C'est aux dernières pages du Temps retrouvé que le narrateur d'À la recherche du temps perdu prend la décision d'écrire. Lui viennent alors à l'esprit deux modèles de l'oeuvre à venir:«car, épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe». La vision de l'écrivain au travail dans ses manuscrits s'impose aussitôt au lecteur.Ce catalogue en forme d'abécédaire, né sur le terreau de l'exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque nationale de France et nourri des trésors conservés dans plusieurs musées et collections particulières, explore la démarche créatrice de l'écrivain, de la célèbre première phrase «Longtemps, je me suis couché de bonne heure» au mot «Fin» - début et aboutissement dont Proust rappelle volontiers qu'ils furent écrits ensemble.
Célébrée dès les années 1960 pour ses emblématiques Nanas et ses peintures de Tirs, l'artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle (1930-2002) poursuit dans les années 1980 et 1990 un parcours marqué par une liberté, une indépendance, une diversité d'oeuvres et un engagement exemplaires.Ces deux décennies voient l'aboutissement du monumental Jardin des Tarots, en Italie, à la fois lieu d'art et de vie. La rencontre directe avec le public, hors des lieux d'exposition traditionnels, intéresse particulièrement l'artiste, qui imagine des oeuvres pour l'espace public tout en cherchant à faire entrer l'art chez chacun à travers la création de mobilier, de bijoux ou encore de parfums. Ce modèle d'entrepreneuriat novateur lui permet d'être son propre mécène pour le chantier du Jardin des Tarots.Elle qui avait très tôt développé une conviction féministe continue son combat pour les droits des femmes. Elle défend également les malades du sida, la représentation noire, ainsi que la cause animale et la lutte contre le réchauffement climatique, en écoféministe avant l'heure. Avec la liberté de parole qui la caractérise, elle se consacre aussi à l'écriture. Malgré les difficultés, son engagement sans faille s'affirme résolument sous l'angle de la liberté et de la joie.
Vocalises d'oiseaux, stridulations d'insectes, chants mélodiques de baleines, hurlements chorals de loups... Depuis toujours, l'homme s'est confronté aux voix animales pour les reproduire, les transcrire ou les transfigurer. D'innombrables bestiaires jalonnent ainsi l'histoire de la musique, de Rameau à Saint-Saëns. De nombreux instruments, appeaux, serinettes ou flageolets d'oiseaux, empruntent aussi aux animaux leurs formes et leurs matières, ou cherchent à en imiter les sons. Sans oublier les récits qui poétisent le lien des hommes aux animaux, comme Les Musiciens de Brême, ou encore Papageno, célèbre homme-oiseau de La Flûte enchantée de Mozart, dont l'identité même rend évidente l'affinité profonde que l'humanité nourrit avec la partition du vivant.
Entre imagier vagabond et cabinet de curiosités, chaque lettre de ce catalogue en forme d'abécédaire montre l'influence extraordinaire des voix animales dans l'histoire de l'art et de la musique, et questionne le devenir de la biodiversité et la disparition d'un patrimoine sonore en danger.
D'abord peintre, Maillol se tourne vers la tapisserie et les arts décoratifs. Mal connue, cette première partie de sa carrière, au cours de laquelle il regarde Gauguin et Puvis de Chavannes et tisse des liens étroits avec les Nabis, montre un artiste désireux de retrouver les principes du décor mural.
Il découvre la sculpture vers 1895 seulement, d'abord sur bois et de petites dimensions : Octave Mirbeau et Ambroise Vollard entre autres en reconnaissent les qualités.
La Méditerranée réalisée pour le comte Kessler apparaît comme le manifeste du « retour à l'ordre », dont Maillol est un acteur majeur : proscrivant toute recherche d'expression, il instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l'anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.
Maillol passe avec aisance de l'esquisse au monumental, dans des allers-retours continuels. L'imposant Monument à Cézanne invite à plonger dans son processus créateur, avant les grandes figures, aboutissement d'un parcours dans lequel la recherche d'une perfection formelle tient une place essentielle.
