Au début de l'année dernière, janvier 2020, Paris-Match, associé à d'autres grands journaux étrangers, a commandé à Bernard-Henri Lévy une série de 8 reportages dans la tradition de Joseph Kessel, Graham Greene, Ernest Hemingway ou Romain Gary.
Ce livre rassemble ces reportages qui conduisent le lecteur dans le Nigeria de Boko-Haram, aux Kurdistan d'Irak et de Syrie, sur la ligne de front où s'affrontent Russes et Ukrainiens, dans la Somalie livrée à l'illégalisme et aux bandes islamistes, au coeur du Bangladesh martyr, dans les camps de la misère de Lesbos, dans l'Afghanistan en train de retomber sous la coupe des Talibans et, encore, en Libye.
Mais le livre s'ouvre sur un autre texte, de longueur équivalente, intitulé « Ce que je crois » et où il explique ce qui conduit un philosophe à aller, au bout du monde, témoigner pour des guerres oubliées ou ignorées ; ce qui, des rêves internationalistes de ses aînés, lui semble encore valable et digne d'être prolongé ; et comment le goût de l'aventure, dans la tradition - pêle-mêle - de Cendrars, Byron à Missolonghi ou, bien sûr, Malraux, l'anime depuis sa jeunesse.
Qu'est-ce que le genre humain ? Son unité est-elle menacée par la montée des souverainismes et des égoïsmes ? Qu'en est-il de l'idéal de fraternité ? Pourquoi aller si loin pour illustrer cet idéal quand il y a de la misère au coin de votre rue ? La guerre est-elle aimable ? Pourquoi Don Quichotte est-il ridicule ? Que dit Achille ? Hector ? Qu'est-ce que la grandeur ? L'héroïsme ? Et pourquoi prend-on, quand on est un écrivain nanti, le risque de mort ? Telles sont quelques-unes des autres questions que pose ce nouvel essai.
La terre a tremblé au Kurdistan.
Assiste-t-on à l'éclipse de l'Empire américain et au ressac de l'Occident ?
Où l'on voit les cinq Rois des empires déchus perse, turc, chinois, russe, arabe partir à la reconquête de leur gloire passée.
Comment Trump enterre, non l'Amérique d'Obama, mais celle de Virgile.
À quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l'ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ?
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg ?
Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.
Que la terre américaine est, comme l'avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens qu'il n'y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.
Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.
Pourquoi les Juifs sont à jamais glorieux.
Où est Ninive aujourd'hui et que s'y passe-t-il vraiment ?
Proust et le Zohar, Claudel et le livre d'Isaïe.
Vivons-nous, ou non, le retour des années trente ?
Pourquoi il n'est pas demandé de croire, mais de savoir.
Pourquoi l'antisionisme est le masque de l'antisémitisme de masse.
À quand un Talmud musulman ?
Une conversation avec Romain Gary, une confidence de Michel Foucault.
Partir ou rester ?
Le sable contre la terre.
Solal le fort et sa couronne de carton.
Qu'est-ce qu'un «peuple élu» ?
Ce que veut dire « être juif ».
...
Avec flamboyance et tendresse, Bernard-Henri Lévy affirme son appartenance au judaïsme et redit sa confiance dans la France. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.
Autoportrait personnel et intellectuel, L'Esprit du judaïsme est, entre autres mérites, un parfait manuel contre la haine de l'autre. Patrice Trapier, Le Journal du dimanche.
L'humanité a connu, avant celle du coronavirus, des pandémies plus meurtrières. Mais jamais elle ne s'était ainsi confinée à l'échelle du globe, ni n'avait produit une telle inflation de discours obsessionnels. Bernard-Henri Lévy s'essaie ici, en philosophe, à un bilan d'étape sur cette Première Peur mondiale qui a produit un réel plus invraisemblable que la fiction.
Il ne s'intéresse pas à ce que le virus a « dit », mais à ce qu'on lui a fait dire. Pas aux « leçons » qu'il faudrait en tirer, mais au délire interprétatif où chacun se veut l'augure du « monde d'après » alors qu'il n'a rendez-vous qu'avec lui-même. Il dit sa crainte de voir ce « monde d'après » confisqué par deux forces. Les rentiers de la mort, tyrans de toutes obédiences, qui profiteront de l'urgence sanitaire et du délire hygiéniste pour étrangler leurs peuples ou étendre leurs empires.
