Paris, 1943. Rainer Wunder, 28 ans, est officier de liaison de la Wehrmacht auprès de la Luftwaffe au Sénat. Il va tomber éper-dument amoureux de Hannah Ollenstein, dite Suzanne Froment, allemande, juive, communiste, 32 ans. Elle travaille pour les Britanniques et est chargée par son réseau de « sonder » les mili-taires allemands qu'elle croise dans les trains, les cafés. Elle va passer cinq jours et six nuits dans sa vie de résistante auprès de Rainer Wunder. Elle deviendra, après la guerre, un cadre du Parti Communiste. Elle est l'amie de Dora Schaul, communiste, résis-tante, juive réfugiée en France et amie d'Helen, la mère du narra-teur.
Le narrateur de cette histoire est l'auteur lui-même, Olivier Todd, écrivain et journaliste, qui mêle à cette fiction ses souvenirs d'Occupation à Paris. Il avait alors une quinzaine d'années et raconte le lycée, son amitié avec Louis de Tournemire (dont le grand-père, dénoncé par une concierge, sera arrêté puis déporté) et ses premières amours ; tout cela entremêlé à d'autres souvenirs et enquêtes menées après la guerre.
Dans l'étrange atmosphère de ce Paris occupé, trahisons, arresta-tions et dangers de mort constants donnent à la narration une intensité particulière. A côté des personnages fictifs, on croise aussi Picasso, Sartre, Florence Gould, Robert Desnos.
Femme merveilleuse, deux enfants, appartement de classe, belle situation, la B.M.W. Le bonheur, oui. Jusqu'au jour où Robert Gonnay se réveille licencié - réorganisation de l'entreprise, personnel compressé. Stupeur : sa carrière brillante, sa réputation, son gros carnet d'adresses ne servent à rien. Robert Gonnay a beau se démener, il ne retrouve pas d'emploi et le voilà plongé dans la spirale infernale des attentes à l'ANPE, des curriculum vitae, des petites annonces... Lente mais implacable dégringolade. Comme il faut vivre, il s'essaie à l'infidélité conjugale et, dans la foulée, apprend la jalousie, sans conviction. La complicité avec sa fille s'étiole et, un matin, il se découvre sans amis - que son infortune tenace a lassés. Dans la Balade du chômeur, cet homme, Robert Gonnay, ressemble à chacun de nous comme un frère. Seulement, il a une particularité, regardez : il est devenu transparent.
Algérie 1960. En Kabylie, les hommes de Tahar, chef de la wilaya X, sont cernés. Le sous-lieutenant François Seignerolles reçoit un ordre de mission très étrange - début d'une aventure complexe, fascinante et de négociations secrètes, qui mettront, peut-être, face à face, à l'Elysée, Charles de Gaulle et des maquisards algériens. Accords et trahisons, chasses à l'homme, discussions courtoises ou acharnées, retournements mêlent et opposent, en Algérie, Suisse ou France, civils et militaires, métropolitains et pieds-noirs, conseiller présidentiel et agents secrets, journalistes et policiers, partisans français des nationalistes algériens et activistes d'une organisation qui ressemble fort à l'OAS.
Restituée dans sa puissance et sa diversité, c'est la guerre d'Algérie telle que l'histoire l'a retenue ou pourrait l'imaginer. Derrière les hommes, des stratégies, des cultures s'affrontent - ou se rapprochent - à travers les mots de la morale et, parfois, ceux de la poésie.
Londres 1947. christophe, vingt-cinq ans, vient prendre possession d'une lourde malle de cuir noir, seul héritage de mardy, la sanglière, margaret dorothy ross, sa grand-mère inavouée et indigne. de la fin de l'ère victorienne à l'après-seconde guerre mondiale, la vie de mardy, révélée par le contenu de la malle, retrace le parcours solitaire d'une femme d'exception, séduisante et éprise d'absolu dans ses passions hors norme. journaliste puis directrice d'une brillante revue féminine, mardy connut les aléas d'une carrière oscillante qu'elle affronta avec orgueil et courage. christophe retrouvera, découvrira plutôt cette grand'mère-sanglière impudique et attachante ; et il l'aimera.
Thomas Baudouin, français par sa mère et surtout par sa grand-mère Mado, américain par son père, Papa Dad, est un étudiant heureux de U.C.L.A., fasciné par son professeur de littérature comparée, Richard Baynes, et charmé par son copain noir, Pitch. Son service militaire au Vietnam sera plus qu'un intermède. La guerre, il la voit de loin, presque en touriste, bien installé au service de presse de l'armée américaine. Mais cette guerre, c'est aussi pour lui la découverte de l'horreur, la mort de Pitch, son frère, et une initiation amère au monde des adultes. De retour à la vie civile, Thomas reprend ses études, épouse Kate dont il a un fils, voyage, s'essaie à l'enseignement, rêve une oeuvre littéraire. Il écrit, effectivement, mais dans les journaux. Il quitte les Etats-Unis pour la France où il devient correspondant, et Kate restée à Los Angeles pour Mathilde. Il quitte enfin la presse écrite pour la télévision. Un autre regard sur le monde, sur le Vietnam où il retourne, sur l'Afrique en feu, sur le monde politique, sa pâture de journaliste... il a perdu le temps et le goût du rêve.
Du pouvoir il découvre et l'attrait et les compromis. "Sais-tu à quoi les gens de ton espèce me font penser ? demande Richard Baynes à Thomas. Au Queequeg de Moby Dick : malgré tous ses tatouages, c'était, dans l'ensemble, un cannibale très convenable. Tu es propre et convenable, présentable et de bonne compagnie. Mais comme tous les journalistes, tu dévores tes semblables tout crus. Et, tu ne t'en rends pas compte, tu te dévores toi-même."
Un fils rebelle, Olivier Todd.
"Monsieur le Président, électeur du PS en 1981, j'ai aujourd'hui une légère gueule de bois. Encore sympathisant en 1983, je suis souvent déçu, parfois abasourdi... Je vais dire tout haut ce que beaucoup de vos électeurs murmurent." Sous la forme d'une lettre à François Mitterrand, pour lequel il ne dissimule pas son estime, Olivier Todd, sans hargne et sans complaisance, examine les promesses, les réalisations, les échecs et le style de "la gauche" au pouvoir. Les mesures sociales et économiques sont-elles aberrantes, comme l'affirme "la droite" ? Les relations extérieures seraient-elles la grande réussite de ce septennat ? La présence des communistes au gouvernement, habileté ou danger ? Comment vit ou survit la télévision, notre "malade nationale" ? Mitterrand est-il socialiste ? Gaullien ? Fidèle à lui-même ? Après les élections municipales, au-delà du manichéisme à la mode, en parlant franc, Olivier Todd répond à ces questions.