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Pour célébrer, en 2017, le centenaire de la naissance de Jean Rouch, Rina Sherman a invité des amis, des collègues, des spécialistes de son oeuvre, à nous faire partager à travers la rédaction de textes courts certaines singularités du foisonnement « rouchien » : sa traversée de l'histoire coloniale et postcoloniale, ses films, ses expérimentations techniques, sa pratique de « l'anthropologie partagée », sa place dans l'histoire du cinéma comme dans les sciences humaines, son enseignement novateur de l'ethnographie visuelle...
Rina Sherman a ainsi rassemblé une vingtaine d'essais inédits, contrastés et surprenants à plus d'un titre - angles nouveaux de prospection, témoignages inédits et révélations diverses sur tel ou tel aspect de son travail et de sa vie -, qui attestent la qualité interpellatrice de l'oeuvre, sa complexité, et soulignent la vitalité actuelle de l'héritage Jean Rouch, la diversité des recherches qui s'inscrivent dans son sillage, la force des souvenirs et, aussi, la difficulté à définir la pluralité de ses défis.
Victime d'une campagne calomnieuse sans précédent, en février 2004, le grand reporter Didier Contant fait une chute mortelle d'un immeuble parisien alors qu'il s'apprêtait à publier son enquête sur la mort des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Les résultats d'un long travail d'investigation sur le terrain à Blida par l'ancien rédacteur en chef de l'agence Gamma confirment que les moines ont été enlevés et assassinés par le GIA (Groupe Islamiste Armé).
Mais à Paris, des confrères affirment auprès des rédactions parisiennes que Didier Contant travaillait pour les services français et algériens dans le cadre de son enquête sur les moines, déconseillant toute publication de son investigation. Ces lobbies, composés de journalistes, d'éditeurs, d'avocats et d'organisations de droits de l'homme, brandissent le témoignage d'un sous-officier transfuge de l'armée algérienne, tendant à prouver l'implication de l'armée dans le rapt des moines. Didier Contant vivait cette campagne calomnieuse comme une catastrophe professionnelle ; dépossédé de son honneur, de sa dignité et de la capacité de gagner sa vie, il ne put l'accepter.
Rina Sherman livre un témoignage saisissant sur la mort de son compagnon, Didier Contant. Pour rendre hommage à l'homme qu'elle a aimé, elle raconte avec brio leur grande histoire d'amour et la tragédie qu'ils ont vécues. Son récit se lit comme un roman, comme un thriller, dans lequel suspense, investigation et combat se confondent dans une réflexion essentielle : il ne faut pas se taire afin que soit respecté l'un des droits fondamentaux de l'homme, la liberté d'expression.