Mais aussi les déclinistes, décroissants, collapsologues et autres effusifs de la pénitence qui déguisent leur égoïsme en abnégation et, sous prétexte que rien ne devrait « recommencer comme avant », font tranquillement leur deuil de ce que la civilisation occidentale a de meilleur. Il redoute de voir les confits du confinement, drogués au virtuel et aux écrans, prendre goût au repli sur soi et dire, pour longtemps, adieu au monde.
L' intégralité des droits d' auteur de ce livre sera versée à l' ADELC (Association pour le Développement de la Librairie de Création).
Bernard-Henri Lévy poursuit, ici, la série de ses Questions de principe. Cette fois, c'est le recueil des années 2012-2018 du « Bloc-notes » qu'il donne à lire. Ces textes sont parus, chaque semaine, dans l'hebdomadaire Le Point et ont été repris, du Corriere della Sera au País, du Wall Street Journal au Guardian ou au Spiegel et à beaucoup d'autres, dans toutes les langues et sur tous les continents. Des massacres en Syrie à la guerre d'Ukraine, de l'élection de Trump à celle de Macron, de la montée de l'antisémitisme à la guerre des deux islams, du réveil de l'Iran à la guerre de Libye, ce sont les événements majeurs de notre temps qui se trouvent passés au crible. On y lira aussi des chroniques de livres, des voyages dans l'oeuvre d'écrivains célèbres ou méconnus, des reportages, des portraits pris sur le vif, des réflexions philosophiques. Dans ce tableau d'une époque dans tous ses états, à la façon de l'oeil du cyclone qui reste immobile dans les turbulences du monde, la plume de l'écrivain, à travers ces péripéties, s'enfièvre mais ne tremble pas.
Ce volume rassemble des textes écrits par Bernard-Henri Lévy entre 2011 et 2016, et qui témoignent d'une philosophie en acte. Articles, conférences, discours, préfaces, tribunes : toutes ces formes sont mobilisées pour questionner et analyser les turbulences du monde d'aujourd'hui. On retrouve, à travers neuf grands thèmes, les engagements et les personnalités qui sont chers à l'auteur : la philosophie et les maîtres disparus, la politique et les bouleversements internationaux (l'Ukraine, la Syrie, Daech), la religion et « l'esprit du judaïsme », l'art et la littérature. Au fil des pages se dessine en creux le portrait d'un philosophe-artiste engagé, qui réfléchit moins sur son identité que sur celle de son époque et sur les crises qu'elle doit affronter.
Known for his dynamic personality and extravagant style, Vincent Darre the enfant terrible of Paris s design world presents a debut monograph brimming with his hallmark flamboyant whimsy, unrivaled imagination, and Gallic flair. As a fixture of the city s nightlife scene and member of its exclusive artistic circles, Darre is arguably one of its most creative residents (prior to launching his decorating career, he held posts at top fashion houses) which comes through in his instantly recognizable interiors: think Surrealist furniture, dizzying patterns, and spirited color combinations. Boasting over 200 vibrantly colored photographs, this exquisite tome takes readers on a journey into Darre s world of conversation-starting spaces. From his signature furnishings, such as the Grenouille nightstand, and maximalist use of prints (cue the Little Prince Bedroom), to his expert use of vivid hues, he offers an intimate glimpse into the singular, utterly enthralling universe of one of the design world s most eccentric, quirky, and celebrated members.
Précisément à cause de ses curiosités multiples, Bernard-Henri Lévy est, il le sait, fortement contesté sur le terrain de son métier d´origine. Les uns lui reprochent de préférer les média à la méditation. Les autres de n´avoir, depuis la Barbarie à visage humain, jamais produit de concept véritable. Les autres encore de s´être laissé happer par ce qu´un grand poète français appelait « l´universel reportage ». C´est à ces critiques qu´il répond dans ce livre, en livrant ses « secrets de fabrication » comme on retourne ses cartes. Il le fait, selon les cas, de manière indirecte ou frontale. Mais il le fait, toujours, avec franchise et probité. Quel rapport aux textes de la tradition ? Relations avec les contemporains ? Usage de la citation ? Nostalgie, ou non, du Système et de la Totalité ? La notion d´engagement a-t-elle un sens pour un philosophe ? Et faut-il se résigner, vraiment, à ce que la chouette de Minerve ne se lève jamais qu´à la nuit tombée ? C´est à ces questions, et à d´autres du même type, que répond ce livre court, concis, mais qui n´esquive aucune difficulté. Issu d´une Conférence prononcée à l´Ecole Normale Supérieure de la rue d´Ulm au printemps 2009, De la guerre en philosophie rassurera les détracteurs de l´auteur du Siècle de Sartre (Grasset, 2000, 55.000 exemplaires en édition courante) : Bernard-Henri Lévy n´est pas près de déserter le terrain de la pure philosophie.
