La destinée tragique de Lucette représente un des highlights de ce délicieux livre.Le reste de l'histoire de Van a pour sujet _ présenté d'une manière franche et colorée _ sa longue aventure amoureuse avec Ada. Leur roman est interrompu par son mariage dans l'Arizona avec un éleveur de bétail dont l'ancêtre fabuleux découvrit l'Amérique du Nord. Le mari meurt, les amants sont réunis. Ils passent leur vieillesse à voyager ensemble et à séjourner dans les nombreuses villas, chacune plus belle que l'autre, que Van a érigées un peu partout dans l'hémisphère occidental.La délicatesse du détail pittoresque n'est pas le moindre des ornements de la présente chronique: une galerie treillissée; un plafond peint; un joli jouet échoué parmi les myosotis d'un ruisseau; des papillons et des orchis papilionacés en marge du roman; un lointain voile vu d'un perron de marbre; une daine héraldique qui tourne la tête vers nous dans le parc ancestral; et bien des choses encore. Ada est probablement l'oeuvre pour laquelle j'aimerais qu'on se souvienne de moi. Vladimir Nabokov Avec cinq cents pages, un stylo et un génie narratif qui ne s'est jamais démenti et atteint aujourd'hui le grandiose dans ce roman fantasque, Nabokov organise un formidable tohu-bohu poétique, relayant Rimbaud et ses péninsules démarrées Pierre Ajame, Le Nouvel Observateur Une des aventures artistiques les plus totales et les plus risquées depuis Proust et Joyce, un des défis majeurs de l'écriture au monde éboulé des souvenirs et des syllabes qu'elle tire de la nuit. Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde Ada, cette somptueuse fête du langage dédiée au Temps. Sophie Lannes, L'Express Ada ou l'Ardeur, un livre somptueux où les odeurs subtiles de la cerisaie russe se confondent avec les effluves des vastes prairies américaines. Edgar Reichmann, Le Monde Nabokov est de ces rares écrivains qui ont toujours été des fous du langage, de ceux dont les mots sont les uniques patries. Frédéric Vitoux Un des grands écrivains du siècle, à côté de Proust, de Joyce, de Borgès. Michel Braudeau, L'Express Nabokov n'a pas choisi de prendre la littérature au sérieux, il va beaucoup plus loin, il la prend en flagrant délit de magie, de sortilège, d'invention. André Brincourt, Le Figaro Il s'agit d'un chef-d'oeuvre de plus. La preuve supplémentaire que Vladimir Nabokov est un des deux ou trois écrivains les plus importants de ce siècle et d'autres siècles encore. Jean-Marc Roberts, Le Matin de ParisVladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
Vladimir Nabokov et sa femme Véra se sont rencontrés en 1923, à Berlin, où leurs familles respectives avaient fui le pouvoir bolchevique. Tout au long du demi-siècle que dure leur mariage, ils ne sont séparés que rarement, mais alors il lui écrit chaque jour : ainsi quand Véra part se soigner dans un sanatorium de la Forêt Noire, quand Vladimir rend visite à sa famille réfugiée à Prague, où quand Véra tarde à le rejoindre à Paris. Plus tard, ses conférences dans le Sud des États-Unis suscitent de nouvelles lettres. Dans toute cette correspondance, pour nous à sens unique - Véra ayant détruit ses propres lettres -, on voit la passion de Nabokov pour sa femme, sa vie quotidienne dans le milieu de l'émigration russe à Berlin, les bouleversements auxquels tous deux sont confrontés dans leur vie matérielle et affective, le dénuement qui est le sien lors de ses débuts à Paris, l'intérêt croissant suscité par son oeuvre auprès des éditeurs et d'un public éclairé, le soutien indéfectible que lui apporte Véra.
Ces lettres, outre ce qu'elles révèlent sur l'homme, nous font découvrir le laboratoire de l'écrivain - son énergie créatrice, la pléthore de sujets qui surgissent et disparaissent, l'intensité de son travail - et on y reconnaît l'originalité de son style : sa veine parodique, poétique, sa vivacité et ses jeux de mots.
Ecrit en russe en 1925, Machenka est la première image _ aussi éclatante que toutes celles qui suivront _ du kaléidoscope nabokovien. Ce qu'il y a de meilleur dans la biographie d'un auteur, ce n'est pas le récit de ses aventures, mais l'histoire de son style , affirmait Nabokov dans une interview de Vogue en 1970, en réponse à une question sur sa tendresse particulière pour son premier roman et la place qu'il lui attribuait dans son oeuvre. Et ce n'est pas un hasard s'il attendit quarante-cinq ans avant de le faire traduire en anglais: lu à travers le prisme de l'oeuvre postérieure, Machenka devient le reflet de ses propres reflets; l'image y naît de sa réverbération, le mot de son écho.Réverbération (mais peut-être sommes-nous une fois de plus conviés à ce jeu des erreurs auquel excelle Nabokov?) du chapitre 12 d'Autres Rivages, écrit vingt-cinq ans plus tard; écho des pas de Van, qui, dans Ada, marche sur les mains comme Ganine, le héros de Machenka; inversion du temps et de l'espace, pirouettes, pièges que nous tend, sous un nouveau et subtil déguisement, l'auteur de Lolita qui disait de Sirine, c'est-à-dire de lui-même: La véritable vie de ses livres coulait dans ses métaphores, qu'un critique a comparées à des fenêtres donnant sur un univers contigu. .
