Un troubadour arménien de la Transcaucasie du XVIIIe siècle, un pont jeté entre trois cultures - arménienne, géorgienne et azérie. Pour le lecteur français, le film de Sergueï Paradjanov, Sayat-Nova, la couleur de la grenade (1968) semble être l'unique arcane pour pénétrer le monde de ce poète, musicien et interprète. Cette traduction complète des 47 odes strophiques en langue arménienne, la première en Europe, nous révèle la singularité universelle de ce poète irréductible.
En 1974, grâce à Pierre Drachline, son premier recueil Ouvrez le feu (Editions Plasma) sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage quelque peu figé de la poésie française. Plusieurs fois emprisonné en France et dans les Andes, il sera interné par sa famille de 2003 à 2005.
Le Cimetière de Sion est son 14ème ouvrage, sans doute le plus essentiel et le plus pathétique. Le Cimetière de Sion nous crie que la mer sera de plus en plus rouge, si Ismaêl et Isarël ne se réconcilient pas. Comme son frère, Gabriel Celaya (Poésie urgente), Cabral vit la poésie au quotidien "comme une arme du futur".
Du pays aimant au pays aimé, sans cesse vont les pas et la voyageuse nous laisse apercevoir l'âme traversière qui l'habite et celle de ses deux patries, la Chine et la France. Elle nous révèle ses sentiments profonds avec pudeur et générosité mais surtout elle exprime avec humilité le recueillement extrême que la Nature lui inspire pour mieux appréhender le sens que doit revêtir pour elle la vie, une vie que les Hommes négligent souvent par inconscience ou par intérêt. Elle entrouvre une porte au lecteur sur les origines d'une histoire particulière autant qu'universelle.
On reconnaîtra aisément certaines grandes influences philosophiques, littéraires de Chine. À travers ce recueil en version bilingue, elle enrichit la poésie chinoise contemporaine non moins que le langage poétique universel.
Le haïku « donne vie à l'instantané, comme à l'indicible », nous dit l'auteur qui, après avoir rappelé les principes, présente ses premiers poèmes, en japonais comme en français. Il propose dans un second temps au lecteur une initiation à l'écriture japonaise, et l'encourage à essayer l'écriture syllabaire japonaise.
L'auteur de cette pièce est Kâlidâsa. Nous ne savons rien de certain sur lui, mais l'essentiel est acquis : c'est un poète et un dramaturge. Il vécut à une époque qui oscille entre le Ier siècle avant notre ère et le VIème siècle. La Naissance de Kumâra développe, en un long poème orné en sanskrit, le thème du monde menacé par un terrible démon que, seul, un descendant du grand dieu Shiva pourra détruire. Encore faut-il que Shiva tombe amoureux, lui qui s'absorbe dans l'ascèse sur les hauteurs de l'Himalaya !
Douze poèmes de Saudade, est la première publication en France de Fernando Cabrita, poète du sud du Portugal qu'il chante dans son oeuvre poétique. Cabrita enrichit la pléiade des poètes algarviles et portugais comme Rosa, Gastão Cruz, João de Deus, Judice, Teresa Rita Lopes et d'autres. Cette poésie du sud, malgré l'orgie de soleil, se livre au culte de la mélancolie, la saudade en portugais, mot riche en résonances, inventé par un peuple qui a sillonné les quatre coins du monde.
Voyager avec Adjmaël Halidi, c'est s'envoler au-delà des frontières. D'ailleurs, on n'y songe pas, mais le rêve ne s'aliène pas de barrières. "Au commencement était la parole..." et voilà le verbe d'Ajmaël. Ses maux cauchemardesques se lient presque d'amitié avec la rêverie, non éphémère. Il nous invite à une traversée poétique, par le truchement d'une histoire, d'une culture, d'une écriture, déchirées et recousues par l'auteur. Voilà l'oeuvre d'un visionnaire, qui appelle à l'amour des peuples, malgré cette misère qu'il décrit.
A travers un dialogue entre la langue vietnamienne et la langue française, Déserts raconte la soif ou le désir de l'eau - l'autre nom de la grâce et de l'infini.
Je suis mort mais le secret du verbe a du sang. Chaud qui giclera de révolte contre le marasme qui paralyse Moroni. Je suis mort avant d'être silex, avant d'être l'arme absolue contre un cyclone de mille ans. Je suis déjà mort, entièrement mort, mais les morts, la parole à la bouche ne sont pas morts. Ils prennent du souffre dans les méandres de la vie.
Mayotte suicide et Le pincipe Archipel parachèvent une trilogie poétique, engagée depuis 2001 à restituer au paysage comorien les belles promesses que son espace invente, les délivrances que ses visages appellent - envers et contre tout.
"Sémiologie et linguistique ont mis en évidence, indirectement mais très sûrement, ce que Jacques Lacan appelle « l objet petit a », la plus-value, le plus de jouir, comme étant la septième fonction performative du langage. Dao en chinois signifie aussi bien « voix » que « voie ». Mais ce que permet la structure de la langue chinoise n est pas de mise pour les langues occidentales. Il a fallu la rencontre d un psychanalyste, Guy Massat, et d un jeune sinologue, Arthur Rivas, pour proposer cette version nouvelle du Dao Dé Jing où les signifiants n ont d autres foctions que de mettre en valeur la dimension poétique du sens."
