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Un hors-série incontournable pour préparer et réussir les épreuves de la spécialité Sciences économiques et sociales au Bac Il est entièrement rédigé par des enseignants de Sciences économiques et sociales (SES).
On y trouve : la synthèse du programme de Terminale ; des chapitres pédagogiques sur chaque thème du cours ; les notions essentielles à connaître ; des schémas pour comprendre ; des études de cas ; des graphiques et des cartes commentés ; des quiz pour vérifier ses connaissances ; des corrigés type ; des conseils méthodologiques.
Le dossier : "12 histoires de territoires qui ne se laissent pas faire" ;
A chaud : une question d'actualité remise en perspective ;
Agir : des reportages et des enquêtes pour mettre en valeur des initiatives citoyennes innovantes ;
Lectures : toute l'actualité des livres économiques et sociaux ;
Chaque mois le suivi complet de l'actualité économique, sociale et environnementale en France, en Europe et à l'international. Le dossier de ce numéro porte sur le nouveau désordre mondial.
Chaque mois le suivi complet de l'actualité économique, sociale et environnementale en France, en Europe et à l'international.
Alternatives Economiques n°421.
Chaque mois le suivi complet de l'actualité économique, sociale et environnementale en France, en Europe et à l'international.
Le dossier de ce numéro porte sur la présidentielle et les 10 questions qui fâchent.
Ils étaient déjà en galère, et le Covid leur a pris leur emploi. Ils prenaient le TER tous les matins, et ont découvert la visioconférence depuis un coin de leur chambre. Ils étaient invisibles, et ont reçu chaque soir des applaudissements inattendus. Cadres, ouvriers, employés..., aucun travailleur ou presque n'a traversé le Covid comme si de rien n'était.
Et maintenant ? Repartir comme avant ? Pas évident dans un contexte économique si incertain. Continuer le télétravail ? Tout dépend des conditions. Etre mieux reconnu pour le travail accompli ? Passée l'émotion de la crise, le défi reste immense. Se reconvertir ? Oui, mais comment ? En bousculant le monde du travail, le Covid a permis de le réinterroger. L'occasion idéale pour le repenser, et chercher à l'améliorer.
Chaque mois le suivi complet de l'actualité économique, sociale et environnementale en France, en Europe et à l'international. Le dossier de ce numéro portera sur la face cachée de l'économie de marché (espionnage, dark web, corruption, paradis fiscaux...).
Toute l'économie de la culture vacille encore sous l'effet des confinements qui révèlent à quel point ce secteur ne peut être livré qu'au seul jeu du marché. Les cinéphiles retrouveront-ils le chemin des salles obscures et les touristes pourront-ils reprendre celui des musées ? Une chose est sûre : la culture va devoir se réinventer pour se relever.
Ils ont longtemps prêché dans le désert, mais, grâce à eux, les Hommes ont pris conscience qu'ils usent la Terre. De Rousseau à André Gorz, de Simone Weil à Donella Meadows : découvrez ces prophètes de l'écologie.
Le dossier : un point complet sur une question majeure A chaud : une question d'actualité remise en perspective Agir : des reportages et des enquêtes pour mettre en valeur des initiatives citoyennes innovantes Lectures : toute l'actualité des livres économiques et sociaux
Retrouvez chaque mois le suivi complet de l'actualité économique et sociale en France, en Europe et au niveau international.
Le dossier : un point complet sur une question majeure : Pour ou contre le revenu universel ? 10 propositions contre les inégalités...
Comprendre : des synthèses rédigées par les meilleurs spécialistes afin de faire le tour des questions qui font débat : Comment lutter contre le changement climatique ? Les politiques de l'emploi à l'épreuve du chômage de masse....
Agir : des reportages et des enquêtes pour mettre en valeur des initiatives citoyennes innovantes.
Lectures : toute l'actualité des livres économiques et sociaux.
Le voilà ! Le nouveau livre, attendu, de Thomas Piketty vient tout juste d'être publié en France, six ans après son best-seller mondial. Si l'économiste y reprend, en la complétant, son analyse de la dynamique historique des inégalités, il va plus loin. Il traque, du XVIIIe siècle à nos jours, et dans de nombreux pays, les arguments avancés pour justifier les inégalités. Il étudie les politiques qui, partout dans le monde, ont réussi à les réduire. Ce qui lui permet de proposer un programme pour combattre les inégalités d'aujourd'hui. Il livre ses analyses et ses propositions dans un grand entretien accordé à Alternatives Economiques.
