C'est aux dernières pages du Temps retrouvé que le narrateur d'À la recherche du temps perdu prend la décision d'écrire. Lui viennent alors à l'esprit deux modèles de l'oeuvre à venir : «car, épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe». La vision de l'écrivain au travail dans ses manuscrits s'impose aussitôt au lecteur.Ce catalogue en forme d'abécédaire, né sur le terreau de l'exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque nationale de France et nourri des trésors conservés dans plusieurs musées et collections particulières, explore la démarche créatrice de l'écrivain, de la célèbre première phrase «Longtemps, je me suis couché de bonne heure» au mot «Fin» - début et aboutissement dont Proust rappelle volontiers qu'ils furent écrits ensemble.
C'est en 1946 que paraît en France Le Petit Prince, deux ans après la disparition de son auteur, Antoine de Saint-Exupéry. Depuis, ce conte philosophique aux illustrations emblématiques a fait le tour du monde, invitant les lecteurs à engager une réflexion profonde sur l'amitié, l'amour et le sens de la vie.Pour accompagner ce texte myrhique, à l'occasion du 75? anniversaire de la publication française, plus de 30 auteurs de bande dessinée rendent hommage au personnage le plus célèbre de la littérature. Parmi ces grandss artistes:Florence Cestac, Milo Manara, Moebius, Hugo Pratt, Albert Uderzo... Ils nous livrent leur propre interprétation du petit prince et témoignent de leur affection pour l'oeuvre de Saint-Exupéry, à l'image du dessinateur Joann Sfar, dont le parcours a été particulièrement marqué par ce récit. Dans un long entretien, ce dernier raconte ainsi comment, plusieurs décennies après Saint-Exupéry, il s'est emparé de son héros iconique pour en offrir une version personnelle d'une grande sensibilité.
De quoi un musée est-il fait? De ses collections. L'exposition «Toute une histoire! Les collections du musée de l'Armée» nous dévoile une histoire foisonnante, souvent méconnue, parfois inattendue.Ces collections n'ont cessé de se développer:d'une diversité chronologique, géographique et typologique exceptionnelle, elles comptent présentement près de 500000 objets! Elles ont crû, au fil de l'histoire militaire, mondiale et mouvementée, de la France, selon les modes d'acquisition les plus variés:dons, cessions, achats, legs, dations, préemptions, commandes...Installé dans le cadre prestigieux de l'Hôtel des Invalides, chargé de préserver le tombeau de Napoléon Ier, le musée de l'Armée, créé en 1905, travaille aujourd'hui aux collections de demain. Fort de son projet d'extension et de modernisation MINERVE, il mène une ambitieuse politique d'acquisition d'objets, afin de mieux saisir un monde de guerres en constante évolution.Venez à la rencontre de ces collections qui, tout en contrastes mais aussi en dialogues, nous livrent une autre manière de voir notre histoire et notre actualité.
Plusieurs siècles avant le début de l'ère chrétienne, les juifs vivaient autour de la Méditerranée, le long des bords de l'Euphrate. Des siècles précédant l'avènement de l'islam aux premières dynasties du monde musulman, de l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492 à l'essor de centres juifs dans l'Empire ottoman, et enfin de l'influence croissante de l'Europe dans le monde méditerranéen à l'exil des juifs du monde arabe, cet ouvrage met en lumière les expressions les plus signifiantes des cultures juives en terres d'islam et les échanges remarquables entre les deux communautés tout au long de l'histoire.
Comme leur nom le dit à peine, tant il semble aujourd'hui redondant, les Romantiques allemands, pour l'essentiel poètes et conteurs du début du XIX? siècle, familiers du mystère, du rêve et des univers enfouis dans la mémoire allemande, ont aussi, comme en écho à la Révolution française, ouvert leur pays, son histoire, sa langue, sa culture philosophique, scientifique et religieuse et même sa littérature à la curiosité universelle, révélant une étonnante puissance d'investigation du monde, souvent éclairée d'humour et d'amour de la vie. Jean-Pierre Lefèbvre
Ce livre témoigne de la naissance d'un regard, celui du jeune photographe Raymond Depardon, à l'époque où, faisant son service militaire, il collabore à la revue TAM, Terre Air Mer. Ses images, conservées à l'ECPAD et largement inédites, portent déjà l'empreinte de son talent et donnent à voir l'oeil de Raymond «avant Depardon» : humour, impertinence, sens du cadrage...
L'ouvrage est publié dans le cadre de deux expositions, présentées à Toulon et à Paris et se veut une référence sur le début de carrière de Raymond Depardon. Il rassemble près de 200 photographies choisies et commentées par Raymond Depardon lui-même.
