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Gallimard
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Sur la rive suisse du Léman, au temps de la Réforme, un évêque a dû fuir son château pour échapper à la population protestante qui voulait lui faire un mauvais parti. Il lui a fallu délester ses bateaux, trop chargés, et il a fait envoyer par le fond, au pied de la tour, sa vaisselle d'or. Depuis, dit la légende, le Diable, le Vendredi-Saint, invite les prélats à partager avec lui au fond du lac un repas de viande dans la «vaisselle des évêques». Quant au château, les Faverges, il était, lors de la dernière guerre, en la possession d'une famille ruinée qui le louait en appartements. C'est ainsi que deux jeunes Genevois, Pierre Lorétan, fils de très petits bourgeois, et Denis Germanier, plus fortuné, s'y installent un refuge, le premier pour échapper à ses parents et à sa triste vie de gratte-papier, le second par goût de l'aventure. Denis, appelé au service militaire, laisse Pierre seul occupant de l'appartement des Faverges. Pierre a dix-sept ans. Il n'est pas beau, bien que son corps soit harmonieux et solide, malgré sa minceur. Il est timide, rêveur, empêtré de lui-même, bref moralement boutonneux. Une jeune femme de vingt-neuf ans, Hélène Savournin, vient rejoindre sa famille, également locataire au château. Elle séduit Pierre. Elle l'aime aussi , à sa manière, surtout son «corps de petit garçon». Il vit grâce à elle sa pemière aventure, une liaison passionnée. Mais Hélène le quittera pour épouser Denis, le laissant désespéré, révolté, réduit par le manque d'argent à retourner chez ses parents. Cette éducation sentimentale a tous les reflets du Léman.
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Maurice Passereau est un garçon impressionnable et vulnérable à l'excès. Il a passé sa petite enfance en la seule compagnie de sa mère, personne tatillonne et prosaïque. Contre l'ennui et l'isolement, Maurice s'est forgé un subtil système d'évasion qui le rend malhabile à s'adapter aux obligations de la vie. Mis en pension chez les Pères, il y nourrit son imagination de livres pieux, de liturgie et se glorifie d'être un cancre. Sa mère, irritée, le retire alors du collège des Pères et le confie à une famille protestante. Maurice, en secret, va à la chapelle catholique du lieu, où il rencontrera un jour Élisabeth Beaussire, une femme pieuse et austère convertie au catholicisme. Élisabeth obtient que son protégé vienne habiter chez elle. Autoritaire et mal mariée, elle reporte sa tendresse sur l'adolescent. Cette tendresse ne tarde pas à prendre des chemins et des proportions inattendus. Le mari d'Élisabeth mettra brutalement un terme à ces égarements que Maurice, troublé, juge sévèrement tout en s'y prêtant avec duplicité. Maurice retourne chez les Pères et y rencontre l'Abbé Sartaud, grand exalté de tempérament anarchiste qui exerce sur l'esprit du jeune homme une vraie fascination et le délivre de ses entraves. Mais l'obligation de gagner rapidement sa vie interrompra impitoyablement ses grandes vacances et ce qu'il croit être son propre développement. Hors du préau, l'action se situe aux bords du lac et dans la montagne, lieux qui ont, pour Maurice, autant d'importance que les êtres rencontrés.