de bijoux, Catherine Grimaldi styliste, Jean Neuville décorateur, Eric Schmitt musicien, Jean-Philippe Gleizes... une bande hétéroclite et créative. La galerie dirigée par Frédéric de Luca & Agnès Kentish ouvre son premier show-room rue du faubourg Montmartre en 1987, puis rue Etienne Marcel en 1989, au coeur d'un quartier bouillonnant d'activités, fréquenté par les afficionados de mode. Plus tard c'est Rive Gauche en 1996, que se réinstalle la galerie dirigée par Agnès Kentish. Sous son impulsion, l'équipe s'enrichit de nouveaux designers : Christian Ghion, Eric Jourdan, Matt Sindall, Mathilde Bretillot, Eric Robin. Dans une haute tradition française, le style développé depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui dans la galerie, atteste d'une esthétique précieuse, cultivée et engagée qui n'a jamais connu la temporalité de la mode, la création est pérenne et transmissible et la réalisation de haute qualité est fidèlement assurée par le ferronnier de Diego Giacometti, M. Pierre Basse et de remarquables artisans fidèles à cette " institution " de l'histoire des arts décoratifs, plus actuelle que jamais ! -
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André arbus (toulouse 1903-paris 1969) " je suis d'une vieille famille d'ébénistes.
De père en fils depuis très longtemps. autant dire que je suis né dans un atelier d'ébénisterie. " andré arbus complète cette formation par une culture classique, acquise à l'école des beaux-arts de toulouse. il choisit l'art décoratif alors que s'ouvre à paris l'exposition internationale des arts décoratifs de 1925, oú il expose une coiffeuse. en 1933, il s'installe à paris. les salons, les galeries, les expositions, les critiques lui permettent de se faire connaître de l'élite à laquelle ses créations sont destinées.
à 30 ans, il s'impose comme le chef de file du retour à la tradition et à la qualité françaises. il est le représentant de cet " esprit de suite " du xviiie siècle, dans lequel le critique waldemar george voit le salut du mobilier contemporain. en 1936, arbus reçoit sa première commande officielle : l'ameublement du ministère de l'agriculture. il est présent dans de nombreux pavillons à l'exposition des arts et techniques dans la vie moderne de 1937, oú les métiers d'art et les régions sont à l'honneur.
Il participe à l'exposition universelle de new york, en 1939, avec un meuble-manifeste, monumental, architectural, en sycomore et laque d'or, annonciateur de son oeuvre des années 40. à partir de 1946, il devient l'un des fournisseurs attitrés du mobilier national qui, sous la direction de georges fontaine, entreprend un ambitieux programme d'ameublement des ministères et des palais nationaux. il participe au " rajeunissement " du château de rambouillet et du palais de l'élysée, avec ses amis louis süe et jean-charles moreux.
Entre 1947 et 1951, il est l'architecte du phare du planier, au large de marseille.
Dans les années 50, il aménage des paquebots, participe à de nombreuses expositions, multiplie les réalisations prestigieuses, publiques et privées. la sculpture a toujours occupé une place importante dans ses meubles et dans ses décors. andré arbus la confie à des artistes amis tels que vadim androusov, henry parayre, sylva bernt.
En 1952, il crée ses premiers meubles-sculptures fondus en bronze. dès lors, et jusqu'à sa mort, il se consacre à son oeuvre de sculpteur. la vie et l'oeuvre d'andré arbus sont l'histoire d'une fidélité à la tradition française. elles sont l'histoire d'une conviction qui revient comme un leitmotiv tout au long de ses écrits, reprenant à son compte les mots de léonard de vinci : " l'homme est la mesure des choses ".
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Atelier A ; rencontre de l'art et de l'objet
Braunstein C. / Joll
- Norma
- 16 Septembre 2003
- 9782909283814
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André Beloborodoff, architecte-peintre-scénographe
Eugenie Von Neipperg
- Norma
- 19 Octobre 2018
- 9782376660187
André Beloborodoff est un architecte, décorateur, scénographe et peintre russe. Aux côtés de Jean-Charles Moreux et Emilio Terry, il participe, entre 1920 et 1960, à un retour vers le classicisme qui intègre discrètement la modernité.