Le XIX? siècle a connu un développement sans précédent des sciences naturelles. Le questionnement autour des origines, avec les théories de Darwin, redéfinit la place de l'homme dans la nature, ses liens avec les animaux ainsi que sa propre animalité dans un monde désormais compris comme un écosystème, bouleversement qui ne va pas sans profondément influencer les artistes.De «Arche de Noé» à « Zoo », de «Cuvier» à «Lamarck», de «Aquarium» à «Ptérodactyle», cet ouvrage, à travers près de cinquante mots clés, permet de comprendre les principaux jalons de ces découvertes scientifiques et les confronte à leur parallèle dans l'imaginaire des artistes.
Comme leur nom le dit à peine, tant il semble aujourd'hui redondant, les Romantiques allemands, pour l'essentiel poètes et conteurs du début du XIXe siècle, familiers du mystère, du rêve et des univers enfouis dans la mémoire allemande, ont aussi, comme en écho à la Révolution française, ouvert leur pays, son histoire, sa langue, sa culture philosophique, scientifique et religieuse et même sa littérature à la curiosité universelle, révélant une étonnante puissance d'investigation du monde, souvent éclairée d'humour et d'amour de la vie.
Jean-Pierre Lefèbvre
Avec plus de 40 longs métrages, Fred Wiseman est aujourd'hui une des icônes du cinéma documentaire américain. S'il récuse l'étiquette de documentariste, c'est que chacune de ses oeuvres, profondément ancrée dans le réel, devient par la magie de son écriture cinématographique, fiction et même poésie. Ses images sans commentaires ni interviews racontent des histoires de vie d'une profonde humanité. Cet homme-orchestre qui produit, tourne et monte lui-même ses films nous donne aussi une magistrale leçon de cinéma. En 1979, le Centre Pompidou l'accueille dans le cadre du festival Cinéma du Réel avec son remarquable Sinaï Field Mission. En 2010, à Cannes, la Quinzaine des Réalisateurs lui rend un vibrant hommage lors de la présentation de Boxing Jim, film qui met en scène la vie ordinaire d'un club de boxe dans l'Amérique profonde. Dans ces pages, Fred Wiseman raconte pour la première fois, avec l'humour qui le caractérise, ses années d'études désenchantées jusqu'à son passage fortuit au cinéma en 1967 avec le tournage de Titicut Follies à Bridgewater, un asile psychiatrique pénitentiaire près de Boston, Massachusetts. Depuis, ses films concernant les institutions se sont multipliés : plongées au coeur de la société contemporaine, vision de l'Amérique toute entière du Texas à l'Alabama et la Floride, et à travers près de vingt Etats.A partir de 1985, il s'est tourné également vers la France et ses institutions, la Comédie-Française, l'Opéra de Paris avec son film Le Ballet qui a rencontré une large audience. Dernièrement il a tourné Le Crazy Horse à propos duquel il a pu exercer son humour. Passionné de théâtre, il a mis en scène La Dernière lettre adaptée de Vie et destin de Vassili Grossmann, et Oh Les beaux jours de Samuel Becket, pour la Comédie-Française. L'ouvrage présente, outre le texte autobiographique de Frederick Wiseman, des contributions remarquables, comme celle du psychanalyste Pierre Legendre, du poète et essayiste Christopher Ricks et du cinéaste Errol Morris, ainsi qu'une riche iconographie en grande partie inédite.
Sommaire : Les grands types d'organisation des végétaux - La plante dans ses rapports avec le milieu - Bibliographie générale. Ouvrage collectif complété d'un lexique, d'un index et de tables
Comédien, auteur de pièces et d'opérettes, journaliste et écrivain, Sacha Guitry (1885-1957) fut aussi un photographe, un dessinateur et un publicitaire de talent. Cinéaste original et inventif, revendiqué par la Nouvelle Vague, il s'est intéressé très tôt aux nouveaux médias que sont la radio et la télévision. Paradoxe d'un artiste façonné par l'esprit 1900, mais qui sut prendre au XXe siècle ce qu'il avait de plus moderne.
Marié à cinq reprises, Guitry n'a jamais cessé de gommer la frontière entre sa vie sur les planches et sa vie privée, s'inspirant de celle-ci pour une grande part de ses pièces et de ses films.
À l'exemple de son père, Lucien Guitry, l'un des plus grands acteurs de la Belle Époque, il côtoie hommes d'État, intellectuels et artistes de son temps. Porté à l'admiration et à la révérence, croyant au génie de la France, il conserve les traces de tous ses « grands hommes » dans la collection qu'il rassemble en son hôtel particulier de l'avenue Élisée-Reclus.
