En 313, Constantin, empereur chrétien, accorde la liberté de culte à toutes les religions ; nul ne sera plus contraint de vénérer l'empereur à l'égal d'un dieu. En 391-392, Théodose, empereur très chrétien, interdit les cultes païens. Le monde a basculé. Ce qui est en cause, ce ne sont pas seulement des croyances et des cultes, mais toute une civilisation fondée sur la paideia - la culture, les moeurs et les pratiques de la Rome éternelle. C'est en ce sens que les historiens réunis dans ce volume peuvent être dits païens : nourris à l'antique paideia, ils en partagent toujours les valeurs. Ils écrivent entre 360 et 394 (avant 408 pour l'auteur des Vies et moeurs des empereurs) sous les règnes de princes chrétiens, occupent des postes importants, proches du pouvoir, et, par force, s'avancent masqués.De belles carrières restent ouvertes à ces lettrés, émules de Tite-Live, de Suétone ou de Tacite ; les empereurs chrétiens ne peuvent se passer d'eux. Les lois de 391-392 ne les réduisent pas au silence, mais ils sont assez lucides pour comprendre jusqu'où ils peuvent aller dans leur éloge du passé. La plupart évitent prudemment de parler du christianisme. L'Histoire Auguste, elle, s'autorise des moqueries, des parodies des Évangiles ou des Pères de l'Église, des allusions plus ou moins voilées. Le livre - trente vies d'empereurs, à partir d'Hadrien - est truffé d'indices révélant à des lecteurs choisis le fond de la pensée de son auteur, écrivain dissimulé, semet ridente, «souriant dans son for intérieur».Cet auteur pourrait passer pour le digne successeur du Suétone des Douze Césars. Il a du goût pour les frivolités d'alcôve, les anecdotes à portée moralisante, les prodiges et les oracles. Mais il se révèle en outre particulièrement imaginatif. L'Histoire Auguste n'est pas une oeuvre historique au sens moderne du terme : elle enrichit son récit par tous les moyens qu'offre l'écriture romanesque, jusqu'à effacer les frontières entre histoire et fiction. C'est l'occasion de savoureux morceaux de bravoure, d'autant plus soignés littérairement qu'ils sont historiquement douteux.Histoire sans autorité donc, mais pleine de vie et finalement de vérité : une oeuvre personnelle et sensible sur l'âge d'or du paganisme et sur son déclin. «Une effroyable odeur d'humanité monte de ce livre», disait Marguerite Yourcenar, qui y avait trouvé la matière des Mémoires d'Hadrien. Cette humanité en désarroi, c'est celle des païens qui assistent impuissants à la dissolution du monde auquel ils tiennent et appartiennent. À la bataille de la Rivière froide, en 394, les armées de Théodose affrontent l'usurpateur Eugène et le général Arbogast, soutenus par le parti païen. Théodose vainqueur, certains vaincus se donnent la mort. Parmi eux, Nicomaque Flavien senior, aristocrate, préfet du prétoire d'Italie, probable auteur de l'énigmatique Histoire Auguste.
Pour faire savoir à Yseut qu'il se trouve non loin d'elle, Tristan grave une inscription sur une branche de coudrier. « Ni vous sans moi, ni moi sans vous ! » Le stratagème réussit, les amants s'enlacent. Quand ils sont de nouveau séparés, Tristan compose un lai pour éterniser cet instant de bonheur. Telle est l'origine du Chèvrefeuille de Marie de France, et celle de bien des lais : ils naissent du souvenir d'une émotion.
De Marie de France on sait peu de chose. Elle vécut dans la seconde moitié du XIIe siècle, était liée à la cour d'Aliénor d'Aquitaine, et fut la première femme poète à écrire en langue vernaculaire. Son oeuvre illustre un courant littéraire alors en plein essor, le «lai narratif», qui est en fait un récit, un conte. La floraison du genre correspond à l'apogée des Plantagenêt ; le lai participe à leur rayonnement. Le déclin des lais narratifs coïncidera avec les difficultés politiques de la dynastie.
Le monde des lais est celui du merveilleux, la féerie y surgit à l'improviste. Les chevaux galopent plus vite que ne volent les oiseaux, tel homme se transforme trois jours par semaine en une bête féerique, tel autre épouse le reflet de sa bien-aimée. La fine amor, c'est-à-dire l'amour courtois, est partout présente. Revêtant des formes diverses - féeriques, didactiques, burlesques, proches des fabliaux, voire des fables -, les lais ont en commun le sens de l'image, la musique de la rime, l'art de suggérer, le don d'émouvoir.
