Flammarion
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Un matin, au réveil, alors qu'il n'est coupable d'aucun crime, Joseph K est accusé et arrêté. Arrêté, mais laissé entièrement libre. Accusé, mais sans savoir ni de quoi ni par qui. Ainsi s'ouvre Le Procès, qui dépeint les affres d'un personnage aux prises avec un adversaire aussi implacable qu'insaisissable, la loi. Terreur, mépris, révolte, indifférence : quoi qu'il éprouve ou fasse, le prévenu s'enferre, aggrave son cas, court à sa perte. Et, à mesure que s'effondrent toutes ses hypothèses, la réalité se dévoile pour ce qu'elle est : un univers de faux-semblants. Roman de la justification impossible, Le Procès nous invite à emboîter le pas à Joseph K, au narrateur et à Kafka lui-même, pour méditer sur le destin d'un individu, le sens de la vie et la question du salut.
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«C'était le soir tard, lorsque K. arriva. Le village était sous la neige. La colline du Château restait invisible, le brouillard et l'obscurité l'entouraient, il n'y avait pas même une lueur qui indiquât la présence du grand Château. K. s'arrêta longuement sur le pont de bois qui mène de la route au village, et resta les yeux levés vers ce qui semblait être le vide...»K. entame là un long et harassant combat avec ce mystérieux Château, comme dans Le Procès un autre K. luttait contre un Tribunal omniprésent et pourtant insaisissable.Le fondé de pouvoir Joseph K. rêvait de se justifier. Le géomètre K. désire être reconnu et accepté. Parviendra-t-il même à prendre la mesure de son impuissance et de son ignorance ?
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Dans la colonie pénitentiaire ; et autres nouvelles
Franz Kafka
- Flammarion
- Gf
- 3 Août 1993
- 9782080705648
«L'officier mit la machine en route et, dans le silence qui s'instaurait, le condamné fut couché sous la herse. On détacha les chaînes et, à leur place, on fixa les sangles ; il sembla tout d'abord que, pour le condamné, ce fût presque un soulagement. Et puis la herse descendit encore un peu plus bas, car l'homme était maigre. Quand les pointes le touchèrent, un frisson parcourut sa peau...» Avec Le Soutier premier chapitre d'Amerika, et La Métamorphose, ce recueil de nouvelles constitue l'essentiel de l'oeuvre qu'a voulu produire et publier Kafka. C'est donc là-dessus d'abord et surtout, si du moins c'est à l'écrivain qu'on s'intéresse, qu'il convient de le juger.
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Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
Kafka voulait appeler le premier de ses romans Le Disparu, Max Brod l'a intitulé L'Amérique. Cette traduction nouvelle, conforme au manuscrit inachevé, donne à Amerika son double titre - en lui rendant son K allemand, son K d'Europe centrale, K comme Kafka, K comme K.
"Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
- Si haute ! se dit-il."
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«Depuis quelques dizaines d'années, la vogue que connaissaient les jeûneurs professionnels a bien baissé. Alors qu'avant il était très rentable d'organiser, pur eux-mêmes et en grand, des spectacles de ce genre, c'est aujourd'hui complètement impossible. C'étaient d'autres temps. À l'époque, la ville entière se préoccupait du jeûneur ; l'intérêt qu'il suscitait augmentait à chaque nouvelle journée de jeûne, il y avait des abonnés qui restaient du matin au soir assis devant la petite cage à barreaux ; des visites avaient même lieu de nuit, à la lueur des torches pour qu'elles soient plus spectaculaires ; quand la journée était belle, on mettait la cage en plein air et c'était alors surtout aux enfants qu'on montrait le jeûneur professionnel ; alors que pour les adultes il n'était souvent qu'une attraction, qui les amusaient parce qu'elle était à la mode, les enfants regardaient ce spectacle bouche bée, en se tenant par la main pour plus de sûreté ; pâle dans on tricot noir sous lequel pointaient toutes ses côtes, l'homme dédaignait même de s'asseoir sur une chaise et préférait la litière de paille...» Ce volume contient : Grand bruit - La Chevauchée du seau à charbon - Un jeûneur - Le Terrier.
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La Métamorphose est le plus célèbre des textes de Kafka, et l'un des plus achevés. Non seulement Kafka s'est activement soucié de la publication de ce récit, mais, fait plus exceptionnel encore, il a avoué en être relativement satisfait. Description d'un combat est, au contraire, un récit plusieurs fois remanié puis renié par Kafka, dont c'est le plus ancien texte connu, et le moins étudié par ses interprètes, que, manifestement il embarrasse. Le débutant y règle ses comptes avec l'esthétique et la psychologie alors en vigueur, dont il est en train de se dégager pour devenir lui-même. Autant La Métamorphose semble régie de bout en bout par une implacable logique, autant Description d'un combat paraît fantaisiste, fantasque, presque farfelue, à la fois rêveries aux péripéties surprenantes et arbitraires et exercice de virtuosité d'une structure précise et savante. Cet écart et ce travail se marquent clairement dans la traduction de ces deux nouvelles par Bernard Lortholary. On y mesure l'évolution par laquelle le talent de Kafka a atteint au génie.
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Un beau matin, Gregor Samsa, fils d'une famille de petits-bourgeois à l'existence médiocre, se réveille changé en un coléoptère monstrueux. Face à cette transformation aussi soudaine qu'inexplicable, c'est le comportement de tout son entourage qui se métamorphose...Régi de bout en bout par une implacable logique, La Métamorphose (1915), récit cocasse et terrifiant, est le plus célèbre des textes de Kafka.Interview:«Yannick Haenel, pourquoi aimez-vous La Métamorphose?»
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Il fallait qu'on ait calomnié Joseph K. : un matin, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté. La cuisinière de Madame Grubach, sa logeuse, ne lui apporta pas son petit déjeuner, comme elle le faisait tous les jours vers huit heures. Jamais ce n'était arrivé. K. attendit encore un petit moment et vit, de son oreiller, la vieille dame d'en face qui l'observait avec une curiosité tout à fait insolite. Puis, intrigue en même temps qu'affamé, il sonna. Aussitôt on frappa à la porte et un homme entra, que jamais K. n'avait vu dans cette maison, Svelte et pourtant bâti en force, il était sanglé dans un vêtement noir muni, comme les costumes de voyahe, de toutes sortes de rabats, de poches, de brides, de boutons et d'une ceinture : sans qu'on sût bien à quoi cela pouvait sevir, cela avait l'air extrêmement pratique.
- Qui êtes-vous ? ditK. en se redressant à demi dans son lit.
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Kafka voulait appeler le premier de ses romans Le Disparu, Max Brod l'a intitulé L'Amérique. Cette traduction nouvelle, conforme au manuscrit inachevé, donne à Amerika son double titre - en lui rendant son K allemand, son K d'Europe centrale, K comme Kafka, K comme K.
"Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
- Si haute ! se dit-il." Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
Une nouvelle traduction du premier roman de Kafka.