Pour Bernard-Henri Lévy, il semble difficile de ne pas s'inquiéter de l'état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain. Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme «un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis»oe Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l'esprit de ses premiers livres. Et, pour qualifier la nouvelle pathologie qui menace, il propose une hypothèse provocante et féconde: la gauche, selon lui, n'a triomphé de sa première tentation totalitaire (le communisme) que pour verser dans une autre, dont les sources sont à l'autre bord de l'échiquier politique (c'est-à-dire, bien souvent, à l'extrême droite) - elle n'est sortie de la «barbarie à visage humain» que pour retomber dans «l'idéologie française».
Depuis la deuxième guerre d'Irak, et même bien avant, les Etats-Unis occupent, dans l'imaginaire mondial, une place symbolique qui dépasse largement les notions de puissance, de politique, de géographie. L'Amérique, en vérité, est devenue un concept, une " région de l'âme ", une matrice de passions et de phobies dont le déploiement contradictoire n'en finit pas d'infuser nos propres débats. C'est, précisément, cette réalité diverse que Bernard-Henri Lévy a voulu cerner, observer, penser, dans ce livre où le reportage se mêle à la réflexion, et où le pittoresque emprunte à la philosophie de l'histoire.
A l'origine, ce livre est né d'une " commande " de l'influent magazine Atlantic Monthly : demander à un intellectuel français de visiter l'Amérique et de donner sens à ce pays-continent en refaisant le fameux voyage qu'Alexis Tocqueville avait entrepris au début du XIXe siècle, à partir duquel il avait écrit son désormais classique De la démocratie en Amérique. Pendant une année, B.-H. Lévy a ainsi sillonné les Etats-Unis. Plus de vingt mille kilomètres d'est en ouest et du nord au sud, la plupart du temps par la route : de Rikers Island à Chicago, des communautés islamiques de Detroit à une enclave Amish de l'Iowa, l'auteur interroge la nature du patriotisme américain, la coexistence de la liberté et de la religion, le système pénitenciaire, la " tyrannie de la majorité ", le retour en force de l'idéologie...
B.-H.L. a rencontré les visages variés de l'Amérique : les illustres, les anonymes, ceux du désert ou des mégalopoles. De Sharon Stone à une veuve de mineur du Wisconsin, d'un milliardaire philantrope à Norman Mailer, de Woody Allen à un " homeless " de Californie, de Hillary Clinton à un contestataire turbulent, de Barack Ohama, la star montante du parti démocrate, à la pensionnaire d'un bordel du Nevada, il écrit la comédie humaine de ce pays-continent. D'où la vitalité prodigieuse de ce reportage qu'on dévore, page après page, avec un enthousiasme qui ne se dément jamais. Un oeil de romancier, et une profondeur de penseur.
Les conclusions de ce voyage ? B.-H.L. les tire en chemin, et elles sont souvent contradictoires. A l'heure où la " démocratie en Amérique " est de plus en plus contestée, ce livre atteste, au contraire, de sa prodigieuse vitalité. A cet égard, l'épilogue substantiel de ce livre permet au " philosophe " de reprendre le pas sur le " journaliste " et le final de cet ouvrage conduit son lecteur au coeur des grands débats - des thèses de Fukuyama ou Huntington aux arrières-pensées des " néo-conservateurs " - dont la complexité, bien souvent, gouverne le destin du monde.
Deux textes en vérité.
D'abord Hôtel Europe, monologue en cinq actes, dont l'action se déroule le 27 juin 2014, à Sarajevo, en pleine cérémonie de commémoration du déclenchement de la guerre de 1914. Un homme, sans doute un écrivain, est enfermé entre les quatre murs d'une chambre d'hôtel qu'il a connue vingt ans plus tôt et où il est censé préparer le discours qui lui a été commandé pour la circonstance et qui doit porter sur l'Europe, ses valeurs constitutives, son futur et l'état présent de son esprit. Il est seul. Le monde extérieur ne lui parvient qu'à travers l'indistincte clameur qui monte de la rue en fête. Et il a, posé devant lui, un ordinateur où il navigue en quête de vieilles photos, de documents vagues, d'inspiration.
