Elle était l'amoureuse de tous les romans, l'héroïne de tous les drames, le vague « elle » de tous les volumes de vers. Il retrouvait sur ses épaules la couleur ambrée de l'odalisque au bain ; elle avait le corsage long des châtelaines féodales ; elle ressemblait aussi à la femme pâle de Barcelone, mais elle était par-dessus tout Ange !
Redécouvrez ce grand classique de la littérature française grâce à cette magnifique édition comportant des illustrations d'Albert Fourié, célèbre peintre et illustrateur français du XIXe siècle qui a illustré, entre autres, les oeuvres de Victor Hugo, Alphonse Daudet et Guy de Maupassant.Malgré elle, l'héroïne de ce roman a donné son nom, à la fin du xixe siècle, à une célèbre pathologie: le bovarysme, ou la tendance à rêver à un autre destin. En effet, Emma Bovary incarne celle qui ne cessera jamais de rêver et qui n'aura pas d'autre choix que d'en mourir. Bercée d'idées romanesques, elle doit se marier très jeune à un terne médecin de province: Charles Bovary. Malheureusement, cette confrontation à ce quotidien sans saveur ne fera que la conforter dans ses désirs d'évasion. Déçue par son mari sans ambition, sa vie étriquée, son expérience de la maternité et ses amants, elle décidera de fuir à tout jamais cette triste vie pour atteindre enfin son idéal de beauté et de grandeur...
Édition reliée.
Couverture sur Wibalin teinté dans la masse couleur menthe et marquage à chaud couleur marron.
Illustrations en noir à l'intérieur pour enrichir le texte.
Ecrit de mars à août 1876, un coeur simple est vraisemblablement l'un des chefs-d'oeuvre de flaubert.
Le conte marque le triomphe d'une sensibilité à laquelle le romancier donne enfin libre cours. celui-ci expose le destin de la servante modèle de mme aubain, félicité, animée par un désir d'amour qu'aucun malheur ne parviendra à éteindre. le film un coeur simple, réalisé par marion laine, est sorti au cinéma le 26 mars 2008, librement adapté du conte de flaubert. sandrine bonnaire est félicité, marina foïs, mme aubain.
Salammbô / Gustave Flaubert http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k802396
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
Cette oeuvre (édition relié) fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou uniquement disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
Le tome IV réunit des oeuvres de la fin du Second Empire et du début de la Troisième République. Elles révèlent un écrivain tourné vers son siècle et prenant position sur des sujets alors brûlants. Longtemps proche des cercles impériaux, Flaubert ne perd jamais son sens critique. Si ses amitiés républicaines l'emportent finalement, sa verve ironique éclate dans une pièce comme Le Candidat (1874), qui met en scène les jeux électoraux. Ce Candidat fait partie, en outre, d'un ensemble d'expérimentations dans différents genres dramatiques (féerie, comédie, farce) qui dévoilent une face peu connue de l'écrivain. Quant à sa préface (1872) aux Dernières chansons de son ami Bouilhet, incursion dans un domaine jusqu'alors tenu à distance, la critique littéraire, elle constitue en quelque sorte son art poétique.
Le grand livre de la période est L'Éducation sentimentale (1869), roman de la monarchie de Juillet et de la révolution de 1848, des ambitions et des (dés)illusions, du « continuel avortement humain » (Zola). Flaubert écrit là ses Illusions perdues. Son « Histoire d'un jeune homme » (c'est son sous-titre) peut se lire à la lumière de l'« Histoire d'un grand homme à Paris » (c'est celui de Balzac). Entre sentimentalisme et politique, ce grand roman esquive toute grandeur. Il retrace des vies privées marquées par le renoncement et redonne à l'événement historique, vingt ans après, l'opacité qu'il revêtait aux yeux de ceux qui le vivaient.
