A travers cette nouvelle traduction, Malek Chebel a cherché à rendre le contenu du Coran plus accessible, tout en respectant son contenu, ses nuances et les valeurs qui y sont prodiguées. "J'ai réalisé une traduction scrupuleuse avec le souci de la clarté, pour permettre à chacun d'accéder au contenu sémantique, à l'épaisseur, à la beauté du texte". Spécialiste de l'islam, connu notamment pour s'être opposé aux partisans du port du voile, Malek Chebel a travaillé dix ans sur le texte arabe officiel.
« J'ai tenté de regarder la poésie arabe sous un angle strictement esthétique qui dépasse les points de vue historique et sociologique sans toutefois nier leur importance ou leur rôle. La poésie puise sa propre valeur de l'intérieur : de la puissance, la richesse aussi bien de l'expression que de l'expérience. Ainsi, l'on ne peut considérer la poésie comme une attestation historique ou sociologique. C'est une voix qui se suffit à elle-même.
Qu'Imru'u al-Qays et bien d'autres aient chanté la nuit du désert ou tel ou tel autre thème n'est pas important en soi. L'important est la façon dont ils l'ont chanté. Comment avec un événement ponctuel ont-ils pu atteindre l'universel ? Son expression conserve-t-elle encore la chaleur, la profondeur et la sensibilité de la création ou l'environnement actuel, historique et sociologique, a-t-il terni cette voix ? Aussi ai-je opté pour le fil qui va d'un poète à l'autre, celui qui nous conduit vers l'individu avant la société, la création avant l'histoire, la poésie avant le thème poétique. J'ai également privilégié le poète qui se caractérise par une voix singulière, la sienne. En particulier, si cette voix est justement celle d'une langue riche, poétique et qui n'obéit qu'à sa propre nécessité interne, loin de toute imitation, toute répétition ou appartenance à l'expression commune. » Adonis.
«Corps, demeures, villes, pays..., l'homme n'habite le monde des choses qu'en passant, le court espace d'une vie. Aussi, avant que d'être itinéraire, le voyage est utopie, qui retarde l'échéance de l'horizon. Parce que, de tout jardin, le destin l'en chassa, du plus clos l'homme découvre la porte, substituant à la quiétude immobile l'inquiétante étrangeté du partir. Cette nostalgie de l'ailleurs, nul peuple ne la cultivera davantage que le peuple arabe. Pour avoir vu s'évanouir au lointain du désert d'inconsistantes villes, des hommes sillonneront les routes caravanières, reconnaîtront la muraille de Gog et Magog, interrogeront marchands et marins, séjourneront auprès des princes, quêteront auprès des ascètes et des ermites le modèle d'une société idéale, et donc questionneront l'équivoque de l'apparence. De retour en eux-mêmes, ces voyageurs déploieront les routes comme une mémoire, mesurant à sa juste mesure la parole de Muhammad Iqbal : "La réalité est essentiellement esprit." Mais à vouloir anatomiser la terre, ils ne se résigneront pas toujours à la désenchanter ; à une figuration de justesse, ils préféreront parfois dire ce qu'ils ont cru voir. C'est pourquoi la géographie redevable de l'adab cède à la tentation de la merveille et tresse réalité et mémorable. Comme s'ils avaient eu l'intuition que toute image est imaginée, Ibn Fadlân, Ibn Jubayr, Ibn Battûta - et cet autre sans autre identité que ses mots - livrent de l'Orient la première scénographie "orientaliste"».
E. Albarranc.
A-t-on vraiment lu sindbad le marin ? si pour des millions de lecteurs le nom magique de sindbad est inséparable de celui de schéhérazade, c'est grâce à un subterfuge d'antoine galland, premier traducteur des mille et une nuits au xviiie siècle.
Car les aventures de l'intrépide marin, rené r. khawam nous le prouve, n'ont jamais fait partie des nuits. mieux, le texte qu'en donna galland, et que tous les éditeurs ont repris après lui, n'est que l'" adaptation ", fort édulcorée, d'un roman composé à baghdâd dès le ixe siècle. ce roman, rené r. khawam en donne ici la première traduction intégrale, établie à partir des manuscrits anciens.
Un khalife et un marchand échangent leurs rôles à la faveur des songes de la nuit...