Ensuite, Nouvelles vues sur l'Europe, un essai philosophico-politique développant ou élucidant les points les plus énigmatiques du texte théâtral. Il y est question de Husserl, de Heidegger, de la montée des populismes et des souverainismes, du malaise (ou de l'impasse...) dans la civilisation d'aujourd'hui ainsi que des progrès, partout, du nihilisme - et puis, aussi, de la façon dont peut et doit se nouer, ici et maintenant, le triple fil, constitutif du génie européen, de l'esprit d'Athènes, de celui de Rome et du génie de Jérusalem. Un diagnostic. Des solutions. Et des raisons de croire et d'espérer.
On se souvient avec effroi des images diffusées en février 2002 montrant le supplice de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé puis décapité, à Karachi, par une bande de "fous de Dieu".
Hanté par le meurtre barbare du reporter du Wall Street Journal, à la fois juif et ami du monde arabo-musulman, Bernard-Henri Lévy a mené sa propre enquête.
Celle-ci l'a conduit de Karachi à Londres, de Sarajevo à Dubaï, de Kandahar à Los Angeles et... Karachi. Il a remis ses pas dans les pas de la victime et de son bourreau. Il a retrouvé les témoins, les acteurs et les lieux. Il s'est plongé dans un monde de fanatismes et de passions sanglantes, de traques interminables, de manipulations périlleuses et de mensonges d'Etat. Il a côtoyé la nébuleuses terroriste dans ses ramifications les plus stupéfiantes, dans ses complicités les moins avouables.
A chaque étape de cette immersion dans l'univers des nouveaux "possédés", deux questions : qui a vraiment tué Daniel Pearl ? Quel secret s'apprêtait-il à révéler quand ses assassins l'ont égorgé oe
Bernard-Henri Lévy explore ces ténèbres en journaliste, en romancier, en philosophe. Son livre propose un tableau moderne du mal. C'est une descente vers les enfers où couvent peut-être, nos prochaines apocalypses.
Bernard-Henri Lévy Réßexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l'Histoire précédé de Les Damnés de la guerre Est-ce la fin ou le retour de l'Histoire oe Qu'y a-t-il dans la tête d'un kamikaze oe Pourquoi Hegel et Kojève croyaient-ils que le Mal n'a plus d'avenir oe Qu'a confié le commandant Massoud à l'auteur de ce livre en 1981 puis en 1998 oe Que disent les ruines de Sarajevo et de Manhattan oe Comment un Normalien, disciple d'Althusser, se retrouve-t-il, à vingt ans, dans les maquis du Pakistan oriental oe Michel Foucault était-il meilleur journaliste que Hemingway oe Pourquoi la guerre est-elle si «jolie» pour Proust, Apollinaire et Cocteau oe Quand le monde a-t-il basculé de la logique de Clausewitz à celle d'Oussama Ben Laden oe A quoi peut bien servir la philosophie dans les faubourgs de Bogota et de Bujumbura oe Suffirait-il, pour arrêter le massacre, de tendre la main aux damnés du tiers monde oe Que veulent les terroristes ?
Ce volume rassemble les « Bloc-Notes » publiés depuis six ans par BHL dans Le Point. À ce titre, ils couvrent une actualité brûlante et contradictoire, des guerres, des élections, des faits de société, des scandales. Mais on aurait tort de croire qu'il s'agit là des « miettes » ou des « marges » d'un système philosophique. En effet, pour BHL, ces « Bloc-Notes » - comme, en leur temps, ceux de Mauriac ou de Bernard Franck - font partie intégrante de son oeuvre. C'est de la philosophie en action, quotidienne, nerveuse, conceptuelle certes, mais aussi immergée dans la vie de la cité. Une longue préface ouvre ce volume : on pourra y lire, pour la première fois, comment et pourquoi un grand intellectuel choisit de s'astreindre à cet exercice hebdomadaire, comment il s'y prend, à quels risques (ou bénéfices) il s'expose.
