Devant l'expansion de la psychiatrie et la multiplicité des connaissances issues de domaines très variés dont elle s'enrichit sans cesse, il était indispensable de définir de façon claire les termes qu'elle utilise et dont le sens s'est, lui aussi, complexifié avec le temps.
C'est chose faite avec ce dictionnaire. Simple et concis, il fournit les indispensables notions de base sur le vocabulaire de la psychiatrie et de la santé mentale et précise les différentes acceptions qu'ont pu acquérir les mots au fil de l'évolution de la discipline, sans prendre parti. C'est en cela qu'il est critique. Riche de plus de 2000 entrées, il répond au besoin d'informations de ceux qui, de près ou de loin, (psychiatres, psychologues, pédiatres, personnel soignant des services de psychiatrie, étudiants en médecine, travailleurs sociaux...) ; oeuvrent dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale.
Il y a quelques années, sous l'impulsion de Juan Mezzich, l'Association mondiale de psychiatrie lançait un important programme consacré à « la psychiatrie de la personne ».
Ce programme revendique d'être celui d'une psychiatrie pour une personne, par une personne, avec des personnes et qui couvre tous les champs de la psychiatrie. Ainsi, il réintroduit la dimension relationnelle, la dimension de collaboration interprofessionnelle, et la dimension de relation (et de rôle) des proches et des familles dans le cheminement thérapeutiques des malades. Ce programme a d'ailleurs ouvert la voie à une nouvelle classification à vocation mondiale.
Il nous est apparu, à nous psychiatres francophones que nous nous trouvions -ou retrouvions- devant une vision globale de la psychiatrie et de la santé mentale qui permet, à ce moment de l'histoire des nos institutions, de faire le point sur la psychiatrie française contemporaine.
Le Manifeste est une adaptation et un commentaire français sur ce programme, avec la participation d'auteurs prestigieux et représentatifs des divers courants de la pensée et des pratiques psychiatriques.
Tel qu'il est, le Manifeste a vocation à servir de programme commun à tous les psychiatres français, aux travailleurs de santé mentale et aux associations de familles et de malades, face aux difficultés et attaques que subit de nos jours la psychiatrie à visage humain.
Ce programme d'une psychiatrie de la personne a toute sa place dans cette collection « Thématiques en santé mentale » car il nous faut sortir de ces différenciations artificielles entre psychiatrie soignante et santé mentale préventive, entre psychiatrie biologique, psychiatrie psychothérapique, et psychiatrie sociale. L'une ne va pas sans l'autre ; les unes ne vont pas sans les autres.
À l'heure où l'on ne parle que de mémoire, collective ou individuelle, de remémoration et de célébration, quelles sont les forces positives de vie, de lien, de contact, propres à l'oubli ? Simon-Daniel Kipman, psychiatre et psychanalyste, interroge la signification de nos oublis :que nous montrent-ils et que nous cachent-ils ? Que découvrons-nous à force de chercher des mots insaisissables, des instants dont le souvenir s'est évanoui ? Indice précieux et indispensable, il prend sens dès lors qu'il est décrypté dans sa forme ou dans sa fonction. Aussi est-il essentiel de le déceler, tant pour comprendre son fonctionnement psychique que pour améliorer nos méthodes thérapeutiques. De la petite enfance au deuil, ce livre passionnant, qui aborde également le culte de la mémoire et de la remémoration systématique, est un éloge de l'oubli dans sa fonction vitale. Mécanisme psychique constant et massif, il nous empêche d'encombrer notre mémoire forcément limitée, libère la pensée, favorise l'innovation et stimule la curiosité.
Une passion est une pulsion qui déborde. Il ne s'agit pas d'assimiler passion et pulsion, mais de montrer que les passions sont des expressions fortes, massives, de pulsions intrapsychiques élémentaires, pulsions qui se trouvent elles-mêmes renforcées et magnifiées par des phénomènes collectifs. Les causes du débordement sont multiples, mais au premier rang de celles-ci se trouve la répression. Celle-ci est soit externe (poids de la famille, de la société, des traditions, des préjugés), soit interne ou intériorisée, au sein de la structure psychique. Les passions peuvent " se prendre en masse ", s'émulsionner dans un groupe ou dans une foule. Elles changent alors de nature. Les lois du psychisme interne qui s'appliquaient à l'individu ne sont pas directement transposables, même s'il v a des zones de recoupement. Ce nouveau titre de la collection " Thématiques en Santé mentale " propose de ne plus passer au large de ces mouvements d'humeur irrépressibles, forces aux Charybde des sentiments, aux Scylla des émotions, aux sirènes de l'emballement et de la séduction ! Cet essai prend les passions comme objet d'étude : or les événements contemporains montrent combien les comportements passionnels d'individus peuvent mobiliser des groupes entiers, et combien des mouvements de foules peuvent rendre des individus, habituellement calmes, passionnés.
La psychiatrie - et la médecine au sens large - est fondée sur une relation d'aide à une personne, par une personne, avec d'autres personnes ; ce cadre posé, la dimension du travail clinique doit impérativement procéder d'une connaissance et d'une professionnalisation des phénomènes relationnels de transfert et de contre-transfert, surtout , peut-être. de contre-transfert.
