On sait l'intérêt qu'a porté l'Occident depuis un siècle au Bouddhisme, à ses conceptions philosophiques et morales, à son histoire, à l'art qu'il a engendré, aux influences qu'il a exercées sur les pays où il a pris racine. Le phénomène bouddhique demeure cependant, pour l'essentiel, lié à l'Asie. Originaire de l'Inde, il s'est étendu, sur une aire gigantesque, des royaumes hellénistiques aux archipels japonais et indonésien. Plus ou moins éteint dans certains pays, il demeure dans d'autres l'épine dorsale de la société, avec tous les aspects des grandes religions : la profondeur des doctrines et du mysticisme, les liens indissolubles avec la sensibilité religieuse, l'économie, la culture, la politique et la civilisation. Cette somme, le grand ouvrage de référence sur le sujet, permet désormais de préciser le contenu, le sens et le message du Bouddhisme.
Fascination - détestation sont les deux pôles d'une relation ambivalente entre l'Europe et l'empire du Milieu. En un siècle et demi, de 1700 à 1860, la relation sino-française et la perception occidentale de ce pays lointain ont connu une évolution à deux versants. D'abord marginal, encore aventureux, soumis aux conditions dictées par la Chine, le commerce s'accompagne d'un vif engouement pour les objets rapportés dans les cales des navires et de la découverte éblouie d'une culture arffinée. Puis, dans un mouvement de bascule, les rapports économiques s'inversent au profit de l'Europe, alors que dans une perspective colonialiste, condescendance et mépris se superposent à l'enthousiasme sinophile.
La mer et l'aventure, la soie, la porcelaine et le thé, la circulation des idées et les Jésuites, le trafic de l'opium et la guerre, la passion et l'humiliation sont ici éclairés par les contributions des chercheurs et de très nombreuses illustrations, dont certaines totalement inédites.
Nommée "revue" du fait de sa périodicité strictement semestrielle, la Nouvelle Revue de Psychanalyse, fondée en 1970, se présente en fait comme une série de volumes collectifs dont chacun est consacré à un thème de recherche.
Les termes de thème et de recherche ne sont pas ici concession à l'air du temps. Le thème retenu n'est pas, en effet, un simple titre qui viendrait après coup tenter d'assurer une unité entre des contributions disparates : il suscite, oriente et organise chaque volume. Quant à l'esprit de recherche, il se manifeste d'abord par la mise en oeuvre d'une méthode qui respecte ce que le champ d'investigation concerné offre de spécifique : le travail théorique est compris non comme l'énoncé d'un savoir mais comme une reprise par la pensée du travail psychique que les processus inconscients exigent de l'analyste et de ses patients.
Le projet de la publication est donc aussi éloigné que possible aussi bien de l'exégèse des textes freudiens que de l'application de la "science" psychanalytique. Le laboratoire est ici la clinique psychanalytique, le vif de l'expérience. Et la pluridisciplinarité n'est pas utilisée comme un étayage mutuel mais comme un moyen, quand c'est nécessaire, d'ouvrir la problématique psychanalytique à un questionnement plus radical.
C'est en ce sens que nous incluons dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse les travaux étrangers les mieux a même d'interroger et de renouveler la théorie psychanalytique classique. C'est en ce sens aussi que nous nous sommes fait une règle de ne jamais choisir comme thème de réflexion un concept déjà répertorié. Dans la liberté de sa démarche, la Nouvelle Revue de Psychanalyse souhaite témoigner d'une "activité de pensée" en mouvement.
Jean-Pierre Vernant, Présentation de Corps des dieux I :
Jean-Pierre Vernant, Corps obscur, corps éclatant Joseph Moingt, Polymorphisme du corps du Christ Elena Cassin, Forme et identité des hommes et des dieux chez les Babyloniens Charles Malamoud, Briques et mots Jean Levi, Vers des céréales et dieux du corps dans le taoïsme Marc Augé, Le fétiche et le corps pluriel II :
Bernard Frank, Vacuité et «corps actualisé» Dimitri Meeks, Zoomorphie et image des dieux dans l'Égypte ancienne Françoise Frontisi-Ducroux, Les limites de l'anthropomorphisme : Hermès et Dionysos John Scheid, Le flamine de Jupiter Florence Dupont, L'autre corps de l'empereur-dieu Jean Bazin, Retour aux choses-dieux John Lagerwey, Écriture et corps divin en Chine Hartmut O. Rotermund, «Aux temps où arbres et plantes disaient des choses» III :
Marie Moscovici, Figurations et défigurations Nicole Loraux, Le corps vulnérable d'Arès Giulia Sissa, Dionysos : corps divin, corps divisé Maurice Olender, Priape le mal taillé Jacques Le Brun, À corps perdu. Les biographies spirituelles féminines du XVIIe siècle
Les textes recueillis dans ces deux volumes sont des apocryphes, ce qui signifie qu'en dépit d'un contenu comparable à celui des Écritures ils n'appartiennent pas au canon. En effet, soit ils s'écartent de la doctrine officielle de l'Église en véhiculant des idées hétérodoxes, soit ils font trop appel au merveilleux, aspect dont l'Église s'est toujours méfiée. Mais rappelons que le canon des Écritures n'a pas été fixé tout de suite, son histoire court jusqu'à la quatrième session du Concile de Trente (1546). Ajoutons aussi qu'il y a toujours désaccord en la matière entre l'Église catholique et les Églises protestantes pour certains livres.Les textes réunis dans le premier tome relèvent de l'Antiquité chrétienne et recoupent différents genres bibliques : évangiles (auquel il convient d'adjoindre des écrits relatant la vie et la dormition de Marie, mère de Jésus), épîtres, Actes des apôtres, apocalypses (sur les derniers temps et l'au-delà). Ces pièces sont précieuses. Elles permettent une connaissance plus approfondie des premiers temps de l'Église et la compréhension de traditions - dans le domaine de la piété, de la liturgie ou de l'art - dont nous n'avons pas trace dans les textes canoniques. Les textes réunis dans le second tome sont, dans leur majorité, plus tardifs. Ce volume accorde, d'autre part, une place plus grande que le premier à des livres qui circulèrent dans des aires religieuses et linguistiques autres que le monde byzantin et l'Occident latin ; les traditions copte, arabe, éthiopienne, arménienne y sont bien représentées. Pour la plupart, ces écrits n'avaient encore jamais été publiés en langue française. Les écrits chrétiens que l'on dit « apocryphes » n'ont cessé d'être diffusés, récrits, adaptés. Ils furent le terreau de l'imaginaire chrétien, et une source d'inspiration pour les sculpteurs, les peintres, les écrivains, les musiciens et les cinéastes : le Bunuel de La Voie lactée se souvient des Actes de Jean. C'est que, face au discours régnant, institutionnel, ces textes ouvrent un espace à l'imagination. Ils se développent en quelque sorte dans les interstices des livres canoniques. Ils comblent des vides, inscrivent une parole dans les silences, donnent une voix aux personnages muets, un nom et un visage à ceux qui n'étaient que des ombres. Comme toute littérature, ils rusent avec le discours clos.
Actes du XXII Colloque des intellectuels juifs de langue française. Ouvrage publié par le Congrès juif mondial avec l'aide de la «Memorial Foundation for Jewish Culture»