Philip K.Dick continue d'exercer son influence sur nous plus de quarante ans après sa mort. Ses histoires et les thèmes qu'elles abordent sont plus que jamais d'actualité. Auteur de Dans les imaginaires du futur, Ariel Kyrou explore toutes les facettes de l'écrivain de Blade Runner dans cet ABC Dick !
Effondrement climatique, sanitaire, numérique... De nombreuses menaces pèsent sur notre monde. Ariel Kyrou, écrivain et essayiste spécialisé dans les nouvelles technologies, explore dans ce livre les manières dont la science fiction et l'imaginaire dans son ensemble ont pensé les apocalypses sociales, politiques, économiques ou écologique mais aussi l'après. De Game of thrones à Blade Runner, de Star Trek à Arthur C. Clarke, place aux « imaginaires du futur »...
Près d'un demi-siècle après Mai 68, les camarades sont devenus des avatars et cultivent les pseudos lors de leurs pérégrinations dans les méandres du réseau. Ils ne courent plus dans les rues, ou du moins pas seulement, mais s'agitent beaucoup au coeur d'imaginaires virtuels plus vrais que nature.
Aussi surprenant que cela puisse paraître à quarante-quatre années d'écart, camarades d'hier et avatars d'aujourd'hui semblent avoir les mêmes ennemis : les notables et les gouvernants, gardiens de la bonne vieille morale bourgeoise et propriétaire, ainsi que cette société de consommation et les multinationales qui en sont les émanations.
Aujourd'hui, dans notre univers de pseudos et d'avatars, ce virus du détournement et de l'irrespect vis-à-vis des autorités est partout et nulle part. Désormais très commun, il a sans doute perdu le tranchant esthétique des bandits de l'art début de siècle, mais il est devenu bien plus essentiel d'un point de vue vital.
Dans cet essai bref et cinglant, Ariel Kyrou (Google God, Paranofiction, ABC Dick) décrit une guerre des mondes étonnante, celle de l'ancien et du nouveau monde électronique où les luttes sont déterritorialisées, menées par des gourous invisibles dotés d'armes conceptuelles reprenant les caciques de l'ancien monde.
La réalité est pénétrée, imbibée, perfusée d'images et de fictions. Mais il existe de bonnes fictions, qui laissent la liberté, favorisent l'ouverture et l'interprétation, et de mauvaises fictions, qui ne laissent aucun choix, emprisonnent, appauvrissent. Notre époque est celle de luttes entre imaginaires d'origines, de formes et de motivations opposées. Nous avons besoin de romans de mots, de sons ou d'images contre les fictions imposées et leur misère spirituelle. De fictions de nos choix contre toutes celles qui nous étouffent. De fictions "consistantes", qu'Il est possible de partager, et qu'il est essentiel de poursuivre sans fléchir. Elles ne sont parfois que des relectures d'oeuvres du passé ou d'épisodes bien réels de notre propre vie. Mais elles nous aident à lutter contre les robinets numériques du show dominant... Par leur humour et leur lucidité parfois désespérée, elles libèrent de la Machine à décerveler et à atrophier nos affects, ouvrent l'horizon et découvrent des territoires inexplorés. Curieusement, elles sont bien souvent l'oeuvre de grands paranoïaques. Ce sont des peintres ou des imposteurs, des écrivains de série B ou des visionnaires de marc de café, des ancêtres surréalistes ou des écorchés du virtuel. Au sein de cette galerie hétéroclite, citons Philip K. Dick, Kolkoz, Francis Picabia, Ultralab, Patrick MacGoohan, les Yes Men, David Cronenberg ou encore James Graham Ballard. D'hier et d'aujourd'hui, toujours au-delà du vrai et du faux, ils mordent l'époque. Ariel Kyrou nous les fait découvrir ou redécouvrir et s'appuie sur leurs lumières noires pour un livre de philosophie rare, car critique, engagée, vécue dans la chair de son auteur.
Voyage initiatique mené aux sources de la musique électronique actuelle, de New York à Detroit ou Chicago, Global Techno Vol.1.1 relate l'épopée de cette culture des clubs et des raves : depuis sa naissance dans les ghettos américains jusqu'à son explosion dans les métropoles du vieux continent, Paris, Barcelone ou Vienne, son passage par Londres, Ibiza et Berlin, sans oublier l'explosion finale d'un phénomène aussi populaire que la Tecktonik. Les auteurs ont rencontré les artistes majeurs de cette histoire, tels que Pierre Henry, Kraftwerk, Jean-Michel Jarre, Juan Atkins, Cari Craig, Laurent Garnier, Aphex Twin, Autechre, Luc Ferrari ou David Toop. Premier véritable ouvrage français consacré au phénomène, ses auteurs ont parcouru toute la surface du globe pour nous conter la grande épopée de la techno et de la house.
Lorsque la science-fiction devient chaque jour davantage réalité, lorsque les métavers collectifs et individuels esquissent de façon de plus en plus nette la place qu'ils auront demain dans nos vies, lorsque la part toujours plus grande de robot en nous semble donner raison aux plus folles idées du transhumanisme, lorsque la littérature elle-même fait la part (trop) belle à l'égo et au moi, sommes-nous entrés déjà, sans le savoir encore, dans l'ère de l'humain augmenté??