La consultation, moment crucial de la relation soignante, moment où se nouent à la fois les interprétations de signes qui conduisent au diagnostic et l'alliance thérapeutique qui fera que le malade se conformera aux prescriptions établies, est le moment où ces phénomènes de transfert et de contre-transfert se déploient avec le plus d'énergie, le plus de rapidité.
C'est certainement le moment où les conséquences de ce déploiement sont les plus lourdes car le consultant engage chaque fois l'avenir du malade.
Dans cet essai engagé, construit comme une méditation sur la consultation psychiatrique, et, au fond, sur toutes les formes de consultation, l'auteur nourrit toujours sa réflexion de son expérience de consultant de diverses situations thérapeutiques. Trop d'idées reçues ou de guides de bonne pratique ont rendu cet essai non seulement nécessaire mais impératif, en réaction à la mécanisation néfaste de la médecine.
Il est temps de ne plus se satisfaire des invocations stériles qui soit opposent les approches psychanalytique et biologique, soit les confondent abusivement.
Et il est temps de prendre acte, c'est-à-dire de mettre en actes (de formation, de recherche, de clinique et de thérapeutique) les liens étroits qui unissent psychanalyse et psychiatrie. Simon-Daniel Kipman plaide ici pour une formation à la psychanalyse au cours du cursus professionnel des psychiatres. En effet, le soignant ne peut rencontrer le malade que dans une histoire personnelle refoulée, dont il doit être conscient dans son écoute ainsi que dans son processus thérapeutique.
Ces retrouvailles de l'Inconscient fondent la relation d'aide. La dynamique voulue par l'auteur met ici en relief l'identité du soignant dans une interrelation thérapeutique avec le malade : une reconstruction qui se fait à deux. En ce sens, Simon-Daniel Kipman veut faire prendre conscience de l'implication individuelle du soignant dans sa relation thérapeutique avec le patient, de l'implication du savant dans sa recherche.
La formation professionnelle à la psychanalyse passe alors inévitablement par la connaissance et la reconnaissance de la part du psychiatre des transferts du patient ainsi que de ses propres phénomènes de contre-transfert. La lecture commune et commentée d'ouvrages de psychanalyse entre enseignants et étudiants en psychiatrie s'avère ainsi le passage indispensable d'un échange émotionnel qui s'actualise dans la relation au patient.
À ce propos, une large part de l'ouvrage est consacrée à la lecture, par et pour des psychiatres, de textes essentiels de la psychanalyse. L'expérience des supervisions cliniques vient renforcer une connaissance participative de l'enseignement. Connaissance à fin de compréhension des phénomènes conscients et inconscients qui soutiennent la relation psychiatre-patient.
Premier tome de la collection "Médecine de la personne en questions", cet ouvrage rassemble plusieurs points de vue sur ce sujet vaste et passionnant.
En quelques chapitres. Découvrir la médecine de la personne met en lumière des dizaines de pistes et incite le lecteur à s'ouvrir à toujours plus de problématiques, de questionnements et de débats, à s'interroger sur les enjeux de la médecine traditionnelle ainsi que sur les progrès qui y sont possibles, à envisager des approches variées.
Rédigé par des soignants, des théoriciens, des chercheurs, des enseignants et des patients, coordonné par Simon-Daniel Kipman, président de l'Observatoire francophone de la médecine de la personne, l'ouvrage puise sa force dans la diversité de leurs expériences.
Chacun participe ainsi, avec sa plume et sa vérité, à la richesse de ce livre. Avec beaucoup de justesse, leurs "regards croisés" abordent philosophie, patients, consultation, communication, mort, transmission du savoir-faire et bien d'autres questions essentielles à tout lecteur qui souhaite avancer dans ses réflexions.
Découvrez Médecine de la personne - Un manifeste collectif qui s'adresse aux médecins, soignants, malades et décideurs (ou ceux qui se pensent tels), le livre de Simon-Daniel Kipman. Les auteurs de cet appel espèrent qu'il sortira de leurs propos une idée assez cohérente de ce qu'est, de ce que peut être une médecine de la personne, ou mieux encore une " médecine centrée sur la complexité de la personne " selon l'heureuse expression du Professeur Giannakopoulos, la personne étant caractérisée par son histoire, ses comportements actuels, ses liens avec des groupes de référence, et, quand elle est malade, son lien avec les soignants. La médecine de la personne est une médecine faite de liens : liens entre approches multiples, liens entre personnes, liens associatifs et affectifs. La médecine centrée sur la personne s'oriente vers la pratique d'une médecine de la personne (la santé globale de la personne, pathologies et aspects positifs compris), pour la personne (pour aider la personne à réaliser son projet de vie), par la personne (les cliniciens exerçant en tant qu'êtres humains avec des compétences professionnelles et un code d'éthique personnel) et avec la personne (en collaboration respectueuse avec le malade qui consulte). La médecine de la personne a clairement pris son essor!