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Les économistes disant s'opposer au capitalisme ne peuvent en réalité s'empêcher d'être fascinés par ce que ce mode de production et de vie a fait accomplir aux hommes : la mise en valeur économique du monde. De ce processus, ils admettent l'essentiel :
la dépendance quasi-totale de chacun vis-à-vis de l'appareil de production
industriel moderne. La plupart sont incapables de se représenter le temps autrement que sous les catégories du travail ou de la consommation, c'est-à-dire de la nécessité. Il est pourtant devenu absurde, au vu des trente dernières années, de continuer à croire qu'il est encore possible de tempérer la violence du système ; difficile aussi de considérer que notre servitude se limite au temps cédé à un employeur, quand l'aliénation par la consommation marchande envahit tout le temps libre. Mais l'entêtement de ces économistes
n'explique pas à lui seul l'impasse politique actuelle : il faut expliquer pour quelles raisons notre génération, celle des vingttrente ans, se révèle, lorsqu'elle parvient à s'extraire de sa profonde apathie, à ce point réceptive à leur optimisme sans frein, et à leurs illusoires solutions. Les jeunes contestataires feraient bien de se poser cette question : les rêves de fraternité mondiale sont-ils susceptibles de devenir réalité dans un monde régi par l'industrie et la production de masse, régi par une division sociale et internationale du travail délirante, rendant chacun radicalement irresponsable de ses conditions de vie oe
Dans cette courte lettre ouverte à un représentant de la « start-up nation », Matthieu Amiech analyse l'enjeu du quinquennat d'Emmanuel Macron : renforcer l'emprise du capitalisme de haute technologie sur la vie des populations, si possible avec leur collaboration enthousiaste.
Précarisation du marché du travail, chantage « antifasciste » : l'économie collaborative peut se résumer ainsi : faire adhérer les gens à leur propre asservissement.
Ce livre, publié pour la première fois en septembre 2004, se démarquait par sa critique frontale des présupposés productivistes d'une bonne partie de la gauche. Or, à l'heure où un nouveau projet de réduction des retraites se prépare, on ne manquera pas d'entendre les sempiternels économistes de gauche nous démontrer, calculette à la main, les effets magiques de la croissance. Pour eux, ce livre fera office de piqûre de rappel. Par ailleurs, ce texte fait écho à la multiplication des frondes locales contre les 'grands projets d'infrastructure inutiles', luttes qui laissent espérer - sait-on jamais ? - une alliance de la critique du développement et de l'opposition anti-capitaliste.