- Venir à bout de l'emprise du crime organisé sur le trafic - La « guerre aux drogues » une politique néocoloniale - La tolérance zéro est inefficace Comme ce fut le cas aux États-Unis avec la prohibition de l'alcool dans les années 1920, la prohibition conduit aujourd'hui à une intensification de la violence liée au commerce des drogues dans le monde entier. Plus de 50 000 personnes auraient perdu la vie depuis le début de l'offensive militaire du gouvernement mexicain contre les cartels de la drogue.
Ce petit ouvrage clair et accessible présente les grands défis que la mondialisation pose aux populations du Sud et la manière dont celles-ci se mobilisent pour y répondre.
Il aborde cinq domaines cruciaux - l'alimentation, les services publics, l'environnement, le travail et l'identité autochtone - dont les logiques et les équilibres sont perturbés par la mondialisation et explique comment des mouvements sociaux se développent sur ces thématiques.
Un dernier chapitre fait la synthèse des différentes luttes et le point sur les dynamiques altermondialistes.
Le livre s'adresse donc à un public large, désireux de mieux cerner les interactions entre mondialisation, développement et altermondialisation.
Transformer ses matières premières plutôt que les exporter à des prix vils ou instables. Longtemps consi- dérée comme la « voie royale du développement », l'in- dustrialisation est aujourd'hui un enjeu marginal au sein des discours internationaux sur le développement.
Révolution néolibérale, lutte contre la pauvreté et urgence écologique sont passées par là. Autrefois clé du « nouvel ordre économique international » défendu par les forces se réclamant du « tiers-monde », elle a pris le rôle de « mère de tous les maux » - pollutions, exploitation des travailleurs et des travailleuses, expro- priations... - dans le plaidoyer d'une certaine société civile post-industrielle.
Il existe, dans ce domaine comme dans tant d'autres, un déphasage Nord-Sud indéniable : davantage que ses effets négatifs potentiels, ce sont les ingrédients du décollage industriel qui sont au centre des préoccupa- tions des élites intellectuelles et politiques dans beau- coup de pays pauvres et émergents.
En la matière, bonne gouvernance et libéralisation ne font plus recette, l'exemple est-asiatique démon- trant le rôle décisif des politiques industrielles et des marges de manoeuvre nationales.
Si l'essor de la Chine fascine, il est aussi à l'origine du mouvement inquiétant de « désindustrialisation précoce » qui touche les économies latino-américaines et africaines. L'inversion de cette tendance est possible et ne dépend pas de la seule faculté des États à attirer les investisseurs étrangers en misant sur le moins-di- sant social, environnemental ou fiscal.
La faiblesse du mouvement altermondialistes, peut-on régulièrement lire, c'est son manque de lisibilité.
Que retenir du foisonnement de revendications et de mots d'ordre qui émanent des grands événements altermondialistes que sont les forums sociaux ? cet ouvrage propose une série de clés de lecture visant à distinguer les grands courants altermondialistes, à comprendre leur manière respective d'interpréter le processus de mondialisation et d'avancer des propositions pour le corriger ou le combattre.
Au-delà de la distinction entre "radicaux" et "réformistes", il montre en quoi la dynamique des positionnements au sein des débats altermondialistes exige également de se déterminer vis-à-vis du processus de mondialisation lui-même et du formidable changement d'échelle des enjeux qu'il constitue. loin de sceller l'avènement d'une mondialisation démocratique et solidaire, le déclin relatif des institutions de la mondialisation néolibérale (omc, fmi, banque mondiale) contre lesquelles le mouvement altermondialisme s'est construit, met ce dernier face à de nouveaux défis.
Le moindre n'étant pas celui de sa propre perpétuation.
- La protection sociale dans les pays émergents - Une question souvent oubliée dans les stratégies de développement - 75 % de la population mondiale n'a pas accès à une protection sociale de base Alors que les systèmes de protection sociale dans les pays du Nord sont attaqués de toute part, qu'en est-il dans les pays du Sud ?
Selon un récent rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), 17,34 % du PIB mondial sont affectés aux dépenses sociales et sont concentrées dans les pays riches.
Pourtant, si en Europe les systèmes de protection sociale font les frais des réponses publiques à la crise ouverte en 2008, la tendance est inverse au Sud, où un grand nombre d'États ont choisi d'amortir les effets du ralentissement économique en accélérant la mise en place ou l'élargissement de leur couverture sociale.
Inspirés des expériences phares du Brésil et de l'Afrique du Sud, les programmes les plus répandus visent le transfert d'allocations modestes aux ménages les plus pauvres, majoritairement exclus du marché du travail formel.
