Manuel Gomes
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Sentant que ma vie foutait le camp et m'échappait, je me suis mis à mettre sur du papier mes pensées. Croyant à la thérapie de l'écriture, je me suis mis à me regarder, je me suis mis à regarder l'autre. Je me suis photographier devant un miroir et j'ai essayé de la photographié encore de plus prés. Pourquoi ? Pour voir clair ! Pour être sûr de regardé par la bonne lucarne. Pour être sûr de moi ou pour être sûr de vraiment me trompé. Comprendre, je voulais comprendre ! Pourquoi soudainement le ciel me tombe dessus ? Et j'étais là à disséquer mes moindres gestes, et ses petites phrases. Tout y est passé : des désirs, des contradictions, des affabulations, des tempêtes de colère, des bons et de mauvais souvenirs, souvent des pleurs cachés. Et parfois je n'arrivais pas à faire la distinction du vrai et du faux. De sorte, quand je me retrouvais devant une page blanche je souffrais le calvaire, pour elle et pour moi. Si bien que je n'ai pas toujours su contrôler mes attitudes. Aujourd'hui, encore, flotte en moi plein de points d'interrogations. La vérité absolue n'existe pas, mais est-ce dérangeant ? D'ailleurs ce manuscrit aurait pu s'appeler : Cent lettres à aimer Maltesa ou Des pensées anachroniques. Les histoires de couples deviennent souvent des hémorragies internes.
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Manuel grandit dans une famille très pauvre, sa mère, veuve, se remarie avec un ivrogne qui les maltraite. Tant que ses grands-parents vivent, ils lui offrent l'amour et une relative sécurité. À peine âgé de dix ans, il n'a d'autre solution que de partir, et a la chance de rencontrer un couple qui va le considérer comme un fils adoptif. Si sa première histoire d'amour se termine tragiquement, Manuel trouve néanmoins le bonheur en épousant Madeleine.
Mais nous sommes en 1961, et l'armée portugaise envoie ses jeunes militaires en Angola. Manuel découvre ce pays africain, l'horreur de la guerre et la gentillesse de ses habitants. Il y rencontre des femmes qui le séduisent, y accomplit sa mission sans faillir, jusqu'à la blessure fatale qui entraine son rapatriement.
Après une longue convalescence, il retrouve sa famille, devient père et trouve, après sa vie orageuse, une stabilité bienvenue.