«Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable.»Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'oeuvre aujourd'hui.Mais Éric Zemmour ne fait que déformer l'histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un «roman national» idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l'assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d'erreurs, d'interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l'histoire au profit d'un discours agressif, raciste et complotiste.Face à cette offensive, un collectif d'historiennes et d'historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d'Éric Zemmour.Textes écrits par un collectif d'historiennes et d'historiens rassemblant:Alya Aglan - Florian Besson - Jean-Luc Chappey - Vincent Denis - Jérémie Foa - Claude Gauvard - Laurent Joly - Guillaume Lancereau - Mathilde Larrère - André Loez - Gérard Noiriel - Nicolas Offenstadt - Philippe Oriol - Catherine Rideau-Kikuchi - Virginie Sansico - Sylvie Bénault.
La légende rapporte qu'au retour d'une rencontre avec Lao zi, Confucius le décrivit à ses disciples comme aussi insaisissable qu'un dragon, «chevauchant les vents et les nuées». On pourrait en dire autant du dao, «la voie»:l'impossibilité à l'appréhender est le gage de sa toute-puissance. Si Confucius employait déjà ce terme, c'est avec Lao zi, Zhuang zi et Lie zi (autrement dit:Lao tseu, Tchouang tseu et Lie tseu) que le dao prend une signification beaucoup plus large pour devenir à la fois un principe et un moteur. Avec eux naît «l'école du dao». La primauté doctrinale de leurs trois textes ne s'est jamais démentie jusqu'à nos jours. Tandis que le Lao zi peut presque être considéré comme un traité prescriptif, le Zhuang zi propose une oeuvre riche en couleurs et en figures fantasques, et le Lie zi un ensemble de récits où le merveilleux côtoie le quotidien. L'influence de ces trois oeuvres est immense, y compris en Occident.Cette nouvelle édition, qui propose des traductions nouvelles ou récentes, se compose de la première version connue à ce jour du Lao zi - elle était jusqu'à présent inédite en français - et de sa version canonique, de la version classique du Zhuang zi en trente-trois chapitres, et du Lie zi intégral en huit chapitres. Ce volume forme désormais un diptyque avec le Huainan zi (tome II des Philosophes taoïstes dans la Pléiade), établi selon les mêmes principes en 2003.
L'ouvrage entend combler une lacune assez étonnante de l'édition française:il n'existait jusqu'à présent dans notre langue aucune anthologie des «Jeunes hégéliens», cette génération d'auteurs qui, dans les années 1840, ont bouleversé le paysage philosophique à coups d'articles publiés dans des revues plus ou moins confidentielles et dont le plus célèbre n'est autre que Karl Marx. Les textes de ces auteurs nous plongent dans l'atmosphère des quelques années, marquées par une effervescence comme il n'y en a qu'une fois par siècle, qui ont précédé et préparé la révolution de 1848:dans un contexte d'intenses transferts intellectuels entre l'Allemagne et la France, on assiste à la formation et à la diffusion des principaux courants du progressisme politique (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme). De la critique de la religion à la critique de la société existante et de l'État, en passant par la critique de la philosophie elle-même, c'est un moment intellectuel capital pour l'histoire de la philosophie et pour l'histoire européenne tout court qui est désormais rendu accessible par cette réunion de textes d'auteurs aussi fameux que mal connus.
Coffret de trois volumes vendus ensemble
Coffret de deux volumes vendus ensemble
Le chaos pandémique n'a pas d'après. Pourtant, derrière les images monstrueuses qui défilent sur nos écrans, au-delà des polémiques qui agitent nos débats, dans le vertige des crises des années 2020, un nouveau monde est sur le point d'éclore.Nous nous trouvons encore dans l'interrègne. Nous subissons des bouleversements que l'on peine à décrire, à transformer ou à arrêter. Fait-on du surplace ou sommes-nous en train de basculer?Deux forces fracturent notre réalité. La rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis structure le monde. La crise climatique planétaire change tout. Entretemps, dans la pandémie, en France, en Europe, des spectres se raniment:la dette, le conflit, le genre, l'État, la souveraineté. Est-il encore possible de bifurquer?Pour son premier volume imprimé, le Grand Continent, phénomène intellectuel des années 2020, réunit vingt voix qui définissent la structure des politiques dans l'interrègne.Une idée les réunit et justifie de les recueillir:si le désordre est certain, le chaos n'est pas encore une nécessité.Née en ligne, portée par une nouvelle génération, la revue le Grand Continent s'est imposée en moins de trois ans comme la plateforme de référence pour le débat stratégique, politique et intellectuel à l'échelle continentale. De cet atelier foisonnant sort ce volume papier, exprimant l'ambition du Grand Continent d'articuler le temps du tweet au temps du livre.
