Pourquoi Jean de la Croix a-t-il écrit La Nuit obscure ? Non pour sa propre satisfaction, mais comme il le dit lui-même : " Il était très important, et c'est pour cela que je me suis mis à l'oeuvre, d'expliquer cette nuit à bon nombre d'âmes qui passent par là et qui en ignoraient tout [...].
Je me suis déterminé à traiter ce sujet [...] parce que j'ai confiance que le Seigneur m'aidera à subvenir à l'extrême nécessité où se trouvent un grand nombre d'âmes. Elles ont commencé à marcher sur le chemin de la vertu, mais quand Notre Seigneur cherche à les mettre dans cette nuit obscure pour les amener à l'union divine, elles ne font pas un pas de plus, soit parce qu'elles ne veulent pas entrer dans cette nuit, soit parce qu'elles manquent de guides expérimentés, capables de les conduire jusqu'au sommet.
" Il suffisait d'épouser les motivations qu'il exprime pour désirer à notre tour traduire cet ouvrage à nouveaux frais, dans un français accessible à nos contemporains et proche du texte original.
La Vive Flamme d'amour date de 1584.
Troisième poème majeur de Jean de la Croix après Le Cantique spirituel et La Nuit obscure, il est court et de structure simple. Cette nouvelle traduction annotée comprend les corrections mineures apportées par Jean de la Croix au texte originel. Les thèmes chers au saint sont développés ici la dimension trinitaire de la vie mystique, le rôle de l'amour ardent, l'action de l'Esprit-Saint, l'orientation vers la vie éternelle.
" La pitié et la compassion que je porte en mon coeur sont si grandes en voyant les âmes retourner en arrière [...] que je ne peux manquer de les mettre en garde au sujet de ce qu'elles doivent faire pour éviter un tel dommage [...] Je veux le dire car cela est fort nécessaire, non seulement pour les âmes qui marchent avec tant de succès, mais aussi pour toutes les autres qui cherchent leur Bien-Aimé.
"
La Montée du mont Carmel est une oeuvre inachevée : tous les manuscrits se terminent au chapitre 45 du livre III. Mais, tout inachevé qu'il soit, le contenu reste précieux pour le disciple dont Jean de la Croix est le guide sur le chemin de purification. Il y trouve des conseils et des mises en garde nécessaires pour baliser sa route. C'est bien là l'intention initiale de l'auteur qu'il place lui-même en tête de son oeuvre : ' Toute la doctrine que j'ai l'intention d'exposer est contenue dans les couplets suivants qui indiquent la manière de monter jusqu'à la cime du mont qui est le sommet de l'état de perfection et que nous appelons ici union de l'âme avec Dieu '. Cette nouvelle traduction est due à Françoise Aptel, Mariannick Caniou et Marie-Agnès Haussièttre.
Jean de la Croix (1542-1591) n'est pas qu'un mystique. Il est aussi l'un des plus grands poètes lyriques de la littérature.
Ce que l'on a coutume d'appeler Les Écrits brefs nous livrent, sous une forme condensée, l'essentiel de la doctrine développée dans les traités tout en nous révélant la personnalité fougueuse et habitée de l'auteur. Ainsi, les Poèmes, nous dévoilent le poète et l'artiste ; les Paroles de lumière, le guide expérimenté ; les Précautions, le maître exigeant ; les Lettres, ses qualités humaines. Son enseignement oral, transmis par Élisée des Martyrs, nous montre le lien qui existait entre sa vie, son enseignement et ses écrits.
Cette nouvelle traduction redonne à lire des textes essentiels mais méconnus de Jean de la Croix. Des leçons de lumières découpées dans la poésie la plus pure.
Jean de la Croix fut un proche de Thérèse d'Ávila, et participa activement à sa réforme du carmel. Il meurt en 1591, en disant : « Aujourd'hui je vais chanter l'Office au ciel. » Il fut béatifié par Clément X en 1675, canonisé par Benoît XIII en 1726 et proclamé Docteur de l'Église en 1926.
Léonie Martin fut la moins douée des quatre soeurs de Sainte Thérèse de Lisieux. Ce fut une enfant difficile, elle vivait pourtant en un milieu familial préservé. Adolescente, elle est attirée par la vie religieuse. Cependant, ce n'est qu'à la quatrième entrée qu'elle parvient à s'y maintenir. Léonie fut Visitandine à Caen. Elle n'a pas ressenti de jalousie pour ses quatre soeurs, toutes Carmélites à Lisieux, qui lui semblaient réaliser, si pleinement, ce qu'elle aurait voulu vivre, malgré ses faiblesses, ses déficiences, ses incohérences parfois. Elle se fit la disciple de Thérèse, sa cadette de dix ans : elle a suivi intérieurement la voie d'enfance spirituelle, et vécu jusqu'à sa mort à près de quatre-vingts ans, dans la plus grande simplicité et le plus total abandon en Jésus, son Bien-Aimé. Le rayonnement de Léonie après sa mort fut très rapide : de tous les continents des lettres arrivèrent et arrivent constamment à la Visitation de Caen pour réclamer l'aide de la " pauvre Léonie " comme on l'appelait en famille, ou pour la remercier de grâces obtenues par son intercession. La vie de Léonie tient en ces mots qu'elle écrivit : " Ô mon Dieu, dans ma vie où Vous avez mis peu de ce qui brille, faites que comme Vous, j'aille aux valeurs authentiques, dédaignant les valeurs humaines pour estimer et ne vouloir que l'absolu, l'éternel, l'Amour de Dieu, à force d'Espérance. "