L'auteur a découvert les "longues moustaches" dans un article de Paul Morand : Henri de Régnier, Jean- Louis Vaudoyer, Edmond Jaloux, Emile Henriot. Ces "princes de ligne désabusés" avaient une passion pour l'Italie et pour les bibelots. Ils connaissaient leur Venise par coeur. Ils se retrouvaient au Florian, sous le portrait du Chinois, pour fumer des cigares, rêver de Stendhal et rendre un culte au passé vivant.
Ecrivains provisoirement oubliés, excentriques, à Paris, à Venise ou sur la Riviera, tous ces dandys n'ont plus aucune illusion sur rien mais persistent à croire en la beauté. L'essai de Michel Bulteau, petit classique de l'égotisme, est à la fois un hymne à la mélancolie, le dialogue d'un jeune homme avec ses grands morts et une page inédite de l'histoire littéraire française.
Carnets échelonnés entre 2012 et 2015 où le poète Michel Bulteau, qui fut le premier découvreur de Michel Houellebecq, nous livre sa "matière de poèmes". Deuils, nostalgies, réminiscences, lieux d'enfance, livres aimés, écrivains, peintres des deux côtés de l'Atlantique, musique rock, balisent son territoire intérieur d'où le poème surgit soudain.
Voici enfin réunis les trois volumes de ce qu'on a appelé la trilogie new-yorkaise : flowers, new york au milieu des spectres et la reine du pop.
C'est grâce à allen ginsberg que le jeune poète michel bulteau, hanté par la mythologie warholienne, se retrouve à new york. il ne sait cependant pas qu'il va être amené à participer à la naissance du punk, dont tant de futurs héros deviendront ses amis. william s. burroughs vient lui aussi de s'installer à manhattan. on trouve dans ce livre des situations abracadabrantes, des destins brisés, des portraits percutants.
Il s'agit d'un ouvrage essentiel pour la compréhension d'une période emblématique d'un new york définitivement disparu.
Martial Raysse a rencontré Michel Bulteau au début des années 70, et une complicité rare et inespérée unit le peintre et le poète. La magie des néons, Sinéma, les anges sont avec toi de Martial', Raysse, qui clignotent au fronton du cinéma MK2, nous entraîne dans un livre-film, à la suite des deux hommes qui voguent, échevelés, de New York à Oued Laou, de Venise au quai de Loire, et nous " emburelucoquent " de leurs mystères et de leurs délires. Loin de la critique d'art et de la biographie, nous sommes au pays de l'absurde et du burlesque. Mais n'est-ce pas ainsi que l'on éclaire sa lanterne ?
Dans Un héros de New York ou Comment je me suis donné au diable, Michel Bulteau tente de retrouver dans le New York d'aujourd'hui la ville où vécut Patrick Geoffrois, qui défraya la chronique dans les années quatre-vingt-dix.
Les quartiers ont-ils changé ou bien les temps présents ne permettent-ils plus l'émergence d'un tel récit ? Histoire folle, en vérité, que celle de ce poète et musicien, dealer pour rock stars, qui joua au mage noir dans le Lower East Side. L'affaire fit grand bruit car on le soupçonna d'être à l'origine du meurtre rituel d'une danseuse découpée en morceaux. Sur les traces de cette démence qui s'achève dans les affres du sida, en 1994, l'auteur recherche les sensations d'une époque révolue où folie et mort rimaient avec jeunesse.
Le livre de Michel Bulteau n'est pas un livre de plus sur Andy Warhol. Il y suit au plus près l'évolution de la peinture du créateur du pop art. Celui qui passait son temps à dire qu'il ne peignait plus, a laissé une oeuvre colossale, des premières Marilyn jusqu'à son interprétation pop de La Cène de Léonard de Vinci d'une grande audace artistique. Michel Bulteau, qui a fréquenté Warhol de 1976 à 1978, s'est lancé à la recherche d'un peintre qui avait fait de sa vie une oeuvre d'art. C'est aussi la réhabilitation d'un artiste qui a été trop souvent mal compris et en a souffert. " Il faudra que je meure pour que le Musée d'art moderne reconnaisse mon oeuvre ", avait coutume de répéter Warhol. Ce fut ce qui arriva.