Une encyclopédie de référence pour découvrir et comprendre toute l'Histoire de France, de l'origine de l'Homme à nos jours.
Plus de 800 questions-réponses, classées en 5 grands chapitres (la Préhistoire, l'Antiquité, le Moyen Age, l'époque moderne et l'histoire contemporaine)
Des textes précis, clairs et accessibles, écrits par des spécialistes et conformes au programme.
De nombreux outils pour accéder facilement à l'information (chronologies, biographies, cartes, arbres généalogiques, index).
Une mise en page structurée, dynamique et richement illustrée (plus de 600 photos, peintures et documents d'époque).
Coffret contenant le tome I, pouvant accueillir le tome II acquis par ailleurs
Parce que l'histoire nationale et internationale a marqué de ses traces l'espace français, voici un premier inventaire de ce que le promeneur peut encore en voir. Grottes, rues, ruines, bâtiments, plaques, monuments commémoratifs, sites guerriers ou paysages champêtres retournés à l'agriculture après avoir été labourés par les guerres, le lecteur trouvera au fil des pages comme à celui de ses pas les lieux qui à leur manière racontent des événements - majeurs ou secondaires Car la grande histoire et ses violences ont parfois détruit toute trace alors que des événements de portée plus limitée se lisent toujours dans notre environnement. Telle est la raison de cette anthologie des notices extraites des diverses éditions du célèbre Guide Vert Michelin : que le lecteur, de l'espace qu'il visite, puisse remonter à l'histoire qui s'y raconte.
Cette anthologie unique est un outil de travail qui rassemble les textes principaux du stoïcisme, ce courant philosophique singulier qui prit naissance vers le ive siècle avant j.
-c. pour culminer, après avoir profondément marqué la pensée de cicéron, dans le stoïcisme dit " impérial " avec sénèque, épictète et marc-aurèle, au iie siècle après j. -c. l'influence du stoïcisme ne s'est nullement cantonnée à la période de l'antiquité grecque et romaine, mais se fait sentir encore de manière très décisive jusqu'au coeur du xviie siècle.
Tous les aspects de cette philosophie, la logique, la morale et la physique sont représentés dans ce volume.
Outre les textes essentiels, cette édition offre un appareil critique, un panorama des doctrines, une présentation de chaque auteur et de chaque texte, une vaste bibliographie, ainsi que les sources historiques de diogène laërce et plutarque qui permettent d'avoir accès aux auteurs dont les oeuvres ne nous ont pas été transmises.
Cette anthologie unique est un outil de travail qui rassemble les textes principaux du stoïcisme, ce courant philosophique singulier qui prit naissance vers le IVe siècle avant J.-C. pour culminer, après avoir profondément marqué la pensée de Cicéron, dans le stoïcisme dit « impérial » avec Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle, au IIe siècle après J.-C. L'influence du stoïcisme ne s'est nullement cantonnée à la période de l'Antiquité grecque et romaine, mais se fait sentir encore de manière très décisive jusqu'au coeur du XVIIe siècle.
Tous les aspects de cette philosophie, la logique, la morale et la physique sont représentés dans ces volumes. Outre les textes essentiels, cette édition offre un appareil critique, un panorama des doctrines, une présentation de chaque auteur et de chaque texte, une vaste bibliographie, ainsi que les sources historiques de Diogène Laërce et Plutarque qui permettent d'avoir accès aux auteurs dont les oeuvres ne nous ont pas été transmises.
Ce volume contient : Sénèque : De la constance du Sage - De la tranquillité de l'âme - De la brièveté de la vie - De la vie heureuse - De la providence - Lettres à Lucilius. Épictète : Entretiens - Manuel. Marc Aurèle : Pensées.
Traduit du latin et du grec ancien par Émile Bréhier et Pierre-Maxime Schuhl et révisé par P. Aubenque, L. Bourgey, Jacques Brunschwig, V. Goldschmidt, P. Kucharski et J. Pépin. Édition publiée sous la direction de Pierre-Maxime Schuhl. Notes des traducteurs et des réviseurs.
