Depuis des milliers d'années, l'homme développe un réel talent pour tuer son prochain. La guerre est une constante de son histoire, et l'ultime moyen qu'il a trouvé, en groupe, pour régler ses différends. Peuples et États « font la guerre », la « gagnent », ou la « perdent » comme si c'était un jeu ; quant aux individus plongés dans la guerre, c'est leur destin qu'ils engagent. Histoire de la guerre ou histoire des guerres ?
Le but de cet ouvrage est de faire autant l'histoire des différentes guerres, dans une approche linéaire, et des formes de guerre, dans une perspective typologique, pour y chercher des enseignements, que celle de la guerre, celle de la façon de la faire et celle des armes, abordée en historien du temps long cherchant des permanences relevant de la très longue durée, et pas dans la seule civilisation occidentale. Les guerres et leurs différents types sont vues ici sous l'angle de la constante et du questionnement premier de l'art militaire : d'une part, le facteur quantitatif et la dimension humaine, les effectifs, et d'autre part, le facteur qualitatif, valeur de la troupe (courage, moral, expérience, spécialisation, compétence et efficacité du commandement, niveau d'instruction et d'entraînement, etc.) et qualité de l'outil militaire, équipement, infrastructures défensives, armement, etc.
Grandes découvertes, progrès scientifiques et techniques, Etats qui s'unifient, arts florissants... la Renaissance est une période particulièrement riche. Aux côtés de François Ier et Charles Quint, de Michel-Ange et Gutenberg, mais aussi en compagnie des hommes de toute condition, parcours l'Europe et pars jusqu'en Amérique à la rencontre des personnages et des idées qui ont marqué cette époque mouvementée et passionnante ! Un DVD : Léonard de Vinci, art et science de l'univers. Génie aux mille facettes, Léonard de Vinci n'a pas fini de nous étonner ! Ce DVD te conduit en Italie où il naît en 1452, jusqu'en France où il décède en 1519. Tu sauras tout sur cet immense et magnifique artiste à la fois peintre, architecte, ingénieur, musicien et scientifique. Grâce à une reconstitution très documentée de sa vie, ce grand homme n'aura plus de secret pour toi...
Des années d'apprentissage au coup d'État puis au sacre, cet ouvrage retrace l'extraordinaire épopée du petit Corse devenu empereur des Français. Dans son sillage, l'auteur nous invite à suivre Gognards de la Grande Armée dans le brouillard d'Austerlitz, dans le froid de la Berezina et jusqu'à la bataille finale de Waterloo. Une page de l'histoire de la France et de l'Europe qui se dévore comme un roman !
Il y a des années dans l'Histoire de l'Europe et du monde qui évoquent immédiatement la catastrophe, la guerre, la douleur et la mort. 1914 est de celles-ci. Et pourtant, au cours des sept premiers mois de cette année 1914, pour le grand public, rien ne laisse présager qu'un monde, celui du XIXe siècle, allait se terminer brutalement et que des millions d'hommes allaient mourir. L'année 1914 est l'année de toutes les erreurs, des aveuglements et des illusions. Pourquoi s'émeut-on à peine lorsque Jaurès et d'autres clament que la guerre est imminente ? Pourquoi la mort à Sarajevo de l'archiduc héritier autrichien et de son épouse passe-t-elle presque inaperçue du grand public ? Pourquoi, lorsque la mobilisation intervient en août 1914, en France, en Allemagne, en Autriche-Hongrie, en Grande-Bretagne ou en Russie, croit-on à une "guerre fraîche et joyeuse" et surtout à une guerre courte, chacun s'imaginant rentré dans ses foyers pour Noël ? Pourquoi le choc des batailles d'août et de septembre 1914 est-il aussi violent ? Quand commence-t-on à perdre ses illusions et à comprendre que la guerre s'installe et qu'elle sera longue ? Etc. Toutes les réponses, vous les trouverez ici. Voir l'index et bien sûr les illustrations. Souvent inédites.
