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Daniel Buren est certainement l'artiste français le plus connu grâce aux fameuses colonnes éponymes du Palais Royal. Il est l'artiste invité au Grand Palais pour la prochaine manifestation « Monumenta » qui débute le 9 mai 2012.
A cette occasion la monographie publiée en 2001 de Guy Lelong se voit mise à jour, augmentée de 40 pages avec un changement de format et de maquette.
L'épilogue ajouté à cette réédition présente, parmi les oeuvres que Daniel Buren a réalisées au cours de la dernière décennie, celles dont la dimension est à l'échelle des architectures qu'elles investissent. Car la dimension de plus en plus architecturale du travail de Daniel Buren est l'un des traits marquants de son évolution actuelle.
Ce nouveau chapitre s'organise autour de cinq grandes expositions : Le Musée qui n'existait pas (Centre Pompidou, 2002), The Eye of the Storm ou L'oeil du cyclone (Guggenheim Museum, New York, 2005), Plus grand ou plus petit que ? (Château de Tours, 2005), La Coupure (musée Picasso, 2008) et la Monumenta de 2012.
Ces grands dispositifs se caractérisent aussi par les montages de jeux visuels qu'ils proposent, consistant à diffuser la couleur dans l'espace par projections et reflets. Une partie conclusive place la démarche générale de Daniel Buren dans une perspective artistique plus large, audelà des seuls arts visuels.
Initiée par le compositeur Gérard Grisey (1946-1998) au milieu des années 1970 et développée aujourd'hui internationalement, la musique « spectrale » apparaît comme un courant artistique majeur de ces dernières décennies. La musique spectrale a accompli une véritable révolution en repensant la musique à partir de la nature même du phénomène sonore, telle que les découvertes de l'acoustique permettaient alors d'y accéder.
Cette « révolution sonore » est ici mise en relation avec deux autres renversements : celui que Mallarmé a effectué un siècle plus tôt sur la littérature en concevant ses poèmes à partir des caractéristiques mêmes du langage, celui que Daniel Buren opère avec la notion d'art in situ, qui inverse la relation que les oeuvres entretiennent avec leurs lieux de présentation.
En s'attachant à montrer que cette « révolution sonore » relève d'un retournement plus général de la pensée, qui a diversement traversé l'ensemble du champ artistique au cours du xxe siècle, cet ouvrage a pour ambition de faire connaître la musique spectrale au-delà du domaine musical.
Ce volume, qui suivant son titre se propose de déduire une aventure des propriétés mêmes du livre, conjugue, en définitive, ce dessein avec un principe d'écriture en transformation continue, cherchant à mettre les jeux de ce stade à nu.
À la suite du roman in situ Le Stade qu'il prolonge, le roman flipbook La Poursuite a pour projet d'intégrer la dimension du livre au sein d'un continuum textuel évolutif. Si la fiction se développe à partir de la vitesse de feuilletage du livre, le double sens de son titre - continuation et projecteur de théâtre - lui apporte un éclairage supplémentaire. Assis à bord de son unité minimale de roulement, le héros suit une ligne infiniment droite dans un paysage en constante transformation. Restés à la base dont ils longent les aires d'activité, ses coéquipiers discourent sur les raisons de cette ligne. Quand ils atteignent le sommet de l'aire la plus haute, ils sont téléportés et La Poursuite apparaît alors sous un tout autre jour.