Au tome V sont rassemblés les trois derniers chefs-d'oeuvre de Flaubert. La Tentation de saint Antoine (1874), c'est « l'oeuvre de toute [s]a vie » : il y songeait depuis 1845. Les tumultes des premiers temps de la Chrétienté et la prolifération des mythologies et des figures fantastiques forment une « archéologie des savoirs » qui entre en résonance, Foucault l'a bien vu, avec l'autre vieux projet auquel travaille Flaubert, Bouvard et Pécuchet, mise en fiction des déboires passionnés de « deux bonshommes » aux prises avec l'encyclopédie contemporaine. Les deux titres exposent en effet la violence des croyances, l'étrangeté des représentations, la menace des certitudes.
Les tourments que cause à Flaubert la composition de Bouvard trouvent un remède provisoire dans l'écriture et la publication (1877) des Trois contes : « Une petite bêtise moyenâgeuse » (La Légende de saint Julien l'Hospitalier), « mon Perroquet » (Un coeur simple) et « mon Saint Jean-Baptiste » (Hérodias). « Il me semble que la Prose française peut arriver à une beauté dont on n'a pas l'idée ? » écrit-il à Tourguéniev - et c'est bien le cas. Puis il retourne à Bouvard et Pécuchet, qui demeurera inachevé. Dix chapitres sont rédigés et mis au point. Restent la documentation qui devait être utilisée dans le « Second volume » du roman - la « Copie » des deux bonshommes - et le célébrissime petit livre qui est à l'origine du projet : Le Dictionnaire des idées reçues, arrangé « de telle manière que le lecteur ne sache pas si on se fout de lui, oui ou non ».
Le « Second volume » de Bouvard et Pécuchet, sottisier tourné contre les idées reçues et la violente bêtise du siècle, est ici présenté intégralement, selon un dispositif inédit. Les oeuvres recueillies dans les deux derniers tomes des oeuvres complètes sont accompagnées d'appendices qui en éclairent la genèse aussi bien que la réception. Les cinq volumes de la Correspondance complètent l'édifice.
Le premier volume des Oeuvres complètes était intitulé Oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient:une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style». Par les champs et par les grèves:«la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse:«(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand:sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais:la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856:trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique:les lois du langage paraissent avoir changé; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
Avec les Mémoires d'un fou, écrit autobiographique sans concessions, Flaubert ne se ménage pas dans cette oeuvre de jeunesse d'une sensibilité et d'une intelligence rare pour un garçon de 17 ans. Tout y passe : l'écriture, l'art, la religion, les femmes et un amour fou et impossible pour Maria, une femme mariée. On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans, disait un grand poète, mais on est déjà capable d'emmener le lecteur dans un univers lucide et désespérant qui ne peut que laisser des traces chez le lecteur.
La tentation de saint Antoine / par Gustave Flaubert http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1177342
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
Cette oeuvre fait partie de la série TREDITION CLASSICS. La maison d'édition tredition, basée à Hambourg, a publié dans la série TREDITION CLASSICS des ouvrages anciens de plus de deux millénaires. Ils étaient pour la plupart épuisés ou unique-ment disponible chez les bouquinistes. La série est destinée à préserver la littérature et à promouvoir la culture. Avec sa série TREDITION CLASSICS, tredition à comme but de mettre à disposition des milliers de classiques de la littérature mondiale dans différentes langues et de les diffuser dans le monde entier.
Ce volume réunit les textes écrits par le jeune Flaubert entre 1831 et 1846, soit entre sa dixième et sa vingt-cinquième année. Il y a (au moins) deux manières de le lire.Premier parcours : «À la découverte d'un écrivain romantique». Toutes les formes que revêt le romantisme littéraire sont ici abordées - du conte philosophique, allégorique et fantastique au drame ou au récit historique, en passant par l'autobiographie -, et tous les thèmes : la mort, la folie, le désespoir, l'ivresse, le diable, etc.Deuxième parcours : «Comment Flaubert devint Flaubert». Dès les Narrations et discours, «l'attention de myope», ce goût du détail signifiant qui fera de lui un maître de la description, est à l'oeuvre. Dans Une leçon d'histoire naturelle (genre «commis»), Bouvard et Pécuchet est en germe. Passion et vertu contient des passages rapportés d'un point de vue externe qui annonce la célébrissime scène du fiacre de Madame Bovary. Et quatre textes au moins proposent des scènes de bal qui montrent mieux que de longs discours comment sont construits les épisodes du bal à la Vaubyessard (Madame Bovary) ou du bal costumé chez Rosanette (L'Éducation sentimentale de 1869) : c'est chez le Flaubert romantique que prend naissance la «mystique du style» qui donnera les chefs-d'oeuvre que l'on sait.