1815. WATERLOO ! « MORNE PLAINE ! » Waterloo. pour certains le nom renvoie à une gare londonienne où, il y a peu de temps encore, arrivaient les Eurostars, pour d'autres, c'est le titre d'une chanson du groupe Abba, mais pour tous les amateurs d'histoire bercés par les vers célèbres de Victor Hugo - « morne plaine ! » où « La pâle mort mêlait les sombres bataillons » -,Waterloo évoque d'abord le nom de cette petite ville de Belgique, où, le 18 juin 1815, Napoléon est battu par Wellington. Waterloo. Le nom est synonyme de défaite militaire, comme Azincourt, une défaite anéantissant le Premier Empire. Simple et sans appel. Et pourtant ? Est-ce aussi simple ? En effet, depuis 200 ans, Waterloo semble être une énigme toujours posée, jamais résolue, une bataille à laquelle on ne comprend rien, tel Fabrice dans la Chartreuse de Parme. Et le nombre des publications et des controverses atteste de cette incompréhension : qui a fait quoi à Waterloo ? Quel était le plan de Napoléon ? Quelles ont été les erreurs stratégiques ? Tactiques ? Qui est responsable de la défaite ? Bourmont ? Grouchy ? Ney ? Napoléon ? Le sort de la bataille s'est-il joué sur une erreur de lecture de carte ? Quel fut le coût humain ? Et le « mot » de Cambronne ?. Bref, qu'est-ce que Waterloo ?
Parure des grands de ce monde depuis l'antiquité et matériau-roi des couturiers, la soie chatoyante et magique est originaire des confins du monde oriental.
Très appréciée des romains, la soie deviendra, dès le iie siècle après j.-c., le premier produit d'échanges entre la chine et l'occident. s'appuyant sur les connaissances les plus récentes, françois pernot vous invite à suivre les traces de ces " aventuriers-marchands " sur les parcours périlleux des routes de la soie qui, de l'orient vers l'occident, traversaient des pays mythiques. bon voyage !
symbole de toutes les richesses et objet de toutes les convoitises, l'or est le métal des rois et le roi des métaux.
intimement lié à l'histoire de l'humanité, il suscita autant l'admiration que la folie et la cruauté. d'ailleurs, la convoitise pour l'or est tellement enracinée dans l'esprit humain que chaque culture a développé ses propres légendes liées au métal jaune. qui ne connaît pas en effet le mythe de la toison d'or ou celui de l'eldorado ? trésors des pharaons ou des incas, ruées vers l'or, orfèvrerie, or monétaire.
, partez sur les traces des conquistadores, des alchimistes, des pirates et des prospecteurs pour découvrir les multiples facettes de ce métal unique.
JEANNE D'ARC, « LA PUCELLE ». « Pourquoi vous, plutôt qu'une autre ? », lui demande un juge à son procès, ce à quoi Jeanne répond : « Il plut à Dieu ainsi faire par une simple pucelle, pour rebouter les adversaires du Roi. » Telle est la mission de cette toute jeune fille, qui de paysanne devient « homme de guerre » pour son roi Charles VII qu'elle fait couronner à Reims, après avoir délivré la ville d'Orléans. Une destinée brève mais extraordinaire dans une France en plein chaos, envahie en grande partie par les Anglais et déchirée entre plusieurs factions. La foi en Dieu de Jeanne, sa simplicité et sa sincérité convainquent les gens du peuple comme de nombreux soldats et capitaines aguerris qui se rallient à son étendard. Mais Jeanne n'a pas que des amis, comme en témoigne sa fin tragique, à l'issue d'un procès dont elle n'avait aucune chance de sortir vivante. Jeanne d'Arc fait partie de ces personnages hors du commun qui marquent notre Histoire, et que les historiens, les écrivains, les artistes, les hommes et les partis politiques, l'Église et bien d'autres tentent de comprendre, de représenter, d'interpréter, de récupérer. Voici donc son histoire et son épopée, retracées étape par étape, depuis sa naissance à Domremy jusqu'à sa mort sur le bûcher à Rouen, et ce que la postérité en a retenu, à travers les témoignages des contemporains qui l'ont accompagnée, aimée ou haïe, et ce que les dictionnaires ont conservé de celle qui appartient au patrimoine de la France et à la mémoire collective des Français.
LES AUTEURS, Anne Delchiaro, traductrice et rédactrice, travaille dans l'édition sur des ouvrages et des collections culturels ou de loisirs, destinés à des publics de tous âges. François Pernot, professeur à l'Université de Cergy-Pontoise, est un passionné d'histoire de l'événement, d'histoire politique, militaire et diplomatique. Prix Drouyn de Lhuys de l'Académie des Sciences morales et politiques en 2010, auteur d'ouvrages d'histoire pour les enfants, il aime à faire partager sa passion avec tous, jeunes et moins jeunes.
LA COLLECTION CHAMPION L'histoire dirigée par François Pernot et Jean Pruvost invite à un voyage dans le temps à la rencontre d'une date ou d'un personnage marquant l'Histoire et la mémoire collective. Faire revivre un événement ou un homme à travers notamment les dictionnaires, les journaux, les écrits, est bien davantage qu'une aventure, c'est une véritable enquête dans le passé pour comprendre comment cet événement ou ce personnage historiques ont pu traverser le temps, comment ils ont marqué et influencé le monde d'hier et d'aujourd'hui et pourquoi ils marqueront et influenceront encore le monde de demain.