«Je me suis assis à ma table pour tenter d'écrire sur Yitzhak Rabin...» C'est ainsi qu'Amos Gitai revient, sous une forme poétique, sur son compagnonnage avec l'homme des accords d'Oslo et prix Nobel de la paix. Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné. Avec L'Arène du meurtre, Amos Gitai, architecte et bâtisseur de films, se saisit de ce drame:c'est la première étape d'un processus de création et de réinterprétation mêlant journal intime, archives et fiction, qui essaime ensuite dans une oeuvre multiforme. «La question qui émane de tout cela / est comment transposer / l'évènement historique qu'est le meurtre de Rabin / dans différents médiums / avec différentes dimensions / dans différents lieux et territoires...» L'exposition Amos Gitai / Yitzhak Rabin et cet ouvrage mettent au jour toutes les formes - cinéma, théâtre, expositions, installations... - mises en jeu par un artiste «embarqué» dans l'histoire de son temps.
De la mort de Napoléon, le 5 mai 1821 à Sainte-Hélène, à son exhumation, en passant par la réalisation du masque mortuaire, l'autopsie, l'exposition du corps, l'enterrement... la succession des faits est connue à la minute près. Tout se passe comme si tous ceux qui se trouvaient à Sainte-Hélène au moment de sa mort avaient eu une conscience aiguë du fait qu'ils étaient en train de vivre un moment d'histoire. En décembre 1840, au moment du rapatriement des restes mortels de l'Empereur, le processus se répète et s'amplifie...
Pour autant, malgré le foisonnement des Mémoires, des lettres, des croquis, des reliques et des récits, cette histoire présente des zones mal éclairées, des incertitudes, des contradictions... Fleurissent alors les hypothèses, les théories, les assertions, les controverses : de quoi au juste Napoléon est-il mort ? Est-il vraiment mort à Sainte-Hélène ? Le corps d'un autre n'aurait-il pas été substitué au sien ? L'existence même de ces hypothèses - leur persistance surtout - démontre que, dès le jour de sa mort, Napoléon ne s'appartient plus. Transfiguré, il est devenu un archétype, un élément constitutif de l'inconscient collectif.
Édition publiée sous la direction de René Estienne.
Une entreprise stratégique et commerciale sous l'Ancien Régime, ou comment la France se lança dans la mondialisation...
En 1664, Louis XIV et Colbert créent sous monopole d'État la Compagnie des Indes orientales pour procurer au royaume de France des marchandises que l'Europe est bien en peine de produire. Son histoire mouvementée se perpétue jusqu'à la Révolution sous diverses formes, statuts et appellations. C'est ainsi que pour plus d'un milliard de livres tournois, poivre, épices, café, thé, porcelaines, cotonnades et soieries sont rapportés d'Afrique et d'Amérique, de l'île Bourbon et de l'île de France, des comptoirs des Indes - avec Pondichéry pour capitale - et même de Chine. Ces cargaisons débarquent au port de Lorient où, vendues aux enchères, elles viennent satisfaire le goût du luxe des élites puis diffuser dans toutes les couches de la société un nouvel art de vivre...
Les Éditions Gallimard et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale commémorent le centenaire de l'Armistice de 1918 par la publication d'un ouvrage exceptionnel : une trentaine d'écrivains sont invités à s'exprimer sur ce que l'Armistice évoque pour eux.
Chacun de nous, cent ans après, entretient avec la Grande Guerre une relation personnelle, intime, faite de souvenirs familiaux, de récits, de lectures, de reconstructions imaginaires. Comment cette déflagration mondiale a-t-elle infléchi les destins individuels et les histoires familiales?
Quel regard porter sur l'Armistice de 1918 ? Comment résonne-t-il dans les consciences, encore aujourd'hui ? Quelles histoires cette paix a-t-elle laissées derrière elle ?
Autant de questions qui ont inspiré des prises de parole très personnelles.
Fiction, récit, chant, discours, essai, lettre... Le choix des textes a été coordonné par Jean-Marie Laclavetine.
Le livre est illustré de gravures et d'estampes sélectionnées par l'historienne d'art Marine Branland, empruntées notamment à Fernand Léger, Félix Vallotton, Otto Dix, Frans Masereel...
Lorsque les foules emportent la Bastille le 14 juillet 1789, le sort de la « police despotique » paraît scellé. Au nom du roi, ses représentants ont enfermé des milliers de personnes. Ses espions et ses mouches sont devenus insupportables à une population en quête de liberté et de justice.
