Créateur parmi les plus marquants et les plus fertiles du moment, ne cessant d'inventer et de se réinventer, christian lacroix est aussi, par formation et par goût, un véritable érudit de l'histoire de la mode et du costume.
Invité par les arts décoratifs à célébrer les vingt ans de son parcours et de la création de sa maison, il a choisi de sortir du cadre traditionnel de la rétrospective pour s'aventurer, de longs mois durant, dans les réserves du musée et en reporter à la lumière tous les vêtements historiques ou de créateurs qui lui semblaient remarquables. regroupés par thèmes, ces vêtements, distingués à ses yeux par tel détail de coupe, de texture ou de motif, sont mis en regard, ou en dialogue, avec ses propres créations, créant un fascinant jeu d'échos et de rebonds entre le présent et le passé.
Le musée des Arts décoratifs de Paris poursuit sa série de livres sur ses collections de bijoux, avec pour troisième thème celui de la figure humaine.
Ce sujet est par essence le plus proche de l?intime, le plus chargé en émotion. Il met en jeu les passions humaines essentielles : la mémoire, la croyance, la dévotion, l?amour, le deuil, l?attachement et la séparation.
La figure humaine apparaît sur les bijoux du musée dès l?époque byzantine, puis dans l?Occident médié- val et à la Renaissance sous la forme de peintures émaillées ornant des pendentifs et des bagues de scènes historiques, bibliques ou mythologiques.
Au XIXe siècle, les bijoutiers René Lalique, Alphonse Fouquet et la maison Vever la déclinent sur des broches, des colliers, des pendentifs ou des châtelaines qui rivalisent de raffinement et de perfection technique.
Au XXe siècle, des créateurs comme Alberto Giacometti, Pablo Picasso, Georges Braque, Jean Lurçat, Line Vautrin, Andrea Branzi ou encore Claude Lalanne en donnent des interprétations aussi personnelles qu?émouvantes.
Quelle que soit leur époque de création, les repré- sentations de tête de mort, symboles de vanité parfois empruntes d?un humour sarcastique, frappent particulièrement nos esprits contemporains.
Mis en valeur par le regard subjectif du photographe, tous ces bijoux ne cessent de surprendre, par leur originalité comme par leur sophistication.
Le musée des Arts décoratifs à Paris lance une nouvelle collection de livres sur sa collection de bijoux. Du Moyen Âge à aujourd'hui, celle-ci est riche de plus de 4000 pièces, dont les chefs-d'oeuvre sont exposés dans une galerie permanente au musée.
Le thème choisi pour ce premier titre est celui de la flore.
Au fil du temps, des techniques et des inspirations stylistiques, elle a donné lieu à des interprétations d'une extrême variété.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la fleur fait l'objet de décors émaillés et donne lieu à de grands ornements de corsage en pierres préciseuse et fines. Broches, pendants et bagues prennent l'aspect de bouquets ou de corbeilles de fleurs. Sous l'Empire elle devient fleuron, flèche ou croissant, autant d'ornements non naturalistes, avant de revenir au naturel, sublimée, sous le Second Empire, dans les créations de la maison Mellerio par exemple.
La fleur se fait sinueuse sous l'Art nouveau : brins de muguet, fleurs d'iris ou de lotus, pruneliers, chrysanthèmes, rameaux de gui sont l'objet d'interprétations virtuoses (en corne, en ivoire, en émail comme en pierres fines), chez Fouquet, Vever, Falize et bien sûr Lalique, dont le musée conserve l'une des collections les plus remarquables.
La fleur est géométrique sous l'Art déco, monochrome et sculpturale dans les années 1930, associée à l'or et colorée dans les décennies suivantes. Aujourd'hui, Claude Lalanne, JAR, Gilles Jonemann ou Lorentz Bäumer l'emploient avec une grande liberté.
Merveilleusement photographiés, en lumière naturelle, par Jean-Marie del Moral, les bijoux apparaissent dans ce livre sous un nouveau jour, dans toute leur poésie. De brefs commentaires sur les techniques, le style ou l'iconographie donnent au lecteur quelques clefs pour pénétrer dans cet univers tout aussi mystérieux que prestigieux.
Le musée des Arts décoratifs de Paris poursuit sa trilogie de livres sur ses collections de bijoux, avec pour second thème celui de la faune. Une sélection des 130 plus belles pièces centrées sur l?animal montre que, de l?Antiquité à nos jours, ceux-ci n?ont cessé d?inspirer les créateurs.
Ce second tome nous livre un bestiaire aérien, minuscule, aquatique, insidieux, domestique, sauvage et fantastique. Les photos poétiques de Jean- Marie del Moral, en lumière naturelle, révèlent toute la beauté de ces bijoux.
Dès la Renaissance, les perles baroques dessinent une faune variée : les animaux fantastiques comme les dragons, ph?nix, griffons ou encore les sphinges sont en vogue. Avec l?engouement pour l?historicisme au fil du XIXe siècle, ressurgit l?utilisation de l?animal en bijouterie : pendants de cou, boucles d?oreille, bracelets, bagues ou épingles déclinent des tortues, poissons, serpents, lapins, lions ou encore sangliers. Il est présent dans les créations naturalistes, réalistes ou symboliques d?Alphonse Fouquet, Boucheron ou Falize.
La faune est ainsi un des thèmes de prédilection des créateurs de l?Art nouveau, comme Follot, de Feure, ou encore Lalique et Vever. Si le courant Art déco délaisse le thème animal, les années 1960 le voient revenir sur le devant de la scène grâce à des artistes comme Georges Braque, Jean Lurçat ou encore Line Vautrin. L?animal est aussi présent chez Albert Duras, bijoutier lyonnais dont le monde irréel est peuplé de créatures fantastiques découp ées ou ajourées dans un esprit « gothique ».