Le moment Lavisse est un moment essentiel de la structuration de l'histoire scolaire.
Certes les propositions d'Ernest Lavisse concernant l'histoire scolaire, ses contenus et sa pédagogie ne sont pas toutes d'une nouveauté radicale et s'inscrivent en continuité avec celles de François Guizot et plus encore de Victor Duruy. Elles n'en constituent pas moins un temps de cristallisation majeur qui marque pour longtemps la conception des finalités dévolues à l'histoire scolaire, voire ses formes d'enseignement.
Remise vigoureusement en cause dès les années 1960 en tant qu'expression d'une historiographie, d'une conception de la fonction de l'histoire nationale et de préceptes pédagogiques dépassés, la définition lavissienne de ce que doit être l'histoire enseignée n'en demeure pas moins un point de repère. Elle alimente même, aujourd'hui encore, une nostalgie de ce qui semble être un temps heureux de l'enseignement de l'histoire. À ce titre, elle est plus qu'un simple « lieu de mémoire » mais bien une référence constamment actualisée dans les débats qui entourent cet enseignement.
L'objet de la journée d'étude est double. Il s'agira dans un premier temps de revenir sur l'oeuvre de Lavisse à travers ses discours et les mises en forme pédagogiques proposées dont le fameux Petit Lavisse...
Puis, dans un second temps, d'étudier les usages sociaux, publics et politiques, de la référence à Lavisse comme canon de ce que doit être l'histoire enseignée et ainsi de s'interroger sur la place du roman national dans l'enseignement de l'histoire aujourd'hui.
Et si César n'avait pas été assassiné ? Si Commode n'avait pas succédé à Marc-Aurèle ? Si un État lotharingien avait pu se constituer entre France et Empire ? Si le royaume maure de Grenade avait résisté aux Rois Catholiques ? Si le revolver de Prinzip s'était enrayé à Sarajevo ? Si la révolution avait submergé l'Europe en 1917 ? Si l'on avait écouté le colonel de Gaulle dans les années 1930 ? Si Lindbergh était devenu président des États-Unis ? Si l'on avait disposé de bombes atomiques en 1940 ? Si l'Angleterre avait été occupée par les nazis ? On peut imaginer l'Histoire qui n'a pas eu lieu, qu'elle soit un rêve ou un cauchemar, et ces uchronies peuvent nous en apprendre beaucoup, tant sur l'Histoire telle qu'elle a été que sur notre façon de l'envisager, nos a priori, nos peurs et nos désirs. Différentes formes de l'uchronie ont été au centre de la journée d'étude du 7 décembre 2013 au Château de La Roche-Guyon, depuis les origines du genre jusqu'à sa traduction dans le domaine des jeux vidéo. Le présent volume rassemble une partie des contributions présentées lors de cette journée ainsi que d'autres études et fictions relevant de ce genre spécifique et protéiforme.
"Le migrant, son arrivée, son installation interpellent les Sciences sociales et les politiques publiques, mais aussi les Littératures et les Arts, avec en premier lieu la figure de l'exilé. Mais le retour est moins souvent envisagé, alors qu'il est dans les esprits, qu'il puisse ou non devenir réalité. Que le migrant soit parti avec l'idée de ne jamais revenir ou au contraire avec l'espoir de revenir un jour quand la situation politique, économique, sociale du pays de départ sera meilleure, ou lorsque la peine de déportation ou la sentence d'exil aura été levée, la question du « retour » est rarement étudiée en tant que telle... Le retour peut aussi être contraint - l'expulsion - et donc vécu comme une seconde migration, celle-là non désirée, un déchirement et une plongée dans un inconnu anxiogène. Mais le retour peut aussi être rêvé, attendu comme un futur idyllique et, réel ou symbolique, avéré ou fantasmé, il est parfois mis en scène comme une arme politique, voire lié à une vengeance, ou au contraire se faire avec le moins de publicité possible comme dans un souhait de retour à la « normalité » d'avant l'exil. L'Histoire est riche de ces moments de retour et des formes qui méritent d'être interrogées d'abord pour constituer une palette de cas, entre faits et représentations.
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À la découverte de l'Homo americanus dans l'Histoire...