Pourtant, la police de l'Ancien Régime ne se résume pas au seul contrôle du corps social et de l'opinion. Les archives attestent de la variété de ses tâches. Conçue comme un art de gouverner, elle régule l'approvisionnement en blés des villes, organise le travail et les échanges, veille à la santé et à l'hygiène des populations. Le XVIIIe siècle est, à bien des égards, une étape charnière au cours de laquelle la police se structure pour devenir une force incontournable de la puissance étatique.
Fille de son siècle, perméable aux idées des Lumières, la police est aussi au coeur de nombreux débats, comme le contrôle des actes policiers par l'autorité judiciaire, la régulation de la presse ou encore l'intervention de la puissance publique dans l'économie.
Sous la direction de Vincent Denis et Vincent Milliot, historiens, et d'Isabelle Foucher, responsable aux Archives nationales.
l'opposition entre droites et gauches est le grand clivage français.
jusqu'aujourd'hui, sa disparition, régulièrement annoncée, n'a cessé d'être différée : que soit proclamée une ère du consensus et toujours on observera concurremment une montée aux extrêmes de la vie politique et civique. les droites parlementaires en offrent un nouvel exemple qui, après avoir prôné la fin des divisions idéologiques et l'union nationale autour d'un libéralisme tempéré, sont désormais flanquées d'une extrême droite rejetant la tradition républicaine.
le clivage droites-gauches, fondé en août 1789 par une révolution qui autonomisa la société de l'univers politique, ne structure pas seulement la sphère du pouvoir, il traverse et souvent organise la cité dans ce que celle-ci peut avoir apparemment de moins politique et de plus économique, social, culturel. c'est de cet excès même qu'il tire sa vigueur. cette histoire restitue l'identité des droites françaises - contre-révolutionnaire, légitimiste, orléaniste, bonapartiste, libérale, révolutionnaire, fasciste, extrême et gaulliste - dans sa triple dimension de la politique (tome 1 : les mouvements et les partis, mais aussi les horizons idéologiques des théoriciens et des militants qui définissent les identités des grandes familles de la droite en termes de conception du monde, d'idées communes et de discours), des cultures (tome 2 : les formes de rassemblement, les moyens de diffusion de l'idéologie hors de la sphère politique, les visions de l'histoire partagées par les hommes de droite), des sensibilités (tome 3 l'organisation de l'espace social et ce qui s'y dévoile de l'héritage commun au peuple de droite).
Depuis que la science existe, la philosophie n'a sans doute pas caressé de rêve plus précieux que de concilier l'empirisme avec l'existence des vérités logiques.
Les positivistes logiques du Cercle de Vienne croyaient l'avoir enfin réalisé : les vérités scientifiques dépendraient de l'expérience. Or Wittgenstein voyait dans ces mêmes vérités logiques des conventions indépendantes de la réalité. Dès 1934, Popper s'opposait à l'interprétation positiviste de l'empirisme: les hypothèses scientifiques, conjectures réfutables mais invérifiables par l'expérience, ne sont pas des généralisations inductives de données observables.
Après la Seconde Guerre mondiale, Quine, Goodman et Putnam soumettaient la philosophie convention na liste à une critique dévastatrice. Dans les années 1950, Feyerabend, Hanson, Kuhn, Lakatos et Toulmin ont rejeté carrément l'empirisme. Si le positivisme a eu tort de voir dans les vérités logiques des conventions, s'il a eu tort de faire peser sur la créativité scientifique la tyrannie de l'empirisme, comment établir les rapports entre expérience et imagination au sein de la démarche scientifique ?.
L'identité des droites françaises ne se définit pas uniquement par leurs modalités historiques de conquête et d'exercice du pouvoir ; elle se décline tout autant sur les cultures, c'est-à-dire, hors du domaine politique, dans l'espace social, sur les instruments et les ancrages des doctrines, des idées et des valeurs partagées. L'attachement à cette identité commune se traduit non plus obligatoirement par l'engagement militant ou l'adhésion à un parti, mais par l'achat régulier d'un quotidien, la lecture suivie d'une revue ou bien encore une préférence marquée pour une écriture particulière de l'histoire. A l'instar de la politique, les cultures ont leurs propres structures, réseaux, vecteurs, acteurs. Leur univers est tissé par les liens que nouent notabilités politiques et élites des salons, noms de la presse et noms de l'édition, personnel politique, hommes de plume - romanciers, essayistes - et hommes de mémoire - historiens professionnels ou érudits. Cette sociabilité, porteuse et nourricière des cultures, fait circuler idées et doctrines entre les salons, les groupes parlementaires ou les ligues-et, plus tardivement, les partis -, les salles de rédaction, les grandes collections et les amphithéâtres de l'Université. Elles cristallisent particulièrement dans les batailles de mémoire qui tour à tour mobilisent mémorialistes, romanciers et historiens, doctrinaires et idéologues, militants - autour d'un parti et ses publications - et citoyens, enfin, au cours de rassemblements et de cérémonies commémoratives visant à inscrire symboliquement des systèmes de croyances et de valeurs dans l'espace public. L'identité des droites se nourrit de ce recoupement des différentes sphères du discours, de l'écrit et de la mémoire.