Le musée Soulages consacre son exposition d'été à Fernand Léger. Cette exposition rétrospective, témoigne de l'oeuvre du peintre et de cette modernité à laquelle il se réfère sans cesse. En explorant la pure frontalité et le contraste de formes chez Fernand Léger, cette présentation tracera un parcours à travers trois thèmes principaux : la ville moderne et le machinisme, thèmes chers à l'artiste et auxquels il consacre de grands tableaux dès les années 1920 ; le monde du travail et les loisirs. Selon Léger, l'artiste a un rôle à jouer dans la société : celui de concilier la modernité à l'esprit populaire. Avec des essais des commissaires de l'exposition, Benoît Decron, directeur du musée Soulages et Maurice Fréchuret, historien de l'art, de Julie Guttierez, conservatrice du musée national Fernand Léger, Ariane Coulondre, conservatrice du service des collections modernes du Musée national d'art moderne-Centre Pompidou et un essais à caractère biographique de Nelly Maillard, responsable des collections au musée national Fernand Léger.
« J'aime le soleil ; il n'y en a plus à Paris », aurait déclaré Helmut Newton à l'officier monégasque en charge d'instruire son dossier. Nous sommes en 1981, et c'est sur un trait d'humour que le photographe d'origine allemande arrive à Monte-Carlo, après vingt ans passés à Paris.
Son installation à Monaco n'a rien d'une retraite. Cette période est même une des plus prolifiques et, sans conteste, la plus libre de sa carrière. Il s'essaye ainsi au paysage et développe une de ses séries les plus personnelles, « Yellow Press », images étranges, d'un glamour inquiétant, inspirées de scènes de crimes.
Naturellement, Monaco offre à Newton un cadre original à ses photographies de mode. C'est là aussi qu'il réalise de très nombreux portraits de beautiful people. Ils ont pour noms David Bowie, Michael Cimino, Isabelle Huppert, Paloma Picasso, Robert Evans, etc. Il portraiture également les danseurs des Ballets de Monte-Carlo et la famille princière, notamment la princesse Caroline dont il est proche.
L'exposition « Newton, Riviera » laisse apparaître, d'image en image, un Newton solaire portant un regard à la fois ironique et fasciné sur un mode de vie élégant et facile, un monde d'apparences et de faux-semblants, dont il était à la fois l'acteur et le témoin privilégié.
Dès les années 1960, l'or vient par touches illuminer les créations d'Yves Saint Laurent. Réminiscence des lumières d'Oran et de Marrakech, symbole du faste et de la fête, il orne aussi bien les pièces haute couture que le prêt-à-porter, inspire les bijoux et les accessoires. Il est également omniprésent dans la collection d'oeuvres d'art qu'il constituera patiemment, tout au long de sa vie, avec son compagnon Pierre Bergé.À travers une centaine de photographies, croquis et témoignages de contemporains du couturier, cet ouvrage permet de redécouvrir la personnalité d'Yves Saint Laurent et de plonger au coeur de son savoir-faire et de ses inspirations. C'est tour à tour l'exaltation du pouvoir des femmes, l'influence de l'art et l'esprit insouciant des années Palace qui sont ici convoqués.
À l'occasion des 60 ans de la création de la maison de couture, « Yves Saint Laurent aux musées » propose un parcours dans les collections permanentes de six musées parisiens.
Elle illustre la continuité et la profonde unité des liens que le couturier tisse avec l'art, les artistes mais aussi avec les collections publiques françaises.
Etel Adnan, Agam, Cecil Beaton, Pierre Bonnard, André Breton, Daniel Buren, Cassandre, Pierre Chareau, Giorgio de Chirico, Robert Delaunay, Raoul Dufy, Jean Dunand, Lucio Fontana, Alberto Giacometti, François Girardon, Gary Hume, Alain Jacquet, Ellsworth Kelly, Jacques Henri Lartigue, Charles Le Brun, Fernand Léger, Gaspard et Balthazar Marsy, Henri Matisse, Piet Mondrian, Claude Monet, Félix Nadar, Paul Nadar, Joseph Paxton, Irving Penn, Pablo Picasso, Jackson Pollock, Eugène Printz, Thomas Regnaudin, Jacques-Émile Ruhlmann, Jeanloup Sieff, Lord Snowdon, Martial Raysse, Victor Vasarely, Andy Warhol.