La magie tisse entre des destinées que tout devrait séparer un réseau parfaitement inattendu... des jeunes filles livrent à mille persécutions (et, s'il le faut, à la bastonnade) leurs soupirants éperdus... l'amour ne triomphe plus que grâce à d'infinis stratagèmes... autrement dit : gare à celui qui se risque dans l'aventure sans avoir fait bonne provision de patience et d'astuce.
Puisque le monde apparaît bel et bien voué à tous les renversements possibles et imaginables, puisque la fortune joue mieux que jamais les capricieuses, voire les aveugles (mais allah n'a pas besoin d'yeux pour y voir clair - qu'il soit exalté et glorifié !), puisque enfin nul n'est à l'abri des coups du sort...
Le sage est invité à ne pas s'opposer aux décrets du ciel (ou à ceux du prince) et à goûter s'il se peut, au jour le jour, la saveur douce-amère des plaisirs d'ici-bas.
" il aura fallu attendre trois cents ans et l'effort passionné de rené r. khawam pour qu'une édition des nuits allie enfin la verve et la rigueur, l'outrage et l'exactitude, la volupté et l'érudition. " andre velter / le monde
Les esclaves allèrent balayer le sol devant la porte du palais et l'asperger d'eau, puis ils sortirent un fauteuil à la mode franque.
Baïbars, accompagné d'Ahmad Agha et de tous les autres, alla s'asseoir. Ils étaient en train de converser entre eux quand soudain déboucha de la ruelle... un éléphant ? un djinn ? un démon ? Baïbars, le regardant, n'en crut pas ses yeux : c'était long comme un bambou, large comme une porte cochère ; cela avait un torse et des épaules énormes, deux jambes solides et nerveuses, une tête aussi grosse que deux têtes d'homme ordinaire, et une poitrine si large qu'entre un téton et l'autre on aurait pu s'asseoir à l'aise.
La tête était coiffée d'un turban cramoisi à calotte écarlate, le corps couvert d'un cache-poussière à boutons d'or gros comme des noisettes, le visage orné de moustaches noires pareilles aux ailes d'un aigle. Une armure de trente-six pièces toute en acier bleui le couvrait de pied en cap : casque, hausse-col, double pourpoint rembourré, jambières. Il marchait en faisant résonner le sol sous ses pas, comme un chameau en rut, et sa châkriyyeh, large comme le vantail d'une porte de boutique, battait ses jambières d'acier en faisant un tintamarre terrible.
Dans l'imaginaire arabe, l'Égypte est le pays des écrivains par excellence. Un proverbe, répandu en Orient, précise :
« Le Caire écrit, Beyrouth imprime et Bagdad lit. » C'est en Égypte que la littérature arabe contemporaine est née et s'est développée, dès la fin du xixe siècle ; c'est aussi la patrie de Naguib Mahfouz, écrivain célèbre dans le monde entier, le seul Arabe ayant obtenu le prix Nobel de littérature, en 1988. En outre, la nouvelle étant un genre très prisé dans le monde arabe, et en Égypte en particulier - la plupart des romanciers s'y sont essayés, et certains auteurs s'y sont consacrés de manière quasi exclusive. Ce recueil n'a pas la prétention d'offrir un panorama exhaustif de la nouvelle égyptienne, mais plutôt de l'aborder par petites touches, à travers la plume de six écrivains, peu connus du public francophone, à l'exception de deux d'entre eux. Ces hommes et ces femmes, issus de générations différentes, de régions et de milieux distincts, constituent autant de facettes de la société égyptienne. Ils représentent aussi des instantanés du pays à diverses périodes de son histoire, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'au « printemps arabe ».
Avec les textes Ahmed Abokhnegar (Une question d'honneur) ; Yahya Moukhtar (Le colis) ; Miral al-Tahawy, (L'oiseau) ; Mansoura Ezzeddine (Sombre printemps) ; Raouf Moussad-Basta (La peur du noir) et Eman Mohamed Abd El Rahim (Ris, ris à la face du monde).
Quatre contes inédits en français datant du XIVe siècle et provenant sans doute du même "atelier de fabrication" que Les Mille et Une Nuits, dans lesquels les femmes jouent un rôle essentiel : Histoire des quarante jeunes filles et ce qu'il advint d'elles avec le roi / Histoire de Abû Dîsa surnommé Usfûr et ce qui lui arriva de merveilleux / Histoire de Sahr, Khansa, Miqdam et Hayfa, et ce qu'il advint d'eux / Histoire de la montagne enchantée et des merveilles qui s'y sont déroulées.
