"plus les choses divines sont en soi claires et manifestes, plus elles sont naturellement obscures et cachées à l'âme.
Il en est ici comme de la lumière naturelle : plus elle est claire, plus elle éblouit et obscurcit la pupille du hibou; plus on veut fixer le soleil en face, et plus on éblouit la puissance visuelle et on la prive de lumière; cette lumière dépasse la faiblesse de l'oeil. de même quand cette divine lumière de la contemplation investit l'âme qui n'est pas encore complètement éclairée, elle produit en elle des ténèbres spirituelles, parce que non seulement elle la dépasse, mais parce qu'elle la prive de son intelligence naturelle et en obscurcit l'acte.
Voilà pourquoi saint denis et d'autres théologiens mystiques appellent cette contemplation infuse un rayon de ténèbres". (saint jean de la croix).
La vive flamme d'amour "ô brûlure suave, ô plaie délicieuse, ô douce main, ô touche délicate, qui a la saveur de la vie éternelle qui paye toute dette !
Qui donne la mort et change la mort ! " strophe ii l'âme embrasée par cette brûlure "lance elle-même de vives flammes ", dit saint jean de la croix.
La vive flamme d'amour reflète, en ce sens, la fin de l'itinéraire mystique, celle oú l'union de l'âme et de dieu est consommée sans retour. poème d'amour d'un lyrisme flamboyant, la vive flamme d'amour est un sommet de l'expérience mystique dans l'histoire religieuse des hommes.
Le cantique spirituel, c'est l'heure de l'aube mystique.
Après le renoncement, le vide, le rien de la nuit obscure, après la mortification que l'âme s'est imposée, vient le moment de la rencontre joyeuse avec dieu, celle de l'âme "épouse" avec "l'epoux". le cantique spirituel est un poème du désir, une célébration de la sortie de la nuit vers la joie de l'exaucement, le passage des dernières angoisses à l'union des fiançailles et du mariage spirituels.
"là [mon bien aimé] me donna son coeur; là il m'enseigna une science pleine de suavité, et moi je lui donnai en réalité; tout ce qui est à moi, sans rien me réserver, là je lui promis d'être son epouse" strophe xviii.
Né en Castille en 1542, entré chez les Carmes à vingt et un ans et maître des étudiants à l'Université de Salamanque, Jean de Yepès, devenu Jean de la Croix, rencontre sainte Thérèse d'Avila en 1567 et entreprend avec elle la réforme de l'ordre du Carmel. Ceci lui vaudra l'incompréhension et la persécution de ses frères jusqu'à sa mort en 1591. Poète et maître spirituel, il a laissé une grande oeuvre mystique comprenant quatre ouvrages essentiels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, Le Cantique spirituel, et La Vive Flamme d'amour.
Dans La Montée du Carmel, saint Jean de la Croix évoque ce qu'est pour lui l'itinéraire menant au Dieu vivant. Cet itinéraire est rude, mais non impossible. Car il est possible de passer de " la nuit obscure " à la " nuit plus aimable que l'aurore " et finalement à la lumière qui transforme tout. A l'école du docteur du Carmel, les âmes qui suivent sa voie " apprendront, rudement et suavement, à gravir le sentier à pic de la pauvreté spirituelle. "
Histoire culturelle de la France.
Sous la direction de Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli.
1. Le Moyen Âge, Michel Sot, Jean-Patrice Boudet, Anita Guerreau-Jalabert.
2. De la Renaissance à l'aube des Lumières, Alain Croix, Jean Quéniart.
3. Lumières et liberté. Les dix-huitième et dix-neuvième siècles, Antoine de Baecque, Françoise Mélonio.
4. Le Temps des masses. Le XXe siècle, Jean-Pierre Rioux, Jean-François Sirinelli.
Une approche originale de l'une des grandes sagas de la BD franco-belge : comment Charlier et Giraud ont réussi à faire entrer un cow-boy de papier dans la légende de l'Ouest. L'auteur, longtemps collaborateur aux Cahiers de la bande dessinée, enseigne aujourd'hui l'histoire de l'illustration et de la BD aux Instituts Saint-Luc à Bruxelles. Il est également éditeur chez Casterman.