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GEORGES BORGEAUD
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Au temps de la Réforme, menacé par la vindicte de la population vaudoise devenue protestante, un évêque fuit son château de la rive suisse du Léman. Il emporte avec lui des richesses dont son bateau ne peut soutenir le poids : il est alors contraint de se délester de sa vaisselle d'or, et depuis lors - raconte la légende - le Diable invite chaque Vendredi Saint les prélats de la région à partager avec lui, au fond du lac, un repas servi dans la « vaisselle des évêques ».
À la fin des années 1950, Pierre a dix-sept ans et cherche à fuir ses parents. Avec Denis, qui a le goût de l'aventure, ils s'installent dans le château des évêques, rebaptisé les Faverges et dont les propriétaires ruinés louent les appartements. Resté seul après le départ de Denis au service militaire, Pierre rencontre Hélène, qui lui fait découvrir la passion, ses illusions et la mesquinerie d'un monde petit-bourgeois où l'argent détient le seul vrai pouvoir.
Éducation sentimentale et hommage aux paysages lémaniques, La vaisselle des évêques a été publié pour la première fois dans la collection «?Blanche?» de Gallimard en 1959. Il est accompagné dans cette nouvelle édition par une préface inédite de l'écrivain et critique Guy Poitry.
Né en 1914 dans le canton du Valais, mort à Paris en 1998, Georges Borgeaud est notamment l'auteur de romans dont les héros, marqués par la présence sensuelle de la nature, sont en quête de leur identité. Son oeuvre a été couronnée de plusieurs prix littéraires, dont le Prix Renaudot en 1974 pour Le voyage à l'étranger, et le prix Médicis essai en 1987 pour Le soleil sur Aubiac. -
Le Voyage à l'étranger (Grasset, 1974) est un roman de formation dont le héros est pris dans l'engrenage de l'échec. En 1937, le jeune Jean Noverraz quitte la Suisse pour la Belgique. Après une expérience malheureuse au monastère, il devient le précepteur de l'indiscipliné comte Christian de Moressée, au château de Soye. C'est alors qu'il fait son éducation sentimentale auprès d'une femme mariée plus âgée que lui, Madeleine Cédrat.
Surpris dans sa liaison, il est chassé du château : «A partir de là, les épisodes de mon voyage à l'étranger passèrent irrévocablement du côté de ces choses que la vie - ou moimême - laissa inachevées.»
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Le Soleil sur Aubiac est un traité d'art de vivre, dans la tradition des philosophes et des moralistes. Le « bonheur modéré », selon sa propre expression, qu'il subordonne à « l'évidence de n'être ni très heureux, ni très malheureux, simplement dans la mélancolique douceur de vivre », Georges Borgeaud l'aura goûté lors de ses séjours dans un hameau en ruine au coeur brûlant du Quercy. Chaque été pendant plus de vingt ans, l'écrivain quittera Paris pour s'installer avec sa chatte, ses livres et ses manuscrits dans son « pigeonnier», une tour carrée à deux étages que Montaigne n'aurait pas dédaignée, tant elle se révélera propice à « des réflexions illusoires, du genre qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous, qui ont l'avantage d'être sans réponses. »
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Maurice Passereau est un garçon impressionnable et vulnérable à l'excès. Il a passé sa petite enfance en la seule compagnie de sa mère, personne tatillonne et prosaïque. Contre l'ennui et l'isolement, Maurice s'est forgé un subtil système d'évasion qui le rend malhabile à s'adapter aux obligations de la vie. Mis en pension chez les Pères, il y nourrit son imagination de livres pieux, de liturgie et se glorifie d'être un cancre. Sa mère, irritée, le retire alors du collège des Pères et le confie à une famille protestante. Maurice, en secret, va à la chapelle catholique du lieu, où il rencontrera un jour Élisabeth Beaussire, une femme pieuse et austère convertie au catholicisme. Élisabeth obtient que son protégé vienne habiter chez elle. Autoritaire et mal mariée, elle reporte sa tendresse sur l'adolescent. Cette tendresse ne tarde pas à prendre des chemins et des proportions inattendus. Le mari d'Élisabeth mettra brutalement un terme à ces égarements que Maurice, troublé, juge sévèrement tout en s'y prêtant avec duplicité. Maurice retourne chez les Pères et y rencontre l'Abbé Sartaud, grand exalté de tempérament anarchiste qui exerce sur l'esprit du jeune homme une vraie fascination et le délivre de ses entraves. Mais l'obligation de gagner rapidement sa vie interrompra impitoyablement ses grandes vacances et ce qu'il croit être son propre développement. Hors du préau, l'action se situe aux bords du lac et dans la montagne, lieux qui ont, pour Maurice, autant d'importance que les êtres rencontrés.
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L'auteur du Préau et de Voyage à l'étranger voit le jour le 27 juillet 1914 né de père inconnu. Le mariage de sa mère en 1924 l'éloignera définitivement de la maison maternelle.
Dès ce moment, son enfance se passe entre familles d'accueil et pensionnats.
Sa relation avec sa mère restera marquée par ces séparations répétées et il gardera pendant toute son existence cette habitude acquise dans l'enfance, de lui écrire.
Georges Borgeaud a écrit à sa mère pendant plus de cinquante ans. Au fil de ce long cheminement épistolaire se dessine une biographie : celle d'un Borgeaud blessé, fragile drôle, souvent jaloux et parfois injuste ; celle d'un jeune homme talentueux, séduisant, celle aussi d'un écrivain admiré (Prix des Critiques, Prix Renaudot).
Ces lettres peuvent être abordées comme une autobiographie (que Georges Borgeaud n'a pas écrite) ou comme un témoignage littéraire et historique ; comme le portrait d'un Suisse se faisant un nom dans le Paris littéraire d'après-guerre, ou encore comme le dialogue impossible d'un fils avec sa mère.
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ALBERT BITRAN L'OEUVRE 1949-1992 TIRAGE DE TETE NO 7 / 60
GEORGES BORGEAUD
- IDES ET CALENDES 2
- 6 Septembre 2013
- 9789993021209
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