À travers les contributions d'une vingtaine d'auteurs d'horizons divers et un corpus iconographique de deux cent cinquante documents inédits, ce catalogue d'exposition fait revivre une oeuvre éclectique, nourrie d'une curiosité encyclopédique.
Jazz, théâtre, prose, poésie, traductions, chansons, peinture. l'exposition consacrée à Boris Vian, présentée à la Bibliothèque nationale de France réunit les multiples facettes de son oeuvre afin d'en dégager l'unité et la richesse.
Peu reconnu de son vivant, Boris Vian (1920-1959) est découvert de façon posthume quand Jean-Jacques Pauvert réédite L'Écume des jours en 1963. La postérité, fascinée par cet homme toujours jeune, créateur d'une langue originale et d'un univers foisonnant, en fait une légende. Diplômé de l'École centrale, Boris Vian n'exerce son métier d'ingénieur que quelques années et préfère se consacrer à l'écriture.
Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il rédige J'irai cracher sur vos tombes, dans le style des romans noirs américains, en se faisant passer pour le traducteur. Bien que l'ouvrage, jugé scandaleux, soit censuré, trois autres titres de Vernon Sullivan voient le jour jusqu'en 1950. L'image de l'écrivain en pâtit : après L'Écume des jours, les romans signés de son véritable nom passent inaperçus. En 1953, devant l'échec de L'Arrache-coeur, il se détourne de l'écriture romanesque au profit de la chanson, en tant que parolier, chanteur et directeur artistique chez Philips.
Il crée également pour le théâtre et le cabaret. Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition, emmène le visiteur sur les traces de Boris Vian, de Saint-Germain-des-Prés au Collège de Pataphysique, des clubs de jazz aux cafés fréquentés par les intellectuels engagés comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Le noir est antérieur à la lumière. Avant la lumière le monde et les choses étaient dans la plus totale obscurité. Avec la lumière sont nées les couleurs. Le noir leur est antérieur. Antérieur aussi pour chacun de nous, avant de naître, "avant d'avoir vu le jour". Ces notions d'origine sont profondément enfouies en nous.
Si les monuments publics de l'Empire romain, théâtres, amphithéâtres, thermes, temples sont nombreux et souvent en bon état de conservation, les maisons, en dehors de celles retrouvées ensevelies par le Vésuve le 24 août 79 à Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, sont très rares. Ces villas continuent à nous émerveiller par leur état de conservation. Leurs infrastructures, l'eau courante, la distribution de la chaleur, le tout-à-l'égout, l'intégration des espaces verts, jusqu'aux formes des objets quotidiens, sont d'une modernité spectaculaire. L'exposition consacrée à Pompéi, présentée au musée Maillol et conçue par Patrizia Nitti, directeur artistique, en accord avec Olivier Lorquin, président du musée, s'attache à montrer la modernité de la civilisation romaine, socle et mémoire incontournable de notre culture occidentale. La scénographie reconstitue une Domus Pompeiana, une villa pompéienne. Le visiteur circule ainsi dans cette villa comme si elle était sienne, parcourant l'Atrium (le portique), le Triclinium (salle à manger), l'autel, la salle de bain, la cuisine., créant pour un instant l'illusion, malgré les 2 000 ans qui nous séparent, d'être les contemporains des maîtres de maison. Chaque pièce sera ornée de fresques et tous les objets usuels s'y trouveront. Plus de deux cents oeuvres venant de Pompéi seront ainsi présentées.
Cet ouvrage retrace la vie d'aventure et de création du grand écrivain péruvien Mario Vargas Llosa.
Romancier, journaliste, homme politique, Vargas Llosa est l'auteur d'une oeuvre dense, polymorphe et audacieuse, traduite en plus de trente langues. Ses amis intellectuels et artistes vivant au Pérou - Alonso Cueto, Juan Ossio, Frederick Cooper Llosa, Fernando de Szyszlo et Fernando Carvallo - comme en France - Jorge Semprun, Albert Bensoussan et Michel Braudeau - lui rendent hommage. Des documents inédits, photographies privées et fac-similés de manuscrits originaux illustrent ce portrait.
Publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Jean-Louis Barrault, cet ouvrage mêle suite chronologique et commentaires de praticiens du théâtre, dont Ghislain Uhry, Christian Schiaretti, Pierre Boulez, Marcel Bozonnet, Guy-Claude François, Denis Podalydès, qui évoquent les temps forts du parcours de Barrault et son insatiable curiosité pour toute forme d'expression artistique.
