Michel Dortes
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En plein Sahara, en ce début du XXIème siècle, six hommes entreprennent une fois encore un cycle caravanier de neuf mois, en parcourant 3000 km au pas lancinant de leurs dromadaires. Avant d'aller s'approvisionner en mil dans le Sud, ils commencent par affronter le terrible désert du Ténéré : c'est la légendaire Caravane du Sel ou tarlam, en tamachek, la langue des Touaregs. Cette longue et dangereuse marche permet le transport de marchandises entre trois régions du Niger aux ressources complémentaires. Sans cet acheminement, la survie des hommes dans ce milieu particulièrement hostile serait impossible. Au coeur de la transaction : l'échange du mil contre le sel et les dattes. Depuis des siècles, rien n'a changé, ou si peu... Les Touaregs Kel Ewey sont parmi les plus attachés à cette activité. J'ai partagé la vie d'un
petit groupe d'entre eux, pendant les trente-trois jours de leur Caravane du Sel.
Au Niger, pays où les Touaregs sont les plus nombreux, leur survie tient, pour certains, à la pratique de l'agriculture irriguée dans les oasis, l'élevage camelin et caprin en brousse, et le commerce caravanier transsaharien. Ces trois activités à l'équilibre fragile sont interdépendantes. En opposition avec l'austérité de la caravane, la vie au campement dans les oasis ou dans les villages des monts de l'Aïr peut nous paraître relativement heureuse, malgré l'extrême pauvreté matérielle de ce peuple courageux.