Gustave Flaubert, Bibliomanie Flaubert est âgé d'à peine quinze ans quand il publie, début 1837, son premier texte, Bibliomanie. Il ne s'agit pas de son premier essai littéraire, loin s'en faut : très jeune, Flaubert compose récits, contes et pièces de théâtre.
Les quatre nouvelles réunies dans ce volume comptent parmi les plus abouties des oeuvres de jeunesse de Flaubert. L'adolescent qui les écrit est un fervent lecteur de Sade et des romantiques, et son inspiration s'en ressent. Mais Flaubert est déjà Flaubert - le contempteur de la bêtise et de la cruauté humaine, l'ironiste impitoyable que l'on retrouve dans les oeuvres de la maturité sont déjà bien présents.
Pour Flaubert, l'Italie est un musée, un conservatoire antique où l'on va retrouver les souvenirs d'une histoire prestigieuse, celle de l'Empire romain.
L'Italie, berceau de la civilisation, mère des arts, c'est là l'image que, comme la plupart des voyageur de son temps, a retenue Flaubert.
À l'occasion du centenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821-1880), casimiro propose les lettres et notes de voyages que l'écrivain a écrit lors de son passage en 1851 à Naples, la grande capitale du Sud de l'Europe.
« Écrivons, nom d'un pétard ! Ficelons nos phrases, serrons-les comme des andouilles et des carottes de tabac. Masturbons le vieil art jusque dans le plus profond de ses jointures. Il faut que tout en pète, monsieur. » Le Gueuloir réunit les principales fulgurances glanées dans la correspondance de Gustave Flaubert. Les femmes, les bourgeois, les gens de lettres, l'art, la morale, la politique, la religion : en grand pourfendeur de la bêtise, l'Excessif (tel qu'il aimait à se surnommer lui-même) n'épargne personne. Ripailleur et tonitruant, il se montre tout autant épris d'absolu et sensible jusqu'à la mélancolie : « Notre vie tourne ainsi continuellement dans la même série de misères, comme un écureuil dans une cage, et nous haletons à chaque degré. » Compilation percutante d'une correspondance réputée pour sa drôlerie et son intelligence, le Gueuloir constitue l'opportunité de redécouvrir sous un angle inédit l'auteur de Madame Bovary et du Dictionnaire des idées reçues.
Ce volume rassemble les chefs d'oeuvre d'un observateur implacable de la vie provinciale, des moeurs de la société de son temps, des grandeurs et misères du coeur humain. Le grand romancier côtoie ici le satiriste et le moraliste qui sut aussi tourner en dérision la bêtise de ses contemporains, leurs prétentions et leurs préjugés.
Dans la préface inédite qu'il consacre à cette édition, Michel Winock, auteur d'une magistrale biographie de Flaubert, apporte un éclairage passionnant sur l'ensemble de ces textes comme « contribution à l'histoire de leur époque ». Il montre à quel point l'exigence de l'écrivain lui impose de concilier le souci du beau et celui du vrai dans le choix de ces personnages et l'analyse de leurs caractères. C'est ainsi qu'Emma Bovary ou Frédéric Moreau dans L'Éducation sentimentale, sans parler de Bouvard et Pécuchet, sont devenus les archétypes d'une France bourgeoise et républicaine saisie par Flaubert « sans parti pris » souligne Michel Winock, avec ce souci primordial de « peindre le monde tel qu'il est » qui fait de lui le « créateur du roman moderne ».
