Un homme va voir son cardiologue car il lui semble que son coeur s'emballe. " Quel est votre métier, écrivain ? Alors, chaque soir, écrivez, et la douleur s'envolera. " De retour chez lui, le soir, l'homme s'assoit devant son bureau. Mais avant même qu'il ait commencé à écrire, mille femmes toutes plus belles les unes que les autres surgissent. Il sait alors qu'il devra avoir recours à la lampe merveilleuse d'Aladin pour trouver celle qui sera son épouse.
Roman à tiroirs et roman à clefs, construit à la manière des Milles et une nuits, ce livre éblouissant mêle les figures de Shéhérazade et d'Aladin, des esclaves et des sultans, à celle de l'écrivain, de son docteur, de son bureau où dorment des pages blanches et des stylos inutilisés. Le réel de l'auteur se laisse peu envahir par une écriture orientale, sensuelle comme une calligraphie arabe.
Avec Les Anciennes Nuits, Niroz Malek plonge dans les récits multiples, enchâssés, brillants, sensuels des Mille et une nuits, dans la ville de son coeur, Alep.
Le Promeneur d'Alep est le récit d'un homme, l'auteur, qui a choisi de rester dans sa ville alors même que les diverses factions en armes se déchirent Alep, quartier par quartier. Depuis son appartement, il regarde les morts traverser précautionneusement les rues, il vole quelques instants au-dessus des barrages et des soldats avant de regagner sa chambre pour y écrire, à la lueur d'une bougie, sur les jardins d'enfants mués en cimetières. Niroz Malik est, dans l'enfer de cette guerre dite civile, le chroniqueur poète des innocents martyrisés.
« Assis à ma table j'ai entendu le bruit des balles provenant du barrage proche. Puis tous les barrages du quartier se sont mis à tirer. J'ai lâché, ce que j'avais en main - un stylo, car j'écrivais. Je me suis précipité vers le couloir pour me mettre à l'abri. J'ai entendu le bruit des roquettes et d'autres armes, des balles et des projectiles qu'on lançait vers le ciel comme pour chasser les étoiles de leur page noire.
J'ai commencé à perdre espoir de voir la fin des tirs.
Je me suis servi un verre d'eau et j'ai bu une gorgée ».
Issu de la communauté yézidie, Niroz Malek est syrien, de parents kurdes. Il vit à Alep qu'il n'a jamais quittée.