Un boulet, la dette ? Pour un ménage, souvent. Pour un pays, pas forcément. D'abord, parce qu'il ne rembourse que les intérêts. Le reste, ce que l'on appelle le principal, il se contente de le réemprunter lorsque le prêt arrive à échéance. Il fait « rouler sa dette », comme disent les économistes.
Ensuite, parce que lorsque les taux sont bas et qu'ils sont appelés à le rester un bon moment, un Etat a tout intérêt à s'endetter à long terme pour investir dans son avenir. C'est ce que font les Etats-Unis aujourd'hui et ils ne lésinent pas sur les quantités. C'est ce que devrait faire la France du « quoi qu'il en coûte », idéalement avec un soutien de l'Union européenne.
Le Covid a mis à nu les failles de notre modèle, les besoins criants d'investissement dans de nombreux services publics de l'Hexagone. Et la transition écologique demande des moyens considérables. L'argent n'est pas cher : profitons-en, et plaçons-le au bon endroit !
Les Emirats arabes unis et Bahreïn ont signé avec Israël des accords de normalisation de leurs relations. Leur but est de constituer un front de sécurité régionale.
Le 15 septembre 2020, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, les ministres des Affaires étrangères du Bahreïn, Abdullatif Al Zayani, et des Emirats arabes unis, Abdallah ben Zayed, signaient, à Washington, sous les auspices du Président Trump, les « accords d'Abraham » normalisant les relations entre Israël et les deux Etats du Golfe. Certains ont ramené ces accords à une manoeuvre politique, utile à la fois pour un Donald Trump alors en campagne électorale et un Benyamin Nétanyahou empêtré dans ses affaires judiciaires. Si cette dimension opportuniste n'est pas absente, elle ne saurait cacher la portée géopolitique indéniable de ces accords et ce qu'ils révèlent des transformations régionales.
Coordonné par la rédaction d'Alternatives Economiques, avec l'appui du Centre de Recherches Internationales de Sciences-Po, "Quel monde en 2020 ?" fait le tour des questions géopolitiques, économiques, sociétales, environnementales et culturelles qui font débat aujourd'hui.
Un hors-série incontournable pour préparer les épreuves de sciences économiques et sociales (SES) du Bac ES. Il est entièrement rédigé par des enseignants de SES.
On y trouve : les synthèses des programmes ; les notions essentielles à connaître et des schémas pour comprendre ; des études de cas ; des graphiques et des cartes commentés ; des quiz pour vérifier ses connaissances ; des corrigés et des conseils méthodologiques. On y trouve : les synthèses des programmes ; les notions essentielles à connaître et des schémas pour comprendre ; des études de cas ; des graphiques et des cartes commentés ; des quiz pour vérifier ses connaissances ; des corrigés et des conseils méthodologiques.
Ah ! 20 ans... le plus bel âge de la vie ! La rengaine est connue, mais elle fait rire jaune beaucoup de jeunes. Car 20 ans, c'est aussi l'âge du CDD par défaut, de ce poste intéressant qui échappe par «?manque d'expérience?», de ce loyer trop cher qui oblige à revenir vivre chez papa-maman, ou encore de ce revenu minimum inaccessible avant 25 ans. Mais le train est-il raté pour toujours ? Ou s'agit-il d'un simple retard à l'allumage qui n'empêchera pas de rattraper plus tard la génération de leurs parents, voire de la doubler ? Le débat fait rage entre les chercheurs, et il ne date pas d'hier. Alors, quoi de neuf ? Pour la première fois depuis 1945, les jeunes d'aujourd'hui vivront peut-être avec moins de moyens que leurs parents, à force de subir la précarité. Bonne nouvelle, les pouvoirs publics peuvent agir pour changer la donne, notamment celle des jeunes issus des familles les plus modestes. Car la jeunesse n'est qu'un mot, et derrière l'enjeu générationnel se cache un clivage entre classes sociales qui reste toujours aussi décisif... notamment à 20 ans.
