Venue d'outre-Atlantique, la « cancel culture » menace de saper les fondements de notre civilisation : statues déboulonnées, auteurs classiques rayés des programmes scolaires, livres mis à l'index. Face à cela, il est urgent de faire oeuvre de transmission, en sortant de l'oubli ou en mettant en lumière des oeuvres fondatrices.
Dans un premier volume, la Bibliothèque du jeune Européen, Alain de Benoist et Guillaume Travers présentaient 200 essais pour « apprendre à penser ». Ce second volume est tout entier consacré aux oeuvres de fiction, des récits mythologiques à la poésie, en passant évidemment par le roman ou la bande dessinée. Plus de 400 oeuvres sont présentées et analysées, offrant un précieux guide de lecture pour tous les âges. Le panorama ainsi offert, de l'Antiquité à nos jours, des pays latins à la Scandinavie, de l'Irlande à la Russie, donne à voir la richesse de l'univers esthétique européen. Les sensibilités qui s'y incarnent, les styles qui nous élèvent, les émotions dont on s'enivre par les grandes oeuvres, dessinent par petites touches la vaste fresque de notre héritage culturel propre.
La transmission est en crise. Pour les Européens de notre temps, la tentation est grande de se laisser bercer par les écrans, les slogans publicitaires et le conformisme ambiant. De suspendre tout jugement critique. De cesser de penser.
Par une sélection de 200 oeuvres marquantes dans l'histoire des idées, cet ouvrage pose des jalons essentiels pour quiconque veut penser le monde. Les textes présentés sont presque exclusivement des essais, auxquels ont été adjoints certains écrits fondateurs des mythologies européennes et de rares oeuvres de fiction ayant laissé une image indélébile dans l'imaginaire européen. Les oeuvres retenues sont d'une grande diversité, couvrant de nombreuses familles de pensée et la quasi-totalité des sciences humaines et naturelles. À qui veut aiguiser sa pensée, ce livre donne une vision du monde, tout en permettant d'explorer des voies transversales, nouvelles.
Fruit du travail d'une quarantaine d'auteurs, cette bibliothèque idéale est la meilleure porte d'entrée pour accéder au patrimoine intellectuel de notre continent. Tous les grands thèmes traversant les sols d'Europe depuis plusieurs millénaires y sont traités avec clarté et rigueur.
La société de surveillance qui se met en place scelle-t-elle la fin du projet libéral de « société ouverte » ? Non, répond Guillaume Travers, elle en est au contraire l'aboutissement logique. C'est la raison pour laquelle les libéraux promouvront tôt ou tard toutes les méthodes techniquement possibles de contrôle social : puçage des populations, reconnaissance faciale, modifications géniques, 5G, etc. Pour éclairer ce paradoxe, il faut revenir aux sources de la conception libérale de la liberté, et mettre en lumière ses impensés. Ce à quoi s'attache cet essai. Face à la liberté abstraite des libéraux, il appelle à retrouver une conception classique de la liberté, qui a prévalu tant dans le monde antique que médiéval - et pas sa falsification orwellienne.
Les inégalités sont partout, souvent criantes. Faut-il pour autant succomber à l'égalitarisme et promouvoir l'indifférenciation ? Cet essai « coup de poing » bouleverse notre compréhension du sujet. Les inégalités apparaissent comme un phénomène spécifiquement moderne, le fruit altéré d'un monde où les individus ne sont plus reliés entre eux que par des valeurs monétaires. À l'inverse, les sociétés traditionnelles s'inscrivaient dans un univers régi par une échelle de références et de différences, plus qualitatives que quantitatives, toutes imprégnées de valeurs non marchandes. Trop se focaliser sur les inégalités, c'est se condamner à ne rien comprendre du malaise contemporain et s'interdire d'en corriger les effets pervers. De cette analyse brillante, mêlant histoire, philosophie et économie, ressort aussila critique la plus décapante et la plus profonde des travaux de Thomas Piketty.