L'ouvrage est illustré par les plus belles pièces provenant des archives Renaud-Barrault. Leur exceptionnelle richesse témoigne du bouillonnement artistique des années 1930 aux années 1980. Ces documents, collectés et conservés par Barrault lui-même, sont de toute nature : mises en scène et partitions manuscrites, esquisses et maquettes de décors et de costumes, affiches, photographies, costumes et accessoires de scène. A vingt ans, Jean-Louis Barrault se destine à une carrière artistique, hésitant entre théâtre et peinture.
Après un passage à l'Ecole du Louvre, il se retrouve chez Dullin. Son choix est fait : Jean-Louis Barrault signe sa première mise en scène en 1935, Autour d'une mère, adaptation d'un roman de Faulkner. Proche d'Antonin Artaud, des surréalistes et de la « bande à Prévert », il est considéré comme l'une des valeurs les plus sûres de la nouvelle avant-garde théâtrale. En 1946, Barrault uni à Madeleine Renaud fonde, après leur départ de la Comédie-Française, sa propre compagnie qu'il base au Théâtre Marigny.
D'autres lieux suivront : le Palais Royal, l'Odéon, l'Elysée-Montmartre, le Récamier, la gare d'Orsay et enfin le Rond-Point. Les Renaud-Barrault, lors de longues tournées à l'étranger, sont les ambassadeurs du théâtre français, et à leur tour, au Théâtre des Nations, accueillent des spectacles du monde entier. La popularité de la Compagnie fut immense tant en France qu'à l'étranger, et Barrault aura suivi sans faille le chemin théâtral qu'il s'était tracé.
Une iconographie de 120 photos et documents inédits apporte à ce livre un regard nouveau sur l'acteur et l'homme de théâtre.
Trente ans après sa disparition, le 2 décembre 1980, le Musée des lettres et manuscrits fait revivre à travers ses écrits Romain Gary, l'homme aux deux Goncourt, héros, diplomate, écrivain, cinéaste, grand reporter, séducteur et sublime mystificateur, dans toute son humanité, vibrante, complexe et douloureuse. De La promesse de l'aube à La vie devant soi, voici rassemblés quelques 160 documents exceptionnels, photographies, lettres autographes, manuscrits et textes inédits, et onze lecteurs-écrivains ou philosophes, réunis par le Magazine littéraire, pour nous en livrer les clés. Au fil des milliers de feuillets, couverts d'une écriture souvent pressée, expression de l'excitation qui l'animait, se dessine le portrait kaléidoscopique de Romain Gary, humaniste flamboyant et défenseur passionné de la singularité, combattant toujours aux aguets, dont l'oeuvre n'a pas fini d'interpeller notre temps.
Considéré le plus souvent comme un peuple originaire d'Orient, enveloppé dans le mystère d'une langue hermétique, le peuple étrusque eut, avant Rome, un rôle de tout premier plan parmi les grandes civilisations méditerranéennes. Peuple de marins et de marchands, les Étrusques ont évolué dans un contexte riche de son commerce international et de ses échanges, notamment avec les Grecs, dont ils furent à la fois les émules et les rivaux. Cependant, l'histoire des Étrusques est trop souvent exclusivement évoquée à travers des témoignages liés au monde funéraire. Ainsi a-t-on eu tendance, à tort, à les détacher du monde des vivants. Ce sont justement les différents aspects de la vie quotidienne de cette civilisation, gaie et pacifique, qui seront évoqués dans l'exposition, à travers l'exploration des grandes cités de cette confédération:Véies, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto. La religion, l'écriture, l'armement, le sport, la peinture et la sculpture, l'artisanat avec l'orfèvrerie, les bronzes et les céramiques seront représentés. L'évolution de la connaissance de leur habitat, témoignage fondamental, sera également développée. On verra une architecture très caractéristique, éloignée des canons classiques, agrémentée d'importantes décorations en terre cuite rehaussées de couleurs extrêmement vives.
Après un «faux-départ» en novembre 1908, le premier «vrai» numéro de La Nouvelle Revue Française paraît en février 1909, sous la seule autorité d'André Gide et de ses amis. C'est le début d'une grande aventure collective vouée à la littérature de création et à son dévoilement critique, «sans prévention d'école ni de parti», sans esprit de sérieux ni relâchement. Histoire littéraire et histoire éditoriale se mêlent ici pour appréhender, à travers de nombreuses archives inédites, un siècle extraordinairement riche en oeuvres majeures. La NRF, «rose des vents » de la littérature (Mauriac), fut certes la revue de Gide et de ses grands directeurs, mais aussi celle, entre autres, de Claudel et de Valéry, de Proust et de Martin du Gard, d'Alain-Fournier et de Jouhandeau, de Supervielle et de Ponge, de Saint-John Perse et de Michaux, de Malraux et de Sartre, d'Alain et de Blanchot... Et l'aventure se prolonge aujourd'hui, tant à La NRF qu'au sein des Éditions Gallimard qui en sont nées en 1911. Cent ans de NRF : une invitation à un voyage au plus près de la littérature en train de s'écrire.