Si l'on entend par « Homo americanus » et « Américain » l'habitant de l'Amérique du Nord, et notamment des États-Unis, nombreuses sont les images et surtout les stéréotypes qui viennent immédiatement à l'esprit des Européens et des autres, bref de tous ceux qui ne sont pas américains : l'Américain est bruyant, il s'habille en jean et porte sa casquette de baseball favorite ou un chapeau de cowboy, écoute de la musique country, pense que le football américain est le meilleur sport du monde et se demande ce qu'est le « soccer », mange son Big Mac au McDonald's et boit son café chez Starbucks, possède des armes, ne parle qu'anglais et quand il voyage pense que tout le monde parle anglais couramment, continue à penser que les communistes veulent envahir les États-Unis, est toujours pressé ou au contraire étrangement décontracté, ne parle que d'argent et pense que les Américains sont ou devraient être les rois du monde ou du moins que le monde tourne autour des États-Unis. Au-delà de ces clichés largement outrés, quelle image « l'Américain » a-t-il réellement renvoyée dans l'Histoire et renvoie-t-il aujourd'hui ? Y a-t-il eu dans l'Histoire et y a-t-il aujourd'hui une identité, non pas de l'Amérique, mais de l'Américain, et quelle est-elle ?
« Eusebio : Eh ben, je suggère un truc de bonne femme?! Genre tisane?! Vous savez, la mauvaise santé par les plantes.
Boris : Oh, c'est un peu triste, non?! J'aimerais mieux quelque chose de... de plus enlevé, de plus allègre?! » Les Barbouzes, Georges Lautner (1964), dialogues de Michel Audiard.
Inspiré par une iconographie forte (La Mort de Socrate de David, Médée de Sandys...), cet autre voyage avec les plantes, à travers le temps (de l'Antiquité à nos jours) et les disciplines (car l'affaire va de la botanique à l'histoire, en passant par la littérature, la médecine ou la criminologie), joue sur les contrastes : réalité et représentations, fantasmes et pratiques, empoisonneu(r/se)s et victimes... Le poison, omniprésent dans la nature, n'est-il pas en effet l'envers du remède - voire l'antidote??
Les poisons et philtres d'amour, si possible végétaux mais il n'a pas été interdit de s'affranchir de ce point de départ, sont envisagés sous tous les angles possibles, réalités et représentations, empoisonneurs (et empoisonneuses) et victimes, phantasmes et pratiques, les cas étudiés et présentés, à toutes échelles, s'inscrivant dans l'arc chronologique le plus large possible, car le poison remonte à la plus haute antiquité comme l'eut dit Alexandre Vialatte, et l'usage récent de substances toxiques par divers services secrets rappelle qu'ils sont toujours d'actualité, tout comme les philtres, magiques ou énergisants, fort anciens mais dont certains spams, ou publicités de marabouts, confirment la continuité.
Peut-être par esprit malin, nous avons emprunté le titre de notre journée à l'expression populaire « À quel(s) saint(s) se vouer ? », ceci entre considération du nombre de saints spécialisés et parfois équivalents des saints dans le cadre de religions civiques ou politiques, etc. La multiplicité des saints dans (ou « au sein de ») la catholicité serait à l'origine de l'expression, au XVIe siècle, et en ces temps d'épidémie où on a parfois vu écrit « porteurs saints », intéressant lapsus, on pourra se rappeler de Louis, Roch ou Sébastien invoqués face à la peste comme... Jude, Lazare ou Sylvain face à la lèpre concurrents, existence de saints fantaisistes, conceptions différentes de ce qui peut être appelé sainteté selon les différentes religions, et Grégoire (le Grand), Côme ou Damien (séparément) en cas de maux d'estomac, quitte à dévier en rappelant des cumuls de fonction, comme pour sainte Rita patronne des étudiants qu'enseignants et chercheurs ont en général été, et patronne des cas désespérés ce que l'on ne commentera pas.
On évitera peut-être également d'ajouter Glinglin, Frusquin, ou Phorien, deux fois saint dit-on, mais on pourra se rappeler de Guinefort, le saint Lévrier dont Jean-Claude Schmitt retraça l'histoire voici quatre décennies, et s'interroger sur des canonisations populaires étonnantes, éventuellement mal vues de l'Église catholique.
Mathieu Pernot, né en 1970, vit et travaille à Paris et à Barcelone. Que ce soit par son propre travail de prise de vue, ou par l'appropriation d'images préfabriquées, de documents d'archive, voire d'un style emprunté à la photographie appliquée, il interroge le pourvoir coercitif du médium photographique. En abordant des questions comme l'exclusion, l'enfermement, ou l'urbanisme, sa démarche s'inscrit pleinement dans une photographie politique.
"L'état des lieux" est le septième ouvrage de la collection de monographies de photographie contemporaine coéditée avec la Société Française de Photographie. Il présente un ensemble de 7 séries qui retrace son travail depuis ses portraits d'enfants tsiganes (1995) aux images d'implosions d'immeubles de banlieue (2004).
