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Tandis qu'Homo sapiens a entrepris de détruire tout ce qui vit sur cette planète, la défense du vivant s'impose en ce début de XXIe siècle comme la priorité politique et philosophique absolue. Mais pour respecter le vivant, il faut d'abord le comprendre.
Comment classer les différentes formes de vie? Pourquoi la conscience existe-t-elle? Les plantes éprouvent-elles la souffrance? Et les poissons? Qui sont les viandales? Les bouchers sont-ils des assassins? Pourquoi faut-il parler de génocide animal? Existe-t-il des formes de vie que l'on peut combattre ou sacrifier? Pourquoi la nature bonne est-elle une illusion? Qu'est-ce que l'existence pour un humain? Comment s'assurer d'avoir été vivant avant de mourir? Notre court passage sur cette planète peut-il avoir un sens?
En convoquant la biologie et la philosophie, Vivant retrace l'histoire de la vie sur Terre, depuis les premières bactéries apparues il y a près de 4 milliards d'années jusqu'à l'émergence de l'intelligence artificielle. En prolongeant une prophétie de Darwin, ce livre annonce la naissance d'une nouvelle espèce humaine qui remplacera la nôtre : Homo ethicus, l'homme moral. Ce sera lui, ou la fin de l'humanité.
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Bientôt, nous ne mangerons plus de viande. Nous cesserons définitivement de tuer des êtres vivants - 60 milliards d´animaux chaque année - pour nous en nourrir. Épuisement des sols, utilisation abusive des ressources en eau, pollution des nappes phréatiques, réchauffement climatique, manque de surfaces agricoles : ce rythme est intenable. Et il le sera d´autant plus lorsque nous serons 9 ou 10 milliards en 2050, et peut-être 15 milliards en 2100. Nous allons donc cesser de manger de la viande parce que notre planète nous l´ordonne, mais pas seulement pour cette raison. Le passage à un régime végétarien va faire partie d´une nouvelle phase de notre évolution. La science nous prouve un peu plus chaque jour que, contrairement à ce que nous avons longtemps prétendu, les animaux sont des êtres qui souffrent, ressentent des émotions et ont une vie sociale. Et c´est là que la philosophie prend le relais. Depuis une trentaine d´années, l´éthique animale nous invite à reconsidérer totalement nos devoirs moraux vis-à-vis des autres animaux, auxquels nous sommes tenus d´accorder des droits. Mais, pourrait-on répliquer, ne faisons-nous pas partie d´un système alimentaire où il est normal de manger et d´être mangé ? Non. Nous ne faisons partie d´aucun système, si ce n´est celui que nous mettons en place grâce à ce que la Nature nous a offert en cadeau et dont nous nous servons parfois à mauvais escient : la conscience. Plus se réduit la frontière entre l´homme et les autres espèces, plus se rapproche l´heure où la viande aura disparu.