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Arfuyen
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Sous la neige ; Les Metteurs en scène ; Le Bilan
Edith Wharton
- Arfuyen
- Le Rouge & Le Noir
- 3 Octobre 2024
- 9782845903746
« Pourquoi si peu de parents savent-ils quelle chance c'est pour un enfant d'apprendre en bas âge les langues modernes ? » observe Edith Wharton dans son autobiographie, Les Chemins parcourus. Le français, elle l'a parlé depuis l'âge de quatre ans. Elle n'a cessé de le pratiquer au cours de ses nombreux séjours en France et surtout à travers ses lectures.
En 1907 Wharton s'installe à Paris. Lorsque la guerre éclatera elle décidera d'y rester et participera à l'effort de guerre avec un extraordinaire dévouement. Elle sera parmi les rares étrangers à se rendre dans les tranchées.
Après la guerre elle vivra au gré des saisons dans sa fastueuse villa de Hyères et au Pavillon Colombe à Saint-Brice-la-Forêt (Val-d'Oise), et ne retournera qu'une seule fois aux États-Unis avant sa mort à Saint-Brice en 1937. Elle repose au cimetière protestant de Versailles.
Faut-il s'étonner que la plus française des grands écrivains américains ait écrit en français ? Ethan Frome, l'un de ses chefs-d'oeuvre, c'est en français qu'elle en a écrit l'ébauche et, un an après la publication en revue à New York, elle en livrera elle-même la version française sous le titre Sous la neige (1912). Écrite en français, la nouvelle Les Metteurs en scène (1908) n'a pas de version anglaise alors que The Letters/Le Bilan a paru en revue simultanément (1910) dans les deux langues à Paris et aux États-Unis. Les trois sont ici pour la première fois réunis et présentés par l'un des meilleurs connaisseurs d'Edith Wharton, Jean Pavans. -
Edith Wharton (1862-1937) se disait poursuivie par les sujets de romans : « Ils pullulent autour de moi comme des moustiques ! Ils me rendent malade ; ils m'étouffent. J'aimerais m'en débarrasser. » Enfant déjà, elle ne cessait de raconter des histoires à ses proches, et il fallait que ces histoires semblent extraites d'un livre : « Chaque jour, durant des heures j'arpentais la nursery absorbée à «lire» inépuisablement des contes dans un livre que la plupart du temps je tenais à l'envers. »
Tout aussi précoce cependant que sa vocation de romancière fut pour Edith Wharton la vocation de poète. « Quand je lus mes premiers poèmes, écrit-elle, je sentis que c'était «une bénédiction d'être vivant par une pareille aurore». Ici, les mots étaient transfigurés ... C'étaient des présences visibles, presque tangibles, avec des visages aussi distincts que ceux des personnes parmi lesquelles je vivais. »
Wharton avait 16 ans quand parut son premier recueil de poèmes, Verses, en 1878. Deux autres livres de poésie ont paru de son vivant : Artemis in Actaeon en 1909 et Twelve Poems en 1926. Mais autant de ses poèmes, éparpillés dans ses correspondances ou dans ses carnets, n'ont paru qu'à titre posthume. C'est le cas de Terminus, l'un de ses poèmes les plus amples et les plus personnels, que Jean Pavans a placé au centre de ce choix de textes qui permet de découvrir enfin en France la poésie de Wharton, la plus française des écrivaines américaines.