Nous proposons ici, après Histoire de 'Arûs, la Belle des Belles, des ruses qu'elle ourdit et des merveilles des mers et des îles (Babel n° 1078), une traduction de quatre autres contes tirés du même Livre des histoires étonnantes et des anecdotes surprenantes, recueil anonyme de dix-huit contes arabes dont le texte a été établi par Hans Wehr à partir du manuscrit d'Istanbul Aya-Sofya n°3397 datant probablement du XIVe siècle, et publié à Damas en 1956.
Nous avons choisi ici de traduire un conte de chaque catégorie établie par le rédacteur du recueil : en effet, chaque titre est classé selon une nomenclature savante, celle-là même qui sera utilisée pour Les Mille et Une Nuits. Le genre "délivrance après l'angoisse" a été attribué aux récits dont le dénouement heureux ponctue une intrigue au départ mal engagée, comme dans l'Histoire des quarante jeunes filles et ce qu'il advint d'elles avec le roi. Pour illustrer le genre des "récits facétieux" nous avons choisi l'Histoire de Abû Dîsa surnommé Usfûr et ce qui lui arriva de merveilleux. C'est dans le genre des "histoires véridiques" que se range l'Histoire de Sahr, Khansa, Miqdam et Hayfa, et ce qu'il advint d'eux, qui mélange la saveur de la fiction à la réalité historique d'une poétesse bédouine préislamique. Enfin, la catégorie "merveilles" renvoie aux récits de voyageurs décrivant les curiosités inédites rencontrées dans un ailleurs lointain, qu'il soit réel ou fantasmé - ici l'Histoire de la montagne enchantée et des merveilles qui s'y sont déroulées.
Voici pour la première fois aladin débarrassé de son habit d'emprunt et revêtu de ses atours d'origine.
Et c'est un autre héros - et une autre oeuvre - qui nous sont soudain offerts. rené khawam, traducteur et présentateur de cette édition, y insiste : le récit en question n'a jamais appartenu aux mille et lune nuits mais a dû être composé deux bons siècles plus tôt. " roman " fondateur de la fiction aventureuse selon l'imaginaire arabe, plein de tribulations haletantes et de magie, il offre à la lecture une saveur d'une franchise qui en surprendra plus d'un.
Le romanesque oriental, qui naît ici sous nos yeux, nous convie d'emblée à son plus fastueux banquet.
Car telle était la coutume des fidaouis : lorsqu'ils allumaient leurs feux de guerre, toute la syrie et la côte étaient en alerte.
Tous ceux qui apercevaient la flamme, qu'ils fussent ou non fidaouis, allumaient du feu à leur tour au sommet de la plus proche montagne, puis rassemblaient leurs troupes, se mettaient en selle et se dirigeaient vers sahiyoun.
Dès qu'on aperçut les feux de guerre à alep, hasan el-qassâr se mit en route avec ses hommes et se rendit à maarat el-no'mân, oú on lui apprit le trépas du capitaine jamr, à yânisa.
Le coeur plein de chagrin et de colère, il se dirigea vers sahyoun.
Des pentes du horân aux nids d'aigles de madraj et de sîs, les fidaouis descendaient de leurs montagnes ; de sbaybeh et de qadmous s'avançaient les adraïtes, pendant que les awâmir sortaient de leurs châteaux. vêtus de noir, en signe de deuil pour leur chef jamr, ils arrivaient de partout sur sahymoun, remplissant les monts et les vallées.
L'édition intégrale des Mille et Une Nuits pour la première fois en livre audio !
Rusant pour échapper à son exécution, la belle Chahrazade entame un récit qui durera mille et une nuits : aventure, humour, poésie, cruauté et sagesse composent ces histoires empruntes d'une fascinante atmosphère propres aux contes orientaux, qui ont marqué l'imaginaire collectif depuis des siècles. Un vrai voyage littéraire à la rencontre du monde arabe du XIIIe siècle, un monde où les princesses et les khalifes côtoient les djinns et les voleurs, où la passion parle haut et où la magie fait corps avec le quotidien.
Cette traduction de René R. Khawam, établie à partir des manuscrits originaux des XIIIe et XIVe siècles qu'il a étudiés pendant près de 40 ans, est une des seules au monde à être rigoureusement fidèle au texte arabe et à en restituer pleinement les vertus natives : impertinence, âpreté visionnaire, voluptueuse crudité.