L'automatisation, liée à l'économie des data, va déferler sur tous les secteurs de l'économie mondiale. Dans vingt ans, pas un n'aura été épargné. Les hommes politiques sont tétanisés par cette transformation imminente, qui va marquer le déclin de l'emploi - et donc du salariat. Faut-il s'en alarmer? N'est-ce pas aussi une vraie bonne nouvelle? Et si oui, à quelles conditions ?Dans un dialogue très politique et prospectif avec Ariel Kyrou, Bernard Stiegler s'emploie à penser le phénomène qui, nous entraînant dans un déséquilibre toujours plus grand, nous place au pied du mur. La question de la production de valeur et de sa redistribution hors salaire se pose à neuf: c'est toute notre économie qui est à reconstruire - et c'est l'occasion d'opérer une transition de la société consumériste (la nôtre, celle de la gabegie, de l'exploitation et du chômage) vers une société contributive fondée sur un revenu contributif dont le régime des intermittents du spectacle fournit la matrice.Cela suppose de repenser le travail de fond en comble pour le réinventer - comme production de différences redonnant son vrai sens à la richesse. Dans l'Anthropocène que domine l'entropie, et qui annonce la fin de la planète habitable, le travail réinventé doit annoncer et inaugurer l'ère du Néguanthropocène - où la néguentropie devient le critère de la valeur au service d'une toute autre économie.
Bernard Stiegler est philosophe. Il vient de faire paraître La Société automatique, 1. L'avenir du travail (Fayard, 2015).Ariel Kyrouest essayiste, rédacteur en chef du site Culture Mobile. Son dernier livre, écrit avec Mounir Fatmi: Ceci n'est pas un blasphème (Dernière Marge/Actes Sud, 2015).
On nous promet souvent des futurs qui déchantent. Mais ils peuvent être aussi solidaires ! Voici 14 nouvelles de science fiction qui se projetent dans notre « à venir », tournent autour des formes et paradoxes de l'inclusion sociale, de l'entraide et du « vivre ensemble », de la précarité et de nos vulnérabilités, des tiers lieux à l'écologie solidaire, de l'attention à l'autre et de l'accès de tous et toutes à la santé... Avec Vincent Borel, Sabrina Calvo, Chloé Chevallier, Philippe Curval, Catherine Dufour, Régis A. Jaulin, Sylvie Lainé, Li-Cam, Norbert Merjagnan, Ketty Steward, sous la direction d'Ariel Kyrou.
« Pas touche au Prophète. Pas touche à la Nation. Pas touche au Christ en croix. Pas touche à la famille. Pas touche aux marques. Pas touche au cache-sexe.
Pas touche à la mémoire sanctifiée. Ceci n'est pas un blasphème est né d'un mélange d'incompréhension et de colère. Du sentiment d'un reflux, comme si la société répondait à la vague de libertés du net, à l'évolution des moeurs et aux prouesses médicales de la technoscience par une marée réactionnaire plus ou moins avouée, diffuse, et à la longue très pesante ». Ceci n'est pas un blasphème interroge le blasphème sous toutes ses coutures, de ses dimensions historiques à sa réalité contemporaine, de la religion aux marques en passant par la science. Il est né d'un dialogue entre un artiste qui a été lui-même censuré à de multiples reprises, Mounir Fatmi, et un essayiste hérétique ayant beaucoup réfléchi sur notre nouveau monde numérique, Ariel Kyrou. Se croisent dans ce livre sous forme de dialogue Dieudonné et les acteurs de la Manif Pour Tous, mais aussi Charlie Hebdo, Mahomet, Le Caravage, ORLAN, Nike, Michel-Ange, Bosch, les Pussy Riot, Brian Eno, Sainte Julie de Corse, les alévis, Apple, Oliviero Toscani, Thierry Meyssan, les frères du Libre-Esprit, Theo Van Gogh, le Coran, l'eau bénite, Larry Clark, les Yes Men, Baruch Goldstein, George Grosz, la lapine fluo Alba, Alain Soral, la procréation médicale assistée, Marcel Duchamp, Andres Serrano et bien d'autres.
En écho aux événements d'Egypte ou de Tunisie, mais aussi du politiquement correct et de l'autocensure qui envahissent les territoires de l'art contemporain, de la création et de la parole publique, "Ceci n'est pas un blasphème" interroge la notion de blasphème dans ses dimensions les plus actuelles. Sous la forme d'un dialogue entre Mounir Fatmi (artiste marocain maintes fois censuré) et Ariel Kyrou (essayiste), écrit sans peur de la polémique, ce livre pique à droite et à gauche, des apôtres d'un Islam dur aux nouveaux prêtres de la technoscience, des corporatismes laïcs qui se transforment en sectes aux gardiens de la morale chrétienne dont certains se sont levés contre « le mariage pour tous ».
Après 'ABC Dick', Ariel Kyrou (codirecteur de la revue Multitudes, ancien rédacteur en chef d'Actuel et auteur-essayiste reconnu) explore les ramifications panoptiques du géant Google, au moment où celui-ci est au coeur de l'actualité. Et si Big Brother n'était que l'achèvement du capitalisme électronique ? Un essai grand public percutant et singulier.