Cette édition, où une traduction en français moderne figure en regard du texte anglo-normand, réunit tous les lais narratifs des XIIe et XIIIe siècles. Ceux dont le texte a été perdu sont représentés par la traduction de leur version norroise ou moyen-anglaise.
Un choix de poèmes depuis les origines (IIIe s . av. J. -C.) , avec les fragments de Livius Andronicus, jusqu'à Pascal Quignard, auteur en 1976 d' "Inter aerias fagos" . Textes de Plaute, Térence, Cicéron, Lucrèce, Catulle, Virgile, Horace, Tibulle, Properce, Ovide, Sénèque, Lucain, Pétrone, Martial, Stace, Juvénal, Priapées anonymes, choix d'épitaphes ; les poètes païens des IIIe et IVe siècles, dont Ausone et Claudien ; les poètes chrétiens de l'Antiquité et du Moyen Age, Lactance, Hilaire de Poitiers, Ambroise de Milan, Prudence, Sidoine Apollinaire, Boèce, Venance Fortunat, Paul Diacre, Alcuin, Raban Maur, Adalbéron de Laon, Fulbert de Chartres, Pierre le Vénérable, Geoffroy de Monmouth, Alain de Lille, Hélinand de Froidmond ou Thomas d'Aquin ; des hymnes liturgiques, dont le Salve Regina, les poèmes satiriques, moraux ou religieux des Carmina burana, la poésie érotique du Chansonnier de Ripoll ; les poètes de l'humanisme et de la Renaissance, notamment Pétrarque, Boccace, Politien, Erasme, Bembo, l'Arioste, Scaliger ou Giordano Bruno ; les Français Théodore de Bèze ou Joachim Du Bellay ; les Anglais Thomas More ou John Owen ; puis Baudelaire, Rimbaud, Giovanni Pascoli et Pascal Quignard.
Liste non exhaustive.
Anselme de Cantorbéry : «Je tendais vers Dieu et je suis tombé sur moi-même!» En propageant par l'écrit différents exercices - lecture, méditation, prière, contemplation -, des clercs ont inventé la spiritualité comme un art de l'intériorité, une manière de reconnaître la présence d'une transcendance dans l'intimité humaine. À la fin du XIe siècle, la spiritualité est à l'origine d'un genre littéraire, la «méditation». Au XIIe, siècle de l'éveil de la conscience et de l'intériorisation, elle devient une technique spirituelle. Du XIIIe au XVe, c'est une tradition proposée au plus grand nombre ; les textes spirituels atteignent des laïcs, hommes et femmes.
Inséparable de l'essor d'une civilisation du livre, le développement de la spiritualité fait du texte le moyen privilégié pour comprendre le monde extérieur et se déchiffrer soi-même. Depuis les méditations fondatrices d'Anselme (XIe s.) jusqu'à la simplicité de l'Imitation du Christ (XVe s.) en passant par l'incendie d'amour de Bonaventure (XIIIe s.), sont ici réunis les écrits les plus diffusés au Moyen Âge. Même s'ils ne relèvent pas de la mystique entendue comme une science de l'âme constituée en discours autonome (qui sera la mystique de l'âge moderne), ils peuvent être à bon droit qualifiés de mystiques.
Quant à leurs auteurs, ils ont en partage la prose d'art latine et une sensibilité littéraire. Pour eux, écrire est en soi un exercice spirituel. Aussi leur prose se lit-elle souvent comme de la poésie. Qu'en faire aujourd'hui? Entre une lecture dans la foi et celle du «développement personnel» (qui est une spiritualité sans Dieu), libre à chacun de mesurer la distance qui nous sépare de ces oeuvres, de reconnaître la proximité qu'elles entretiennent avec notre culture, et de se poser les questions qu'elles soulèvent et qui sont toujours les nôtres.
Premiers : les plus anciens de ces textes sont immédiatement postérieurs aux derniers écrits des apôtres (fin du ler siècle) ; les plus tardifs se situent à la frontière du Ile et du Ille siècle. Le corpus commence avec des hommes qui ont connu les apôtres : Clément de Rome fut proche de Pierre. Il prend fin avec les disciples de leurs disciples : Irénée de Lyon se réclame de Polycarpe de Smyrne, qui avait connu Jean. - Certains témoignages et quelques poèmes sont moins anciens.