Un hors-série indispensable pour préparer les épreuves de la spécialité Sciences économiques et sociales (SES) du nouveau Bac. Il est entièrement rédigé par des enseignants de SES.
On y trouve : les synthèses des programmes ; les notions essentielles à connaître ; des schémas pour comprendre ; des études de cas ; des graphiques et des cartes commentés ; des quiz pour vérifier ses connaissances ; des corrigés type ; des conseils méthodologiques.
Enrichi de 50 cartes et infographies, ce hors-série fait le point des grands enjeux mondiaux et propose une analyse de tous les points chauds de la planète, région par région.
Coordonné par la rédaction d'Alternatives Economiques, avec l'appui du Centre de Recherches Internationales de Sciences-Po,"Quel monde en 2019 ?" fait le tour des questions géopolitiques, économiques, sociétales, environnementales et culturelles qui font débat aujourd'hui.
Pas difficile de connaître la personnalité de l'année 2021?: ce sera le vaccin anti-covid ! On attendait quelqu'un de sympathique, une sorte de bienfaiteur de l'humanité. Il se révèle le fruit d'arrière-pensées et de combats économiques, doublés de quelques parents cupides. Un chiffre résume la situation : selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pas moins de 235 vaccins sont en cours de recherche. Et pas seulement pour les beautés de la science ! Inventer un bien dont la planète entière a besoin et payé en partie par l'argent public, l'aubaine est trop forte. Un grand gâchis de capitaux,car il n'y aura pas de place pour autant de produits, les premiers laboratoires remportant la mise dès les premiers mois de cette année.
Exemple de cette course à l'argent, l'interview donnée à L'Expresspar Stéphane Bancel, le patron de Moderna. Il tente de justifier la raison pour laquelle le prix de son vaccin est beaucoup plus cher que celui de BioNTech, de l'ordre de 20-30?dollars la dose selon les différentes estimations : «?Nous ne voulons pas maximiser le profit ni le prix de vente, mais je veux rendre l'entreprise Moderna pérenne.?» En clair, ne vous plaignez pas, j'aurais pu demander plus cher, mais il faut quand même que ça rapporte ! Y compris s'il s'agit de répondre à une pandémie mondiale, y compris, souligne la BBC, quand le travail de Moderna a été payé par de l'argent public : rentabilité maximale !
Les Etats ne se sont pas non plus comportés de manière à faire émerger un bien commun mondial. Chacun a voulu s'assurer que le vaccin serait d'abord produit sur son sol. La Chine a développé les siens et la Russie également. Les Etats-Unis ont accordé la majorité de leurs subsides publics à Moderna, une entreprise américaine. L'Europe a donné la priorité aux labos, usines et start-up locaux. Des considérations purement politiques ont aussi joué : la Hongrie tentant de s'approvisionner auprès des Russes pour ne pas dépendre d'une Europe qui dénonce ses atteintes à l'Etat de droit, l'Iran préférant utiliser le vaccin mis au point avec Cuba.
Même avec une pandémie menaçant l'ensemble de l'humanité, l'esprit de concurrence l'emporte sur l'esprit de coopération. Après des économies bloquées, des centaines de millions d'emplois perdus, une montée des inégalités et deux millions de morts, l'hubris l'emporte. L'économie de marché ne fait pas de sentiment.
Christian Chavagneux
Au sommaire :
Les synthèses des programmes.
Les notions essentielles à connaître et des schémas pour comprendre.
Des études de cas.
Des graphiques et cartes commentés.
Des quiz pour vérifier ses connaissances.
Des corrigés et des conseils méthodologiques.
Plus de dette, plus d'impôts, plus de dépenses, telle est la trilogie de l'action du nouveau président américain.
Il aura fallu moins de 100 jours à Joe Biden pour complètement révolutionner le débat de politique économique mondial. Le président américain a posé d'emblée trois objectifs : relancer rapidement l'économie après la pandémie avec un énorme plan de soutien, quitte à provoquer la surchauffe ; accroître le potentiel de croissance de long terme avec des investissements publics massifs ; réduire les inégalités sociales en taxant les riches, particuliers et entreprises, tout en menant une lutte sévère contre les paradis fiscaux.