La vie de Claude Lanzmann est intimement et intensément liée au XX? siècle. Son oeuvre est de celles, rares, qui ont bouleversé notre vision du monde. Or il se trouve que Shoah, en 2015, a passé le cap de ses trente ans et son auteur celui de ses quatre-vingt-dix ans. Ce fut une occasion. Non de commémorer:il n'y a pas lieu de le faire, le travail de Claude Lanzmann ne relève pas du passé, il se poursuit au présent et au futur, de nouveaux films sont en préparation; mais bien de réfléchir sur notre dette à son égard, de dire en quoi sa démarche de cinéaste - et d'écrivain - a touché en nous quelque chose de très profond, comment il a pour nous redistribué, éthiquement, intellectuellement, artistiquement, le possible et l'impossible. S'y emploient ici en toute liberté cinéastes, écrivains, philosophes, personnalités de divers horizons, proches ou moins proches de Claude Lanzmann. C'est l'actualité vive de l'oeuvre qui s'en trouve éclairée et chacun des auteurs pourrait, sans doute, mettre en exergue de ses pages les premiers mots si surprenants de Shoah:«L'action commence de nos jours...» Avec des textes, notamment, de Shimon Peres, Arnaud Desplechin, Luc Dardenne, Philippe Sollers, Marc Lambron, Marcel Gauchet, Axel Honneth, Patrice Maniglier, Jean-Claude Milner, Boualem Sansal, Jean Hatzfeld...
Depuis 1821, l'Ecole nationale des chartes forme les cadres de la conservation du patrimoine des chercheurs et des enseignants-chercheurs dans le domaine des sciences historiques et philologiques. Ecole d'excellence, elle constitue une institution unique et originale par le rassemblement de compétences indispensables à la compréhension historique du passé de la France : paléographie, diplomatique, archivistique, sigillographie, numismatique, histoire du livre, philologie, histoire du droit, histoire de l'art, archéologie.
Au cours de ses 200 ans d'existence, l'Ecole a participé à tous les mouvements de l'histoire de France : Révolution de 1848, Affaire Dreyfus, guerres mondiales, décolonisation, mai 1968, décentralisation, révolution numérique. Au service des archives, des bibliothèques, des musées, des entreprises, de la recherche et de l'université, ses anciens élèves ont accompagné le développement d'une prise de conscience patrimoniale, en France et même hors des frontières.
Aujourd'hui elle relève les défis contemporains et poursuit sa vocation de transmission de méthodes et de savoirs au service de la conservation et de l'étude des sources de l'histoire.
Une ville, Budapest, au cours des années vingt, une revue littéraire, Nyagar («Occident»), de faible diffusion et de grande influence, un psychanalyste peu ordinaire et inspiré, Sandor Ferenczi, et, formant une manière de cercle autour de lui, six écrivains encore mal connus en France - Babits,Csath, Füst, Karinthy, Kosztolanyi, Krúdy -, voilà ce qui dessine les contours de cet ouvrage composé de nouvelles où le quotidien vire à l'étrange, de très brefs récits à la «chute» surprenante, d'histoires de cas et de chroniques, de réflexions sur le cigare de Freud et le rayonnement de Groddeck... On y rencontre l'angoisse, la folie ordinaire sous l'eau calme du lac. Mais l'humour est présent à chaque page. Rien de tel pour guérir de l'ennui! La littérature ici ne vise pas à illustrer ou à exploiter des thèmes psychanalytiques. Simplement, Freud est passé par là. Écoutons Koszlanyi - l'auteur du texte qui donne son titre à notre recueil:«La psychanalyse, j'ai appris à la connaître dans ma jeunesse. Je lui dois beaucoup. Mais la création littéraire se nourrit de couches gisant à une telle profondeur dans l'inconscient que même la psychanalyse, cette science naturelle de notre vie intérieure, est incapable de les atteindre.»