«Je n'ai jamais écrit d'histoire plus vraie.» C'est à Antoine de Saint-Exupéry lui-même que nous devons cette saisissante confidence au sujet du Petit Prince. Ainsi, celle de ses oeuvres qui appartient avec le plus d'évidence au domaine de l'imaginaire soutiendrait-elle le plus étroit rapport avec la vérité. Mais le paradoxe n'est qu'apparent. Car tout, dans Le Petit Prince, signifie, exprime, témoigne; non à la manière d'un traité de morale ou d'un récit édifiant, mais comme le fruit gorgé des richesses amères d'une vie intensément vécue, ayant trouvé dans la fable sa plus juste et sa plus simple expression. Aller à la rencontre du petit prince, c'est donc essayer de s'approcher de cette vérité en empruntant les multiples chemins de la création, de l'enfance à l'exil. C'est tenter de rendre visible la trame existentielle et morale d'un livre dont le rayonnement universel n'a d'égal que sa très grande authenticité intime.Manuscrits, aquarelles originales, esquisses et études, documents biographiques, souvent inédits ou méconnus, livrent de précieux indices sur la naissance d'un personnage qui, s'étant soulevé de la chair et de l'âme mêmes de son créateur, en devint le double littéraire et le vibrant messager. Car rien ne tenait plus à coeur au pilote et à l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry que de sensibiliser ses contemporains, comme les générations futures, à la menace qui pesait sur une humanité trop oublieuse d'elle-même, devenue incapable de saisir l'essentiel de sa condition. Il fallait une histoire comme celle-là pour se le dire, et pour longtemps.
Dans le sillage des travaux du philosophe Bruno Latour, la chaire de recherche «Laudato Si' - Pour une nouvelle exploration de la terre», organisée par le Collège des Bernardins, mène, depuis 2021 et jusqu'en 2023, une réflexion sur l'enjeu crucial des mutations écologiques et sociales actuelles, en mobilisant les approches scientifiques, spirituelles et artistiques.Dans le cadre de cette réflexion, l'artiste français Laurent Grasso a été invité à concevoir un projet dans la nef historique du Collège, en plein coeur du V? arrondissement de Paris. Avec pour inspiration le lieu mythique du mont Sainte-Odile où se mêlent plusieurs systèmes de compréhension du monde - religieux, scientifique et parascientifique -, l'artiste développe des créations vidéo, des peintures et des installations lumineuses présentées ici à travers des oeuvres anciennes et des créations inédites, immortalisées par des photographies in situ réalisées pour l'ouvrage.
C'est en 1946 que paraît en France Le Petit Prince, deux ans après la disparition de son auteur, Antoine de Saint-Exupéry. Depuis, ce conte philosophique aux illustrations emblématiques a fait le tour du monde, invitant les lecteurs à engager une réflexion profonde sur l'amitié, l'amour et le sens de la vie.Pour accompagner ce texte myrhique, à l'occasion du 75? anniversaire de la publication française, plus de 30 auteurs de bande dessinée rendent hommage au personnage le plus célèbre de la littérature. Parmi ces grandss artistes:Florence Cestac, Milo Manara, Moebius, Hugo Pratt, Albert Uderzo... Ils nous livrent leur propre interprétation du petit prince et témoignent de leur affection pour l'oeuvre de Saint-Exupéry, à l'image du dessinateur Joann Sfar, dont le parcours a été particulièrement marqué par ce récit. Dans un long entretien, ce dernier raconte ainsi comment, plusieurs décennies après Saint-Exupéry, il s'est emparé de son héros iconique pour en offrir une version personnelle d'une grande sensibilité.