Écrits : les auteurs, «Pères de l'Église» pour la plupart, ne cherchent pas encore à bâtir une oeuvre. Ils disent qui ils sont, comment ils vivent et meurent, ce qu'ils croient. Leurs textes adoptent les formes les plus variées : lettre, récit, traité, dialogue, discours judiciaire, poème... formes empruntées à la littérature de leur univers culturel, l'hellénisme, à moins qu'elles n'aient des parallèles dans la littérature juive, comme les actes de martyrs, dont l'Ancien Testament offre l'archétype. Pour exprimer les réalités nouvelles, les vieux mots changent de sens : baptizein, «immerger », devient «baptiser» ; ekklesia, «assemblée », signifie désormais «église».
Chrétiens : la période est celle de l'autodéfinition du christianisme. Le terme apparaît autour de 117, chez Ignace d'Antioche. C'est le temps de la séparation, plus ou moins rapide et marquée selon les ères culturelles, d'avec le judaïsme. Se constituent peu à peu des usages liturgiques, des règles communautaires, un canon des Écritures, des doctrines qui formeront le dogme de l'Église «catholique», c'est-à-dire universelle.
Naissance d'une religion, d'une Église, d'une littérature. À la fin du Ile siècle, sous l'oeil des «païens» et des juifs (dont on présente aussi, en ouverture, les témoignages), l'Église est en passe d'unifier ses usages et d'installer ses institutions. Le christianisme a trouvé sa place dans la société. Il a propagé ses idées dans le monde intellectuel. De cette aventure, car c'en est une, les Premiers écrits chrétiens retracent les divers aspects, d'une manière extraordinairement vivante.
De Plaute (IIe siècle avant J.-C.) à Apulée (IIe siècle après J.-C.), en passant par Cicéron, Virgile, Sénèque, Tacite, que de grands noms ! Tant de grandes oeuvres et de grandes pages ont pu peser sur la littérature latine. Il est vrai qu'on y voit triompher l'éloquence, et que la sagesse n'en est point absente : mais on y rencontre aussi la force, le charme et la beauté, la puissance de l'imaginaire épique, la grâce des chansons d'amour et la fantaisie des épigrammes ou du roman. Cette anthologie se veut avant tout littéraire, au vrai sens du terme : elle n'entend pas ressasser l'histoire de la littérature latine, fût-ce en l'illustrant. Elle a pour principe le plaisir du texte, et pour ambition de rendre sensible le talent particulier des plus grands écrivains de Rome. Elle s'adresse d'abord au goût du lecteur, en lui proposant des traductions originales et suggestives, aussi fidèles que possible, en vers comme en prose, à la saveur et au style des textes latins.
Les textes recueillis dans ces deux volumes sont des apocryphes, ce qui signifie qu'en dépit d'un contenu comparable à celui des Écritures ils n'appartiennent pas au canon. En effet, soit ils s'écartent de la doctrine officielle de l'Église en véhiculant des idées hétérodoxes, soit ils font trop appel au merveilleux, aspect dont l'Église s'est toujours méfiée. Mais rappelons que le canon des Écritures n'a pas été fixé tout de suite, son histoire court jusqu'à la quatrième session du Concile de Trente (1546). Ajoutons aussi qu'il y a toujours désaccord en la matière entre l'Église catholique et les Églises protestantes pour certains livres.
Les textes réunis dans le premier tome relèvent de l'Antiquité chrétienne et recoupent différents genres bibliques : évangiles (auquel il convient d'adjoindre des écrits relatant la vie et la dormition de Marie, mère de Jésus), épîtres, Actes des apôtres, apocalypses (sur les derniers temps et l'au-delà). Ces pièces sont précieuses. Elles permettent une connaissance plus approfondie des premiers temps de l'Église et la compréhension de traditions - dans le domaine de la piété, de la liturgie ou de l'art - dont nous n'avons pas trace dans les textes canoniques.
Les textes réunis dans le second tome sont, dans leur majorité, plus tardifs. Ce volume accorde, d'autre part, une place plus grande que le premier à des livres qui circulèrent dans des aires religieuses et linguistiques autres que le monde byzantin et l'Occident latin ; les traditions copte, arabe, éthiopienne, arménienne y sont bien représentées. Pour la plupart, ces écrits n'avaient encore jamais été publiés en langue française.