Journée d'études organisée au château de la Roche-Guyon, 10 novembre 2012.
Le dépôt de vaisselles de bronze d'Évans (Jura) a été découvert fortuitement en juin 1998 dans une doline proche de la vallée du Doubs. Ce lot exceptionnel de quarante-neuf récipients au moins représente à l'échelle européenne l'ensemble le plus important de vaisselles métalliques du Bronze final par le nombre et par la variété des récipients qui le composent. À côté de formes classiques comme les coupes et tasses de Kirkendrup-Jenišovice, de Fuchstadt et le chaudron, cet assortiment comprend en outre des récipients uniques, comme la jarre biconique, ou jusqu'ici connus en quelques unités seulement comme les bouteilles, les passoires et les puisoirs. Il constitue ainsi un référentiel typologique étoffé de cette catégorie de biens de prestige. Sa position géographique dans le contexte de la culture Rhin-Suisse-France orientale, très excentrée vers l'Ouest par rapport aux autres grands dépôts européens de vaisselles métalliques, constitue une nouveauté. Un bilan des vaisselles métalliques contemporaines représentées en France et dans le domaine lacustre suisse permet d'évoquer, à l'échelle de l'Europe, la complexité des pratiques de dépôt et de leur dynamique évolutive tant du point de vue de la chronologie que de la géographie. Le dépôt d'Évans offre l'opportunité de revisiter plusieurs questions, souvent débattues, quant à la fabrication, la diffusion et la symbolique de ces ustensiles particuliers dont la maîtrise technologique et les savoir-faire mis en oeuvre font ici l'objet d'un développement approfondi. Parmi les questions posées, celle de l'origine des vaisselles est primordiale pour la lecture et la compréhension d'un tel ensemble. Déjà illustrée par le dépôt de Blanot, la distinction entre une production « orientale » et une production « occidentale », ne vient pas ici à l'encontre des hypothèses déjà émises, bien que l'approche du cheminement de ces produits à l'échelle de l'Europe, ainsi que celle des modèles et des copies et des transferts de technologie, restent encore largement ouvertes. À cet égard, les différents modèles de coupes et tasses de Kirkendrup-Jenišovice, qui représentent ici les deux-tiers de l'ensemble, constituent une base d'analyse privilégiée. Le dépôt d'Évans nous invite aussi à nous interroger sur l'aspect social des dépôts de vaisselles de prestige. Offrandes aux divinités, services d'apparat ou liturgiques pour les uns, récipients « désacralisés » incorporés par fragments dans des dépôts de recyclage pour les autres, ces assemblages non aléatoires sont au centre de plusieurs pistes d'interprétations et d'interrogations qui peuvent refléter tout à la fois des aspects fonctionnels et symboliques, et se distinguer par la diversité du choix et de la disposition des objets qui les composent. Dans une logique d'appropriation et de sacralisation des territoires, la position du dépôt d'Évans, sur deux axes majeurs de franchissement du Jura central et de circulation entre Rhône et Danube, nous conduit enfin à replacer cet ensemble hors norme dans son contexte territorial et culturel, au contact des différentes zones d'influence des groupes de la culture Rhin-Suisse-France orientale aux XIIe-Xe siècles avant notre ère.
Journée d'études organisée au château de la Roche-Guyon 16 novembre 2013 Depuis l'Antiquité, des sociétés souvent « discrètes », qu'elles prennent le nom ou la forme d'« officines », de cercles de pensée, de clubs, de groupes de pression informels ou institutionnalisés, ou encore d'agences ou de think tanks officiels et officieux, ont toujours arpenté les allées du pouvoir et gravité autour des Grands et des décideurs politiques. Au fil des siècles, ces groupes souvent à l'initiative des prises de décision politique se sont multipliés auprès des lieux de pouvoir tout en évoluant dans leur forme et leur processus de recrutement. Et, ces dernières décennies, dans un monde surinformé, la complexification des modes de gouvernance politique, en particulier en Europe et aux États-Unis, leur ont encore permis de gagner en influence.
Au-delà de l'analyse de l'apparence et de la réalité du pouvoir, c'est, d'une part, la nature exacte des liens entre ces leviers de pouvoir et les institutions et, d'autre part, le paradoxe ou la contradiction entre surinformation et développement des leviers de pouvoir souvent « discrets », qui font l'objet d'analyses, de comparaisons et de confrontations fructueuses du fait de la variété des contextes géographiques, politiques, ainsi que des périodes historiques étudiés.