De ce fait, nous nous trouvons dans la situation paradoxale que notait déjà Jean Robin : rappeler les éléments de la saga de Rennes apparaîtra comme une redite pour ceux qui ont déjà lu tout ou partie de l'importante bibliographie consacrée à cette affaire depuis plus de trente ans ; procéder par allusions laisserait sur leur faim ceux qui découvrent cette histoire. Nous opterons donc pour un moyen terme, décrire brièvement et dans ses grandes lignes l'ensemble de l'énigme, puis revenir de manière plus pointue sur certains des éléments qui la composent. Car énigme il y a bel et bien sur la colline que Robin qualifiait d'envoûtée. Les sceptiques, les historiens sérieux - et les jaloux qui découragent leurs lecteurs dans l'espoir de faire seuls la découverte d'un trésor archéologique, si ce n'est sonnant et trébuchant - ont pu facilement réduire à néant la couche la plus superficielle de la saga. Ce faisant, peut-être ont-ils mordu à l'hameçon qui leur était tendu par des pêcheurs de lune moins sots qu'il n'y paraît. Le réalisme universitaire n'est pas plus de mise ici que la crédulité naïve. Il faut, pour aborder l'affaire de Rennes, un état d'esprit et des méthodes de travail qui relèvent davantage des techniques du renseignement que de la critique historique. Il y faut aussi, en parallèle, une connaissance minutieuse de l'histoire, des événements mais aussi des mentalités qui les éclairent. Il faut s'aventurer dans de sombres coulisses où le mythe a planté le décor des rêves collectifs. On s'aperçoit alors que les invraisemblances et les apparentes gratuités cachent une toute autre histoire, comme si l'on nous avait présenté l'envers et non l'endroit d'une tapisserie baroque. Les fils enchevêtrés laissent percevoir un dessin lisible qu'il faudrait plutôt écrire dessein, une intentionnalité. Et tout cela fut construit avec une diabolique cohérence, où chaque détail compte et renvoie à d'autres éléments. On a tissé là une nasse d'une inhabituelle précision afin de piéger l'intérêt collectif et d'amener, par un parcours en labyrinthe, les curieux, les chercheurs et les naïfs à la sortie prévue : un projet redoutable sur le monde et sur l'homme.
Le Secret d'Alchimie est une légende initiatique, qui se déroule à la fin du Moyen Âge, à une époque où l'architecture gothique arrive à son terme. C'est dans ce cadre historique qu'apparaît le héros Jehan de Limoges, qui quitte son village natal pour devenir itinérant et apprendre le métier de tailleur de pierre.
Jehan oeuvrera d'abord sur le chantier de la cathédrale de Limoges, où il apprendra son métier auprès d'un vieux maçon, qui, voyant ses qualités exceptionnelles, lui enseignera l'art du Trait et les secrets du métier.
Sa destinée basculera un soir de novembre, alors qu'il restaurait ces étranges colonnes sacrées, appelées les Lanternes des Morts, qui veillent près des cimetières, au repos des défunts Aucun des apprentis du maître ne voulut, par superstition, s'approcher de ces bien mystérieuses lanternes. Seul Jehan accepta et il fit ce soir là une étonnante rencontre.