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Après l'effondrement du Second Empire, en septembre 1870, et l'écrasement de la Commune de Paris (mai 1871), la France entre dans une période d'incertitudes institutionnelles, liées à une situation politique paradoxale : l'avènement de la " République monarchiste ".
À Marseille, lieu de convergence des diverses forces populaires et fer de lance du radicalisme, les journaux, fort nombreux, reflètent souvent des idées teintées de socialisme et de libre-pensée, parmi les plus avancées. Dans le camp républicain, un courant libertaire se fait jour, composé de jeunes gens désireux d'en découdre avec l'ordre établi. Pour cela, ils créent, avec une remarquable pugnacité, des feuilles dans lesquelles ils laissent libre cours à leur fantaisie et à leurs colères, utilisant l'arme redoutable du rire.
Peu soucieux des convenances, ils n'hésitent pas à recourir à la culture populaire marseillaise, à l'humour corrosif et jusqu'au mauvais goût afin de porter le fer dans les flancs de la réaction, toujours à l'affût.
Cet essai décline les effets pervers, sur l'homme de nos sociétés évoluées, des pratiques de la garantie : soutien, assurance, mutuelle, usage banalisé du crédit déplacent les notions de dette, dépense, délit, manque, responsabilité mais aussi idéologie et critique.
Les codes et les règles de toutes sortes altèrent les notions de désir chez l'individu et " le monétaire est le nerf du trafic des identités ". Devenu sujet-client, il est évalué, mesuré avec méthode ; on jauge, avec cynisme, ses capacités de résistance, d'endurance et de désabusement ". A l'heure des flous idéologiques et des pouvoirs troubles du médiatique, Emmanuel Loi met salutairement à l'épreuve tous ces systèmes dont la finalité est dite de " régulation sociale ".