Un triptyque plus de dépenses, plus de dette, plus d'impôts auquel on n'était pas habitué, surtout en Europe.
A partir des dernières statistiques disponibles, ce hors-série décrypte les grands mouvements de fond de l'économie et de la société, en France comme dans le monde.
30 fiches, 200 cartes et graphiques commentés.
Le bas de laine des Français a gonflé durant les confinements. Si elle est consommée, cette épargne pourrait doper l'économie. Mais pour cela, les ménages doivent avoir confiance en l'avenir.
Vacances annulées, restaurants et cinémas fermés, gros achats reportés... Au cours des six premiers mois de l'année 2020, les Français ont mis de côté 62 milliards d'euros de plus qu'au cours d'une année « normale », estime l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le flux total d'épargne accumulée au premier semestre s'est donc établi à un peu plus de 170 milliards d'euros, calcule l'Insee. Selon les dernières prévisions de l'OFCE, qui dressent une photo de la situation économique au 9 décembre, l'« épargne Covid » devrait augmenter encore de 27 milliards au second semestre, avec sans surprise une hausse plus importante liée au second confinement en fin d'année, pour atteindre au total 89 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2020.
Ce pactole suscite bien des convoitises. D'une part, du gouvernement, qui y voit un outil pour relancer l'économie française à moindres frais et, d'autre part, des entreprises, qui aimeraient que les ménages le débloquent pour consommer leurs produits ou services. Il est vrai qu'une baisse durable de la consommation risque d'enclencher une spirale négative : si les ménages consomment moins, les entreprises risquent de subir une perte d'activité, et donc de licencier, entraînant une baisse des revenus des ménages, donc de nouveau une moindre consommation, et ainsi de suite. Faut-il alors forcer les Français à consommer leur épargne pour éviter le naufrage de l'économie ? Pas si simple.
Pour les coups durs.
L'épargne Covid est principalement allée se loger sur les comptes courants des ménages et leurs livrets d'épargne réglementée. La Caisse des dépôts et consignations, qui collecte une partie des fonds du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), a reçu des flux nets mensuels de 3,8 milliards en moyenne entre mars et septembre 2020, contre 1,7 milliard sur la même période en 2019. Côté comptes courants, les Français y ont déposé 9 milliards d'euros par mois depuis le premier confinement, contre 3,2 milliards en moyenne entre janvier 2017 et février 2020, selon la Banque de France. L'institution note à l'inverse une réduction de la collecte de l'assurance-vie. L'épargne investie dans l'immobilier (l'épargne « non financière » des ménages) a également chuté : 58 milliards d'euros au premier semestre 2020, contre 71 milliards en 2019. L'épargne Covid n'a donc pas le même profil que l'épargne traditionnelle : faute de transactions, sa composante immobilière a sans surprise diminué, passant de grosso modo deux tiers à la moitié de l'épargne totale. Dans sa composante financière, l'épargne a délaissé le placement préféré des Français, l'assurance-vie, au bénéfice de supports permettant de retirer plus facilement son argent.
D'abord forcée par la fermeture de commerces pendant le confinement, cette épargne tend en effet à devenir une épargne de « précaution » alimentée par la crainte perçue par les ménages d'une perte de revenus ou d'emploi. D'où l'évolution observée des modalités d'épargne. Sans aller jusqu'à considérer, comme Bruno Le Maire, que « la meilleure façon [pour les Français, NDLR] de se protéger, c'est de consommer dans l'économie française », nombre d'économistes admettent qu'il serait préférable qu'au moins une partie de cette épargne se mue en consommation.
Choisir les bonnes politiques à déployer pour ce faire nécessite de garder en tête qu'au-delà des données agrégées, ce sont surtout les riches qui ont épargné ces derniers mois. « Près de 70 % du surcroît de l'épargne ont été faits par les 20 % des ménages les plus riches », résume le Conseil d'analyse économique 1. L'organisme qui conseille le Premier ministre ajoute que les ménages appartenant aux deux déciles les plus pauvres de la population ont même désépargné : ils ont dû puiser dans leurs bas de laine pour affronter la crise. Avec un taux de dépenses préengagées (assurance, cantine scolaire, etc.) qui dépasse les 30 % (contre 19 % pour les 20 % les plus riches) et un taux d'épargne qui a oscillé ces dernières années autour de 0 %, leur consommation est en effet très peu arbitrable. Les plus riches, à l'inverse, ont un taux d'épargne de l'ordre de 30 % et dépensent habituellement une part plus importante de leurs revenus dans les secteurs contraints cette année par la pandémie (loisirs, hôtellerie et restauration, etc.).