Ce que fut Malika : la maîtresse des vertiges. Un fil de neige entre les nuits, dans la spirale du poème : étoiles, éclatement, voyelles, disparition. Un rivage brûlait son couteau versatile à l'envers des blessures. Parce que ce fut, au bout des môles, un impossible aimer. La peur de vivre encore au risque des marées. Il reste un sablier, celui de l'écriture, à renverser toujours dans l'inachèvement vertical du printemps.
Plus qu un témoignage poétique sur la disparue, cet ouvrage s apparante à un accompagnement de la morte aux frontières des mots retrouvés pour la distraire de la nuit définitive. L absence recouvre alors une présence insistante au long des pages qui disent l indicible.
"Laissons-nous entraîner par ces mémoires intérieures, fruits de la patience, de l autre vie, de l invisible, et d une dévotion à l absolu. L esprit qui est à l oeuvre ici est celui qu un pacte initial a préservé, un esprit de vérité qui ne saurait déboucher que sur le ""dernier mot"" ou sur la ""transparence/devant l insodable"". - Gilles Lades"
"Dans une écriture charnelle et polyphonique, le poète revisite un épisode marquant de l'histoire de Mayotte à la fin des années 1960 : le combat de Zéna M'Déré, Zaïna Méresse, Coco Djoumoi, Zakia Madi et de l'ensemble des « Chatouilleuses », ces femmes qui s'en prenaient aux dirigeants comoriens. Dans ces dix-neuf textes qui entrelacent le passé et le présent, le poète « trumbadour » appelle donc son peuple à se remettre en « marche zébu » pour défendre et incarner un destin altier, combinant fidélité et audace, métissages et unité, mémoire et vision."
"Ce recueil est né d'aujourd'hui, c'est-à-dire du calme relatif d'une existence particulière encore protégée par les lois de la démocratie parlementaire et les habitudes sociales. Un calme cependant que menacent de plus en plus les dérives tragiques de notre monde, qu'elles soient économiques, politiques ou écologiques, ce qui, d'ailleurs, ne se dissocie pas. - Ainsi, insensiblement, à force de mauvaises surprises et d'inquiétudes dans l'instant, d'une réflexion sur le statut de l'être, on passe à la prise en compte de l'état du monde... Et la réflexion devient ouvertement politique, le spleen devient écoeurement et l'inquiétude une colère."
""Des proches sont venus voir mon poème - Les portes et fenêtres se sont ouvertes - Et l endroit a pris la taille du pays."" - Édition bilingue arabe-français."
"Les plantes dites vulnéraires, utilisées dans de savantes décoctions, sont réputées pour leurs vertus cicatrisantes ; elles referment les plaies, effacent les blessures. La poésie de Cathy Jurado distille ainsi le temps pour dissoudre les terreurs, sublimer les dislocations de l'existence, décanter le passé coagulé et la mélancolie ordinaire. L'alchimie de la langue agit ici, dans l'alambic du poème, comme un élixir de vie : si la poésie ne guérit rien, elle retranscrit la douleur et ses signes et tente d'en ordonner le chaos, dans un geste de soin accordé au monde et à la langue."
"D'absurdité d'être et de terribles affinités électives aussi, à en croire Robespierre acculé écrivant : Je consens que la liberté traite Desmoulins comme un enfant étourdi qui avait d' heureuses dispositions et qui a été égaré par les mauvaises compagnies... alors que pour son ami et condisciple de Louis-le-Grand sous son impulsion bientôt tombera le couperet. Et oui Maximilien au coeur de l'ineffable chambardement, effectivement, quelle étourderie que la mort, somptueuse dramaturgie. RIVOLVITA !"
Cent poèmes avant l'aube se compose de quatre pièces poétiques longues, « La nuit j'ai peur », « Le chant des belles-de-nuit » et « De pétales et d'épines » qui succèdent la section éponyme « Cent poèmes avant l'aube ». Dans la deuxième section, le sujet lyrique met en scène son geste littéraire, ses craintes et ses doutes. La troisième section emprunte son nom à celui d'une fleur élégante. La quatrième et dernière section reprend l'image rhétorique végétale qui associe les bonheurs de la vie aux pétales d'une rose, et les malheurs aux épines. Après la prose poétique viennent des poèmes plus brefs, en vers libres, qui, bien qu'ils évoquent un certain marasme, laissent espérer un lendemain qui chante.
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"Avec ce nouveau recueil, La fierté des bannis, Christian Dumotier poursuit son chemin d'écriture, ancré dans son exploration des marges humaines de nos sociétés insensibles, rendant dignité et grâce aux « gens de peu », convoquant nos consciences par-delà nos accoutumances. On a ainsi pu parler de « poèmes du temps présent ». Puissance des évocations, images surgies de la juxtaposition et du mélange des mots, choc des sonorités, à-plats calculés et fulgurances qui claquent, tableaux précis et perçants traversés par les émotions les plus secrètes, chaque portrait, nourri des ressources d'une langue poétique très personnelle, atteint à l'évidence. « La poésie, insolite, sème ses planètes dans le ciel intérieur de l' homme. » (René Char) - Michel Pinault - "
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Par ses poèmes, l'auteur exprime la nostalgie d'un pays perdu et la difficulté à vivre en exil dans l'imaginaire d'un Tibet inaccessible, en équilibre instable entre les cultures, coincée entre un monde étouffé au Tibet, une terre rassurante mais sans grand avenir en Inde et une diaspora mondiale confrontée à la nécessaire adaptation au monde qui s'ouvre à elle. Autrement, la poésie de Bhuchung D. Sonam témoigne du cheminement d'une jeunesse encore très imprégnée de sa culture et de ses traditions, brutalement confrontée au monde contemporain.