Kim Kiyeong, importateur de films étrangers, père de famille sans histoire, voit sa vie basculer à la lecture d'un haïku de Bashô. Les vers du poète délivrent un message codé qui le replonge dans son lointain passé. Vingt ans plus tôt, Kiyeong quittait la Corée du Nord clandestinement pour infiltrer Séoul où il est devenu un « agent dormant ». Son brusque réveil le place au moment du choix : va-t-il obéir à l'ordre de rentrer en Corée du Nord, ce qui peutêtre signe son arrêt de mort ? Il a vingt-quatre heures pour se décider.
Un roman riche et fascinant qui propose une lecture critique et très éclairante des vingt dernières années de la Corée du Sud et du Nord, et nous attache passionnément au destin d'un homme qui voulait changer le monde et découvre que c'est le contraire qui est arrivé.
Parfois on a l'impression d'être le dernier à parler une langue que tout le monde aurait oubliée. C'est juste qu'on se sent seul au monde. On a perdu quelqu'un que l'on aimait plus que tout, comme un père pour sa fille préférée. Ou son enfant pour un jeune couple. Leur fils de deux ans a disparu un matin au supermarché et quand il leur est restitué, des années plus tard, il est si différent de l'image qu'ils avaient précieusement gardée de lui que c'est comme s'il leur était arraché une seconde fois.
Ce sont nos pertes, nos détresses, nos amours bancals, nos défaillances et nos consolations que nous reconnaissons dans ces récits doux-amers qui oscillent entre burlesque et désastre, ironie et tendresse. Et le portrait n'est jamais aussi drôle et mordant que lorsque l'auteur se met en scène, écrivain dépressif qui trouve dans le sexe un remède miracle à ses pannes d'inspiration.
Enfant abandonné des hommes, né dans les toilettes d'une gare, Jeï découvre très tôt qu'il est doué de la même capacité que ces appareils créés par l'homme qu'on appelle des capteurs, sauf que lui possède le don de capter, de sentir la souffrance des autres, objets, animaux ou humains. A quinze ans, vagabond dans les rues de Séoul, il s'invente un mode de vie proche de l'ascèse, se nourrissant de riz cru, lisant des livres trouvés parmi les ordures, et devient le leader d'une bande de motards. Ces motards organisent des courses illégales en plein Séoul, faisant entendre leur colère dans le vacarme de leurs pots débridés, sans casque, bravant la mort et la police, jusqu'à cette course ultime, la plus grandiose, la plus folle jamais menée, où Jeï entre dans la légende.
Dans le monde de Kim Young-ha, il n'y a ni bien ni mal, mais des émotions humaines portées à l'incandescence par les tensions sociales. « Ces jeunes existent partout mais personne ne leur tend l'oreille. Comment les transformer en voix ? Comment traduire ces voix de façon que nous puissions les entendre et nous souvenir d'eux longtemps ? Telles sont les questions auxquelles je pense. »
Un ancien tueur en série de 72 ans décide de repartir en chasse, mais sa mémoire se dérobe. Atteint de la maladie d'Alzheimer, il soupçonne un autre meurtrier de vouloir s'en prendre à sa fille adoptive.
" a notre époque, il n'y a que deux " voies pour ceux qui aspirent à être un dieu : la création et le meurtre.
" ainsi parle le narrateur, un esthète du crime, qui explore avec talent et cynisme l'art de détruire autrui. ce qu'il aime par-dessus tout, c'est révéler leur pulsion de mort à ses victimes, " jusqu'au stade où la personne devient digne d'être mon client ". le passage à l'acte n'est plus que formalité technique, quand compte avant tout l'osmose plus ou moins réussie entre le " tueur " et sa victime.