Ce volume contient : Madame Bovary - L'Éducation sentimentale - Bouvard et Pécuchet - Le Dictionnaire des idées reçues - Trois Contes.
Préface de Michel Winock - Notices et notes de Brigitte Monglond.
C'est au cours de son adolescence à Oran que nait chez Yves Saint Laurent la passion de la litterature. À l'âge de 13 ans, il assiste à une représentation de L'École des femmes avec Louis Jouvet : subjugué par la beauté des décors et des costumes créés par Christian Bérard, il commence à en dessiner lui-même. Il écrit également ses premiers poèmes, découvre l'oeuvre de Marcel Proust et commence à retranscrire et illustrer certaines oeuvres littéraires parmi lesquelles Madame Bovary, dont le personnage d'Emma semble le fasciner.
En 1951, à l'âge de 15 ans, il créé à partir de l'oeuvre de Flaubert, 14 illustrations à l'encre noire, avec de légers rehauts de gouache. Il dessine alors la silhouette d'une héroine passionnee évoluant dans une Normandie rêvée. Bien des années plus tard, au sujet de ses collections, Yves Saint Laurent évoque ces personnages de femmes qu'il « costume comme un auteur lui écrirait une pièce », pour reprendre le mot de Françoise Giroud. « Souvent je pense aussi à Madame Bovary, confie-t-il. Ce personnage est extrêmement contemporain. Madame Bovary exprime le désarroi de femmes qui est le même aujourd'hui qu'il y a un siècle. » Publiées pour la première fois dans leur intégralité, ces émouvantes illustrations, issues de la collection de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, sont accompagnées du texte intégral de Madame Bovary.
rousselin : il aura le temps ! on a encore cinq minutes ! dans cinq minutes le scrutin ferme, et alors ? je ne rêve donc pas ! c'est bien vrai ! je pourrais le devenir ! oh ! circuler dans les bureaux, se dire membre d'une commission, être choisi quelquefois comme rapporteur, ne parler toujours que budget, amendements, sous-amendements, et participer à un tas de choses.
d'une conséquence infinie ! et chaque matin, je verrai mon nom imprimé dans tous les journaux, même dons ceux dont je ne connais pas la langue ! le jeu ! la chasse ! les femmes ! est-ce qu'on aime quelque chose comme ça ? mais pour l'obtenir, je donnerais ma fortune, mon sang, tout ! oui ! j'ai bien donné ma fille ! ma pauvre fille ! (ii pleure. ) j'ai des remords maintenant ; car je ne saurai jamais si souvigny a tenu parole.
[. ] c'est fait ! on dépouille le scrutin ; ce sera vite fini ! a quoi vais-je m'occuper pendant ce temps-là ? quelques intimes, quand ce ne serait que murel qui est si actif, devraient être ici pour m'apprendre les premiers bulletins ! oh ! les hommes ! dévouez-vous donc pour eux ! si le pays ne me nomme pas. eh bien, tant pis ! qu'il en trouve d'autres ! j'aurais fait mon devoir ! (il trépigne. ) mais arrivez donc ! arrivez donc ! ils sont tous contre moi, les misérables ! c'est à en mourir ! ma tête se prend, je n'y tiens plus ! j'ai envie de casser mes meubles ! rousselin est prêt à tout pour séduire ses électeurs, comme de promettre à tout va des achats de terrain, des emplois, des passe-droits, objets de marchandage, au même titre que sa femme et sa fille.
gustave flaubert, l'auteur de madame bovary, s'est essayé à une pièce vaudevillesque qui est une satire du suffrage universel. une oeuvre courte sur ce qu'il peut avoir d'excessif et de cynique dans le marécage des négociations politiques. un sujet constamment d'actualité !.
Le premier volume des Oeuvres complètes était intitulé Oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style». Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur ! l'auteur !»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».