Les écrits chrétiens que l'on dit « apocryphes » n'ont cessé d'être diffusés, récrits, adaptés. Ils furent le terreau de l'imaginaire chrétien, et une source d'inspiration pour les sculpteurs, les peintres, les écrivains, les musiciens et les cinéastes : le Bunuel de La Voie lactée se souvient des Actes de Jean. C'est que, face au discours régnant, institutionnel, ces textes ouvrent un espace à l'imagination. Ils se développent en quelque sorte dans les interstices des livres canoniques. Ils comblent des vides, inscrivent une parole dans les silences, donnent une voix aux personnages muets, un nom et un visage à ceux qui n'étaient que des ombres. Comme toute littérature, ils rusent avec le discours clos.
Les écoles d'Ionie:Thalès, Anaximandre, Héraclite.L'Italie pythagoricienne:Pythagore, Empédocle, Philolaos, Archytas, l'école pythagoricienne.Les Éléates:Parménide, Zénon d'Élée.Les Abdéritains:Leucippe, Démocrite.L'infini à Athènes:Anaxagore.Les Sophistes:Protagoras, Gorgias, Prodicos, Hippias.
Les textes gnostiques anciens n'étaient accessibles qu'à travers les citations des Pères de l'Église acharnés à les combattre, quand, en 1945, on découvrit à Nag Hammadi (Haute-Égypte) douze livres reliés en cuir et plusieurs feuillets d'un treizième : toute une bibliothèque gnostique sur papyrus, en traduction copte, qui procurait enfin la rédaction complète de plusieurs écrits discutés par les philosophes néoplatoniciens et les hérésiologues chrétiens, comme l'Évangile de vérité, attribué à Valentin, le Livre des secrets de Jean, ou le célèbre Évangile de Thomas.
La Pléiade propose la première traduction française intégrale de cette bibliothèque, complétée par les textes, en partie parallèles, du manuscrit de Berlin. De genres très divers (apocalypses, évangiles et actes apocryphes, dialogues de révélation, homélies, rituels initiatiques, etc.), ces écrits relèvent de plusieurs courants. Polymorphe par essence, le gnosticisme n'a jamais constitué une religion institutionnelle. Qu'est-ce que la gnose dont se réclament les gnostiques ? C'est le pouvoir pour l'homme de recouvrer ce qu'il y a en lui de divin. La voie qui mène à cette connaissance passe à la fois par la tradition authentique des grands ancêtres, gratifiés de révélations secrètes, et par l'intuition spirituelle de chacun. Exploration de la conscience et quête des livres disparus sont les deux faces indissociables d'une même remontée vers l'être. Se connaître soi-même, c'est aussi bien connaître Dieu et le chemin de l'ascension, inverse de la déchéance d'ici-bas. La disparition des communautés gnostiques n'a pas entraîné celle de l'idée même de gnose : au seuil du XXIe siècle, le rêve d'une connaissance totale et rédemptrice de la destinée humaine continue de hanter nos contemporains.
Qui, de Tristan ou Lancelot, sera proclamé meilleur chevalier du monde ? Tous deux se livrent dans ce deuxième tome de Tristan à une étrange passe d'armes, qui se joue par réputation interposée.
Le long des routes périlleuses qui les conduisent à la Table Ronde, entre batailles dans les forêts profondes, titanesques tournois et joutes galantes, ils seront emportés dans le tourbillon insatiable de l'ignominie et de la grandeur, dont personne, hélas, n'est jamais exempt.
Risquer son honneur, déchoir et se relever, c'est l'essence de l'aventure. En voici l'expression première, pure comme une aube nouvelle.
À partir de la guerre d'Hannibal (218-202 av. J.C.) des écrivains ont voulu exposer l'histoire de Rome, dans des discours suivis. Or, tout discours, alors comme aujourd'hui, veut démontrer. Salluste dénonce les tares du régime républicain, expose les raisons qui ont provoqué les guerres civiles et la conjuration de Catilina ; ses Lettres (l'une au moins probablement authentique) tracent un programme de restauration. Tite-Live explique, inversement, la grandeur de Rome, le cheminement militaire, politique et moral qui en est la cause. César, lui, entend justifier sa place dans la cité par le simple exposé, apparemment objectif, de ses victoires.
Pierre Grimal.