Et force est au lecteur d'admettre que ses " clients " trouveront écoute et consolation auprès de cet étrange bourreau égocentrique qui s'immisce dans leur vie, dans leur esprit, leur prodigue conseils bienveillants et compréhension. ainsi que son savoir-faire pour les aider à passer eux-mêmes à l'acte. il nous parle de la mort, de leur mort. mais c'est à eux qu'il laisse le dernier mot. ce premier roman de kim young-ha, publié en 1996, à vingt-huit ans, a enthousiasmé le public en même temps que les critiques, qui voient en lui le " chef de file d'une nouvelle génération " d'écrivains en corée-du-sud.
Chez Kim Young-ha, les vampires ne mordent pas, les écrivains ont peur de leur ombre, et c'est par amour qu'un homme devient invisible. Lorsque ses histoires se colorent de fantastique, c'est une étrangeté qui serait comme l'empreinte rémanente d'une vérité philosophique. Parfois, dès le réveil, vous avez le pressentiment que tout ira de travers. Une de ces journées où les gestes les plus simples comme se raser, prendre le bus ou monter dans un ascenseur peuvent avoir des conséquences désastreuses. Où la succession de catastrophes devient une cascade de gags révélateurs de l'absurdité de notre condition. Entre Ka a et Buster Keaton, des nouvelles scintillantes d'humour noir. Un régal !
Un type coincé dans un ascenseur, un homme que l'amour rend invisible, un écrivain qui n'a pas d'ombre, un vampire. quatre nouvelles drôles et savoureuses, au bord du fantastique, de l'auteur de La Mort à demi-mots, de Fleur Noire et de L'Empire des lumières.
Une fois encore, Kim Young-ha nous surprend par sa façon particulière et pleine d'humour de traiter des thèmes connus. Chez lui, les vampires ne mordent pas leurs proches, l'homme sans ombre est un écrivain persuadé de son inutilité, et c'est par amour qu'un homme devient invisible. Quant au héros de la quatrième nouvelle, il passe sous nos yeux amusés toute une journée - une journée catastrophe comme il en arrive parfois aux malchanceux - à chercher un moyen de porter secours à un pauvre type prisonnier d'un ascenseur.
Min-su découvre une société secrète qui s'adonne à de furieuses compétitions de quiz dans la vie réelle. Rejoignant ce monde parallèle, il s'entraîne dans un lieu dissimulé au commun des mortels, au sein d'une équipe de gens aussi étranges et égarés que lui. Un monde implacable autant que fascinant, celui du virtuel et de la solitude, où toutes les formes et toutes les significations s'effondrent peu à peu autour de lui.
Partir, connaître une série d'épreuves, puis revenir changé, l'histoire de Min-su a des allures de voyage initiatique. (Murmures)
Fleur noire raconte l'histoire vraie de 1033 Coréens partis émigrer au Mexique au début du vingtième siècle. Paysans, chasseurs de baleines, soldats, chamans, eunuques, voleurs à la tire ou nobles de sang royal, tous fuient leur pays envahi par le Japon. Vendus à leur insu à des propriétaires terriens pour travailler sur des plantations de sisal, ils doivent s'adapter à des conditions de vie effroyables sur une terre hostile. Quarante-quatre d'entre eux s'enfoncent dans la jungle pour rejoindre la révolution qui a éclaté au Guatemala et fondent un État éphémère sur le site maya de Tikal.
Kim Young-ha s'est longuement documenté pour écrire l'incroyable destinée de ces Coréens partis à l'autre bout du monde chercher une vie meilleure, et qui, par l'expérience de la faim, des souffrances, des espoirs et des révoltes, se sont fondus dans l'histoire mouvementée d'un peuple et d'un continent qui n'étaient pas les leurs. « Dès que j'ai commencé à écrire, dit Young-ha, l'image de la fleur noire m'a hanté. Il n'existe pas de fleur noire dans notre monde. Il faut mélanger toutes les fleurs pour obtenir cette couleur. » Son roman a été couronné du prix Dong-in, le plus prestigieux des prix littéraires coréens.