Michel Bulteau a écrit : « la poésie est une respiration dans le réel où elle n'est rien. Avant d'être problème technique ou travail sur les mots, elle est traversée physique du présent... » Ses soixante poèmes de Fantômes et vivants en sont la brillance même.
Des oiseaux aux becs sanglants Cherchent vainement à déchiffrer des grimoires Quel est le somnambule Qui doucement vient frapper à la porte du manoir ?
Parfois les oiseaux écoutent le vent Qui souffle dans les orbites vides Des têtes de mort Ces créatures de Pluton S'émerveillent de leur disgrâce Soldats des chants funèbres Oiseaux de jadis Rassemblez votre armée !
M. G. Monk, un homme d'âge mûr, sort avec Carlotta, une femme à l'imagination dotée de « plus de ressources que les galanteries des romans ». La disparition de Sadie, son ancienne compagne, entraîne Monk dans un périple halluciné aux allures de véritable comédie humaine à travers sa vie et les siècles. On croise le duc de Richelieu, Napoléon III, l'énigmatique baron Bulto mais aussi Dodgie, la Two-Faced Mummy ou encore SinSin et sa curieuse manie de déambuler nue sur les trottoirs.Roman débridé sur les relations amoureuses et le temps qui passe, M. G. Monk Gangster permet à Michel Bulteau de renforcer sa fraternité artistique avec l'oeuvre de William S. Burroughs en reprenant à son compte la fameuse technique du cut-up.Après Fantômes et vivants, M. G. Monk Gangster est la deuxième publication de Michel Bulteau aux éditions maelstrÖm reEvolution.
Quand Michel Bulteau se proclama, à la ?n des années 80 le " dernier poète classique ", qui l'a entendu ? À lire aujourd'hui ce nouveau recueil, Apollon jeté à terre, on serait tenté de le croire. Il a débarrassé la poésie de ses comparaisons obligées, de sa mythologie à la petite semaine et lui a fait retrouver une dignité de style qui, d'après lui, remonterait à Ronsard. Moralité : celui qui veut conserver une tradition devrait toujours s'appliquer d'abord à savoir en quoi elle consiste.
Où sont les ?eurs que nous n'avons pas su cueillir ?
Ses pétales de vaine fumée pourrissent aujourd'hui sur les tombes.
Le laurier n'est pas prêt de nous couronner.
Seul avec mon amour, seul avec la ville, Je n'ai plus vingt ans, je me promène encore Dans les jardins déserts, chaque pas me révèle Un peu plus d'ombre qui m'attend.
Cet essai inclut des études sur une poignée d'incorruptibles qui n'ont jamais cessé de fasciner michel bulteau et qui l'ont aidé à se définir : verlaine, nerval, oscar wilde, le baron corvo (dont les éditions du rocher republient sa biographie), larbaud, jean cocteau, scott fitzgerald ou encore burroughs.
Le ton intimiste et très personnel est à des années-lumière de l'étude universitaire. certainement parce que bulteau ne croit pas que la littérature puisse jamais être enfermée dans un cadre ou une théorie quelconque. les auteurs y sont saisis dans leur genèse la plus secrète. les hypnotiseurs proposent à la fois un art d'écrire et un art de lire. un livre à ranger à côté du club des longues moustaches.
Frederick Rolfe, alias " baron Corvo ", est un écrivain qui sent le soufre. Catholique, homosexuel, paranoïaque, Corvo a passé plus d'une saison en enfer. " Vous me demandez de prendre dans le monde la place qui me convient... Pourquoi ? Que m'importe le monde ? Est-ce pour m'adapter à ses étroits sentiers que je détruirais tout ce qui, chez moi, dépasse le commun et me rend éminentoe " La lecture de ses livres, Hadrien VII, Don Tarquinio et Les Histoires de Toto suffisent à classer Rolfe parmi les écrivains singuliers. Son caractère complexe, déroutant, énigmatique en fait un héros de roman. C'est ce roman-là que Michel Bulteau s'est plu à écrire, à la suite des travaux du poète A. J.A. Symons. Le baron céleste mourra à Venise en octobre 1913, misérable, abandonné et halluciné. Son chef-d'oeuvre, Le Désir et la Poursuite du tout, ne sera publié que vingt ans après sa mort, en 1934.