Stéphane Mallarmé a exercé le métier de professeur d'anglais, un métier qui l'ennuyait à mort, précise Paul Valéry, et composé quelques ouvrages pour les personnes désireuses d'apprendre la langue, dont ce recueil didactique de thèmes avec leurs corrigés. Ils sont classés par chapitres correspondant chacun à une règle de grammaire, rappelée en ouverture.
Quelles sont les consignes que l'on donne aux professeurs dont le premier poste est situé dans un collège de « zone sensible » ? Maintenir les élèves en classe, avant toute chose, et prévenir les incidents. La transmission des savoirs, elle, devient accessoire.
Insultes, humiliation, solitude... L'auteur témoigne de la détresse qu'il a vécue, jeune professeur, en découvrant la déliquescence d'une partie du système scolaire. Les victimes en sont les élèves, que l'on abandonne, et les professeurs, relégués dans un quotidien misérable.
Construit comme un récit, ce vigoureux essai ne s'embarrasse pas de langue de bois. Constatant un terrible approfondissement des gouffres sociaux, l'auteur renvoie chaque bord politique à ses contradictions, tout en s'interrogeant sur la place qu'il occupe lui-même dans une société française en plein bouleversement. Il évoque aussi les beautés d'un métier qui se durcit, mais dont l'importance reste cruciale.
L'oeil vivant II est consacré à la critique .
Jean Starobinski s'attache à établir les principes d'une critique de la relation, capable de coordonner les méthodes de la stylistique, de la sociologie et de la psychanalyse. Une nouvelle interprétation d'un épisode des Confessions illustre le rapport de la théorie critique et de son application ? Qu'est-ce qu'interpréter ? C'est déchiffrer, et c'est aussi imaginer. La deuxième partie, consacrée à l'empire de l'imaginaire, passe en revue les divers champs de l'imagination : la parole, l'image, le corps.
La troisième partie, traitant des rapports de la littérature et de la psychanalyse, pose une question déconcertante : quelle est la part d'imaginaire qui s'immisce dans la lecture Psychanalytique ?
Le choix des méthodes d'apprentissage de la lecture a donné lieu à une polémique particulièrement confuse, dont ce livre entend clarifier les enjeux.
Par opposition à la vieille décomposition syllabique (le b.a.-ba), disqualifiée pour son caractère mécanique et ânonnant, on a cru trouver dans des techniques d'identification directe des mots et du sens les moyens d'une pédagogie plus respectueuse des intérêts de l'enfant et de sa spontanéité. Ce furent la méthode globale, puis le compromis des méthodes « mixtes ».
Force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les méthodes actuelles laissent trop d'enfants au bord du chemin, en particulier dans les milieux culturellement défavorisés. Or diverses études ont montré que l'appropriation systématique du code écrit permise par la syllabique rend l'entrée dans la lecture plus aisée pour tout le monde. Des conclusions corroborées par le travail clinique avec des jeunes en grande difficulté.
N'est-il pas temps, dès lors, de repartir du bon pied, en admettant avec les auteurs que « la syllabique n'est ni de droite ni de gauche : elle est juste efficace » oe
Voici un ouvrage d'une originalité à l'exacte mesure de la crise générale de l'autorité que traverse notre société.
Le rôle des professeurs doit évoluer dans un univers qui n'est plus étanche mais envahi par les revendications de liberté, d'expression de soi et d'hédonisme qui s'étalent dans la vie quotidienne. La transmission éducative a besoin de certaines conditions qui ne sont pas impossibles à rétablir, pourvu qu'on ne cherche pas uniquement à revenir au passé. Yves Michaud s'emploie à définir clairement les mots à mettre sur les maux : l'autorité, le respect, la sanction, l'évaluation, le communautarisme, l'estime de soi, etc.
Quand on veut s'orienter, que ce soit dans la pensée ou dans l'action, il faut savoir lire les situations à partir de concepts précis et clairs. C'est à cela que sert la philosophie. Dans le cadre de cette clarification de chacune des notions abordées, Sébastien Clerc met en lumière l'expérience pratique de ceux qui sont sur le terrain, qui vivent des expériences difficiles ou tendues, ou au contraire positives et chaleureuses, et qui en tirent un savoir empirique de la "tenue de classe".
Par là, cet ouvrage, d'abord destiné aux enseignants, nourrit une visée plus large : s'adresser à chacun dans des situations où les défaillances de la sociabilité, l'entrecroisement des générations, la rencontre d'héritages culturels différents, les facilités de la technologie, les revendications individualistes rendent plus nécessaire que jamais de retrouver des marques.
Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu'on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d'années ce qui fut l'un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes ? En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses « preuves » : l'école a cessé d'être le moteur d'un ascenseur social défaillant. Ceux qui sont nés dans la rue, désormais, y restent. Dès lors, que faire oe