(Le transmetteur a dit : ) Sachez, nobles seigneurs, que Baïbars voulait surtout faire peur à Otmân et l'intimider ; c'est pourquoi il retenait ses coups et ne lui faisait pas si mal que cela.
Mais alors, il se saisit de son lett de Damas et poussa un grand cri, prenant un visage terrible et faisant mine de frapper. " Pitié, soldat, s'écria Otmân. Fais-moi grâce, j'irai avec toi, mais ne me frappe pas avec cette boulette, que Dieu maudisse celui qui l'a boulettée. Par le Secret de la Dame, si tu ne l'avais pas avec toi, je ne te suivrais pas, même si tu me crevais un oeil. Que Dieu maudisse ton pays !
- Allez, marche et ne parle pas tant ", fit Baïbars.
Otmân se leva et se mit en route en traînant les pieds.
Au bout de quelques pas, il s'arrêta net.
- Et bien, qu'est-ce que tu as à t'arrêter, osta Otmân ?
- Ben, soldat, tu veux vraiment me faire entrer au Caire ligoté comme un poulet ? Est-ce que le Bon Dieu permet ça ? Tel que tu me vois, les gens du Caire me connaissent, ils savent que je suis le chef de tous les truands. Si tu étais juste, tu me délivrerais et j'irais avec toi.
(Le transmetteur a dit : ) Ce soir-là, Baïbars, après avoir dîné et fait la prière du soir et celle de la nuit tombée, appela Otmân.
- Me v'là, me v'là soldat, soldat ! fit ce dernier.
- Va dire aux porte-flambeaux d'allumer leurs torches : je vais faire une tournée d'inspection, cette nuit !
- Ah ben brave ! ricana Otmân.
Et bonjour les loupiotes ! Non mais t'est vraiment un bleu, parla vie du Prophète ! Bon, j'vais t'apprendre un truc, mon frélot : si tu t'balades la nuit avec une loupiote devant toi, t'es sûr qu'les rôdeurs et les bandits y t'verront et qu'toi tu les verras pas. Résultat y s'barreront tous et la tournée elle aura servi à rien !
- Et comment on fait, alors ? demanda Baïbars incrédule. Tu veux qu'on aille dans le noir ?
- Ben un peu, ouais ! Et pis, tu mettras des patins en feutre sous les sabots d'ton gaille, comme ça personne nous entendra.
Et, en plus, on sera tous habillés en noir. Moi, j'prendrai une lanterne source et j'marcherai devant. Quand j'verrai quèque chose, j'enverrai la lumière juste là où y faut, et j'saurai du premier coup d'oeil à qui j'ai affaire. Ca t'va-t-y comme ça ?
- D'accord, Otmân, par la vie du Prophète, tu as raison. Fais comme tu l'entends, je te donne carte blanche.
De la fin du VIIIe siècle à la moitié du Xe siècle, Bagdad concentre les forces littéraires arabes et les porte à maturité. Une longue tradition poétique s'y recueille, y trouve sa formulation théorique et son illustration, cependant que des tendances plus modernistes travaillent le modèle classique. S'il est un Siècle d'or des lettres arabes, c'est en ce lieu et en ce temps qu'il s'épanouit. Pour donner un aperçu significatif de ce corpus foisonnant, les auteurs ont puisé largement dans l'oeuvre d' Abû Nuwâs, Abû Tammâm , Ibn ar-Rûmî et Ibn al Mu`tazz, quatre voix immédiatement reconnaissables par une liberté de ton et une maîtrise de haute volée. D'autres poètes d'importance (Bashshâr, Muslim, Al-Buhturî, Al-`Abbâs ibn al Ahnaf) fournissent un intéressant contrepoint aux genres amoureux, bachique, descriptif ou laudatif, lorsqu'ils n'illustrent pas avec vigueur le genre sapiential (Abû l-`Atâhiya). Si ces poètes sont peu connus en France car peu traduits, que dire d'autres figures de moindre envergure, situées en marge de l'histoire littéraire officielle ? Certains d'entre eux sont méconnus du public arabe lui-même, et pourtant, leurs accents satiriques, leurs vers pleins de dérision et de violence tranchent sur la poésie reconnue. Ces pièces populaires, taillées pour l'amusement et la délectation d'un large public, étonnent au milieu des draperies du grand style ; elles ne sont pas les moins proches de nous.