Née du souhait de Paul Claudel de rapprocher les cultures japonaise et française, la Villa Kujoyama à Kyoto est l'une des plus prestigieuses résidences d'artistes que la France administre à l'étranger. Elle célèbre ses lauréats et leurs collaborateurs japonais à l'occasion de son trentième anniversaire.Témoignage d'une histoire plurielle de la création contemporaine sous le prisme franco-japonais, l'ouvrage rassemble plus de 200 oeuvres originales d'une surprenante diversité, émanant d'artistes exerçant dans tous les champs de la création:romanciers, photographes, plasticiens, designers, vidéastes, performers, céramistes, typographes, musiciens, metteurs en scène, architectes... Depuis les hauteurs de la ville impériale millénaire, les 72 saisons que compte le calendrier traditionnel japonais sont comme une invitation adressée aux artistes en résidence à s'imprégner de l'impermanence de la nature et de la vie dans leur processus de recherche et de création.
Cet ouvrage, catalogue de l'exposition « Kimono, au bonheur des dames », présentée au musée Guimet, permet de tisser le fil de l'évolution de la mode au Japon de l'époque d'Edo (1603-1868) à nos jours. Il donne à voir la prestigieuse collection de kimonos de la maison Matsuzakaya, fondée en 1611, et qui a joué un rôle fondamental dans la production et la diffusion du kimono.
Au-delà d'un panorama esthétique du kimono traditionnel aux créations d'Yves Saint-Laurent, le catalogue propose de comprendre la place des femmes dans la société japonaise à travers l'évolution de leurs vêtements, mais également la vision du corps au sein de la société japonaise.
«J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.»En cet été 1927, au manoir d'Ango en Normandie, André Breton travaille à un court livre autobiographique évoquant sa rencontre avec une jeune femme, Léona Delcourt, que la postérité littéraire retiendra sous le nom de Nadja. De cette brève et intense attraction réciproque, le poète tire un texte parsemé d'images qui met en scène les hasards, les pérégrinations, les coïncidences, comme déterminants de l'aventure amoureuse, de l'écriture et des arts.Au gré du récit, cet ouvrage propose une déambulation à travers l'univers unique de Nadja, du surréalisme alors à son acmé, et lève le voile sur celle qui en fut l'héroïne.
Publié à l'occasion de l'exposition «La couleur en fugue» présentée à la Fondation Louis Vuitton, cet ouvrage témoigne de l'importance, au sein de l'abstraction contemporaine, des oeuvres de cinq peintres d'origines et de générations différentes:Sam Gilliam (États-Unis, 1933), Katharina Grosse (Allemagne, 1961), Steven Parrino (États-Unis, 1958-2005), Megan Rooney (Afrique du Sud, 1985) et Niele Toroni (Suisse, 1937). Ces artistes transforment le rapport couleur-surface en s'affranchissant des cadres traditionnels. La peinture en libre expansion qu'ils proposent se déploie alors dans l'espace et entre en dialogue étroit avec l'architecture.Ce catalogue réunit les contributions de Jonathan P. Binstock, Claudia Buizza, Philippe Dagen, Ludovic Delalande, Frank Gehry, Hans Ulrich Obrist, Nathalie Ogé, Florence Ostende, Suzanne Pagé, Ludger Schwarte, Nancy Spector, Claire Staebler et Marc-Olivier Wahler.
« Romy Schneider est bien plus qu'une star de cinéma. Elle est une véritable icône, un symbole fort pour une génération entière. Femme libre, artiste accomplie, elle continue de fasciner encore aujourd'hui. Elle incarne la femme moderne, elle est l'image même de ces femmes qui, dans les années 1970, ont cherché à gagner leur liberté et la maîtrise de leur destin. Elle est "l'image de toutes les femmes" comme le disait si justement Claude Sautet. On aime Romy car dès son plus jeune âge, elle rue dans les brancards et s'élève contre sa famille et une mère étouffante. On aime Romy car elle aime aimer les hommes, sans entraves et sans barrières. Mais on l'aime aussi parce qu'elle est une mère attentive et chaleureuse, parce qu'elle a choisi de prendre sa vie à bras-le-corps, plutôt deux fois qu'une, avec passion toujours : "Dans la vie, comme au cinéma, j'applique la devise Tout ou rien. La témérité est quelque chose qui m'a toujours aidée à avancer." Tels sont les mots de Romy. Elle est une Antigone des temps modernes qui, comme l'héroïne grecque, affirme haut et fort "Je veux tout!"» Isabelle Giordano.