Raconter, en prose, une histoire imaginée, en partie ou en totalité, n'apparaît en latin qu'avec Pétrone dont le Satiricon, écrit vers 60 ap. J.-C., décrit les «dessous» de la société contemporaine. Un siècle plus tard, les Métamorphoses d'Apulée présentent un tableau de la Grèce continentale avec ses croyances religieuses au temps de Marc Aurèle. Les romans grecs, longtemps considérés comme plus tardifs, remontent à ce même temps. Ils contiennent un souvenir, nostalgique, de l'âge d'or de l'hellénisme, le V? siècle av. J.-C. On y ajoutera les rêveries d'un Lucien (même époque), l'hagiographie païenne (Philostrate) et chrétienne (St Cyprien). Pierre Grimal
Pourquoi personne n'avait-il encore rassemblé les textes médiévaux en langue d'oïl les plus remarquables, dans un seul et même ouvrage ? Pourquoi nulle anthologie n'avait-elle conduit le lecteur d'aujourd'hui jusqu'à eux, par le biais d'une traduction sensible à la langue ancienne ? Est-ce parce que composés en français des XII? et XIII? siècles ils déployaient une richesse lexicale inouïe, une morphologie singulière, une complexité référentielle peu compatibles avec la compréhension restreinte du lecteur contemporain ? Nous avons pris le parti de rassembler les textes majeurs de cette littérature et de les traduire en français contemporain, pour les rendre accessibles, tout en suivant au plus près leur prosodie octosyllabique et leur lexique imagé. Cette anthologie a ainsi été conçue comme une véritable entreprise poétique moderne. Voici donc la première anthologie à ce jour de la littérature composée en langue d'oïl, dans le nord de la France (Artois et Picardie) aux XII? et XIII? siècles. Soit très précisément dans les années où s'édifia la cathédrale d'Amiens et se développa la prospérité communale et commerciale d'Arras (banques, commerce du drap, association littéraire dite Carité des Jongleurs). Les problèmes d'Arras devinrent vite ceux d'une cité moderne. La littérature apparue dans la ville à ce stade traite pour la première fois en France des questions d'argent, de liberté et de santé. Elle n'a plus rien à voir avec la poésie lyrique des petits seigneurs féodaux du sud de la France, codificateurs de l'amour courtois.
Et si le troubadour qui chante l'amour était une femme ?
Au XIIe siècle, dans les terres du midi, naît l'amour courtois chanté par les troubadours. Plus méconnues, les trobairitz, poétesses et compositrices de langue occitane, se distinguent par leur inventivité et la singularité de leur place dans la société médiévale. Cette lecture à deux voix, en occitan et en français, vous emportera au pays de la poésie de Béatrice de Die, Na Castelosa, Tibors de Sérianon, Azalaïs de Portiragnes, Clara d'Anduze, Marie de Vantadour et tant d'autres dames illustres ou anonymes du temps jadis.
Ce volume, le premier de l'« Anthologie présocratique », rassemble les citations anciennes qui ont été données des oeuvres des philosophes de l'école d'Élée : Parménide, Zénon et Mélissos (Ve siècle av. J.-C.). Ces citations, dans lesquelles on s'efforce d'identifier les « fragments » de leurs oeuvres, sont présentées dans le texte original du citateur et accompagnées d'une traduction française en regard. Elles sont précédées de la traduction de témoignages anciens et d'une introduction. Les textes ainsi rassemblés font tous l'objet d'un commentaire explicatif. Une introduction générale présente l'école philosophique de la cité phocéenne d'Élée. Cette anthologie s'attache à explorer la fécondité d'une école qui a questionné toutes les sciences de son temps, de l'astronomie à l'embryologie, et qui a renouvelé les moyens d'expression de la poésie et de la prose pour les adapter aux exigences de la philosophie - aussi bien pour dire la plénitude de l'être que pour offrir des armes redoutables à la démonstration et à la réfutation.
Guerre, chagrin, séparation, pays natal, amour : les thèmes de ces landays, distiques populaires anonymes, portent la voix des femmes afghanes, susceptibles d'être aujourd'hui réduites au silence. Brusques et dépouillés, sans ambition littéraire, ils pourraient être réactualisés comme du rap. De Facebook aux frappes de drones contre les Talibans, les landays reflètent la vie pachtoune d'aujourd'hui et l'impact de trois décennies de guerre.