Si Louis XIII, Anne d'Autriche, le cardinal de Richelieu, le siège de La Rochelle ou l'arrestation de Fouquet sont aujourd'hui encore connus à travers le monde, c'est d'abord grâce au génie de romancier d'Alexandre Dumas qui a élevé ces personnages et ces moments de l'Histoire de France au rang de mythes planétaires.
Objet de toutes sortes d'interprétations et d'adaptations, littéraires, théâtrales, ludiques ou cinématographiques, l'épopée des mousquetaires est pourtant, avant tout, historique. Du corps des mousquetaires du roi Louis XIII et de leurs présences dans les batailles, aux figures de d'Artagnan, d'Athos, d'Aramis, de Porthos et de Milady, en passant par l'affaire des ferrets de la reine ou celle du masque de fer, les exploits de cette unité d'élite dévouée au souverain sont à la fois resitués dans leur contexte historique, mal connu, et évoqués dans le cadre fictionnel qui les a élevés au rang de légende. Le dialogue constant entre le socle historique et les inventions plus vraies que nature du romancier, est le thème principal de cet ouvrage.
À la fois joyeux et érudit, émaillé de nombreuses surprises, divers par les registres multiples qu'il explore tour à tour, de la peinture d'histoire à la littérature populaire en passant par les armes des combattants, ce livre passionnera les fous d'Alexandre Dumas et enthousiasmera les amoureux de la grande Histoire.
Entre 1956 et 1973, le photographe américain David Douglas Duncan (né en 1916) noue avec Pablo Picasso, alors au faîte de sa gloire, une véritable amitié et réalise ce qui est sans doute le premier photoreportage sur l'intimité d'un artiste.
Ce compte rendu du quotidien de Picasso réunit plusieurs centaines d'images montrant Picasso dans sa vie privée ou à l'oeuvre pendant cette intense période de création. Duncan a plusieurs fois utilisé cette somme iconographique pour des ouvrages qui sont parmi les grandes références de la construction du mythe de l'artiste universel qui se construit autour de Picasso après la Seconde Guerre mondiale.
Cet ouvrage propose un vrai dialogue entre l'oeuvre photographique de Duncan, qui fixe l'univers et l'atelier de son modèle, et l'oeuvre de Picasso, qui prend forme dans l'objectif de son portraitiste. Ce double regard conduit notre attention entre le temps de l'accomplissement de l'oeuvre et la lecture inédite de références universelles de l'histoire de l'art moderne. Ainsi, le reportage particulièrement dense qui lui est consacré permet d'entrer dans la totalité du processus de réalisation de la toile monumentale des Baigneurs de la Garoupe (1957, musée d'Art et d'Histoire de Genève).
On pénètre au coeur de l'intimité de Picasso, pour y côtoyer ses proches et les visiteurs de marque qui passent par la Californie ou Vauvenargues dans ces années où l'artiste impose son image au monde entier. Les photographies choisies montrent par ailleurs comment Picasso occupe son cadre de vie et de travail avec des oeuvres anciennes qui semblent indispensables à son univers et qui réapparaissent souvent, comme Le Fou (1905), dans les clichés.
Dans cette période, Picasso travaille beaucoup à son oeuvre céramique et à la sculpture. La confrontation entre cet oeuvre qui se bâtit sans concession et l'architecture baroque, de La Californie notamment, met en abîme le principe même de l'atelier et la frénésie d'inventer un autre langage plastique.
Copiée, détournée, sublimée, la tenue du marin est passée, de 1850 à aujourd'hui, du pont des navires au podium des défilés de mode.
Caban, tricot rayé, pantalon à pont. comment cet uniforme a-t-il inspiré une mode civile ? à partir de quand ? pour les femmes et les enfants d'abord ? au-delà du dress code, un imaginaire marin poétique habite l'oeuvre des créateurs, dérangeant parfois les convenances par son ambiguïté. de chanel à jean paul gaultier, les filiations vestimentaires se révèlent en un surprenant défilé sur fond de portraits de marins.
L'uniforme est devenu une icône.