L'ancien bloc socialiste de l'Est et les sociétés capitalistes de l'Ouest, malgré toutes leurs différences, n'étaient en réalité que deux variantes d'une même forme sociale qui, bien qu'en décomposition, est toujours la nôtre : la « société de travail ». Dans ce texte pionnier écrit fin 1989 alors que des milliers d'Allemands fuyaient le socialisme réel, Robert Kurz a souligné l'urgence d'une reprise de la critique de l'économie politique de Karl Marx et de l'approfondir radicalement à la lumière de la nouvelle situation historique : le capitalisme ne doit plus être critiqué du point de vue du travail, le travail doit devenir l'objet de la critique elle-même.
Quelles relations lient intrinsèquement l'État moderne et le capitalisme ? En quoi peut-on dire que tout mouvement émancipateur conséquent ne saurait écarter de ses objectifs une dissolution de l'État ? Sans renoncer à une argumentation systématique, c'est sous la forme de thèses que Robert Kurz examine ces questions.
Dans un style d'une efficacité saisissante, l'auteur passe en revue les principales pensées politiques tant fondatrices et apologétiques que critiques et oppositionnelles, et cherche à établir des fondements nouveaux pour une théorie critique de l'État. Le point de départ en est tout autant les limites de la critique anarchiste de l'État chez Bakounine, que la réflexion fragmentaire et conceptuellement incohérente de Marx et Engels, telle qu'elle apparaît dans la confrontation avec les partisans de Bakounine et à propos de la Commune de Paris.
À partir d'une réactualisation de Marx, Robert Kurz propose une théorie critique de la société actuelle qui ne s'arrête pas à son écorce, mais l'attaque dans son noyau substantiel.
« Grise, mon ami, est toute théorie, Mais vert est l'arbre d'or de la vie. » C'est en renversant de manière provocatrice cette célèbre formule du Faust de Goethe, que Robert Kurz engage une vaste histoire critique de l'impatience activiste, du « problème de la praxis » et de sa relation à la théorie chez les penseurs et les différents mouvements de gauche.
C'est sur le mode de la tabula rasa que l'auteur réexamine entièrement le problème de la relation de la praxis et de la théorie. Il ébranle les fondations classiques, redéfinit les termes, balaye les fausses oppositions, tout en dressant dresse un large panorama des débats historiques sur la question.
Il est étonnant de voir quelle puissance analytique est encore contenue dans la critique marxienne de léconomie politique. Toutefois, Robert Kurz ne lapplique pas seulement à ce qui sest toujours réclamé du capitalisme, mais, avec la même détermination, aux régimes du "second monde" , qui dépendaient de lU. R. S. S ou relevaient du "Tiers-Monde" . Lauteur procède ici à une analyse originale de la chute des pays socialistes, qui comprend le bout du chemin que ces économies avaient atteint dans le contexte dune crise fondamentale du capitalisme qui allait, hier, toucher lEst, comme aujourdhui, lensemble du marché mondial.
Dans cette optique, le vieux mouvement ouvrier lié au culte et l'affirmation du travail apparaît comme un fossile et le triomphe de léconomie de marché comme une illusion.
Depuis le 11 septembre 2001, c'est avec une arrogance jamais atteinte jusqu'ici que les idéologues de « l'économie de marché et de la démocratie » invoquent leur enracinement dans la grande philosophie des Lumières. Oubliée la « Dialectique des Lumières » d'Adorno et Horkheimer, oubliée la critique de l'eurocentrisme : il n'est pas jusqu'à certaines fractions de la gauche qui s'accrochent à une prétendue « promesse de bonheur bourgeoise » alors même que la mondialisation du capital ravage la planète. Robert Kurz s'attaque ici aux « valeurs occidentales » contre le mainstream intellectuel et au-delà de la critique passée des Lumières. Dans des essais théoriques polémiques et fondateurs on voit s'ébaucher une nouvelle critique radicale de la forme-sujet moderne (déterminée de manière masculine) et ce non pas pour faire l'éloge d'un romantisme réactionnaire mais afin de montrer que les Lumières et les contre-Lumières bourgeoises ne sont que les deux côtés de la même médaille.