Alors que le taxi qui l'a amené de Trux à Witt s'arrête devant l'hôtel Ascot, Hugh Person, éditeur américain entre deux âges, évoque ses trois séjours précédents dans cette minable station des Alpes suisses. Le premier, dix-huit ans plus tôt, a été marqué par deux événements tout aussi lugubres dans son souvenir: la mort de son père et sa première expérience sexuelle (avec une prostituée). Quelques années plus tard, invité à se rendre une deuxième fois en Suisse pour travailler avec un écrivain célèbre, Mr. R..., Hugh rencontre Armande, fille capricieuse d'un architecte belge et d'une Russe exilée, et tombe éperdument amoureux d'elle. Un meurtre, de nombreux cauchemars, une fructueuse entrevue avec un psychiatre et quelques incendies réels ou rêvés complètent la trame de ce voile transparent à travers lequel brille le passé...Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
Discuter des techniques de la tragédie moderne, c'est pour moi examiner sans complaisance ce qu'on pourrait appeler la tragédie de l'art de la tragédie. L'amertume que je ressens à voir le triste état dans lequel se trouve l'art dramatique n'implique pas que tout soit perdu, ni que le théâtre contemporain puisse être rejeté d'un simple et primitif haussement d'épaules. Ce que je veux dire, c'est que si quelqu'un ne fait pas quelque chose, et très vite, le genre dramatique ne fera bientôt plus l'objet d'aucune discussion sur les valeurs littéraires. L'art du dramaturge sera entièrement remplacé par le spectacle, absorbé tout entier par l'art de l'acteur et du metteur en scène _ sans aucun doute un très grand art et que j'aime avec ferveur, mais aussi éloigné de la préoccupation essentielle de l'écrivain que le sont les autres arts, peinture, danse, musique. Ainsi, la pièce de théâtre sera l'oeuvre des impresarios, des acteurs, des machinistes _ et d'un ou deux scénaristes dociles dont personne ne tiendra compte; elle sera le fruit d'une collaboration, et il est bien certain qu'aucune collaboration ne pourra jamais produire rien d'aussi durable que l'oeuvre d'un seul homme, car quels que soient les talents respectifs des collaborateurs, le résultat sera inévitablement un moyen terme entre ces talents, une certaine médiocrité, un arrangement, un émondage, un nombre rationnel tiré du mélange de nombres irrationnels. Cette cession de tout ce qui concerne le théâtre à ceux qui, j'en suis convaincu, ne devraient recevoir que le fruit mûr (le résultat final du travail d'un seul homme) est une affligeante perspective, mais peut-être faut-il y voir l'issue logique du conflit qui déchire l'art dramatique, et surtout la tragédie, depuis plusieurs siècles. Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
La littérature, la vraie littérature, ne saurait être avalée d'un trait comme une potion bienfaisante pour le coeur ou le cerveau. La littérature doit être émiettée, disséquée, triturée; vous devez sentir son parfum délicieusement âcre dans le creux de votre main, vous devez la mastiquer, la rouler sur votre langue avec délices; alors, et seulement alors, vous apprécierez son incomparable saveur à sa juste valeur, et ces fragments, ces miettes redeviendront un tout dans votre esprit, révélant la beauté d'une unité à laquelle vous avez donné un peu de votre propre sang. Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
Dernier roman de Vladimir Nabokov, publié en 1974, trois ans avant sa mort, Regarde, regarde les arlequins! revêt la trompeuse transparence de l'autobiographie: celle d'un certain Vadim Vadimovitch, écrivain russe émigré qui, parvenu au seuil de la vieillesse, évoque sa vie, sa carrière et son oeuvre à travers ses relations avec les trois ou quatre femmes qu'il a épousées successivement.La Côte d'Azur des années vingt et sa jeunesse dorée, le Paris des émigrés et ses conspirateurs, le milieu universitaire américain, ses libéraux et ses snobs, un hôtel de Leningrad, dans les années soixante, avec ses gardiennes d'étage musclées, un lac suisse de carte postale, perfide et pittoresque, servent de décor à un drame aux épisodes contrastés, où surgissent, chatoient et disparaissent tour à tour les grands thèmes nabokoviens _ arlequins venant saluer une dernière fois avant que ne tombe le rideau.Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant Au loup! Au loup! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons: la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup! Au loup! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important: c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire. Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'énorme succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.
La notion de réalité repose sur un système de généralités, et c'est seulement en tant que généralités que les prétendus faits de la prétendue réalité sont en contact avec l'oeuvre romanesque. Par conséquent, moins une oeuvre romanesque participe du général, moins on peut la situer en termes de réalité . Ou, pour présenter les choses dans l'autre sens, plus il y a de détails vivants et nouveaux dans une oeuvre romanesque, plus alors elle se distingue de la prétendue réalité , puisque la réalité , c'est l'épithète commune, l'émotion moyenne, l'apologie de la multitude, l'univers du plat bon sens. [...] D'un autre côté, entre certaines généralités de l'oeuvre d'imagination et certaines généralités de la vie, il y a une forme de correspondance. Prenez la souffrance, physique ou morale, par exemple, ou les rêves, ou la folie, ou encore la bonté, la compassion, la justice _ prenez ces éléments généraux de la vie humaine, et vous m'accorderez qu'il ne doit guère y avoir tâche plus profitable que d'étudier de quelle manière les maîtres du roman les transmuent en oeuvres d'art. Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.