La collection « Asphalte Noir » fait sa première incursion au Proche-Orient avec sa nouvelle destination : Beyrouth Noir. Imane Humaydane a rassemblé autour d'elle quinze écrivains pour mettre en scène la capitale libanaise, avec la guerre civile (1974-1990) pour toile de fond. « Cette anthologie prend part à un mouvement général, vibrant et vivant, de reconquête : elle se réapproprie la ville grâce à l'écriture. » Le genre noir est ici compris au sens le plus large du terme. Les regards portés sur la ville par les quinze auteurs du recueil sont désabusés, pleins d'amour et de rejet, de frustration et de fascination, mais tous battent en brèche les clichés sur cette ville souvent résumée à sa somme de contradictions.
Avec des textes de : Muhammad Abi Samra, Tarek Abi Samra, Najwa Barakat, Abbas Beydoun, Bana Beydoun, Leila Eid, Rawi Hage, Hyam Hared, Bachir Hilal, Hala Kawtharani, Zena El Khalil, Mazen Maarouf, Alawiya Sobh, Marie Tawk, The Amazin' Sardine.
Aujourd'hui comme hier, traduire les 114 sourates du Coran, " parole incréée d'Allah, révélée à son prophète Muhammad " est un défi.
Le message souvent symbolique de ce texte immuable, chef-d'oeuvre poétique, nécessite une interprétation inspirée car toute traduction reflète les soucis de son époque.
Celle de Lachemi Abdelfatah Hafiane, venant après les travaux de Régis Blachère, Jacques Berque ou Muhammad Hamidullah, s'attache à restituer le message divin " dans une langue française correcte, simple et claire ", accessible à tous.
Des récits contemporains qui relatent la vie sous le ciel bas de la Belgique.
Un ouvrage collectif à propos d'une Belgique multiple racontée en arabe par des écrivains venus du Maroc, d'Irak, de Syrie, de Palestine, d'Egypte et du Soudan.
Malgré les années passées dans ce pays où ils ont choisi de vivre, ils n'ont pas quitté pour autant la patrie de la langue arabe. Peut-être pour contrarier les frontières linguistiques qui sévissent ici sans nul besoin de douane. Ce sont des textes qui racontent les représentations de la migration dans la conscience créative arabe. Des récits arabes à propos de lieux belges, constituant d'une part un élément essentiel de la narration, d'autre part un simple prétexte pour des histoires purement orientales. Mais l'important est qu'ils éclairent l'expérience du créateur et les contours du lieu en même temps.
Que le lieu soit un refuge ou une terre d'exil, un lieu de résidence ou une patrie, le rapport avec lui est délimité par des événements grâce auxquels se diversifient les parcours et se différencient les destins. Destins de divers personnages, le migrant, le réfugié, l'ouvrier, le chômeur, l'étudiant, l'artiste, l'intellectuel... ou encore de simples gens à la recherche d'une vie meilleure ou d'une mort clémente.
Des histoires agrémentées de photographies dialoguant avec les villes et se brouillant avec elles avec une liberté artistique et esthétique, avec une touche humaine pleine de tendresse et un sens aigu du lieu.
Le Livre sacré des musulmans est réputé difficile à lire pour un Occidental. Il est vrai que son style prophétique et incantatoire, l'ordonnancement de ses 114 sourates qui ne suit aucune logique thématique ou narrative (elles sont simplement classées de la plus longue à la plus courte), ses multiples allusions à un contexte historique qui nous est mal connu, rendent sa lecture impossible au profane sans une représentation et un appareil critique fouillé.
C'est précisément ce travail - monumental - qu'a réalisé en plus de quinze ans le professeur Jacques Berque, s'appuyant sur une pénétration de l'Islam « de l'intérieur », et une érudition sans pareille. Son premier « essai de traduction » (expression significative de l'humilité du traducteur par rapport à la Parole de Dieu), paru aux éditions Sindbad en 1990, avait déjà reçu les éloges des spécialistes et des docteurs musulmans du monde entier. Rédigé délibérément dans un langage simple, il se veut très proche du texte arabe qu'il restitue dans son contexte, et est suivi d'un essai explicatif de cent pages, d'un index détaillé et d'annexes.