Ce "Siècle de Sartre", c'est d'abord une époque, la nôtre, toute d'espérance et de désillusions, d'utopies et d'aveuglements, dont Sartre fut, pour le meilleur et pour le pire, la figure dominante. Comment cet homme-monument a-t-il pu, dans sa seule vie, surplomber ainsi son temps ? Par quel tour de force - métaphysique, politique, littéraire, existentiel - est-il parvenu à incarner si parfaitement ces saisons de bruit et de ferveurs ? C'est l'énigme que cette enquête philosophique s'efforce d'explorer...Surgit aussitôt une autre énigme. Sartre, mais lequel ? Qu'y a-t-il de commun entre l'homme libre de La Nausée et le compagnon de route stalinien qui lui succède ? Entre le stendhalien de la drôle de guerre et le militant de la guerre froide ? Entre le philosophe génial qui, très tôt, découvrit tous les vaccins anti-totalitaires et le maître à penser moins mémorable qui, plus tard, négligera de se les inoculer ? D'où, cette question : comment un intellectuel parvient-il à penser le mal tout en consentant, le jour venu, à y succomber ?Cette enquête, enfin, brasse avec ampleur toutes les figures, tous les élans qui ont accompagné Sartre dans son siècle. Céline et Gide. L'engagement et Flaubert. Bergson et Heidegger. Hegel, Nietzsche et les Maos. Le Diable et le bon Dieu. Venise, la coulisse des théâtres, le Tiers-monde et le Castor. cela compose un tumulte d'idées, d'événements, de défis, de défaites, de tragédies, dont notre modernité reste captive. On y entend la rumeur de l'âge qui s'achève. On y distinguera peut-être les lignes de force de l'âge qui s'annonce.Bernard-Henri Lévy est philosophe et romancier.
Bernard-Henri Lévy Jours de colère Du 11 septembre au massacre de Madrid, de la guerre doeAfghanistan à la guerre doeIrak, de Bush à Ben Laden ? tels sont, dans ce volume, les thèmes fondamentaux que Bernard-Henri Lévy a explorés, et commentés, chaque semaine, dans ses « Blocs-notes » du Point. Ils sont ici rassemblés comme autant de « jours de colère ». Et, même si la terreur et le terrorisme en sont le sinistre bruit de fond, loeauteur de Qui a tué Daniel Pearl ? et des Guerres oubliées ne soey limite pas : la littérature, la vie quotidienne, les choses vues ou loeidéologie, au sens le plus large, font partie de ses considérations hebdomadaires. Ces « Blocs-notes » ? publiés sous le titre générique de Questions de principe ? racontent, en vérité, ce qui se passe, au fil des jours, dans la tête doeun intellectuel engagé. Ils sont le contrepoint de sa vision du monde. Et, aussi, la chronique de ses fidélités, de ses doutes, de ses ferveurs?
Par la grande porte, l'auteur de {la Barbarie à visage humain} entre en littérature avec un livre polyphonique aussi ambitieux que réussi, et destiné à faire date dans l'histoire des lettres modernes.
En cinq chapitres organisés selon une passionnante et savante architecture, un demi-siècle y défile en effet - depuis la dernière guerre, le conflit algérien, les années 60, l'aventure gauchiste et maoïste, la décennie 70 enflammée par les bombes des terroristes, jusqu'à aujourd'hui où se clôt ce roman itinérant, cosmopolite et tentaculaire qui éclaire une époque haute en couleurs, en horreurs et, malgré tout, en espérances.
Ce roman, cependant, est aussi et surtout une très belle histoire aux épisodes innombrables. Bernard-Henri Lévy s'y montre aussi doué pour le roman d'espionnage que pour la grande histoire d'amour, aussi convaincant dans la peinture, de l'intérieur, des vertiges de la sexualité féminine que dans la description minutieuse d'un assassinat politique sur fond de roman familial, aussi percutant dans les bas-fonds du terrorisme international que dans les coulisses d'une banque suisse...
Oui, tout fascine dans ce livre-fresque : la performance littéraire, la lucidité intellectuelle et politique, la variété des styles et des personnages, la beauté de la prose, et ce n'est pas sans tristesse que l'on quitte le héros principal, Benjamin, dont on a suivi, au fil de pages inoubliables, les aventures et l'étrange duplicité.
« Aujourd'hui les intellectuels ne sont ni haïs, ni vilipendés, ni même réellement fustigés comme à l'époque de l'affaire Dreyfus, des années 30 ou de la guerre d'Algérie. Et force est de constater, même si leur narcissisme doit en souffrir, qu'ils traversent une crise molle, voilée, comme étouflée. » B.-H. LÉVY.
En réponse à la crise, cet Éloge : texte-programme qui expose les données du malaise et dessine la nouvelle figure de l'intellectuel. Un ouvrage essentiel pour élucider les vrais problèmes de la modernité.
