Les livres d'artiste qu'Anselm Kiefer réalise dès les années 1968 et 1969 sont d'abord un lieu d'expression d'idées et d'associations de pensées, puis deviennent rapidement un lieu d'exploration dans lequel la succession des pages rend possibles la construction d'un récit et son inscription dans une durée. Les sujets qui y sont élaborés sont ensuite redimensionnés dans l'ensemble de son oeuvre et notamment dans la xylographie.
Très impressionné par l'architecture de Le Corbusier, Anselm Kiefer a demeuré trois semaines au couvent de la Tourette en 1966 et a ainsi partagé la vie des frères. Il dira qu'il a perçu en ce lieu la « spiritualité du béton » - matériau dont on sait l'importance qu'il aura après dans son oeuvre.
Depuis, Anselm Kiefer a tracé dans l'art contemporain une voie originale et puissante. Ses expositions à travers le monde dans les plus grandes institutions culturelles font de lui une figure majeure de la scène artistique contemporaine : Grand Palais (Monumenta 2007), Centre Pompidou et Bibliothèque Nationale en 2016, musée Rodin en 2017.
L'initiative a été prise d'inviter Anselm Kiefer à revenir 52 ans après à La Tourette. Pour l'artiste ce retour est comme un rendez-vous avec un lieu de spiritualité qui fut déterminant pour lui. Pour l'exposition, s'est dessiné un choix d'oeuvres d'une grande diversité : sculptures monumentales, vitrines, peintures, livres...
Le livre présentera également un portfolio de photographies personnelles et inédites d'Anselm Kiefer prises à La Tourette, livrant son regard sur l'architecture de Le Corbusier .
Un texte écrit par Anselm Kiefer en 1966, à la suite de son passage à la Tourette, sera publié pour la première fois, livrant un ensemble de réflexions personnelles de l'artiste sur l'architecture, Le Corbusier, et sur son séjour au Couvent de La Tourette.
Je n'ai foi que dans l'art et, sans lui, je suis perdu.
Souvent, j'enferme des tableaux dans l'obscurité d'un container, durant de longues années. Que font les tableaux ainsi enfermés pendant tout ce temps, jusqu'au moment où ils se rappellent à mon souvenir en me faisant signe ? Rien ? Certainement pas, puisqu'ils ont su rassembler des forces pour attirer l'attention sur eux. Après avoir libéré la toile de l'obscurité, je la repeins et une transition s'opère vers un autre état.
L'autodestruction a toujours été le but le plus intime, le plus sublime de l'art, dont la vanité devient alors perceptible. Quelle que soit la force de l'attaque, et quand bien même il sera parvenu à ses limites, l'art survivra à ses ruines.
Né en 1944, le peintre et sculpteur allemand Anselm Kiefer est une figure majeure de l'art contemporain et une de ses personnalités les plus fortes. Ses oeuvres, saturées de matière (sable, terre, strates de plomb, suie, salive, craie, cheveux, cendre, matériaux de ruine et de rebut) sont nourries de littérature et de philosophie. Il est professeur invité au Collège de France pour l'année 2010-2011, dans la chaire de Création artistique.
Premier artiste plasticien nommé titulaire de la chaire de Création artistique au Collège de France, Anselm Kiefer a donné entre décembre 2010 et avril 2011, huit cours suivis de séminaires. Ces cours ainsi que la leçon inaugurale sont réunis dans cet ouvrage.
En répondant à l'invitation du Collège de France, Anselm Kiefer s'applique, en faisant appel aux souvenirs, à la littérature, à la poésie et à la philosophie, à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent dans son travail, jusqu'à constituer une véritable constellation kieferienne.
À l'instar de celle-ci, les cours révèlent la dimension universelle d'un artiste qui prend en compte l'Histoire, les mythes germaniques, grecs, assyriens., la religion, la mystique juive, les femmes, la poésie. en des textes d'une portée capitale pour la compréhension de son oeuvre.
A travers une succession de photos de détails, qui nous placent au plus près de la peinture, ce livre nous immerge dans une oeuvre récente d'Anselm Kiefer inspirée par le plan Morgenthau préconisé en 1944 pour démilitariser l'Allemagne et forcer le pays à retourner à une économie agraire.
Publication documentant l'installation permanente éponyme d'Anselm Kiefer au Pirelli HangarBicocca à Milan. Créée en 2004, l'oeuvre réunit sept sculptures de tours, désormais en dialogue avec cinq tableaux grand format réalisés entre 2009 et 2013. Le livre rassemble des essais, une conversation avec l'artiste, une documentation photographique, une description détaillées des éléments de l'installation ainsi qu'une bio-bibliographie.
Summer is the fourth volume of the Seasons quartet, a collection of short prose and diaries written by a father for his youngest daughter, with stunning artwork by Anselm Kiefer.
Your voice woke me up around eight this morning, it sounded unusually close, since, as I discovered upon opening my eyes, you were lying in our bed. You smiled at me and began talking. I made coffee and had a smoke in the office before I ate breakfast with you, and when your mother got up, I came in here to write a new piece.
In Summer, Karl Ove Knausgaard writes about long days full of sunlight, eating ice cream with his children, lawn sprinklers and ladybirds. He experiments with the beginnings of a novel and keeps a diary in which the small events of his family's life are recorded. Against a canvas of memories, longings, and experiences of art and literature, he searches for the meaning of moments as they pass us by.
Les cinq émissions A voix nue diffusées sur France Culture en novembre 2001 ont été enregistrées un an après la publication de la monographie d'Anselm Kiefèr par Daniel Arasse aux Editions du Regard. C'est donc avec tune connaissance approfondie de la démarche d'Anselm Kiefer, augmentée d'une pratique amicale et intellectuelle avec l'artiste, que Daniel Arasse a abordé la série d'émissions, et cela se perçoit dès les premiers échanges tant les questions de même que les réponses sont pertinentes et acérées, diffusant un vif éclairage sur la diversité de l'oeuvre, son invention remarquable. Daniel Arasse s'applique à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent en tua véritable " labyrinthe kiefenen" composé de tableaux, de livres, de gravures, de sculptures, de phots graphies, d'installations... D,uaiel Arasse évoquait ainsi son émission : " Je me suis efforcé de suggérer un parcours dans un labyrinthe dont on a progressivement le sentiment que Kiefer y joue à la fris le rôle de Dédale, de Thésée et du Minotaure. " Durant les deux années au cours desquelles Daniel Arasse a travaillé à la monographie sur Kiefer, il s'est rendu à plusieurs reprises à Barjac, la résidence-atelier de l'artiste, qu'il a par ailleurs rencontré de nombreuses fois chez son éditeur pour de longues séances de travail. C'est pourquoi l'un comme l'autre, outre l'amitié qui spontanément les a réunis, ont échangé des informations dépassant largement le champ de l'art, investissant les terrains de la poésie, de la littérature, de la philosophie et plus prosaïquement ceux de la société ou de la politique qui les passionnaient tous deux. Il est ici intéressant de signaler qu'ils sont exactement contemporains.