Il est possible, et nécessaire, d'augmenter la consommation des ménages précaires, mais la solution passera davantage par des mesures de soutien à leur pouvoir d'achat que par des incitations à dépenser un argent dont ils ne disposent pas. En clair, les ménages les plus fragiles pourront contribuer à la hausse de la consommation si on leur en donne les moyens, mais cela n'induira pas un dégonflement de la bulle d'épargne liée au Covid.
Restaurer la confiance.
Concentrons-nous donc sur le reste de la distribution. « Il existe peu d'exemples de périodes dans l'histoire où l'Etat a cherché à faire diminuer l'épargne, à part lors de la Grande Dépression des années 1930 », analyse l'économiste Eric Monnet. Pour le chercheur, c'est alors le New Deal qui a eu, de manière indirecte en instaurant des programmes de créations d'emplois et une assurance sociale aux Etats-Unis, l'effet le plus notable sur la diminution du stock d'épargne. « Soit on pense, dans un monde libéral, que l'épargne finira par se dépenser d'elle-même. Soit on met en place des politiques volontaristes pour diminuer les risques de chômage et de faillite afin de rassurer la population sur l'avenir », poursuit-il.C'est-à-dire des politiques visant à restaurer la confiance des ménages, qui a atteint en novembre son plus bas niveau depuis deux ans. Prolonger aussi longtemps que possible les dispositifs de chômage partiel, lancer une politique d'emplois publics, assurer par la commande publique des débouchés aux entreprises dans le cadre de la transition énergétique : voici autant de solutions qui seraient à ce titre pertinentes pour métamorphoser l'épargne en consommation.
Si la classe moyenne a réussi à épargner pendant la crise, le gros du stock accumulé se concentre toutefois chez les très riches, dont les comportements ne sont a priori pas dictés par une crainte du chômage. Il faudrait donc aller un cran plus loin les concernant. « On peut imaginer soit une taxe sur des produits d'épargne spécifiques comme l'assurance-vie ou d'autres supports plébiscités par les plus riches, soit quelque chose de plus large sur le stock d'épargne via une réforme de la fiscalité du capital », envisage Eric Monnet. Dans un sens contraire, donc, à la réforme engagée par Emmanuel Macron en début de quinquennat, puisque l'instauration en 2018 d'un prélèvement forfaitaire unique de 30 % a réduit l'imposition du capital. L'Etat pourrait ensuite, dans l'idéal, employer les montants ainsi prélevés dans un sens favorable à la transition environnementale.
En effet, lorsqu'on s'intéresse aux moyens de relancer la consommation, revient souvent, à juste titre, une critique adressée aux politiques keynésiennes (voir encadré) de relance par la demande, à savoir : comment encourager la consommation sans compromettre notre marche vers une économie plus verte et plus sobre ? Pour ce faire, certains ont évoqué l'idée d'un « chèque vert » alloué aux plus modestes qui ne pourrait être dépensé que dans certains produits 2. Mais ce type de dispositif permet de flécher un revenu supplémentaire accordé par l'Etat (par l'intermédiaire donc de ce chèque vert) et non pas, comme on le voudrait, les sommes épargnées par les ménages, dont la dépense relève in fine de leur seule volonté. Autrement dit, tant que les épargnants actuels ne seront pas rassurés sur leur avenir, ils ne consommeront pas davantage.
Lorsqu'ils seront rassurés à un terme qu'il est aujourd'hui impossible de prévoir, il faudra, pour que le surplus de consommation des ménages n'entre pas en contradiction avec nos objectifs climatiques, que les clients trouvent sur le marché suffisamment de produits éco-vertueux. Cela suppose d'agir sur la structure même de notre appareil productif, ce qui est illusoire à court terme. L'épargne consommée dans les prochains mois ne deviendra donc pas verte comme par magie, tant la dépendance à nos modes de production actuels est forte, mais elle tendra à le devenir plus ou moins selon les moyens financiers et réglementaires que l'Etat se donnera pour encourager la conversion à l'agriculture biologique, lutter contre l'obsolescence programmée, aider les ménages à rénover leurs logements, etc.
