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La fiscalité joue théoriquement trois rôles dans les économies modernes : financer la dépense publique, redistribuer les richesses et orienter les comporte ments économiques.
Aujourd'hui, ces trois rôles sont en crise. L'évasion fiscale prive les gouvernements de recettes vitales.
L'évitement de l'impôt par les plus riches creuse les inégalités. Et les politiques fiscales récompensent de plus en plus, de facto, les comportements les plus prédateurs.
La situation se révèle particulièrement critique pour les populations du Sud.
En 2017, 82 % de la croissance a profité aux 1 % les plus riches de la planète alors que les 50 % les plus pauvres n'en ont récupéré que des miettes Les sociétés multinationales ont ainsi sans vergogne fait pression sur les gouvernements des pays pauvres afin d'obtenir des trêves fiscales et des traitements fis caux spéciaux dans l'exploitation des ressources tels que le pétrole, le gaz, le thé, le café, le cacao ou en core le coton.
Premières victimes d'une économie « offshore » dont les architectes et les principaux bénéficiaires se trouvent au Nord, elles subissent également les fisca lités nationales les plus régressives.
La « justice fiscale » y apparaît dès lors ré gu liè rement comme une revendication majeure.
Mais avec quel contenu exactement ?
Estelle conçue comme une fin ou un moyen ?
Comment en articuler les dimensions constitutives :
Sociale, écologique, de genre, etc. ?
À quelle échelle d'action la poursuivre en priorité ?
Ces questions n'ont rien de rhétorique. À l'heure où même le FMI, l'OCDE ou encore le Forum éco nomique de Davos commencent à revendiquer une fiscalité plus juste, elles permettent de réfléchir aux contours et aux conditions de possibilité d'une « jus tice fiscale » réellement émancipatrice.
Les idées fausses concernant la problématique des migrations internationales ont la vie dure.
La mondialisation et la libéralisation effrénée des flux commerciaux et financiers à l'échelle de la planète ne se sont pas accompagnées d'une mobilité humaine accrue. La proportion de migrants au sein de la population mondiale - moins de 3% - est d'ailleurs bien inférieure à ce qu'elle était au début du 20e siècle. Même limité par les politiques refoulantes de "forteresses assiégées" ou filtré selon les besoins de main-d'oeuvre, le phénomène n'en est pas moins révélateur d'inégalités structurelles.
Inégalités que les orientations économiques dominantes tendent à creuser. La criminalisation du migrant, dans les faits et dans l'opinion, encourage les traites clandestines, les réseaux d'exploitation... et exacerbe les difficultés d'intégration. Face à la complexité, au Nord comme au Sud, des causes et des effets culturels, socio-économiques et politiques des déplacements de populations, leur " gestion " requiert de profonds changements de perspectives et la définition de politiques humaines et responsables.
En ce début de 21e siècle, les migrants ont besoin de terres d'accueil qui ont aussi besoin d'eux.