Anthologie de textes philosophiques sur le mal.
Quel est le ressenti des médecins à l'égard des patients, souvent de plus en plus informés et exigents quant à leur traitement ? Comment expliquer qu'un patient souhaite consulter tel médecin et pas un autre ? Ces interrogations se posent dans le for intime de chacun, la nature de la relation entre le médecin et le patient suscitant affects, jugements et examen critique de part et d'autre. Mais ce que l'on exige de chacun d'eux est également une question centrale pour la société, qui se définit notamment par la manière dont elle conçoit la relation de soin, éthiquement, politiquement, juridiquement et économiquement. Cet ouvrage entend contribuer à éclairer ce questionnement en proposant, à travers une série de contributions issues d'un dialogue entre médecins et spécialistes en sciences humaines et sociales, une analyse éthique des attentes normatives énoncées à l'égard du patient et du médecin. Il s'agit aussi de livrer une mise en perspective historique de ces attentes, un examen des contextes singuliers et concrets dans lesquels elles s'expriment et, finalement, des propositions théoriques pour les qualifier et les évaluer.
Traduction et édition critique des manuscrits médicaux (1666-1670) sur la respiration, les maladies, l'anatomie, l'art médical, son progrès et ses méthodes, l'ouvrage interroge l'identité de Locke philosophe à partir de ses années de formation à la médecine et à la chimie à Oxford.
Créé en 1835, le musée Dupuytren a fermé ses portes en 2016, et ses collections ont été transférées sur le site de la faculté des sciences de Sorbonne Université. Ce musée d'anatomie pathologique a très vite acquis une grande célébrité, excédant sa destination première d'établissement et de diffusion des connaissances médicales. Au XXe siècle, sa valeur scientifique décline, et comme pour la plupart des musées d'anatomie, la majorité de ses visiteurs est constituée de curieux, d'artistes, et de quelques chercheurs en histoire des sciences. La collection conserve pourtant un intérêt remarquable, et ce de multiples points de vue, à commencer par sa dimension patrimoniale et l'imaginaire qui s'y est attaché.
Cet ouvrage propose ainsi un regard pluridisciplinaire sur le musée Dupuytren, croisant une approche historique, épistémologique, philosophique et esthétique. Comment une telle collection, qui rassemble des spécimens anatomiques (restes humains et moulages), des instruments scientifiques, des oeuvres d'art (peintures, gravures, photographies), mais aussi une bibliothèque, constitue-t-elle un matériau de choix pour étudier la manière dont médecins, artistes, philosophes, mais encore chirurgiens, médecins militaires, sages-femmes, écrivains, et plus généralement amateurs d'art ou de science dialoguent et s'affrontent depuis le XIXe siècle autour des collections anatomiques et de l'étude des maladies ? L'ouvrage interroge aussi le rôle que peut jouer un musée des maladies ainsi que la conservation des pathologies du passé dans la prévention et l'anticipation des maladies à venir.
Depuis la séparation entre médecine et philosophie traditionnellement attribuée à Hippocrate, les relations entre ces disciplines ont toujours été intenses et parfois conflictuelles. C'est une histoire de ces rapports que proposent les quinze études réunies dans cet ouvrage, en se centrant sur quelques figures ou moments déterminants : Platon, Aristote, Galien, les écoles empirique et méthodiste, al-Razi, Averroès, le XVIe siècle italien, Locke, Kant, Cabanis, les philosophes-médecins de la IIIe République, Canguilhem ou encore Jaspers.
Si aujourd'hui la demande adressée à la philosophie par les médecins concerne principalement l'éthique, le dialogue entre les deux disciplines a porté historiquement d'abord sur le statut épistémologique de la médecine : le meilleur médecin est-il nécessairement philosophe ? Que peut apprendre la philosophie de la méthode du médecin ? La médecine est-elle un art du cas singulier, une science ou les deux ?
En s'inscrivant dans le temps long, ces études rappellent que l'institutionnalisation actuelle de la philosophie de la médecine s'accompagne parfois d'un oubli des origines historiques de la réflexion sur la médecine. Le contact avec la médecine conduisant aussi la philosophie à se souvenir qu'elle se définit comme un genre de vie, c'est la question de l'amélioration du bien-être et de la santé des hommes qui se pose alors, dans un environnement que l'introduction de techniques thérapeutiques nouvelles modifie en permanence.
C'est souvent à partir des situations exceptionnelles et dramatiques que la question de la propriété du corps humain se trouve posée dans nos sociétés, que l'on songe aux débats relatifs à l'euthanasie. Dans ce contexte, les juristes mais aussi les philosophes et les hommes politiques se voient reprocher d'être toujours en retard par rapport aux avancées des pratiques médicales. Les outils manqueraient aux citoyens pour comprendre et mesurer l'importance de ce qui se joue dans les décisions qu'ils ont à prendre tout au long de leur vie, au sujet de leur corps ou des corps de ceux qui leur sont proches.
L'histoire des pratiques médicales, celle de nos traditions religieuses, politiques, et philosophiques, l'examen des doctrines juridiques et des concepts qu'elles proposent pour définir le statut du corps humain, la prise en compte enfin des théories de la justice permettent pourtant de constater que nous sommes loin d'être démunis pour penser le statut du corps dans nos sociétés. Cette voie rend possible une véritable confrontation entre les différentes positions et revendications exprimées à propos de la propriété du corps, en lieu et place du dialogue de sourds auquel nous assistons trop souvent.