Depuis bientôt vingt-cinq années, l'auteur met au travail son concept de syndrome narratif, qui replace l'inconscient, la mémoire, l'imaginaire et l'irrationnel au centre de la vie individuelle et collective, expliquant de manière novatrice la construction identitaire de longue durée des individus, des communautés, des peuples et des civilisations, en montrant comment la réalité imite la fiction. L'Histoire, la littérature et la vie mettent en scène des personnages réels ou de fiction, pris dans une narration faisant en eux syndrome, mais aussi en nous. Les cas exemplaires ici interprétés : Achille, Ulysse, Alexandre le Grand, Jésus, Don Quichotte, Freud, Stendhal, Madame Bovary, Le Petit Chaperon rouge, L'Étranger, le pape et autres histoires, révèlent qu'un processus de contagion émotionnelle et de reproduction de l'imaginaire dans le réel est à l'oeuvre construisant l'humain, faisant de notre vie une histoire, et parfois un destin.
Il existe dans la culture savante occidentale des catégories de combat ; ces « formes » dominantes de la connaissance qui font socle, s'originent dans les écrits de maîtres penseurs aussi différents que Platon, Aristote, Descartes, Spinoza, Rousseau, Kant, Nietzsche, Marx, Bourdieu. Ces multiples systèmes ont pour enjeu la promotion et l'imposition d'une vision et d'une maîtrise du monde. Ces formes, qui hantent la sociologie dans un perpétuel combat d'école, sont ici mises en perspective.
En 1957 Georges Gurvitch fonde le groupe de Sociologie de la Connaissance. Il fonde ce groupe en pensant que la connaissance est plus importante que la sociologie elle-même, c'est-à-dire que la manière de connaître les choses est plus importante que le positivisme. Il voulait que la sociologie ne soit plus seulement la recherche de faits positifs mais une méthode de compréhension proche de Husserl. Cet ouvrage collectif perpétue et prolonge cette demarche.
Comment se modèle un type humain ? Quand l'homme démocratique a-t-il émergé, dans quel contexte, sous l'effet de quelles forces ? Cette question importe à chacun de nous, pour autant qu'il souhaite se comprendre lui-même et ceux qui l'entourent.
L'homme social propre à nos sociétés occidentales nous apparaît comme " naturel ", mais il n'existe pas ainsi depuis toujours. Il est le résultat d'une construction complexe, lente et violente, dont notre vie quotidienne nous masque la longue histoire et l'équivoque signification. Cet ouvrage nous entraîne dans une relecture critique des concepts et valeurs de la démocratie explorée par cette généalogie du lien social qui court de l'Antiquité à la Modernité la plus actuelle.
Depuis la première distinction du public et du privé dans le monde antique, en passant par la distinction homme animal politique/animal social, on en vient à une question centrale : la Modernité n'a-t-elle pas insidieusement instauré une nouvelle féodalité ? Lorsque l'on s'interroge sur tes relations existant maintenant entre l'humanité et te prix du travail, il faut bien en venir à poser l'hypothèse politique de l'existence d'un " pacte de soumission " inaperçu qui scellerait la nouvelle servitude de l'homme social, dans le cadre d'une démocratie disciplinaire.
L'auteur interroge la Modernité et pose la question de la valeur de ses valeurs : l'individualité, l'égalité des chances et des droits, la liberté, la solidarité, la justice sociale.
Au travers de cette comédie des mots, c'est en effet une " tragédie de la Modernité " qui se joue. Diagnostiquant une déstabilisation de la " valeur-travail ", l'auteur dresse le constat d'une liberté piteusement réduite à sa dimension concurrentielle, et parle des " valeurs de la République perdue " dissoute dans une raison économique irrationnelle et envahissante.
Cet ouvrage propose une analyse essentielle pour comprendre la situation économico-politique actuelle, les mouvements sociaux, les coordinations, les zones de révolte et de résistances, les politiques alternatives. La théorie critique, croisant marxisme et psychanalyse, déconstruit et dénonce les mécanismes psycho-politiques du prêt-à-penser et de la domination insidieusement à l'oeuvre dans nos « démocraties totalitaires » perpétuant un statu quo surrépressif. Seule une connaissance vraie est émancipatrice. Elle génère une nouvelle praxis politique dégagée des partis.
Cet ouvrage se propose de dresser un diagnostic du présent, de saisir l'homme de la société démocratique libérale dans sa multidimensionnalité et sa complexité. L'auteur identifie et interprète les forces matérielles, réelles, imaginaires et symboliques qui agissent conjointement sur son corps et sur son esprit et fabriquent en grande part ses émotions, ses sentiments, ses opinions et ses actions. L'analyse sociologique des idéologies est ici renouvelée par le recours à la psychanalyse et à la narratologie.
Qu'est-ce qu'un phénomène-social-total ? Comment définir les interactions entre mémoire et conscience collective ? Entre idéologie et reconstruction du passé ? Comment la sociologie s'est-elle construite ? Autant de questions qui jalonnent cet inventaire raisonné et passionnant. Cet ouvrage restitue à travers les grandes théories, les conflits institutionnels et la professionnalisation de la discipline, une tradition cachée. De Durkheim à Bourdieu, de Tönnies à Gurvitch, de Maurice Halbwachs à Lévi-Strauss, Francis Farrugia révèle une tentative de saisir l'homme dans sa totalité et son devenir problématique. Une invitation intelligente et accessible à la lecture des fondateurs et à la compréhension de l'histoire de la sociologie.
