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Belles Lettres
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« Si quelqu'un veut savoir pourquoi nous sommes morts, / Dites-leur : parce que nos pères ont menti. » Cette phrase de Rudyard Kipling (1865-1936), écrite en 1918, résume l'écrasante culpabilité d'un homme. John Kipling, fils unique du plus célèbre écrivain de l'Empire, a été porté disparu, à 18 ans, en septembre 1915 devant Loos, dans les Ardennes. Son père, fervent patriote, l'avait poussé à s'engager malgré sa myopie. Rudyard Kipling le sait aussi :
Par ses écrits, il a contribué à ce que des centaines de milliers de jeunes gens connaissent les horreurs de la Grande Guerre. Comme de nombreux écrivains britanniques, parmi lesquels Sir Arthur Conan Doyle (dont les Belles Lettres publient également Une visite sur les trois fronts) H.G Wells ou Thomas Hardy, Rudyard Kipling a rejoint le « War Propaganda Bureau », chargé de manipuler l'opinion et de pousser l'Amérique à entrer dans le conflit.
En 1915, Rudyard Kipling publie La France en guerre, portrait de ce pays qu'il connait et admire, mobilisé contre les « Boches. » « France, bien-aimée de toute âme qui aime son prochain ! » écrit Kipling dans ce texte militant, mais pendant indispensable, comme les dizaines de pamphlets du « War Propaganda Bureau », de la littérature des tranchées. Ce serait une grave erreur que de limiter la connaissance de la première guerre mondiale aux seuls récits de combattants. Un grand nombre d'écrivains, d'intellectuels et d'artistes ont participé activement au conflit, avec grand talent, pour alimenter cette propagande devenue une arme redoutable dans l'arsenal des pays en guerre.
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Si vous êtes sensible aux généreux conseils Si la poésie ne vous est pas étrangère Si, encore enfant, la vie vous émerveille Et si vous savourez les éditions légères, Cet ouvrage vous est tout destiné, lui qui livre aux générations futures une version à contempler et à lire, dans un sens ou dans un autre, de l'indispensable poème de Rudyard Kipling.