Guerre, chagrin, séparation, pays natal, amour : tels sont les thèmes de ces landays, distiques populaires anonymes. D'autant plus puissants qu'ils ne cherchent pas à être littéraires, brusques et dépouillés, ils pourraient être réactualisés comme du rap. De Facebook aux frappes de drones contre les Talibans, les landays reflètent la vie pachtoune d'aujourd'hui et l'impact de trois décennies de guerre. Et ils ont été composés par les femmes dont les voix courent le plus grand risque d'être réduites au silence aujourd'hui avec le retrait des États-Unis de l'Afghanistan.
Le Mahabharata est une épopée en sanskrit composée entre les IVe siècle précédant et IVe siècle suivant la naissance du Christ. Cette édition, en plusieurs volumes, est la plus ample qui ait été donnée, à ce jour, en langue française. Le tome IV contient le livre 7 de l'épopée, livre où transparaissent surtout des combats féroces. L'épisode le plus important est la mort tragique d'Abhimanyu. Son père la vengera en décapitant Jayadratha. Les volumes V à VIII sont en préparation pour 2016 et 2017."
Version courte : Une petite anthologie de poèmes en langue tamoule. Cette poésie peu connue est de première importance, tant par la beauté de ses images poétiques que par l'universalité de l'émotion qu'elle suscite.
Version longue : La poésie Sangam est peu connue du public français. Pourtant, elle témoigne d'une volonté de rassemblement, de sélection, de conservation et de diffusion de la littérature d'Inde du Sud comparable à celle du Japon qui, quelques siècles plus tard, a permis de transmettre le richissime corpus poétique des haïkus, mondialement diffusés et pratiqués.
Le Mahâbhârata est une épopée en sanskrit composée entre les IVe siècle précédant et IVe siècle suivant la naissance du Christ.
Elle comporte environ 200 000 vers. Son influence a été consid&rable et sa diffusion a été prépondérante dans tout le sud-est asiatique. Elle demeure le texte fondateur de la culture indienne. Elle narre un conflit entre deux branches d'une même famille : celui-ci touche les royaumes avoisinants au moment où la culture et l'histoire marquent la fin d'une Ere. Une multitude de récits l'enrichit : ces derniers composent un ensemble vaste et nuancé du genre humain, au carrefour du généalogique, du mythique, du fabuleux, du spiential, du spéculatif ; on y voit donc poindre et s'élargir un immense fleuve, comme un Gange dont les méandres draineraient des concepts subtils et des images somptueuses, parmi les plus belles de la littérature universelle.
Cette édition, en plusieurs volumes, est la plus ample qui ait été donnée, à ce jour, en langue française.
Le tome V comporte les livres suivants ; "La Livre de Karna, (VIII), Le Livre de Salya (IX), Le Livre de l'Attaque Nocturne (X), Le Livre des Femmes (XI).
Le Mahâbhârata est une épopée en sanskrit composée entre les IVe siècle précédant et IVe siècle suivant la naissance du Christ.
Elle comporte environ 200 000 vers. Son influence a été consid&rable et sa diffusion a été prépondérante dans tout le sud-est asiatique. Elle demeure le texte fondateur de la culture indienne. Elle narre un conflit entre deux branches d'une même famille : celui-ci touche les royaumes avoisinants au moment où la culture et l'histoire marquent la fin d'une Ere. Une multitude de récits l'enrichit : ces derniers composent un ensemble vaste et nuancé du genre humain, au carrefour du généalogique, du mythique, du fabuleux, du spiential, du spéculatif ; on y voit donc poindre et s'élargir un immense fleuve, comme un Gange dont les méandres draineraient des concepts subtils et des images somptueuses, parmi les plus belles de la littérature universelle.
Cette édition, en plusieurs volumes, est la plus ample qui ait été donnée, à ce jour, en langue française.
Le tome VI comporte les livres suivants ; "La Livre l'Apaisement, (XII), Le Livre de l'Enseignement (XIII). D'autres volumes sont en préparation.