Après l'année 2008 et son krach, les plans de sauvetage, les banqueroutes étatiques et les mouvements de réfugiés qui en ont résulté ces derniers temps, il devient de plus en plus évident dans les centres que le capitalisme est en train de tomber en morceaux. Quant à la périphérie, elle se désintègre elle aussi toujours davantage et s'enfonce dans la guerre civile, la criminalité et le banditisme. D'un côté comme de l'autre on voit se répandre un terrorisme d'exclusion, de démarcation, de verrouillage des frontières. Dans un tel contexte nous publions ce texte de Robert Kurz se rapportant aux thématiques de l'« impérialisme d'exclusion » et de l'« état d'exception ».
La dialectique de la raison d'Adorno et Horkheimer, et son chapitre sur l'industrie culturelle, fut publié en 1944. Ce texte est-il encore pertinent ? Pour la pensée postmoderne, la réponse ne fait aucun doute : non ! Mais le postmodernisme-pop et ses protagonistes ont eux-mêmes pris de l'âge.
C'est précisément du fait de cette situation, qu'il est intéressant de revenir au concept critique d'industrie culturelle et sur les reproches postmodernes qu'il a suscités. Robert Kurz montre ici toute son actualité et fournit des clés pour le repenser. Publicité, économie du savoir, internet, culture de la gratuité, virtualisation de la réalité quotidienne, ce livre nous permet de renouer avec une analyse critique radicale de la marchandisation de la culture.
Septembre 2008, la crise mondiale sans précédent de la dette privée entraîne la faillite de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers.
Juillet 2011, la crise s'est étendue à la dette souveraine et menace plusieurs Etats européens de faillite. Dans les textes ici rassemblés (2007- 2010), Robert Kurz montre que le capitalisme n'est pas victime d'un déséquilibre momentané, mais d'une contradiction interne qui le conduit à son effondrement inexorable. Il montre comment, dans ce contexte de crise finale, les diverses politiques économiques sont vouées à l'échec.
Comment la gauche officielle participe à la gestion de crise. Et comment les solutions avancées par les « anticapitalistes » autoproclamés sont autant d'impasses (rien d'autre, selon lui, qu'un néo-capitalisme d'Etat). Enfin, Robert Kurz s'emploie à critiquer les formes de conscience constituées par le capital, c'est-à-dire l'idéologie qui fait que les hommes ont intériorisé les conditions de vie capitalistes comme les seules possibles et, pour cette raison, ne peuvent imaginer d'en sortir.
Après le Manifeste contre le travail du groupe Krisis, dont il est l'inspirateur et le principal théoricien, Robert Kurz nous donne aujourd'hui, avec Avis aux naufragés, un livre que traversent la même urgence et la même perspicacité de l'analyse.
Si le présent recueil traite de «questions d'actualité», c'est au sens fort du terme, d'une actualité appelée à durer: chômage structurel de masse et liquidation de l'État social dans les pays du centre capitaliste, économie de pillage et guerres «d'ordre mondial» dans les pays de la périphérie... Kurz rend tous ces phénomènes à leur intelligibilité en les inscrivant dans leur vrai cadre: le délire du mode de production capitaliste.
Aucun principe du marxisme ne semble plus fondamental que la référence à la division de la société en classes sociales, à l'intérêt de classe et à la lutte des classes.
« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, c'est l'histoire de la lutte des classes » écrivait Marx. Mais les apparences sont trompeuses. L'oeuvre principale de Marx ne s'appelle pas « La Classe » et ne commence pas par cette catégorie, mais par celle de la marchandise. Le Capital s'achève en fait par la déduction systématique des classes.
Dans un texte incisif et fondateur, Kurz et Lohoff prennent le parti de remettre sur ses pieds la riche critique marxienne de l'économie politique et en déconstruire les approches superficielles.
Globalisation, méga fusions, fièvre boursière, déshumanisation, lutte pour un ordre mondial, barbarie... Bon nombre de développements économiques et sociaux actuels ont déjà été prévus par Karl Marx. Robert Kurz, sociologue et participant actif au mouvement social en Allemagne, fait une nouvelle critique du capitalisme. Au-delà du «marxisme du travail », il présente et commente les principaux textes de « l'autre Marx ». Ce choix fait apparaître Marx comme théoricien du fétichisme moderne, comme critique radical de la production marchande, du travail et de la politique. Une lecture indispensable pour apprendre quelque chose de nouveau de Marx et comprendre la crise mondiale du XXIè siècle.