Le recul de la grande pauvreté est indéniable dans les régions concernées, mais la couverture demeure réduite à l'échelle planétaire : 75% de la population mondiale n'a pas accès à une protection sociale de base aujourd'hui.
Aiguillée par l'échec anticipé des Objectifs du millénaire pour le développement, une coalition d'agences de coopération internationale ambitionne d'appuyer le mouvement et de généraliser la protection sociale aux régions les plus pauvres.
L'initiative mérite d'être saluée. Mais les perspectives en présence divergent.
Pour les uns, l'enjeu est bel et bien la mise en place de mécanismes redistributifs, dans une perspective d'élargissement des droits sociaux.
Le tournant social des autres est plus suspect, en ce qu'ils y voient surtout un investissement productif dans le « capital humain », une mesure somme toute abordable dans la gestion du « risque social » lié à l'inéluctable libéralisation des économies.
Cet enjeu de justice sociale, au Sud comme au Nord, n'est pas des moindres.
C'est à ce noyau dur de la redistribution des richesses que cet ouvrage est conscacré.
Comme les précédents parus dans cette collection, il traite des situations dans les pays du Sud par des auteurs des pays du Sud.
Les politiques menées par ces pays peuvent apparaître divergentes. Elles sont examinées ici sans complaisance.
L'Afrique est-elle en passe de réaliser son printemps ?
Depuis quelques années, le continent est le théâtre d'une agitation sociale inédite.
En cause, l'usure de régimes politiques en trompel'oeil - démocratiques dans leur forme, autoritaires et prédateurs dans leur fonctionnement - et l'inégalité extrême de la répartition des fruits d'une croissance tirée par les matières premières.
La forte présence de la coopération internationale n'a pas pu empêcher, quand elle n'a pas objectivement servi, le dévoiement des institutions dont ont accouché les transitions « démocratiques » et les accords de paix « inclusifs ».
Souvent grossières, les manipulations d'une élite accrochée au pouvoir n'échappent pas à une jeunesse tout à la fois diplômée, connectée à l'international et sans emploi, lassée de l'arbitraire, habitée par le sentiment qu'elle n'a « plus rien à perdre ».
Variables dans leur forme et dans leur ampleur, ces mobilisations peuvent aussi bien déboucher sur un durcissement répressif que sur un changement substantiel des pratiques politiques ou sur une simple reconfiguration des réseaux contrôlant l'accès inégalitaire aux ressources.
L'analyse des processus en cours invite à la prudence :
Si l'imaginaire démocratique progresse au sein des sociétés africaines, il coexiste avec des tendances lourdes - déphasages entre mondes rural et urbain, instrumentalisation des identités ethniques ou religieuses, reproduction des logiques clientélistes au sein des oppositions et des sociétés civiles - qui marqueront les futurs arrangements sociopolitiques.
La pandémie avait suscité l'espoir d'un changement de paradigme. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale y ont plutôt vu l'occasion de libéraliser plus avant les économies. Les aides d'urgence consenties par le premier en réponse au Covid engagent les pays emprunteurs dans une nouvelle décennie d'austérité - réduction de la masse salariale publique, baisse des subventions aux biens essentiels, hausse des taxes sur la consommation, etc. - aux effets sociaux dramatiques. Les programmes de « financement du développement » poussés par la Banque mondiale à la faveur de la crise promeuvent une « bonne gouvernance », synonyme d'amélioration du « climat des affaires » au bénéfice des entreprises transnationales.
Les émeutes de la faim, la crise asiatique et la progression des donateurs émergents avaient pourtant délégitimé le conditionnement des aides financières ou des allègements de dette à l'adoption de réformes économiques libérales. La conditionnalité avait été « révisée », subordonnée à l'« appropriation » par le pays bénéficiaire, mise au service des objectifs de développement durable.
Or, dans les faits, cette ingérence subsiste à travers un ensemble de dispositifs véhiculant l'influence des bailleurs de fonds en matière de politique économique et budgétaire, au détriment de la souveraineté des pays concernés et des investissements publics considérables qu'exigent la lutte contre les inégalités et la catastrophe environnementale.
A de rares exceptions près, l
Les organisations de la "société civile" se comptent aujourd'hui par centaines dans la plupart des pays africains.
