Du Roman de Renart, ensemble de récits (les «branches») composés aux XIIe et XIIIe siècles, la Pléiade propose, principalement d'après un manuscrit inédit, une édition intégrale et bilingue (ancien français / français moderne). À l'origine de ces récits, une faute inexpiable, le viol par Renart de l'épouse d'Isengrin. Au centre, le goupil, universel trompeur. Autour de lui, des animaux qui jouent aux hommes : sans rien perdre de leur animalité, le loup Isengrin, le chat Tibert, le cerf Brichemer, barons du roi Noble, usurpent les dignités et le langage humains. Leurs valeurs ? l'intérêt, le désir, la volonté de puissance : les moeurs du temps et les travers des hommes trouvent dans le travestissement animal un miroir sans pitié. Ce qui les pousse à agir ? la faim. C'est parce qu'il faut manger que Renart se lance dans des aventures violentes, dont la puissance comique ne fait pas oublier l'extrême cruauté. Cruauté des situations, des gestes, des sentiments, cruauté des gabs, ces paroles lancées aux vaincus. Car le Roman de Renart est aussi le roman de la parole. Instrument de la ruse, arme des faibles (sans elle, un renard ne saurait vaincre un loup), la parole, ici, ne se soucie pas de vérité. Elle méconnaît les repères habituels du bien et du mal. Elle permet à qui la maîtrise - et nul ne la maîtrise mieux que Renart - de nier l'évidence, de triompher de la force et d'échapper toujours au châtiment. Les malheureux qui reçoivent les nombreuses «confessions» du goupil en savent quelque chose : écouter Renart, c'est, déjà, être sa victime.
Un soir, Sophie aperçoit de la fenêtre de l'orphelinat une silhouette immense et une main énorme qui s'approche... Un géant ! Rêve-t-elle ? Roald Dahl adorait le BGG. Retrouvez-le dans sept courtes pièces qui mettent en scène tous les personnages du roman. Un régal d'humour, d'ingéniosité et de fantaisie.Adaptation de David Wood.
Rassemblés dans ce recueil, huit «diablogues» choisis pour la variété des situations qu'ils proposent. Situations à l'origine simples, peu à peu transformées par cet extraordinaire mélange d'inventivité poétique et dramatique qui fait l'immense succès des sketches de Roland Dubillard.Sont rassemblés dans ce recueil : «Le tilbury», «Les voisins», «L'itinéraire», «Nostalgie», «Le ping-pong», «Le malaise de Georges», «Au restaurant», «Dialogue sur un palier (Le gobe-douille)».
Ces sept petites pièces furent écrites par Prévert dans les années 1930, pour le groupe Octobre, et jouées dans l'instant et dans l'urgence. On y retrouve l'engagement de l'artiste, toujours teinté de cet humour ravageur qui touche les petits comme les grands.«Fantômes»«Le bel enfant»«Un drame à la cour»«Un réveillon tragique»«Bureau des objets perdus»«Le pauvre lion»«Le visiteur inattendu»
Une nouvelle traduction des cinq premiers livres de l'Ancien Testament, suivis du Livre de Josué, rédigée dans un français accessible et contemporain à partir du texte hébreu. Des notes, des encarts thématiques, des cartes éclairent et enrichissent la lecture. Le traducteur a choisi dans la Bible des passages les plus forts, les autres étant résumés. Un cahier culturel en couleurs offre des clés pour permettre au lecteur de mieux décrypter et apprécier les oeuvres artistiques que la Bible a inspirées au fil des siècles.
«À diverses époques, j'ai regardé longuement des figures de cire de toutes les conditions et de toutes les formes. Plus je regardais, plus je me disais qu'enfant j'avais eu raison d'avoir peur. Mais pourquoi ? Ce n'était pas l'immobilité et le calme de ces figures, la statuaire partageant ce calme et cette immobilité. Je comprenais que mon effroi naïf venait de cette apparence de réalité qui n'est plus la réalité, de ce PLUS complet que la sculpture et la peinture, qui cependant est MOINS complet que la peinture et la sculpture...» Dans ce récit extraordinaire et méconnu, le théoricien supposé du réalisme - Champfleury -, bientôt rejoint par le maître du réalisme en peinture - Gustave Courbet -, traverse le Paris du XIXe siècle, celui des passages, des panoramas, des enseignes animées et des grands boulevards pour découvrir par hasard, au bas des Champs Élysées, un énigmatique cabinet de cires. Un rideau de calicot rouge s'y ouvre sur une assemblée de figures spectrales, l'exhibition d'une femme cul-de-jatte et les bizarres agissements du vindicatif - et criminel ? - maître des lieux.