Marie Gil
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Roland Barthes ; au lieu de la vie
Marie Gil
- Flammarion
- Grandes Biographies
- 14 Janvier 2012
- 9782081244436
« Roland Barthes », « Au lieu de la vie » : la conciliation de ces deux paradigmes donne forme à cette biographie. « Roland Barthes » : c´est une figure d´exception parmi les intellectuels français du XXe siècle, tant par son caractère marginal et la qualité inclassable de son oeuvre, que par le succès paradoxal de sa pensée et de son écriture - celles-ci sont parfois mal comprises ou critiquées, ailleurs vénérées, mais toujours au centre, aujourd´hui encore, du « monde des lettres ». Barthes n´a cessé d´aller de l´avant, de chercher du nouveau au sein même des avant-gardes. Figure éclectique s´il en est, mais mue à chaque étape de sa vie par la passion du « neutre », de l´indifférenciation, le maintien de deux postulations opposées.
Quel est donc le texte qu´écrit cette vie complexe et mouvante, tendue vers l´avenir et immobile dans son oscillation dualiste, souvent assimilée à l´oeuvre qui s´est constituée en son lieu... au lieu de la vie ? Car « au lieu de la vie », il y a un texte : le texte que dessine la vie de Barthes. Le texte que dessine toute vie : un commencement, un milieu et une fin fondée sur un retournement. Une structure tragique, chez Barthes, qui fonctionne sur un mécanisme de compensation du manque, matrice aussi bien de la formation des actes que de l´écriture. Il a fallu mettre à distance l´apparent, le saillant, pour trouver le secret de ce texte, mettre au jour son mouvement, en faire un système formel. Il a fallu poser sur le même plan l´écriture et le factuel, cette écriture que l´écrivain place « au lieu de la vie », dont il fait la matière même. Il n´y a pas la vie d´un côté, l´écriture de l´autre, mais il y a la seule biographie.
Couverture : portrait de Roland Barthes © Marc Garanger
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Louis revoit, vingt ans après, un visage de femme croisé dans l'enfance, et comprend trop tard qu'il a manqué son destin. Il écrit l'histoire de cette rencontre, et nomme la femme Cendre. Il le fait avec détachement, comme déjà mort, dans un style froid. Car si les faits sont extraordinaires, il ne les comprend qu'au fil de la narration, et le dessin complet, celui de sa vie, ne se forme qu'au fil des pages, toujours trop tard. Son écriture ramène ainsi, par impossibilité de voir le sens, l'idéal dans le quotidien :
L'idéal d'un amour enfantin toujours vivant, le retour de cet amour dans sa vie, accompagné de la figure d'un ami disparu, comparables à l'apparition de cet enfant qui ramènera l'Âge d'or. Tous ces signes merveilleux traités avec dédain convergent dans une photographie découverte par hasard, qui réunit les trois personnages. Sa découverte entraîne le dénouement.
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Péguy au pied de la lettre ; la question du litteralisme dans l'oeuvre de Péguy
Marie Gil
- Cerf
- Litterature Cerf
- 17 Mars 2011
- 9782204083034
Péguy est un écrivain de la répétition. Par ce procédé, il s'oppose à toute conception de l'écriture qui la rapporterait à une causalité externe, que ce soit celle de l'auteur ou du monde : c'est la lettre même qui produit le texte. La répétition est synonyme sous sa plume de « jaillissement », de « surgissement » vital. Le style, dès lors, n'est pas un ornement, mais le moyen d'atteindre à l'être même de ce qui s'écrit. La lettre correspond à ce que Merleau-Ponty aurait appelé « l'intransposable », c'est-à-dire ce qui résiste à toute traduction et permet la naissance du texte. Cette intuition fondamentale, chez Péguy, anticipe la critique formaliste et textualiste du XXe siècle à venir, mais sur le fond d'une sacralisation de la lettre qui s'enracine dans son rapport à l'Écriture.
Aussi faut-il prendre Péguy au pied de la lettre. Ce livre dégage une pensée du texte en appliquant à l'auteur les méthodes textualistes qui sont les siennes. Ni interprétation ni théorie littéraire, l'écriture critique se fait ainsi mimétique. C'est dans le mot à mot de la lecture, par la répétition qui fait voir le texte comme un palimpseste, que s'élabore une approche qui renouvelle profondément notre expérience des « lettres ».
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De l'autre côté de la mer ... Oran et l'Oranie
Marie Gil
- Realites du morvan
- 1 Décembre 2003
- 9782951351325
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Réécriture contemporaine de la quête duGraal, Est nous plonge dans la vie d'un Lancelot d'aujourd'hui.