Cette prolifération s'est-elle traduite par l'émergence de contre-pouvoirs dignes de ce nom? En la matière. quantité ne rime pas nécessairement avec qualité. La majorité de ces organisations servent d'abord à capter des financements dans un contexte de dégraissage des appareils administratifs et de déplacement des flux de ressources extérieures vers les acteurs "non étatiques". Or face aux bailleurs de fonds.
La manifestation d'une expertise technique "axée sur les résultats" est devenue un atout plus utile qu'une quelconque représentativité sociale. Quant aux associations qui descendent dans la rue, beaucoup servent surtout de caisse de résonnance aux partis en lice. qui les mobilisent au gré de leur stratégie électorale. Et pourtant... une minorité d'organisations - paysannes. syndicales. des droits de l'homme - ne subordonnent pas la poursuite de leur mission à l'indispensable recherche de financements extérieurs.
La pertinence et la constance de leurs prises de position leur confèrent une indéniable légitimité au sein de la population, proportionnelle au discrédit qui frappe les classes politiques. Dans plusieurs pays. ces organisations ont permis de canaliser le mécontentement social et d'installer un rapport de force avec les gouvernants. L'efficacité des méthodes clientélistes et des mécanismes de cooptation rend cependant leurs conquêtes fragiles une fois la mobilisation retombée...
Davos, la station hivernale suisse, abrite chaque année les assises du Forum International de l'Économie. Pour la première fois, un Autre Davos rassembla à la même date cinq mouvements sociaux emblématiques des résistances et des luttes sociale des cinq continents de même que des analystes. Il s'agit de manifester par d'autres analyses et des propositions d'alternatives une opposition au néo-libéralisme et à la dictature du capitalisme sur la société mondiale.
À l'heure des polémiques sur le réchauffement climatique, la production d'agrocarburants est souvent présentée comme une solution d'avenir et un nouveau moyen de développement des pays du Sud.
Cependant, en Asie, en Amérique latine et en Afrique, elle prend le plus souvent la forme de vastes monocultures - de canne, de palme, de soja. - aux mains de l'agro-industrie.
Les impacts fonciers, sociaux et environnementaux observés au Sud tendent à aggraver les déséquilibres, quand ils ne mettent pas en péril l'alimentation même des populations locales, par le changement d'affectation des terres.
Déforestation, appropriation privative des ressources, accaparement des propriétés agraires, concentration des bénéfices, pollution des sols et de l'eau, appauvrissement de la biodiversité, exploitation de main-d'oeuvre vulnérables, déplacement de populations, violation de droits humains.
À quelles conditions une réappropriation équitable et un développement durable de la production et de la consommation d'agrocarburants sont-ils envisageables ?
Les solutions passent par une refonte des politiques économiques et agricoles.
L'ouvrage rassemble les témoignages et analyses de spécialistes qui sur place dans les pays concernés évaluent les conséquences de ces choix énergétiques.
L'approche Nord-Sud des relations internationales, du développement et de la mondialisation serait-elle désormais « caduque » ?
Ressassée par les secteurs conservateurs depuis le début des années 1980, cette idée gagne aujourd'hui du terrain parmi les altermondialistes et militants de la solidarité internationale.
En cause, le « déclin » économique et diplomatique du camp occidental, le déplacement du centre de gravité de l'économie mondiale vers l'Asie, la différenciation des trajectoires des pays du Sud et la montée en puissance d'une série de « défis globaux » - environnementaux, financiers, sanitaires, sécuritaires - qui menacent les sociétés du Nord comme celles du Sud et exigent l'adoption de démarches « constructives » et « coopératives ».
Bref, la lecture Nord-Sud serait dépassée et contre-productive, car trop « clivante » quand la priorité est à la promotion de biens publics mondiaux.
À y regarder de plus près, les architectes de cette évolution idéologique sont à chercher. au Nord bien davantage qu'au Sud.
À l'heure où le leadership de l'Occident est effectivement mis à mal, cette quête de normes globales ne reflète- t-elle pas aussi la capacité de celui-ci à marier stratégie de puissance et narration des intérêts supérieurs de l'humanité - de la bonne gouvernance au développement durable ?
À produire des lectures à portée universaliste qui préservent ses intérêts et renforcent ses positions ?
La nécessité, indiscutable, de construire de nouveaux partenariats globaux ne dilue pas les rapports de force internationaux, notamment Nord-Sud. Elle leur offre un nouveau cadre.
Une fois encore, on lira des « points de vue du sud » qui décryptent la novlangue des idéologues de la mondialisation et témoignent, à travers l'étude de cas précis, de la vivacité de la domination occidentale et de l'impérialisme qui s'accompagne d'une rhétorique de leur disparition supposée.