Les fameux derniers chapitres du Livre I du Capital, consacrés à l'accumulation initiale et à la Théorie de la colonisation, qui forment un véritable traité de la violence par laquelle le capitalisme s'est assuré la position dominante sur les ruines de la féodalité, sont publiés ici sous l'intitulé, suggéré par Marx lui-même, de l'Expropriation originelle. Pour en faciliter la lecture, on a intégré dans le corps du texte la plupart des nombreuses notes de bas de page. Ce surgissement du capitalisme, Marx le situe dès avant le pillage des métaux précieux de l'Amérique par les puissances hispaniques, au XVe siècle. Le processus aurait débuté en fait à la fin du Moyen Age avec l'accaparement des terres par la noblesse et la bourgeoisie, alliées pour arracher aux travailleurs les maigres outils de production dont ils disposaient. Opération menée avec un terrorisme impitoyable. Une chose est sûre : hier comme aujourd'hui, ici comme partout, si la propriété, c'est le vol, le capital, c'est le crime.
Cette publication rassemble en un seul volume l'ensemble des textes écrits par les deux rivaux de la Ire Internationale l'un contre l'autre.?On découvrira que si certains éléments de leur longue polémique sont excessifs, versant dans des accusations calomnieuses pour Marx ou antijuives pour Bakounine, d'autres illustrent utilement les deux tendances fondamentales (libertaire et autoritaire) qui divisèrent longtemps, jusqu'à aujourd'hui, le mouvement ouvrier socialiste. On verra aussi que s'ils se combattirent implacablement, les deux hommes ne laissaient pas de nourrir une admiration réciproque, quoique à éclipses, l'un pour l'autre. Ce sera un beau et gros volume (avec des rabats) qu'il fera bon avoir dans sa bibliothèque, et même lire...