L'unité de l'empire de Charlemagne n'aura été qu'un moment dans l'Histoire. Au cours des décennies suivantes, dans un contexte où les querelles intestines se multiplient, où la France subit les invasions normandes, où les territoires sont partagés entre les descendants de Louis le Pieux (fils de Charlemagne), de puissantes aristocraties régionales vont s'affirmer. Fortes de leurs réseaux de parents, d'amis et de dépendants armés, elles monnayent leur fidélité au plus offrant, accumulant au passage d'immenses richesses foncières et finissent par s'affranchir peu à peu de l'autorité royale. À la fin du IXème siècle se constituent les premières principautés. Ces événements sont présentés ici à travers les textes issus des sources latines du IXème siècle, dont certains sont pour la première fois traduits en français. Ils constituent le récit original d'une époque méconnue et souvent ignorée par nos manuels d'histoire. Annotés de façon critique et détaillée, ces textes permettront au profane de découvrir une période de l'Histoire riche et surprenante de cette partie occidentale du royaume des Francs qu'on appellera bientôt la France. Ils constitueront également une source essentielle pour les spécialistes, de par la diversité des documents et la mention de sources secondaires (diplomatique, capitulaire, hagiographie,...), non seulement dans le domaine de l'étude des Francs occidentaux, mais aussi dans celle de l'histoire des régions de l'Ouest de la France, auxquelles une attention particulière a été portée.
Les Déplacés est une série de témoignages d'écrivains qui ont été, à un moment de leur vie, des réfugiés.
Vietnamien, Afghan, Chilien, Iranien, Ukrainien ou Éthiopien d'origine, tous relatent le traumatisme de l'exil, l'inévitable fracture familiale, l'improbable voyage vers l'inconnu, pour fuir la guerre, la persécution, la misère, mais aussi les travaux forcés, l'embrigadement des enfants soldats, l'épuration ethnique.
Être déplacé, c'est faire l'expérience douloureuse de l'altérité, du rejet, de la perte d'identité. C'est aussi se confronter à la difficulté d'être invisible - ou trop visible - dans un pays qui ne veut pas de vous.
Ces écrivains socialement intégrés et professionnellement reconnus s'interrogent aujourd'hui : comment leurs parents ont-ils survécu et qu'auraient ils fait à leur place ? N'ont ils pas un devoir de mémoire ? Comment décrire l'indicible ? Des récits poignants de plumes du monde entier, qui ont accepté de revivre une partie de leur histoire personnelle pour faire entendre la parole de ceux qui ne l'ont pas.
Cet ouvrage est préfacé et édité par le prix Pulitzer Viet Thanh Nguyen, auteur du roman Le Sympathisant, Prix Pulitzer 2016, Prix du meilleur livre étranger 2017. Viet Thanh Nguyen est né au Vietnam en 1971. Après la chute de Saigon en 1975, il fuit aux États-Unis avec sa famille. Il est l'auteur de trois livres.
Il rassemble ici 19 figures remarquables de la scène littéraire actuelle : Kim Thùy, Joseph Azam, David Bezmozgis, Fatima Bhutto, Thi Bui, Ariel Dorfman, Lev Golinkin, Reyna Grande, Meron Hadero, Aleksandar Hemon, Joseph Kertes, Porochista, Khakpour, Marina Lewycka, Maaza Mengiste, Dina Nayeri, Vu Tran, Novuyo Rosa Tshuma, Kao Kalia Yang, Chris Abani.
L'ethnographe et écrivain ruthène Mychajlo Chmajda (1920-2017) a réuni dans un important ouvrage - Ballades - nombre de ces chants-poèmes qui selon lui «forment un genre propice à la transmission concise des événements qui constituent la tragédie humaine d'une, de deux, ou parfois plusieurs personnes.» S'y expriment en toute simplicité, parfois brutalement, et dans une symbolique aux codes bien arrêtés, les craintes, les angoisses et les espoirs, la difficulté de vivre de tout un monde rural.
La traduction de certaines de ces ballades par Guy Imart en souligne l'extraordinaire poéticité tout autant qu'elle invite à la découverte d'une tradition culturelle inconnue de la plupart d'entre nous.
Le pays ruthène, patrie des Rusyny, constitue une zone ethno-linguistique répartie entre Pologne, Slovaquie et Ukraine. Cette région fut, au même titre que la diaspora et jusqu'à une date récente, une zone refuge pour l'intelligentsia ukraïnophile qui refusait la politique de russification/assimilation (ethnique, linguistique, religieuse, idéologique) imposée par la Russie puis l'URSS. Elle participa ainsi, à partir du XIXe siècle au vaste mouvement pan-ukrainien d'affirmation d'une identité ethnique, linguistique et culturelle propre, nettement orientée vers l'Occident.