En 1778, le jeune peintre paysagiste toulousain Pierre Henri de Valenciennes se trouve à Rome où il fréquente de nombreux artistes étrangers venus se former, comme lui, au contact des monuments de la Rome antique et des oeuvres des maîtres de la période moderne, mais aussi se confronter à la lumière italienne. Parmi eux, Jacques Louis David a une influence décisive sur le travail de Valenciennes. Celui-ci développe pourtant un travail graphique qui lui est propre. Contrairement à la plupart des jeunes artistes, il ne fait presque pas de copies d'après l'antique ou les maîtres, mais il dessine des vues de Rome, ce « mélange d'antique et de moderne, cet assemblage d'irrégularité et de symétrie, d'incohérence et d'harmonie, de folie et de raison ».
Les 96 feuillets du Livre à dessiner de P. Devalenciennes nous entraînent, dans un camaïeu épuré d'encre noire et grise, du port de Ripa Grande à la basilique Saint-Jean-de-Latran, du Ponte Molle au Vatican, en longeant les rives du Tibre ou en parcourant les différents quartiers de la ville. Valenciennes trace sur les pages du carnet les panoramas d'une ville rêvée, qu'il modifie sans scrupules pour composer des agencements de volumes, quitte à simplifier, à tronquer ou à déplacer les architectures. Loin de tout pittoresque, le dessinateur cherche un idéal : les pages du carnet ne sont qu'en partie le reflet de ses promenades romaines, et plusieurs d'entre elles présentent des compositions inventées en agençant différents motifs, des paysages « composés ».
Le musée du Louvre conserve un fonds très important de dessins (1068 feuilles) attribués à Edme Bouchardon dont le catalogue sommaire a été publié par Jean Guiffrey et Pierre Marcel en 1907 et 1908 (Inventaire général des dessins du musée du Louvre et de Versailles, École française, vol. I et II). La dernière étude monographique sur l'artiste date de 1910 (Alphonse Roserot, Edme Bouchardon, Paris, Librairie centrale des Beaux-Arts).
L'inventaire des dessins de Bouchardon est organisé de manière chronologique, présentant les dessins dans l'ordre de leur réalisation, et thématique. Il est divisé en trois parties, correspondant aux trois étapes essentielles de la carrière de Bouchardon : Rome (1723-1732), qui compte essentiellement des copies d'antiques, de peintures et de sculptures ; Paris (1733-1748), qui rassemble les dessins pour les sculptures qui firent la gloire de Bouchardon, notamment l'Amour taillant son arc dans la massue d'Hercule et la fontaine de Grenelle ; la statue équestre de Louis XV (1748-1762), chantier colossal qui occupa toute la fin de la carrière du sculpteur et pour lequel le fonds du Louvre s'élève près de 450 dessins.
Enfin, l'ouvrage est complété par une présentation générale de l'artiste, une chronologie, un index, auxquels s'ajoute un chapitre dédié aux dessins rejetés pour lesquels de nouvelles attributions sont parfois proposées.
L'exposition aura lieu au Louvre à partir du lundi 12 septembre 2016.
Sous le règne de Louis XVI, la mode connaît à Versailles d'importantes mutations. Si, à l'occasion des cérémonies officielles, le costume et la parure sont strictement codifiés, de nouvelles libertés apparaissent autour de 1780, dans un contexte de retour à la nature et une envie de simplicité. A la cour, ces innovations restent encadrées mais sont vivement soutenues par la reine elle-même. Toute une administration, la Garde-Robe, est pourtant chargée de l'habillement des souverains, selon un protocole précis.
Mais l'importance accordée par la reine aux fournisseurs, comme la fameuse Rose Bertin, favorise l'apparition de nouveautés. S'appuyant sur une riche iconographie, représentations peintes, dessinées et gravées des costumes mais également costumes anciens encore conservés, l'ouvrage montre comment à la cour, entre 1774 et 1792, la mode oscille entre respect des conventions et désir de changement. Loin d'être anodin, le choix de son costume est alors chargé de significations.
Le Serment du Jeu de paume de Jacques-Louis David constitue l'un des plus étonnants chefs-d'oeuvre du musée d'Histoire de France créé en 1837 par Louis-Philippe, dans une volonté de célébration de "toutes les gloires de la France ".
La destinée de l'ébauche, entrée dans les collections du musée en 1921 et aujourd'hui exposée dans l'attique Chimay, contribue tout autant que sa puissance picturale à son mythe. Source d'inspiration inépuisable -peintures, estampes, dessins, films, sculptures, etc. -, elle consacre dans son inachèvement même la passion d'un peintre mû par une ambition et une volonté de rupture avec l'ordre établi et le classicisme ambiant.
Cet ouvrage en retrace la genèse, l'élaboration et la trajectoire jusqu'à nos jours.