De quoi un musée est-il fait? De ses collections. L'exposition «Toute une histoire! Les collections du musée de l'Armée» nous dévoile une histoire foisonnante, souvent méconnue, parfois inattendue.Ces collections n'ont cessé de se développer:d'une diversité chronologique, géographique et typologique exceptionnelle, elles comptent présentement près de 500000 objets! Elles ont crû, au fil de l'histoire militaire, mondiale et mouvementée, de la France, selon les modes d'acquisition les plus variés:dons, cessions, achats, legs, dations, préemptions, commandes...Installé dans le cadre prestigieux de l'Hôtel des Invalides, chargé de préserver le tombeau de Napoléon Ier, le musée de l'Armée, créé en 1905, travaille aujourd'hui aux collections de demain. Fort de son projet d'extension et de modernisation MINERVE, il mène une ambitieuse politique d'acquisition d'objets, afin de mieux saisir un monde de guerres en constante évolution.Venez à la rencontre de ces collections qui, tout en contrastes mais aussi en dialogues, nous livrent une autre manière de voir notre histoire et notre actualité.
De Signac, on connaît les toiles colorées aux points minutieusement juxtaposés. On ignore davantage qu'il fut aussi un grand collectionneur, passionné et rigoureux.
De Cézanne à Degas, de Pissarro à Seurat, de Luce à Matisse, les quelque 400 oeuvres qu'il a rassemblées racontent ses goûts et ses amitiés. Cet ouvrage en témoigne.
Bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés, les artistes du groupe CoBrA (actif entre 1948 et 1951) et le peintre Gaston Chaissac (1910-1964) partagent une même vision créatrice. Rejetant le savoir et l'apprentissage, ils privilégient un art basé sur l'imagination et la spontanéité.Si les premiers témoignent de la vitalité de la scène nordique, dont ils sont originaires - le nom de CoBrA reprenant les premières lettres des villes de résidence des membres du groupe (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) -, c'est pourtant dans la capitale française que nombre d'entre eux s'établiront et se feront connaître. Leurs audaces formelles et chromatiques, à travers les références aux arts premiers ou aux dessins d'enfants, trouvent un écho dans l'oeuvre du marginal autodidacte qu'est Gaston Chaissac. Ce dernier, admiré par Jean Dubuffet, fut encouragé à dessiner par le peintre Otto Freundlich et développa une oeuvre très originale, multipliant les expériences picturales aux graphismes affirmés sur des matériaux récupérés, ainsi qu'un important corpus épistolaire et poétique. Chez ces artistes - réunis pour la première fois -, l'intensité des couleurs associée à une énergie linéaire instinctive donnent lieu à une expressivité presque magique, où la forme serpentine se complaît souvent.
Le sculpteur Johan Creten, né en 1963, est un précurseur du renouveau de la céramique dons l'art contemporain. Catalogue de la grande exposition « Bestiarium », abritée par le musée La Piscine de Roubaix. cet ouvrage bilingue explore l'animalité à l'oeuvre dons son travail. Une ménagerie humaine - politique et poétique - , peuplée d'oeuvres inédites et historiques...
Sculptor Johan Creten, born in 1963, is a pioneer in the revival of ceramics ln contemporary art. This bilingual catalogue, published in conjunction with the major exhibition Bestiarium, hosted by La Piscine museum in Roubaix, explores the animality in his art. Creten's bestiary is a poetic and political human menagerie of new and past works...
Avec les contributions de / With contributions by :
Laurence Bertrand Dorléac, Guillaume Cassegrain, Barbara De Coninck, Anne Dressen, Fabrice Hergott, Colin Lemoine, Chiara Parisi, Joël Rift.
Photographies de / Photographs by Gerrit Schreurs.
