En reconstituant le système des interrelations d'un cercle d'artistes et d'amis autour de Gustave Fayet, riche amateur d'art qui restaure l'abbaye de Fontfroide, cet ouvrage apporte un éclairage vivant, concret et contextualisant de la musique et des musiciens à la Belle Époque. Est ainsi revisitée une France au faîte de son rayonnement artistique : musiciens espagnols et Ballets russes à Paris, collectionneurs et mécènes (dont Gustave Fayet est une figure significative), fastueux salons parisiens (Greffuhle, Polignac, Misia.), premiers grands festivals d'été (spectacles grandioses montés aux Arènes de Béziers) alors que le gramophone confirme le vedettariat des musiciens interprètes. L'État et les édiles locaux ne sont pas absents de cette intense vie artistique et musicale dont l'initiative privée et le mécénat restent le fer de lance, certes dans une France centralisée où, néanmoins, se poursuit le débat sur l'art, la musique et les cultures régionales.
Ce premier volume des publications de l'Institut Théodore Gouvy, fruit du colloque tenu en 2019, rassemble des contributions cherchant à éclairer les multiples facettes de Théodore Gouvy dont la vie et la carrière furent partagées entre la France et l'Allemagne.
Les recherches récentes, qui s'appuient sur la sociologie, la génétique et l'analyse musicales, permettent d'entrer dans le détail de l'utilisation singulière des formes musicales par Gouvy, des particularités de son style harmonique, de ses réadaptations de mouvements antérieurs et de sa réécriture des poètes de la Pléiade, dont la mise en musique constitue un important épisode de leur redécouverte au xixe siècle. L'exploration des fonds d'archives et de la correspondance donne plus de relief à la réalité quotidienne d'un compositeur aux prises avec ses éditeurs, ses critiques et ses collègues et aussi à une reconnaissance progressive (élection à l'Académie des Beaux-Arts de Berlin, intégration dans les dictionnaires de musique).