Malraux et Barrès appartiennent-ils à la même légende ? D'où vient l'étrange fidélité de Louis Aragon à ce communisme qui ne lui ressemble guère ? Les maurrassiens ne se recrutent-ils qu'à droite ? André Breton fut-il vraiment le libérateur que l'on prétend ? Que se passait-il dans la tête fasciste de Drieu La Rochelle ? Que reste-t-il de Bataille, de Mauriac, de Barthes ou de Raymond Aron ? Cocteau, Camus, Gide ou Foucault sont-ils encore nos contemporains ?Telles sont, parmi beaucoup d'autres, les questions qui rythment ces Aventures de la liberté. Est-ce une histoire des intellectuels ? Sans doute. Mais c'est surtout la chronique, voire le roman, de la grande famille qu'ils composent et où chacun - ancêtre mythique, bâtard, frères ennemis... - tient, à jamais, le rôle qu'il s'est choisi.De l'affaire Dreyfus au réveil de l'Islam, d'octobre 1917 à mai 1968, de la guerre d'Espagne à la décolonisation ; du sartrisme triomphant à la double mort de Louis Althusser, c'est notre mémoire et ses enjeux qui se récapitulent ici.
Manifeste philosophique, écrit dans une langue belle et limpide, ce livre entend poser les bases d'un pessimisme historique de type nouveau. convoquant auprès de lui les leçons de l'histoire récente, les enseignements du plus lointain passé, des références littéraires autant que métaphysiques, il peut se lire comme une véritable "archéologie du temps présent", acharnée à démontrer cette thèse résolument noire : la vie est une cause perdue et l'homme un dieu manqué, le bonheur est une idée vieille et la société bonne un rêve meurtrier, le maître a toujours raison parce qu'il est l'autre nom du monde. renvoyant dos à dos toutes les versions modernes de l'optimisme, les confrontant à la pesante réalité de "la barbarie à visage humain", il irritera les gais savants qui continuent de croire dans les fables éternelles qui gouvernent le troupeau humain ; il répond pied à pied aux mensonges progressistes qui, à force d'enchanter le monde, le mènent peut-être à la catastrophe ; il n'épargne bien sûr pas le socialisme, cette tradition politique qui s'est tant de fois égarée, qu'elle n'est peut-être plus bonne aujourd'hui qu'à fournir au nouveau prince ses nouvelles armes politiques.
La comédie :celle à laquelle on participe, qu'on le veuille ou non, dès lors qu'on a une vie publique. Celle que les autres croient qu'on joue. Celle qu'on (se) joue peut-être sans le savoir. Inquiet, fatigué - blessé aussi, plus qu'il ne le laisse voir, par l'injure et l'attaque -, l'homme qui parle dans ces pages s'est réfugié à Tanger, le temps de retrouver le « vieux maître » qu'il n'a pas revu depuis trente ans. Il marche dans les rues de la médina, comme d'autres dans une forêt obscure. Comment se libérer de sa marionnette
Ici, charles baudelaire sera le héros bien réel d'un roman aussi fidèle aux exigences de la vérité qu'à celles de l'imagination. il sera, surtout, cet homme misérable surpris à la fin de sa vie, dans une chambre de l'hôtel du grand-miroir, à bruxelles, pendant les quelques jours où, usé par la syphilis, il va perdre une partie de sa raison et l'usage de sa parole... pour le romancier, il y avait là un pari et un mystère : que s'est-il vraiment passé pendant ces jours qui virent, pour la dernière fois, le poète des {fleurs du mal} confronté à sa mémoire ? c'est autour de ce baudelaire exilé, convaincu de son échec, bientôt aphasique, que bernard-henri lévy a bâti son roman. sur un mode presque policier, qui conduira le lecteur d'un bordel belge aux cénacles post-romantiques, d'un dîner chez les hugo aux tourments d'un prêtre défroqué, on suit une enquête dont les témoins sont méthodiquement convoqués : de jeanne duval à un disciple ambigu, de sainte-beuve à madame aupick, d'une logeuse à l'éditeur poulet-malassis, ils vont, chacun à son tour, dans sa langue, nous raconter cette lente agonie. par-delà leurs récits et leurs mensonges, par-delà les péripéties d'une intrigue pathétique ou cocasse, l'auteur retrouve des thèmes qui lui sont chers : le goût du malentendu et de la gloire, l'éloge de l'artifice, l'art comme vengeance, la tragédie propre aux oeuvres inachevées, les ruses de la sainteté et de la chute. tels sont les enjeux d'un roman qui revendique toutes les libertés - et où il s'agit aussi, dans l'ombre immense de baudelaire, d'interroger la littérature et son destin.