Le monde se délite, le monde arthurien en particulier. Lancelot, accusé d'être responsable de cette déréliction, est blessé à mort dans un tournoi ; il finira ses jours sur un lit de campagne, dansune petite maison des bois.
Suite de variations sur la vie de Lancelot du lac, Est est aussiun fascinant exercice d'écriture. Du « il » au « je » en passant parle « tu », chaque partie de ce récit fragmentaire nous rapproche du héros égaré. Combats et quête posent le décor impossible à situer de cette version désenchantée du mythe dont la force est de nous plonger peu à peu dans l'intimité mélancolique d'un Lancelot devenu le narrateur de son histoire : le journal de ses dernières heures rythme toute la fin du livre.
Est est bien une version du mythe, et non son adaptation contemporaine.Un récit légendaire dans un monde qui ne croit plus aux légendes. La quête est vaine, le Graal n'est qu'un objet dont on peut retracer l'histoire, mais Lancelot ne fut jamais aussi vrai que dans cette immobilité acceptée comme un destin.
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La Chambre d'à côté : Le décadrage absolu de Melville à Scorsese
Marie Gil
- Hermann
- 28 Septembre 2017
- 9782705694555
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La Vita Nova : La vie comme texte, l'écriture comme vie
Marie Gil
- Hermann
- 26 Avril 2016
- 9782705692056
Certains écrivains et penseurs ont ressenti le besoin, à un moment de leur vie et de leur création, de proférer une « renaissance » personnelle, encore appelée Vita nova. La Vita nova permet de saisir une forme essentielle du lien qui unit la vie et l'écriture, car ces nouvelles vies sont toujours des naissances de nouvelles écritures, qui refondent en profondeur le genre dans lequel elles s'inscrivent. Réciproquement, la Vita nova nous révèle qu'on ne peut parler d'une vie qui ne serait pas une écriture. Paradoxalement, l'acte de profération de la vie nouvelle est un acte répétitif, lui-même recommencement éternel de l'acte de « revivre » d'où son lien, notamment chez Barthes, à la mort qui le conditionne. Il fonde le lieu et le temps de la création comme toujours reportés, comme « ailleurs ».
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Les deux écritures ; étude dur Bernanos
Marie Gil
- Cerf
- Litterature Cerf
- 16 Octobre 2008
- 9782204087315
Ce livre s'intéresse aux relations entre l'Ecriture, comprise comme parole unique, et l'écriture littéraire, expansive et infinie. L'oeuvre de Bernanos, tout en étant innervée de citations et paraphrases bibliques, est moderne et déterminée par le questionnement de sa propre possibilité. Elle interroge, en particulier, le statut de l'écrit en tant que répétition de textes antérieurs. Or l'Ecriture n'y est pas seulement présente en surface, répétée dans le discours, mais aussi en profondeur, sous la forme d'un texte effacé, d'un " palimpseste " - un texte latent concrètement inscrit sous la page imprimée. L'étude pénètre progressivement dans les strates de l'oeuvre, de cette surface du discours au texte latent, et atteint dans le palimpseste la superposition concrète et réalisée de deux livres. Ainsi, elle rencontre aussi une nouvelle forme de lecture, non consciente et " involontaire ".
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Alger 1892-1962 ; les transports urbains
Marie Gil, Bernard Pleutin
- Editions sutton
- Evocations
- 16 Avril 2013
- 9782813806321
Au début du XXe siècle, la voiture était un luxe. Seuls quelques privilégiés en possédaient une. Peu à peu, elles'est démocratisée, modifiant les habitudes de déplacement et l'aménagement des villes. En parallèle, les transports collectifs évoluaient également, les élus devant les adapter à une demande différente et à un trafic qui ne cessait de croître.
Des corricolos?aux autobus et autocars en passant par les tramways ou trolleybus, nous assistons, au fil des pages, à l'évolution des transports urbains algérois. Nous découvrons les constructeurs, les modèles ou les compagnies d'exploitation qui assuraient les déplacements collectifs au coeur d'Alger.
Se déplacer dans une ville n'est jamais anodin, et de nombreux souvenirs sont liés aux transports. Documents iconographiques et témoignages d'anciens Algérois composent cette superbe rétrospective illustrée enrichie d'articles de journaux d'époque.
Cet ouvrage, fruit d'un long travail d'archives, ravira les amoureux d'Alger et tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des transports.
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Roland Barthes ; "en sortant du cinéma"
Antoine de Baecque, Marie Gil, Eric Marty
- Hermann
- 25 Septembre 2018
- 9782705697525