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Entre 2011 et 2015, le XV de France dirigé par Philippe Saint-André est allé de déconvenues en déconvenues, battant les records de médiocrité jusqu'au désastre final, ce revers cinglant 62-13 face aux All Blacks en quart de finale de la Coupe du monde. La plus large défaite d'une nation à ce stade de la compétition, depuis la création de l'épreuve en 1987. Une humiliation en mondovision, un traumatisme profond, que peu de spécialistes avaient vu venir, et dont le rugby tricolore aura bien du mal à se remettre.
Au cours de son mandat, jamais l'ancien ailier et capitaine des Bleus, qui avait pourtant hérité d'une équipe de France vice-championne du monde en 2011, n'est paru en mesure de mettre le bateau bleu à flots. En panne de résultats dans les éditions du Tournoi des VI Nations au cours desquelles la France n'a jamais su dominer ni l'Irlande ni le pays de Galles tout en étant battue par la modeste Italie, mais aussi en panne de plan de jeu, celui qui avait entraîné avec une réussite contrastée Gloucester, Sale, Bourgoin et Toulon promettait que la Coupe du monde en Angleterre serait son juge de paix. La sentence a été sans appel pour le "Goret".
Philippe Kallenbrunn, grand reporter puis rédacteur en chef adjoint de Midi Olympique de 2007 à 2015, s'est livré à une enquête passionnante pour mieux comprendre les énigmes qui entourent le plus grand fiasco du rugby français. Il révèle, témoignages à l'appui, les secrets du mandat Saint-André. De l'ambiance dans l'équipe aux intrigues en coulisses, des errements tactiques d'un staff où les adjoints de "PSA", Yannick Bru et Patrice Lagisquet, ont trop souvent tergiversé au rôle trouble joué par Serge Blanco, le patron occulte du rugby français, et aux silences déroutants de Pierre Camou, le président de la FFR. C'est donc une immersion totale dans ces quatre ans de descente aux enfers du XV de France qui est proposée, jusqu'à la dernière ligne droite fatale.
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L'échec de la France dans sa Coupe du monde restera un moment douloureux de l'histoire du rugby tricolore. Les Bleus nourrissaient le fol espoir de remporter un premier titre sur leurs terres. Mais, comme en 2003, les Anglais de Jonny Wilkinson l'auront cruellement éteint au stade des demi-finales. Une génération de grands joueurs français, emmenée par le capitaine Raphaël Ibanez, quitte ainsi la sélection sur un couac d'autant plus regrettable qu'elle avait les moyens de briller davantage. Pour autant, on n'oubliera pas le formidable exploit du quart de finale à Cardiff, fatal aux AII Blacks, désignés comme toujours grands favoris de l'épreuve. Pour beaucoup, l'issue de cette rencontre de légende effacera même le mauvais souvenir du match d'ouverture abandonné à l'Argentine, la grande révélation de 2007, qui termine pour la première fois sur le podium. Après bien des dénouements inattendus dans une compétition riche en surprises, l'Afrique du Sud, déjà lauréate en 1995, est sacrée championne du monde pour la deuxième fois. Seule équipe invaincue, elle n'aura pas volé le gain de la Coupe Webb-Ellis. De cette Coupe du monde, on retiendra aussi l'incroyable résurrection du XV de la Rose, le jeu flamboyant des Fidjiens, les promesses des Tonga, mais aussi la faillite de l'Irlande, du pays de Galles et de l'Italie. Autant de moments forts à revivre dans les pages de ce Livre d'Or, avant de se tourner vers la prochaine édition de la Coupe du monde, disputée en 2011, en Nouvelle-Zélande.