En résumé, la bulle d'épargne Covid peut être en partie dégonflée et réintroduite dans le circuit économique, si tant est que soient mises en place des réponses adaptées à la situation de chaque catégorie de ménages. Pour la part qui restera malgré tout sur les comptes, la solution est plus à chercher du côté des acteurs financiers qui assurent la collecte de l'épargne (voir page 28) que dans les comportements des ménages.
Un avantage ou un inconvénient pour l'économie ?
L'épargne, c'est bon ou mauvais pour l'économie ? Pour les néoclassiques, les dizaines de milliards d'euros épargnés depuis le début de la crise sanitaire constituent une offre de fonds supplémentaire disponible pour financer de l'investissement et représentent donc, à ce titre, une excellente nouvelle.
Pour John Maynard Keynes en revanche, qui prend en compte les ressorts psychologiques de l'épargne, c'est plus compliqué. L'économiste britannique explique que les ménages reçoivent un revenu qu'ils partagent ensuite entre consommation et épargne selon leur propension à consommer. Laquelle est plus élevée pour les catégories les moins riches de la population, d'autant qu'une grande part de leurs dépenses sont contraintes (alimentation, loyer, etc.). Lorsque les commerces sont fermés, la consommation des ménages est contrainte, ils épargnent donc de manière forcée. Que peuvent-ils faire de cette épargne ? La conserver sous forme de monnaie (c'est ce qu'on appelle la thésaurisation) ou la placer sur des produits d'épargne financière pour financer l'investissement.
Trois raisons poussent les ménages à garder leur épargne sous forme de monnaie : pour régler leurs échanges courants (motif de transaction), ce qui ne semble pas utile lors d'un confinement ; pour régler des dépenses à venir ou faire face à des imprévus (motif de précaution), a priori plus pertinent en période de Covid en raison des inquiétudes pesant sur l'emploi. Et, enfin, pour faire des paris financiers (motif de spéculation). En résumé, pour les néoclassiques, plus d'épargne aujourd'hui signifie plus de consommation demain. Tandis que pour Keynes, l'épargne est une perte de consommation qui diminue la demande adressée aux entreprises, donc l'investissement, et instaure un cercle vicieux pour l'économie.
Un avantage ou un inconvénient pour l'économie ?
L'épargne, c'est bon ou mauvais pour l'économie ? Pour les néoclassiques, les dizaines de milliards d'euros épargnés depuis le début de la crise sanitaire constituent une offre de fonds supplémentaire disponible pour financer de l'investissement et représentent donc, à ce titre, une excellente nouvelle.
Pour John Maynard Keynes en revanche, qui prend en compte les ressorts psychologiques de l'épargne, c'est plus compliqué. L'économiste britannique explique que les ménages reçoivent un revenu qu'ils partagent ensuite entre consommation et épargne selon leur propension à consommer. Laquelle est plus élevée pour les catégories les moins riches de la population, d'autant qu'une grande part de leurs dépenses sont contraintes (alimentation, loyer, etc.). Lorsque les commerces sont fermés, la consommation des ménages est contrainte, ils épargnent donc de manière forcée. Que peuvent-ils faire de cette épargne ? La conserver sous forme de monnaie (c'est ce qu'on appelle la thésaurisation) ou la placer sur des produits d'épargne financière pour financer l'investissement.
Trois raisons poussent les ménages à garder leur épargne sous forme de monnaie : pour régler leurs échanges courants (motif de transaction), ce qui ne semble pas utile lors d'un confinement ; pour régler des dépenses à venir ou faire face à des imprévus (motif de précaution), a priori plus pertinent en période de Covid en raison des inquiétudes pesant sur l'emploi. Et, enfin, pour faire des paris financiers (motif de spéculation). En résumé, pour les néoclassiques, plus d'épargne aujourd'hui signifie plus de consommation demain. Tandis que pour Keynes, l'épargne est une perte de consommation qui diminue la demande adressée aux entreprises, donc l'investissement, et instaure un cercle vicieux pour l'économie.