Sous l'égide du renouveau néoclassique, il débute dans la Saint-Pétersbourg prérévolutionnaire et aménage notamment l'aile du Palais Youssoupoff où sera assassiné Raspoutine. Sa carrière est interrompue par la révolution qui l'amène, en 1920, à rejoindre à Londres le prince Youssoupoff et la ballerine Anna Pavlova, qui y seront ses principaux commanditaires.
En France il oeuvre de 1920 à 1934 pour la Café Society. Avec Jean-Michel Frank et Emilio Terry, il transforme la villa basque de Rosita de Castries. Il réalise pour les Moustier son chef-d'oeuvre français, le château de Caulaincourt (1930-1934), grande demeure néopalladienne en béton armé, pour laquelle il dessine également un élégant mobilier Art déco et moderne.
À Rome, il conçoit la villa Vigna Pepoli pour le poète surréaliste Maurice Sandoz, avec qui il cherche à recréer un éden architectural.
Aux côtés de ses réalisations architecturales, il laisse derrière lui une importante oeuvre peinte, en lien direct avec les quelques édi@ces qu'il a créés, dans laquelle des vues d'architecture réelles ou imaginaires côtoient, nimbées d'un parfum surréaliste, des mondes engloutis.
Cette monographie présente, à travers près de 350 illustrations, les réalisations méconnues de cet artiste singulier dont l'oeuvre offre un regard nouveau sur la création artistique de l'entre-deux-guerres.
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The first monograph on the work of Tord Boontje, this book describes in lavish detail the process and product of one of the rising stars of contemporary design.
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André-charles Boulle ; ébéniste, ciseleur et marqueteur du roy
Pierre Ramond
- Editions Vial
- 6 Décembre 2010
- 9782851011497
L'auteur, spécialiste de l'histoire de la marqueterie apporte un éclairage inédit sur la vie d'André-Charles Boulle. Il décrit l'univers dans lequel il vécut et nous montre un personnage aux nombreuses zones d'ombre. La description minutieuse des hommes de cours et d'atelier, de la vie à Versailles et au Louvre, ainsi que des événements majeurs qui ponctuèrent le XVIIe siècle, nous plonge dans un récit ou s'entrecroisent la petite et la grande histoire.
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Illustrated with both period and new photographs, this is a study of the Art Deco ironwork of Edgar Brandt (1880-1960), a leading creative force during a period of remarkable achievement in French design. Brandt's grilles, screens, tables, lighting fixtures and bronze vessels - highlights of the famous 1925 Exposition des Arts Decoratifs et Industriels in Paris - are sought after today by collectors around the world. These and the Brandt studio's larger commissions - for the ocean liner "Paris" and the Au Bon Marche department store in Paris, among others - epitomize the Art Deco style. The author explores Brandt's multifaceted career as a pioneering artist-metalsmith, influential designer and successful entrepreneur.
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La première monographie sur l'artiste multi-disciplinaire qui se cache derrière le bureau « boomerang », icône du design pop.De Maurice Calka, les amateurs de design connaissent le bureau aux rondeurs colorées, sorti en 1969. Mais la plupart ignorent l'étendue et la variété du travail de cet artiste inclassable, Premier Grand Prix de Rome de sculpture 1950. Designer et sculpteur, donc, mais aussi dessinateur, architecte et urbaniste, Maurice Calka est l'inventeur d'un art pour tous. Dans la France des années 1950 à 1990, cet éternel optimiste a cherché à embellir autant les intérieurs que les places publiques en inventant ses propres techniques. Avec le même enthousiasme, il a tapissé murs et sols des palais officiels ou des cités de banlieue de ses mosaïques colorées, expérimenté le béton moulé, osé l'inox soudé. Il a posé des sculptures dans des églises, égayé le périph' parisien de papillons géants, décoré mairies et centres commerciaux. Maurice Calka, c'est aussi un projet de pont habité et même une Renault 5 cabriolet. Son travail l'a mené de Paris à Addis Abeba, de Vélizy à La Réunion. Le découvrir, c'est se plonger dans la vie artistique française de la seconde moitié du XXe siècle, ses grands projets, ses débats passionnés sur la place de l'art dans la ville, son utopie du beau pour tous.