L'artiste Slavko Kopac (1913-1995) est encore peu connu pourtant il fut exposé en France et à l'étranger par André Breton, Michel Tapié, et célébré notamment par Benjamin Péret, Annie Le Brun ou Jean Dubuffet. Il fut également le conservateur de la célèbre collection d'Art brut pendant presque quarante ans. Son oeuvre est à la croisée de bien des aventures de ce siècle en prise avec le surréalisme et l'art brut mais aussi avec le primitivisme et certains courants de l'abstraction ou de l'art naïf. Les matières employées et les formats insolites tout autant que les motifs et les sujets produisent une poésie de l'étrange et du merveilleux qu'on ne trouve que rarement. Sans jamais épouser complètement un parti pris esthétique, Slavko Kopac a produit une oeuvre expressive et poignante. Une rétrospective est prévue à Zagreb (décembre 2021) puis à Paris au musée national d'art moderne et contemporain, Centre Pompidou (2024). Enfin son oeuvre est présentée à l'exposition Art brut et surréalisme qui se tiendra au LaM à Villeneuve d'Ascq en 2022.
À la veille des commémorations du cinquantenaire de la disparition de Jean Giono (octobre 2020), cet ouvrage, catalogue de l'exposition « Giono » présentée au Mucem du 30 octobre 2019 au 17 février 2020, propose un récit visuel et littéraire qui, loin de l'image parfois simpli?ée de l'écrivain provençal, suit le trajet de son oeuvre écrite et ?lmée en lui rendant sa noirceur, son nerf et son universalité.
Giono, poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, s'est en effet autant attaché à décrire la profondeur du Mal qu'à en trouver les antidotes :
Création, travail, paci?sme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l'imaginaire. Pour donner chair à l'un des artistes les plus proli?ques du XXe siècle, manuscrits, archives familiales et administratives, reportages photographiques, presse, carnets de travail et scénarios annotés dialoguent ici avec des textes d'auteurs contemporains qui disent leur admiration et leur attachement aux oeuvres de l'écrivain.
Chaque partie de l'ouvrage est introduite par un texte de Jacques Mény, président de l'association des amis de Jean Giono, qui contextualise le travail de l'auteur en évoquant les grandes étapes de sa vie, de 1895 à 1970.
Peintre russe, compagnon de route de Kandinsky durant la première décennie du XXe siècle à Munich, Alexej von Jawlensky offre l'exemple d'un artiste qui participe à la modernité en faisant l'expérience des frontières:entre expressionnisme et fauvisme, entre figuration et abstraction. Cette oeuvre singulière entame une exploration du visage, qui se simplifie au cours des années, s'éloigne de la ressemblance, puis se brouille, perd ses traits, pour n'être plus qu'un souvenir lointain que l'on n'arrive plus à fixer. Jawlensky, peut-on dire, invente une figure paradoxale, celle du visage abstrait.
Peintre et sculpteur italien, Modigliani connut une carrière tout à la fois brève et féconde.
Cet ouvrage constitue le catalogue d'une exposition organisée par le LaM - Lille Métropole musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, qui conserve l'une des plus belles collections publiques françaises du célèbre artiste de Montparnasse : pas moins de 6 peintures, 8 dessins et une rare sculpture en marbre réunis par Roger Dutilleul et Jean Masurel, fondateurs de la collection d'art moderne du musée.
Plusieurs approches passionnantes sont proposées au lecteur : ainsi la découverte du dialogue entretenu par l'artiste avec la sculpture antique et extra-occidentale, ou sa pratique du portrait d'artiste, autre dimension centrale dans son oeuvre, qui occupera une place prépondérante dans le parcours. C'est également l'occasion de mieux comprendre la relation singulière qui lie l'oeuvre de Modigliani au collectionneur Roger Dutilleul, qui croisa la route de l'artiste en 1918, moins de deux ans avant sa mort prématurée.
Une centaine de peintures et dessins de l'artiste sont reproduites au côté d'oeuvres de Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Jacques Lipchitz, Chaïm Soutine, Moïse Kisling, Henri Laurens.
Les essais sont complétés d'une chronologie de la vie et des expositions du peintre, ainsi que de 35 biographies de ses principaux modèles.