Le lien social fait ici l'objet d'une investigation critique. L'auteur examine les différentes conceptions du lien, en montre les limites et les présupposés. La vie sociale moderne s'est constituée sur la rupture du lien primordial et repose sur un contrat factice, sur une exaltation de l'individu. Cette opposition, récurrente dans l'histoire entre un "bon lien" à reconstruire et un "mauvais lien" à réformer génère une crise ; elle est ici interprétée et mise en perspective par rapport à la conception psychanalytique, marxiste et marcusienne du lien social, mais aussi par rapport à la théorie rousseauiste du contrat social nouvellement compris.
Cet essai de sociologie politique procède à une enquête généalogique et archéologique portant sur la constitution du Lien social primordial. Le Pacte originaire, fondateur de toute communauté humaine, est saisi dans son unité et son universalité, au travers des multiples figures historiques, culturelles, éthiques et politiques, qui, depuis le peuple hébreu et l'antique Cité grecque, ont concouru à l'émergence finale de l'exigence rousseauiste, moderne et universelle du Contrat social et des Droits de l'homme.
L'analyse minutieuse de documents, mémoires et travaux s'accompagne d'entretiens avec des "grands-témoins" : Ansart, Balandier, Duvignaud, Lévi-Strauss, Mendras, Namer, Touraine. Tous se souviennent de Gurvitch, personnage-focal de cette recherche, mais aussi d'Aron, Friedmann, Stoetzel, etc. Les temps forts et les conflits de la discipline, les réseaux, les jeux et enjeux, les oppositions d'écoles font ici l'objet d'une interprétation qui fournit une mine d'informations sur les faits, théories et auteurs d'une époque ressaisie de l'intérieur.
En tant que productions sociales, les connaissances possèdent une nature, une origine, un pouvoir, une histoire, des fonctions, des modes de production qui requièrent descriptions, analyse et interprétations sociologiques. Les textes ici réunis, produits dans le cadre du groupe de la sociologie de la connaissance, fondé par Georges Gurvitch en 1957, interrogent la sociologie elle-même dans sa réalité multiple, comme théorie et pratique institutionnelle, historique, scolastique, scientifique, méthodologique, sociale et politique.
Ces textes traitent de l'interprétation dans un esprit transdisciplinaire, par-delà les oppositions d'écoles. L'interrogation porte sur les méthodes, les théories de la connaissance, les débats, les auteurs : il est question d'Aristote, Kant, Whitehead, Dilthey, Smith, Polanyi, Weber, de Durkheim, Mannheim, Nietzsche, Marx, Freud, Elias, Schütz, Halbwachs, Kuhn, Holton, Popper, Taylor, Feyerabend, Ricoeur, Boudon, Giddens.
"Cet ouvrage rend compte des derniers travaux émanant des recherches menées par notre groupe dans le cadre du Réseau thématique Sociologie de la connaissance de l Association française de sociologie et du Comité de recherche de même nom, créé par Georges Gurvitch en 1957, au sein de l Association internationale des sociologues de langue française."
La tragédie est un genre théâtral, mais elle est surtout une vision du monde, un vécu ontologique et politique. L'histoire mémorable du héros, racontée et interprétée, est signifiante de la condition humaine. Elle est éclairante du passé et de notre présent le plus problématique. La mise à jour des racines grecques de la culture occidentale prolonge les recherches menées dans le cadre du réseau thématique Sociologie de la connaissance de l'Association française de sociologie, et du comité de recherche du même nom de l'Association internationale des sociologues de langue française. Comme les trois précédents ouvrages produits par ce collectif, celui-ci met en oeuvre une socio-anthropologie - convoquant l'histoire, la philosophie, la littérature, la narratologie et la psychanalyse - qui explore les multiples formes de connaissance, de conscience et de sensibilité, qui constituent notre rapport construit au monde, grâce auquel il demeure habitable.
L'ouvrage traite du temps dans l'Antiquité et chez les penseurs qui ont marqué la Modernité. Le déplacement noétique d'Antigone Mouchtouris, prenant en compte la kinesis et son action transformatrice des consciences, permet de saisir la mobilité des temporalités individuelles insérées dans une société en mouvement. Avec sa discordance des temps, Louis Ucciani nous éclaire en philosophe et en psychologue sur la temporalité clinique enveloppant le patient et le thérapeute dans une relation dialogique interrogeant le temps de la folie et celui de la vie ordinaire. Par son syndrome narratif et sa temporalité narrative, Francis Farrugia, dans une démarche archéologique, montre comment l'imaginaire construit le réel sur le temps long de la civilisation qui appelle une eschatologie.
"Pour étudier les construits sociaux, les auteurs de cet ouvrage redéfinissent et mettent au travail les catégories et les classifications sociologiques les plus opératives. Elles sont exposées dans les textes fondateurs d'un certain nombre de penseurs majeurs, ici réactivés : Aristote, Platon, Leibnitz, Kant, Nietzsche, Weber, Durkheim, Mauss, Halbwachs, Heidegger, Goblot, Holton, Castoriadis, Axelos, Deleuze, Guattari, Foucault, Berger et Luckmann, Klein, Honneth, Descola, Boltanski, Thévenot, Bourdieu et plusieurs autres..."
"Différents imaginaires sociaux, actifs dans le monde commun et dans le monde savant, sont ici identifiés, analysés et interprétés : imaginaire du loup ; de la mauvaise mort dans les romans policiers contemporains ; du don du sang ; du voyage et du touriste ; de l'écrivain public et du passeur ; des publics des musées et de leur imaginaire ; de l'itinéraire imaginaire des visites muséales ; de l'Histoire et de la Préhistoire ; de la connaissance ordinaire, scientifique, et sociologique. Ces logiques sociales de l'imaginaire trament la vie collective. Cet ouvrage prolonge les recherches menées par notre groupe, dans le cadre du Réseau thématique Sociologie de la connaissance de l'Association française de sociologie et du comité de recherche du même nom, de l'Association internationale des sociologues de langue française."