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La maison de verre ; le chef-d'oeuvre de pierre chareau
Dominique Vellay, François Halard
- Actes Sud
- 17 Avril 2007
- 9782742766406
Projet réalisé par l'architecte décorateur Pierre Chareau entre 1928 et 1931, la Maison de verre - initialement habitation et cabinet médical -, est un chef-d'oeuvre de modernité, conçu comme un espace total dont la structure métallique est associée à des panneaux et pavés de verre.
Le cas de Pierre Chareau est rare dans l'histoire de l'architecture puisqu'une unique maison témoigne de son oeuvre et lui vaut d'être admiré aujourd'hui, même si sa production, couvrant aussi l'aménagement intérieur et les meubles, ne peut se ramener à cette seule réalisation.
La Maison de verre apparaît en effet comme l'oeuvre majeure de Pierre Chareau, architecte, décorateur, meublier et assemblier, réalisée entre 1928 et 1931 en collaboration avec l'architecte Bernard Bijvoet et des artisans ébénistes et ferronniers, pour le docteur Jean Dalsace et son épouse Annie Bernheim-Dalsace. Elle témoigne à la fois de sa maîtrise de la conception de l'espace et de sa connaissance précise des matériaux.
La façade sur cour est complètement vitrée : une structure métallique tramée soutient des panneaux en pavés de verre, matériau réservé auparavant aux édifices industriels. Ce traitement novateur réforme l'idée même de façade, conçue ici comme une membrane lumineuse, une enveloppe translucide. La structure, faite de poutres et poutrelles en acier, les canalisations et les conduits restent visibles, transformant ainsi les éléments utilitaires en principes décoratifs. A l'intérieur, la mobilité de nombreux éléments rend l'espace dynamique, véritable "machine à habiter". Les chambres s'isolent par des portes-placards, en bois ou en métal, qui coulissent et pivotent. L'agencement des pièces témoigne d'un esprit d'invention, d'une conception spatiale sophistiquée tout en répondant à des exigences fonctionnelles et un assemblage judicieux des espaces publics et privés. Au rez-de-chaussée, la maison comporte initialement le cabinet du docteur Jean Dalsace, commanditaire et ami. D'autres usages se mêlent : au premier étage, les espaces de réception et la bibliothèque, au second les chambres, mais aussi une aile de service héritée des demeures bourgeoises traditionnelles. L'ensemble, ultra-moderne et très lumineux, réussit ainsi à concilier ces différents usages et à pallier les contraintes du site.
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Nomade, trublion du design, Peter Pan jet-setteur, joli coeur kawaii, Claudio Colucci ne tient pas en place. Genève, Paris, Tokyo, récemment Shanghai et Beijing viennent sous-titrer son nom, telle une enseigne de luxe. On s'arrête trop souvent à son sourire de Joker. But what you see is not necessary what you get... Claudio est un fabulateur.
Créateur d'objets narratifs, de lieux chargés d'histoire, généreux en pirouettes et paradoxes, il trouve le ferment de son inspiration dans l'art du conte. « J'aime la fabulation, raconter des histoires, inventer... vraies ou fausses... plutôt fausses avec un départ un peu vrai... brouiller les pistes... jouer ! » claironne-t-il.
Sous la direction de Sarah Carrière-Chardon, commissaire indépendante, ses compagnons de routes ont rejoint l'aventure : les designers Tom Dixon, Christian Ghion, les Tsé & Tsé, le chef pâtissier Sébastien Gaudard, les architectes Astrid Klein et Mark Dytham, le styliste Paul Smith et la douce Chika, geisha de Kagurazaka et Michel Temman, ex-correspondant de Libération au Japon, qui comme Claudio s'installe en Chine. Depuis Paris, l'agent Dominique Serrell, avec qui les galeristes Pierre Romanet et Pierre Staudenmeyer ont, les premiers, exposé et édité ses créations. Ses sempaï (parrains) nippons : l'incontournable Teruo Kurosaki, le producteur Takaya Iwasaki et le directeur de la communication d'Hermès Japon Kozo Fujimoto, qui lui ont ouvert les portes du Levant. Enfin, Kanae Hasegawa, critique, Ruy Niimi, professeur à la Musashino Art University, Marie-Laure Jousset, conservateur en chef honoraire au Centre Pompidou, Gérard Laizé, directeur du VIA ou Christine Colin, inspectrice au ministère de la Culture, qui ont fait sa fortune critique.