Cependant, le courrier abondant reçu par le professeur Berque après cette publication l'amena à réviser certains de ses choix de traducteur, à ajouter des notes et des variantes, à confronter ses points de vue avec ceux des docteurs de l'Islam. D'où cette nouvelle traduction entièrement revue et corrigée, qui est en soi un événement, puisqu'elle fait la synthèse des différentes traditions érudites du monde musulman.
Ces cinq poémes préislamiques constituent une suite aux sept poèmes, plus connus sous le surnom de mu'allaqât, la plus célèbre anthologie de la poésie arabe archaïque.
Amours, chevauchée, chasse, ripaille, beuverie, mais aussi guerre et razzia, désert de feu et crue dévastatrice, éloge du prince, satire d'un chef ; gloire du poète lui-même : tels sont les thèmes ordinaires de cette poésie, d'origine nomade et de tradition orale sans doute, mais liée aussi aux cours princières de l'arabie d'avant l'islam, notamment celle de hîra, près de l'euphrate en mésopotamie, et, de ce fait, nullement coupée du monde extérieur.
Contrairement à ce que l'on a parfois dit, ces thèmes ne sont pas plus assemblés de manière anarchique qu'ils ne constituent une série de tableaux statiques dans une galerie obligée. tous, au contraire, s'inscrivent dans la marche générale du poème, qui a ses règles, mais aussi ses libertés, comme l'attestent ici le ton libertin d'al-a'shâ maymûn, celui, sentencieux, de `abîd b. al abras ou le puissant symbolisme d'al-nâbigha.
Pour illustrer si justement et " cruellement " le thème de ce sixième numéro d'Etoiles d'Encre " En-corps prisonnières ? " Cécile Oumhani nous propose "La Tente" de Miral Tahawy. Son entretien avec l'auteure permet d'entrer encore plus intimement dans ce que peut être la souffrance du corps prisonnier des femmes d'Afrique et du Sud en général. Femmes du dedans qui interroge le dehors comme sur la photo de couverture prise par Marie-Françoise Hua.
Cette anthologie bilingue est un panorama des divers courants qui ont agité le mouvement moderniste, non seulement de la poésie syrienne, mais de la poésie arabe dans son ensemble, du début du XXe siècle à nos jours. La Syrie, en tant que pays, est en train de disparaître. Mais la poésie n'est pas inscrite dans un temps ou un lieu. Elle n'est pas de circonstance. N'est-ce pas dans les oeuvres des poètes syriens, qui ont pris la poésie comme un dialogue incessant entre soi et le monde, que se dessine le visage de la Syrie ?
"Ce recueil de nouvelles permettra la découverte des différentes facettes de la littérature moderne saoudienne. Ces nouvelles d Arabie marquent l interdépendance entre les hommes, les sociétés, les lieux, dans le monde moderne, qui fait que les textes littéraires sont à la base du dialogue des cultures, fondé sur un esprit d ouverture, et fait de la littérature une porte d entrée vers la culture de l autre, son imaginaire, ses désirs, ses craintes, ses peurs et ses joies."
Coran avec règles de tajweed.
La littérature saoudienne jouit aujourd'hui d'un grand prestige.
Ce recueil propose une sélection de douze auteurs saoudiens afin de mieux faire connaître cette richesse que recèle le patrimoine littéraire d'Arabie. Une poétique narrative qui suggère la splendeur, qui écrit et décrit l'expérience esthétique de l'Arabie saoudite des temps modernes. Ces nouvelles d'Arabie marquent l'interdépendance entre les hommes, les sociétés, les lieux, dans le monde d'aujourd'hui, qui fait que les textes littéraires sont à la base du dialogue des cultures, fondé sur un esprit de solidarité et de coopération dans le respect des identités des uns et des autres.
Cette approche du dialogue interculturel fait de la littérature une porte d'entrée vers la culture de l'autre, son imaginaire, ses désirs, ses craintes, ses peurs et ses joies, bref sa vie et sa vision du monde, loin des clichés et des sentiers battus. Le ministère de l'Enseignement supérieur saoudien, représenté par le bureau culturel saoudien à Paris, déploie tous ses efforts pour faire connaître les chefs-d'oeuvre saoudiens en France.
Ce recueil dresse un panorama des différents courants littéraires saoudiens utilisant des modes d'expression très divers et marquant l'essentiel de la création littéraire en Arabie saoudite, berceau de la culture arabe et islamique. Il permet de prendre la vraie mesure de cette richesse qui mériterait d'être mieux connue en France.