Je voudrais réussir dans la vie, mais l'avenir est incertain ; je suis attiré par cette femme, mais elle ne m'accorde pas un regard ; j'aimerais manger ce gâteau, mais aussi rester mince...
Le désir est d'abord source d'inquiétude. A l'origine de toutes les frustrations et de toutes les convoitises, il menace notre équilibre. Comment le maîtriser ? En sommes-nous toujours capables ? Et d'abord, faut-il vraiment, pour être en paix, en finir avec le désir ? Marque de notre nature imparfaite, n'est-il pas aussi ce débordement de vie qui pousse l'homme à espérer, à agir, à créer, à connaître ? A la fois manque et excès, nostalgie de et aspiration à, le désir offre à l'homme la possibilité d'une aventure sans fin.
L'Éthique de Spinoza a longtemps été synonyme de ce qu'était la philosophie.
Parce que la philosophie s'y révélait, y compris dans sa partie la plus «
métaphysique », plus qu'un vain jeu avec les mots. Parce qu'elle engageait la
seule question qui vaille : qu'est-ce que « bien vivre » ? Parce qu'elle allait
au plus loin de ce questionnement en posant que ce « bien » ne nous est
nullement donné et qu'il faut, au contraire, en comprendre la genèse à partir
du désir des hommes. Mais cheminer avec Spinoza ne pouvait signifier répéter
sagement les maximes de son éthique. L'ordre géométrique qu'il décida de suivre
impose, en effet, que philosopher soit une activité modelée sur celle du
mathématicien. Qui oserait croire aujourd'hui à une telle pratique de la
philosophie ? Et comment ignorer que nous ne sommes plus au temps de la
géométrie (mais des géométries) ? Le but de ce petit livre est de jeter les
fondements d'une relance du projet spinoziste par l'élaboration d'un sens pour
nous de l'idéal géométrique. Il reconstruit sur cette base les fondements d'une
éthique débarrassée du spectre de l'espace absolu, dont Spinoza avait fait
l'une des expressions de Dieu, c'est-à-dire la Nature. David Rabouin est chargé
de recherche au CNRS (laboratoire SPHERE - UMR 7219). Il enseigne la
philosophie et l'histoire des sciences à l'Université Paris-Diderot. Il est
l'auteur de Mathesis universalis. L'idée de « mathématique universelle »
d'Aristote à Descartes (PUF, 2009).
Fondée sous les auspices du père de notre modernité philosophique descartes, puis consolidée par des penseurs aussi importants que leibniz, bolzano ou husserl, la mathesis universalis paraît représenter à elle seule l'ambitieux programme du "rationalisme classique".
Des philosophes tels que husserl, russell, heidegger ou cassirer ont pu s'accorder en ce point. le développement de la "science moderne" aurait porté ce grand "rêve dogmatique" pour mener vers son terme le destin de la métaphysique occidentale. pourtant les recherches historiques récentes ont montré que l'idée de " mathématique universelle" existait bien avant descartes, que ce dernier ne revendiquait d'ailleurs aucune rupture sur ce point et que sa réflexion se situait même assez clairement dans l'héritage des anciens.
Comment dès lors justifier que les anciens, avec lesquels le programme des classiques était censé rompre, aient pu déjà se préoccuper de "mathématique universelle" ? plus simplement encore, de quoi se préoccupaient donc ces philosophes sous ce concept ? le regain d'intérêt pour la mathesis universalis à la fin du siècle n'avait-il pas conduit paradoxalement à la perte de son sens comme problème ? cette étude a pour but de suivre ces questions jusqu'à leur origine et de montrer leur importance dans le dialogue entre mathématique et philosophie.
Le présent volume est le premier ouvrage collectif dans le monde francophone visant à introduire la pensée de G.W. Leibniz (1646-1716). Il a pour but d'examiner les parties principales de la philosophie leibnizienne ainsi que les disciplines qui s'y rapportent.
Ce travail se devait d'être collectif pour deux raisons principales : d'abord, Leibniz contribua de manière importante à une grande diversité de domaines, philosophiques, scientifiques, théologiques et politiques. Ensuite, son corpus, de mieux en mieux connu par l'édition en cours des oeuvres complètes, est l'un des plus abondants, mais aussi diversifiés de l'histoire de la philosophie et des sciences. Chaque chapitre est ainsi rédigé par un spécialiste du domaine. Tout en visant à commenter les thèses et les doctrines leibniziennes, les contributions du volume prétendent également prendre part aux discussions et interprétations de la recherche.
Ont contribué à ce volume : R. Andrault, J.-P. Anfray, L. Basso, F. Duchesneau, J. Dunham, M. Favaretti Camposampiero, J.-F. Goubet, M. Lærke, C. Leduc, J. McDonough, M. Picon, D. Rabouin, P. Rateau, A.-L. Rey, C. Rösler-Le Van.
Ce recueil, qui fait dialoguer historiens, philosophes et mathématiciens, rend hommage à l'oeuvre de Hourya Benis-Sinaceur, spécialiste internationalement reconnue d'histoire et de philosophie des mathématiques.