Ces personnalités marquantes dans le parcours de Claudio ont toutes pris part à l'histoire et au jeu. Entre le portrait chinois qui se devine par analogie et le kaléidoscope, dont les variations sur le même motif évoluent à chaque tour de main ou à chaque clin d'oeil, chaque invité est venu apporter sa touche et son angle de vue à l'épopée coluccienne... Se jouant des usages du livre de designer, cette monographie tient plus de l'affabulation, à moins que ce ne soit du roman d'anticipation ?
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Georges Bourgeois (1898-1937), dit Djo-Bourgeois est un architecte dont la trajectoire moderne est fulgurante. Sorti de l'école spéciale d'Architecture en 1922, il présente très tôt ses projets personnels d'architecture et d'architecture intérieure dans les grands salons de Paris. Ce livre est le premier qui lui est consacré Georges Bourgeois (1898-1937), dit Djo-Bourgeois est un architecte dont la trajectoire moderne est fulgurante. Sorti de l'école spéciale d'Architecture en 1922, il présente très tôt ses projets personnels d'architecture et d'architecture intérieure dans les grands salons de Paris : Salon d'Automne et Salon des Artistes Décorateurs.
D'emblée son travail révèle une étonnante exigence spatiale, pensée à partir d'une minutieuse rationalité, d'une grande modernité. Son programme s'inscrit dans les pas des maîtres du Bauhaus et du mouvement De Stijl. Son talent est très vite reconnu par l'architecte Robert Mallet-Stevens qui lui propose l'aménagement de la Villa des Noailles à Hyères (1925).
Précurseur, à l'instar de René Herbst et Louis Sognot, il côtoie les fondateurs de l'UAM (Union des Artistes Modernes), fondée en 1929. Il résiste cependant à la scission avec la société des Artistes Décorateurs. Moins dogmatique tout en étant fondamentalement moderne et innovant, il produit un mobilier en métal, verre, ciment et bois. Ses intérieurs minimalistes lui sont inspirés par une volonté graphique affirmée, portée par des compositions de volumes fonctionnels et polyvalents.
Il réalise de nombreux intérieurs pour des clients privés tout en se consacrant à l'architecture commerciale et à la création de meubles et de décors de théâtre.
Hélas, la trajectoire de cet artiste sur doué, s'interrompt brutalement à la veille de de l'exposition internationale des arts et des techniques de Paris en 1937.
Ce livre est le premier qui lui est consacré, à l'aide de nombreux documents photographiques, textuels et de dessins, qui ont été conservé à ce jour. -
Vincent Dubourg dit se nourrir des capitales comme Paris et New York où il se rend régulièrement et les digérer dans son atelier isolé de la Creuse. Diplômé en arts appliqués publicitaires, en design industriel et des Arts Décoratifs en Mobilier, il devient en 2006 le plus jeune artiste de la galerie Carpenters Workshop Gallery à Londres, et imagine en 2007 La voiture aux oiseaux pour Claude d'Anthenaise, conservateur du Musée de la Chasse et la Nature. Il débute alors une carrière internationale, et expose successivement à Designart à Londres, à Design Miami Basel en Suisse, ou encore chez Tajan à Paris. En 2011, il est lauréat du prix Moët- Hennessy-PAD Londres.
Depuis de longues années, dans la solitude de son grand atelier, l'artiste-artisan élabore ses prototypes et façonne des objets d'art qui ne revendiquent pas leur fonction : celle-ci n'apparaît que dans un deuxième temps, questionnant ainsi la conception du mobilier contemporain traditionnel. Vincent Dubourg fait naître des formes organiques, dynamiques et sculpturales qui racontent une histoire : celle de la mutation du réel et de la possession inaliénable de la nature sur la société. Entre meubles, sculptures, architecture et mises en scène, il offre une nouvelle lecture du design d'objet.
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Rena Dumas, une architecture intérieure ; an inward architecture
Chloé Braunstein-Kriegel
- Norma
- 6 Décembre 2019
- 9782376660316